
XU, Haiyan, (2005), L’enseignement du français en Chine face à la problématique de l’interculturel : 
quel rôle jouent les TIC ?, Mémoire DEA : Didactologie des langues et des cultures. 
http://didatic.net/IMG/pdf/XUH-DEA.pdf 
 
2.3. Aspects des capitaux culturels et sociaux chinois  
Pour plusieurs raisons, relatives à l'héritage historico-culturel et à la politique éducative, entre autres, les 
Chinois  ont  formé des habitudes d’apprentissage  et  des  habitudes socioculturelles spécifiques. Afin de 
mieux cerner les difficultés que rencontre un apprenant chinois en situation de contact avec des Français, 
nous  essayerons  d’identifier  les  espaces  dans  lesquels  peuvent  survenir  des  blocages  culturels.  Nous 
illustrerons la présentation de ces espaces par des exemples rencontrés au cours de nos expériences.  
2.3.1. La notion de « face »  
Le  phénomène  de  «  face  »  chez  les  Chinois  explique  beaucoup  de  comportements  auxquels  les 
Occidentaux sont peu familiarisés. En plus du « visage », la notion de « face » désigne également « la 
réputation et le prestige » pour les Chinois.  
La valeur chinoise de la « face » n’a pas son équivalent en Occident. Dans son livre Les Chinois de Paris 
et leurs jeux de face, ZHENG Lihua, sociolinguiste chinois, tente de clarifier la notion et la valeur de face 
chez les Chinois. D’après lui, la face « correspond à une forme de contrainte ancrée dans la culture et elle 
constitue la charpente de la conduite des Chinois dans leurs relations interpersonnelles  ordinaires  ». 
L'auteur détermine trois aspects constitutifs du concept de face, qui sont la réputation morale, le prestige 
social et le sentiment personnel.  
Certains comportements sont induits par cette valeur socioculturelle qu'est la « face ». Ainsi, dans la 
classe, l’acte de demander de l’aide publiquement est considéré comme une marque d’incompétence, et 
on risque de faire perdre la face du professeur et la sienne. Il est bon donc de garder la question en tête 
ou bien de demander de l’aide au professeur ou à un camarade en privé.  
 
2.3.2. Le hochement de tête  
Certains  français  remarquent  que  les  Chinois  hochent  très  souvent  la  tête  lorsqu’ils  écoutent  les 
interlocuteurs, et qu’ils répondent très souvent « oui » quand on leur demande s’ils ont compris. Souvent, 
les  interlocuteurs  français  considèrent  ce  geste  comme  une  promesse,  un  engagement  ou  une 
affirmation. En fait, ceci  est  une  habitude  qu’ont  les Chinois d’acquiescer.  Il s’agit le plus  souvent  d’un 
acquiescement à la parole de l’autre. En effet, afin de privilégier la relation, il est habituel en milieu chinois 
d’acquiescer à une requête ou une affirmation de son interlocuteur : « Les Chinois ont l’habitude de dire « 
oui » à ce que disent les autres, puisque « oui » fait toujours plaisir » (Zheng, 1995, p. 191)  
Dans certains cas, le hochement de tête ou le « oui » chinois peut être un accusé de réception signifiant 
que le message a été compris mais qu’il ne suscite pas nécessairement l’adhésion.  
2.3.3. Les salutations  
En ce qui concerne la salutation, les Chinois se saluent le plus souvent par un serrement de main. Plus 
souvent, quand des connaissances se rencontrent, elles disent dans leur propre langue : «Tu as mangé 
?» ou bien «Où vas-tu ?» --- des phrases qui ne conviendraient pas à une conversation française. Il est 
rare  de  voir  des  gens  s’embrasser  ou  s’étreindre  en  public, même  entre amis  et  parents  proches.  Les 
embrassades entre personnes de sexe différent, dans les lieux publics ou dans la rue, qui sont des modes 
de salutation fréquents chez les Français, mettent dans l’embarras les Chinois. Dans la tradition chinoise, 
le  baiser  est  réservé  aux  amoureux  ou  aux  jeunes  enfants.  Même  les  amoureux  s’embrassent,  très 
souvent, à l’abri des regards.