Introduction et mise en contexte
L’infection urinaire est l’infection bactérienne la plus commune dans les milieux de soins
ambulatoires. L’incidence annuelle auto-rapportée d’infection urinaire chez les femmes
est de 12%¹. Le diagnostic de cette infection est assez simple lorsque les symptômes
classiques (dysurie, pollakiurie, hématurie, urgence mictionnelle) sont présents.
Cependant, le diagnostic différentiel doit toujours être considéré, c’est-à-dire
principalement la pyélonéphrite aigüe et les infections vulvo-vaginales, incluant les
infections transmissibles sexuellement.
Diagnostic
Le diagnostic de l’infection urinaire aigüe est principalement clinique. Chez les femmes
en âge de procréer, la probabilité pré-test de bactériurie asymptomatique est de 5%.
Plusieurs études ont démontré que la probabilité pré-test d’infection urinaire chez les
femmes qui consultent pour des symptômes urinaires s’élève à 50%⁴. Chez celles qui
présentent une combinaison de brûlure mictionnelle et pollakiurie, cette probabilité
s’élève à 90%¹. Cependant, les femmes qui présentent également une leucorrhée ou
une irritation vulvaire ont un risque nettement diminué d’infection urinaire.
Une revue systématique parue en 2010⁴ a démontré que la combinaison dysurie-
pollakiurie-urgence mictionnelle était très sensible mais peu spécifique. C’est donc
plutôt l’absence de ces symptômes qui est utile pour éliminer le diagnostic. Cependant,
l’hématurie est beaucoup plus spécifique que sensible, et est donc plus utile pour
confirmer le diagnostic.
Le plus souvent, c’est l’analyse d’urine qui aide le médecin dans sa démarche
diagnostique. Ce test est rapide, peu coûteux et donne plusieurs informations. Parmi
toutes les données fournies par l’analyse, ce sont la présence de nitrites qui ont le
meilleur pouvoir de discrimination. La combinaison d’hématurie et de nitrites positifs
augmente la probabilité post-test d’infection urinaire de 75,8% à 93,3%. De la même
façon, chez une patiente présentant de la dysurie, la présence de nitrites augmente la
probabilité d’infection de 51,1% à 82,2%.⁴
Même si plusieurs auteurs affirment qu’il est tout à fait sécuritaire et adéquat et
diagnostiquer l’infection urinaire non compliquée sur la base unique des symptômes
¹(par exemple lors d’une consultation téléphonique), tous s’entendent pour dire qu’une
analyse d’urine perturbée, particulièrement par la présence de nitrites, vient appuyer
fortement le diagnostic.
Une culture d’urine n’est nécessaire que lorsqu’un diagnostic de pyélonéphrite est
suspecté¹. Autrement, elle est peu utile, surtout que son résultat prend quelques jours
pour être disponible. Traditionnellement, un seuil de 10⁵ CFU/mL était considéré
comme positif. En bas de ce seuil, le laboratoire va souvent fournir le résultat «aucune
croissance» ou «croissance non-significative». Or, plusieurs études ont démontré que