Morphosyntaxe 1

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Morphosyntaxe 1
DEGRÉ DE FIGEMENT DES NOMS COMPOSÉS
1) Les noms composés dans le lexique – grammaire
- étude systématique des substantifs → étudier les noms à travers leur insertion dans des
phrases simples en fonction de leurs prpriétés syntaxiques
- montrer qu’un substantif comme << autorisation >> peut être interprété comme un
nom prédicatif OU un nom concret
o Luc a donné à Max l’autorisation de partir.
o Max a laissé son autorisation dans le métro.
- le substantif prédicatif doit être accompagné de ses arguments:
o description → Luc a fait une description du paysage.
o voyage → Luc a fait un voyage en Italie.
o VERBE SUPPORT : porte les infirmations de temps, de personne et de
nombre (p.e. être, avoir)
- substantifs prédicatifs:
o a) ont une construction verbale associée (p.e. Max a fait un séjour en Italie →
Max a séjourné en Italie)
o b) n’en ont pas (p.e. Max a fait un tour en Italie → * Max a tourné en Italie)
- les substantifs concrets ne constituent pas des noyeaux autour desquels on puisse
construire des phrases EXCEPTÉES les phrases définitionnelles (p.e. Une salade est
un légume.)
Le problème de la composition nominale:
- unité lexicale: le critère formel de la séparation par deux blancs
- noms composés: impossibilité de traitement automatique (→ voir le critère précédent)
- un grand nombre de composés n’ont pas (entièrement) de sens compositionnel ; leur
signification n’est pas calculable à partir de celui de leurs constituants
- dans le cadre de la phrase simple, les composés se comportent de la même façon que
les noms simples (p.e. faire une erreur = faire un faux pas)
2) A propos de définition
- définitions proposées: et de nature sémantique et de nature syntaxique
2.1. Définitions sémantiques
- M. GREVISSE → Le nom composé évoque dans l’esprit non les images distinctes
répondant à chacun des mots correspondants mais une image unique.
- on n’est pas d’accord → une analyse de contenu n’est pas pertinente pour la
définition de la composition ; cela établit une relation entre la forme et le sens MAIS le sens
ne fournit pas de principe explicatif
- la nature simple ou composé des substantifs est un phénomène aléatoire → gare
(simple) = Bahnhof (composé) = railway station (composé d’un nom composé)
2.2. Définitions syntaxiques
- définitions formelles → MARTINET : aucun des éléments composants ne peut
reçevoir de détermination particulière (la détermination ne peut porter que sur l’ensemble
du group)
- c’est pourtant ce qu’on observe dans des noms propres ( l’Empire du Milieu ; la
Corne de l’Afrique, etc) ou noms communs (le baptême du feu ; la folie des grandeurs, etc)
- position transformationnelle : postuler l’existence de 2 phrases de base qui
expliqueraient, grâce à la relativation, la formation composée (p.e. chaise longue = une chaise
qui est longue)

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- 2 types d’arguments contre cette analyse:
a) elle ne s’applique pas aux composés totalement / partiellement figées
b) verbe support : être dans la majorité des cas, MAIS quand on a affaire à
des nominalisations, c’est l’ensemble des verbes supports qui expliquent la forme
composée et pas seulement le verbe être
- le figement est une composante inhérente du langage naturel
3. Typologie des noms composés
- (voir dans Karakai...)
- par composition, on entend un certain degré de figement de la relation entre les
éléments composants
- une suite préposition + nom n’a pas la forme d’un groupe nominal ordonaire (=
GNO) → on ne définit pas comme composés les suites telles que : un à-coup, une contre-
allée, un sans-abri
4. Les noms composés de type Nom + Adjectif
4.1. Délimitation
- nous ne retenons que celles qui peuvent figurer en position d’actants d’un prédicat
- les combinaisons N + Adj où l’Adj est un attribut de l’objet, ne sont pas prises en
compte non plus
- ni celles qui entrent dans des constructions verbales figées (p.e. donner carte
blanche)
4.2. Propriétés syntaxiques des groupes N + Adj
- il est impossible de définir l’ensemble des composés à l’aide d’un critère unique
- il y a des expressions moins (p.e. entreprise privée) et plus (p.e. un bas-bleu) figées
- les cas intermédiaires entre les figés et les GNO sont de loin les plus nombreux
- le figement n’est pas une valeur absolue mais relève d’une gradation correspondant
à des propriétés transformationnelles
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potentielles réalisées à des degrés différents
- il y a des propriétés syntaxiques qui caractérisent la relation entre un Adj et un
Nom dans le cadre du GN
4.2.1. La prédicativité
- certains adjectifs ne sont pas susceptibles de figurer en position d’attribut (p.e. un
voyage présidentiel ≠ * ce voyage est présidentiel)
- certains adjectifs qualificatifs ne sont pas prédicatifs que dans certains de leurs
emplois (p.e. Nous avons une chambre froide. → Nôtre chambre est froide.)
- l’impossibilité de la prédication est souvent fonction de l’emploi métaphorique de
l’un ou l’autre des éléments ou des deux (p.e. un champignon atomique ≠ * ce champignon
est atomique)
4.2.2. La nominalisation
- les nominalisations d’adjectifs se font à l’aide d’être de... ou d’avoir (p.e. fragile →
a une certaine fragilité → est d’une certaine fragilité)
- ne s’applique pas à tous les adjectifs
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-pour d’autres adjectifs, elle ne s’applique qu’à certains de leurs emplois (p.e.
intentions noires → la noirceur des intentions ; une messe noire → * la noirceur de la messe)
- en générale, les emplois particuliers des adjectifs qualificatifs se prêtent mal à la
nominalisation (p.e. Léa a une sainte horreur de l’avion → * la sainteté de l’horreur de Léa
de l’avion)
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Les noms composés qu’on analyse constituent des suites N + Adj qui n’ont pas les propriétés habituelles de
cette suite de catégories.
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<< trous morphologiques >> : le substantuf attendu n’existe pas

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- QUAND UN ADJECTIF N’EST PAS PRÉDICATIF, IL N’A PAS NON PLUS DE NOMINALISATION
4.2.3. Les restrictions de sélection : rupture pragmatique
- entre les attributs et leur sujet : des restrictions de sélection de même nature que
celle entre un verbe et ses actants
- paradigmes : séries distributionnelles (← peuvent être représentés par un terme
générique = hyperonyme
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)
- les adjectifs peuvent avoir des emplois différenciés → adjectifs différents
- ils peuvent entrer dans une série ditributionnelle différente (p.e. une vue basse,
courte, perçante, etc)
- un nom donné peut être qualifié indifféremment par chacun des adjectifs de la série
concernée
- cependant, on constate dans certains cas des ruptures dans les séries
distributionnelles (p.e. table → on observera seulement table haute et table basse)
- plus la série est restreinte par rapport à son extension maximale moins il y a lieu
de calculer le sens à partir des éléments (→ plus il s’agit de figement)
4.2.4. Variation en nombre
- exemples du pluriel obligatoire : les abonnés absents, les eaux usées, les cordes
vocales, les sables mouvants, etc
- pluriel exclu : le mal français, le devoir conjugal, l’instant présent
4.2.5. L’adjonction d’un autre adjectif
- GNO : un adjectif qualificatif peut être coordonné à un autre par une
conjonction de coordination (p.e. un livre difficile mais intéressant)
- d’autres groupes N + Adj ne permettent pas cette coordination (p.e. * une chaise
longue et confortable, * une étoile filante et brillante)
- le 1er adjectif forme avec le N une unité, car c’est l’ensemble qui peut être qualifié
par un adjectif (p.e. une étoile filante superbe)
4.2.7. Effacement de l’adjectif ; la règle d’identité
- un adjectif épithète n’est pas obligatoire
- chaux vive, chaux eteint → la suppression de l’adjectif banalise l’opposition entre
les deux produits différents
- quand la suite est figée, l’adjectif ne peut pas être considéré comme facultatif
(p.e. un cordon-bleu ≠ un cordon)
4.2.8. Figement du premier terme
- groupes dont le N est contraint → figés (p.e. cocher + porte / col = porte cochère /
col cocher)
- beurre noir → beurre be semble pas pouvoir commuter avec d’autres éléments du
même registre (? margarine noire?)
4.2.9. Adjectifs et compléments de nom
- adjectif de relation : pas prédicatif, mais correspond à un argument
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- cas de blocage : ne sont pas clairs ( un prof de musique ≠ * un prof musical)
5. Degré de figement des groupes
- si une suite donnée se prête à toutes les modifications envisagés, le sens est
totalement compositionnel → GNO (p.e. un livre difficile)
- si aucune des propriétés n’est réalisable → figement
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P.e. couleur : vert, jaune, rouge, marron, bleu, violet, etc
hauteur : bas, moyen, haut, élevé, grand, etc
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Adj = de N → une faute grammaticale / une faute de grammaire
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Sauf lieu commun (on peut le transformer en lieux communs) et arrêts forcés (on peut effacer l’adjectif)

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CONCLUSION: - composés totalement figés ne représentent que 10 % des GN
- le figement est une caractèristique universelle des langues naturelles