HISTOIRE LA DÉCOLONISATION FRANÇAISE http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2010/10/08/independance-cha-cha-une-histoire-de-ladecolonisation-francaise_1420868_3224.html Objectifs : Quel a été l’apport des colonies pour la France ? Comment et dans que contexte les indépendances ont-elles été gagnées ? Quels sont aujourd’hui les rapports entre la France et ses anciennes colonies ? 1914 – 1918 : La France coloniale dans le 1ère Guerre mondiale - Survoler la carte de l’Afrique : quels sont les pays africains actuels qui constituaient l’AEF (Afrique Équatoriale française) et l’AOF (Afrique Occidentale française) ? Environ 190 000 soldats d’Afrique dans l’Armée française entre 1914 et 1918 et 40 000 Malgaches. 1931 : L’exposition coloniale à Paris Vidéo : l’inauguration de l’exposition par le Président et l’Armée française (muet) - Les défilés miliaires de soldats coloniaux (à cheval) – la colonisation française est essentiellement militaire - La reconstruction grandeur nature, dans le bois de Vincennes, de monuments importants des colonies : le palais de Tombouctou (Mali), le palais d’Angkor Vat (Indochine) – faire connaître les cultures des colonisés au public européen. L’exposition (qui dure plusieurs mois) est un immense succès. - L’inauguration du Musée des colonies (Porte Dorée à Paris) qui glorifie « l’œuvre civilisatrice » de la colonisation française (aujourd’hui ce musée est devenu le musée de l’immigration). 1936 : Conférence des Généraux En 1936, le gouvernement de Front Populaire (qui mène une politique de développement social) entend corriger ou atténuer les inégalités entre Français et colonisés dans les colonies : lutte contre le travail forcée, égalité des salaires, remise en question du code de l’Indigénat (qui rend possible le travail forcé). 1939 – 1945 : La 2ème Guerre mondiale 250 000 Soldats coloniaux dans l’Armée française, la « Force noire ». Une propagande raciste allemande parle de la « honte noire ». Vidéo : La France d’Outre-mer dans la guerre. Cette archive d’octobre 1945 (après la fin de la guerre) développe le mythe d’un patriotisme des troupes noires des colonies et glorifie les apports de la colonisation française : éducation, construction d’infrastructures (barrages, aéroports), exploitation des ressources (caoutchouc, canne à sucre, coton, café, riz). Le discours implicite est : « la France a besoin des colonies et les colonies ont besoin de la France ». 1941 : la Charte de l’Atlantique, signée par Churchill (1er ministre britannique) et Roosevelt (Président des Etats-Unis) 2e document : la traduction de la Charte de l’Atlantique article 3 : « le droit qu’a chaque peuple de choisir la forme de gouvernement sous laquelle il doit vivre (…) que soient rendus (à ces peuples) les droits souverains… » Cette charte dénonce les politiques de colonisation et engage la décolonisation (du côté britannique). 1944 : La conférence de Brazzaville (Congo) et le discours de De Gaulle Vidéo : la Conférence de Brazza Commentaire du journaliste : « les meilleurs serviteurs de la civilisation française en Afrique réunis…». « La France nouvelle a décidé (…) de choisir des chemins nouveaux en même temps que pratiques vers le Destin ». Le journaliste ne cite pas les parole de De Gaulle dont le discours n’est pas montré dans le sujet. Il glorifie le rôle et la puissance de l’Afrique coloniale. Texte du discours de De Gaulle (en lien) : la guerre contre l’Allemagne n’est pas terminée, l’enjeu pour De Gaulle (et la France) est avant tout de gagner la guerre et d’appartenir au camp des vainqueurs, malgré la collaboration de l’État français de Pétain. Il met en avant la grandeur (sens moral et géographique) de l’Afrique française dans le camp de la Résistance et de la « France libre ». Il déclare l’engagement de la « nation française toute entière » dans le sens du progrès moral et matériel pour tous ses territoires (Métropole comme Outre-mer). De Gaulle affirme haut et fort la souveraineté française sur ses colonies et refuse tout idée de décolonisation. Il parle d’harmonisation des conditions entre Européens et Africains (3 derniers paragraphes du discours). - 1ère mesure d’après-guerre : création le francs CFA (Francs des Colonies Françaises) indexé sur le francs français. - 2ème mesure : fin de l’appellation « empire français » et naissance de « l’Union française » : DOM TOM et États associés. Fin du code de l’Indigénat. Création d’Assemblées législatives dans les colonies pour permettre une prise en main politique des élites africaines (formées dans les écoles françaises). Les Élites africaines, formées à l’école française (portraits) LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR : agrégé de grammaire française, écrivain, député d’Outre-mer puis ministre (de 1959 à 1961). Il devient le 1er président du Sénégal après l’indépendance. FÉLIX HOUPHOUËT BOIGNY : médecin, député, partisan d’un fédéralisme des pays africains au sein du RDA (Rassemblement démocratique africain). Il devient le 1er Président de Côte d’Ivoire après l’indépendance et jusqu’à sa mort en 1993. FRANZ FANON : psychiatre et écrivain, partisan d’une décolonisation « respectueuse des Blancs et des luttes pour la liberté partout dans le monde ». Dans son livre Peau noire, masques blancs il analyse les mécanismes de la discrimination (qu’il a vécue en France) et de l’intériorisation névrotique d’un sentiment d’infériorité par les colonisés. Il cite AIMÉ CÉSAIRE et son Discours sur le colonialisme : « Je parle aux millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur (…) l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme ». 1947 – 1948 : Insurrection à Madagascar Soulèvement populaire réprimée par la France : entre 40 000 et 100 000 morts malgaches. Le journal Le Monde parle de « troubles à Madagascar ». 1955 : La Conférence de Bandung (Indonésie) Conférence afro-asiatique qui réunit les pays nouvellement indépendants (essentiellement ceux de l’empire britannique : Égypte, Indes) et les pays pas encore indépendants comme l’Algérie ou les pays de l’AEF, l’AOF. En pleine guerre froide, ces pays affirment leur non alignement sur l’un des 2 blocs (soviétique ou occidental), lancent un appel contre le colonialisme et se définissent comme un Tiers-monde (3e bloc). 1956 : La loi-cadre Deferre Cette loi accorde le suffrage universel dans les colonies françaises et un pouvoir législatif accru dans les Assemblées des Dom Tom. Mais en 1956, commence la guerre d’Algérie. 1960 : L’année des indépendances En 1958, De Gaulle (rappelé au pouvoir pour faire face à la guerre d’Algérie) souhaite instaurer une nouvelle République (la 5e) dans laquelle les colonisés seraient citoyens au même titre que les Français et dans laquelle les colonies seraient autonomes, au sein d’une fédération (appelée « Communauté »), avec la possibilité de quitter cette fédération (et donc de devenir de fait indépendant). Le « oui » est largement majoritaire dans toutes les colonies, les pays de l’Union françaises sont donc majoritairement favorables à cette « assimilation », sauf la Guinée de SEKOU TOURÉ qui devient indépendante en 1958. L’année 1960 est l’année des indépendances : tous les pays de l’Union africaine quitte la Communauté et acquièrent leur indépendance, juridiquement et pacifiquement, sauf l’Algérie. Les raisons : les divisions entre leaders africains, l’exemple de la Guinée reconnue par les grandes puissances et admise à l’ONU. Plus de ressources sur cette année de l’Afrique ici 1960 – 2010 : Intervention militaires françaises en Afrique Depuis les indépendances, l’armée française est intervenue à plusieurs reprises dans ses anciennes colonies, à la demande de dirigeants africains ou de sa propre initiative, pour renforcer un dirigeant menacé ou pour favoriser un mouvement d’opposition. Ces interventions militaires ont toujours visé à protéger les intérêts économiques d’entreprises françaises en Afrique. En 1955, Félix Houphouët Boigny parle de la « France-Afrique » pour désigner les liens économiques forts entre la métropole et ses colonies. À partir des indépendances, beaucoup (journalistes, intellectuels, politiques) parlent de la « françafrique », de manière péjorative, pour évoquer les réseaux secrets de vente d’armes, les lobbies français et africains qui organisent l’accaparement des ressources naturelles, entretiennent des régimes autoritaires et criminels et empêchent l’apparition de régimes démocratiques. Vidéo : trafic d’armes depuis la France (France 3, déc. 2000). Le procès de Jacques Monsieur, trafiquant d’armes pour le compte de l’État français. Pour aller plus loin : La Revue dessinée, n°2 – « Trafic d’armes, un VRP hors norme ». L’affaire des « biens mal acquis » Vidéo : La corruption de dirigeants africains, le détournement d’aides publiques, dénoncée par plusieurs associations (France 2, mars 2008) Pour aller plus loin : La Revue dessinée, n°7 – « Françafrique, fin de partie pour les dictateurs »