La fièvre typhoïde est une maladie très répandue dans le monde

TG du 9/10/2007
LA FIEVRE THYPHOIDE
1. Définition
La fièvre typhoïde est une maladie très répandue en milieu tropical. C'est une maladie
spécifiquement humaine dont la transmission est orofécale et sévit dans tous les pays
où l’hygiène est précaire.
Les zones à très haut risques sont le Maghreb, le Sous-continent Indien, l’Asie du sud-
est, l’Amérique du sud.
Elle est responsable d’une septicémie s’accompagnant d’effets toxiques systémiques
dont la gravité est liée à la survenue possible de complications digestives, cardio-
vasculaires ou neurologiques majorée par des terrains particuliers comme la
malnutrition.
Son diagnostic est souvent difficile d'où l'importance d'évoquer une typhoïde devant
toute fièvre qui dure, éventuellement associée à des troubles digestifs ou
neurologiques.
La fièvre typhoïde est une toxi-infection contagieuse.
Le germe responsable est un bacille Gram négatif du groupe des salmonelles :
Salmonella typhi ou bacille d'Eberth est le plus grave.
o Salmonella paratyphi A, B, C.
o En Afrique on rencontre essentiellement S. typhi et S. paratyphi A.
2. Epidémiologie
Le réservoir de germes est strictement humain
Les selles et accessoirement les urines des sujets infestés (malades ou porteurs
sains) assurent la dissémination. Même après guérison clinique, 2 à 3 % des
sujets deviennent porteurs chroniques et donc potentiellement contaminateurs.
Incidences
- Dans les pays industrialisés, la fièvre typhoïde est devenue très rare grâce à
l’infrastructure sanitaire et à la surveillance des produits alimentaires.
Actuellement, la plupart des cas sont importés par le tourisme.
En voyage :
- Dans des pays tropicaux ou subtropicaux, la fréquence moyenne de
contraction de la fièvre typhoïde est estimée à 1 sur 30 à 150.000 voyageurs.
- Pour le sous-continent indien, l’Indonésie, l’Afrique du Nord et le Sénégal,
cette fréquence est la plus élevée.
- Dans certains pays d’Amérique latine (Chili, Pérou, Mexique), le risque est
également plus élevé.
3. Le mode de contamination
Le sujet devient malade le plus souvent en ingérant de l'eau ou des aliments
contaminés par les salmonelles, mais parfois directement par l'intermédiaire des mains
sales.
L'amélioration de l'hygiène, en particulier de l'eau, est la meilleure prévention. Elle
est plus fréquente lors de la saison des pluies et peut survenir par épidémie.
4. Physiopathologie
Après ingestion, les germes vont se localiser dans la paroi de l'intestin grêle et les ganglions
satellites où ils vont se multiplier. C'est la phase d'incubation asymptomatique qui dure de une
à deux semaines.
Une partie des germes va se disséminer dans la lymphe et le sang du malade et va créer une
septicémie. L'installation de cette septicémie entraîne la fièvre, la splénomégalie et les
localisations secondaires.
L'autre partie des germes va être détruite localement dans les ganglions libérant les
endotoxines dont l'effet s'exerce à distance expliquant les signes neurologiques, l'atteinte
cardiaque mais également les signes digestifs (schémas 1 et 2).
5. Evolution de la maladie
1. Période d’incubation
La durée d'incubation est généralement de 1 à 2 jours et dépend de la dose ingérée, de
la santé de l'hôte et des caractéristiques de souche de Salmonella.
Les salmonelloses se manifestent par une fièvre, une diarrhée, des vomissements et
douleurs abdominales.
Chez des adultes de condition physique normale, une gastro-entérite disparaît sans
traitement après 3 à 5 jours en moyenne. En revanche, une antibiothérapie doit être
prescrite chez les personnes âgées, les nourrissons, ou les personnes immuno-
déprimées chez lesquels l'infection peut être plus sévère, voire mortelle
2. Période d'invasion
Habituellement la typhoïde débute insidieusement par l'apparition de :
Une fièvre qui augmente progressivement jusqu'à 40 °C alors que le pouls ne
s'accélère pas, c'est le pouls dissocié (par exemple pouls à 70 pour une fièvre à
40 °C).
Des troubles digestifs : douleur abdominale, diarrhée ou constipation, nausées.
Des troubles nerveux : maux de tête, insomnie, douleurs musculaires.
Parfois présence d'épistaxis, asthénie.
L'examen clinique retrouve une splénomégalie modérée, inconstante et une
fosse iliaque droite gargouillante et sensible.
Le tableau initial est donc trompeur car proche d'un état grippal ou d'un accès palustre
(de paludisme).
L'attention doit être attirée par la persistance ou l'aggravation de la fièvre, le cortège
de signes associés en l'absence de paludisme ou la non amélioration sous traitement
antipalustre.
3. La période d’état
Elle s'installe après une semaine de phase d'invasion.
La fièvre persiste en plateau autour de 40°.
Le pouls est dissocié le plus souvent.
Céphalées, anorexie, asthénie marquées.
Le tuphos apparaît: c'est un comportement anormal avec conscience altérée,
parfois un délire.
Une diarrhée est souvent, présente, parfois remplacée par une constipation.
L'examen clinique retrouve :
Un ventre douloureux, la présence inconstante d'une splénomégalie.
Les taches rosées lenticulaires (signe de grande certitude) sont rares. Il s'agit de
macules érythémateuses peu nombreuses, difficiles à voir sur peau noire.
Tout malade ayant une fièvre qui se prolonge, qui est fatigué, avec des signes digestifs
et/ou neurologiques doit être considéré comme ayant éventuellement une typhoïde et
faire débuter un traitement antibiotique adapté.
6. Les
complications
Elles peuvent parfois être révélatrices de la maladie, mais le plus souvent elles surviennent à
la troisième semaine de la maladie.
a) Complications digestives
Hémorragies digestives : Elles se révèlent par la présence de sang dans les selles. Le plus
souvent elles sont peu graves et tardives. Mais elles peuvent parfois être abondantes
accompagnées d'un état de choc ou être le signe annonciateur d'une perforation digestive.
Perforations digestives : Le tableau clinique révélateur peut être aigu avec une douleur
abdominale, un ventre contracté et un arrêt des matières et des gaz. L'opération est alors
urgente devant ce tableau de péritonite aiguë.
Mais souvent le tableau peut être moins typique, en particulier chez les patients en
mauvais état général ou avec tuphos profond. L'attention devra être attirée par une douleur
abdominale persistante avec parfois une défense.
b) Complications hépato-vésiculaires
Elles ont liées à la prolifération bactérienne. Une hépatite est présente dans 1 0 % des cas,
mais souvent peu grave. Les abcès hépatiques sont plus rares et se développent en
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