Présentation
En Occident, toute personne conçoit son existence en terme de vie ou de mort, la mort étant
souvent considérée comme l’anéantissement définitif de l’individu, la négation de l’existence.
Or, selon la tradition tibétaine, l’existence n’est qu’une suite d’états de conscience appelés
« bardos » ou « états intermédiaires ». Le pratiquant bouddhiste aborde son existence dans la
perspective globale des différents bardos (au nombre de six généralement), de leur continuité
et interaction. La mort n’est donc pas l’objet d’une focalisation particulière, mais s’inscrit
dans un processus global continu qui est pris en compte dans son ensemble.
Pour les bouddhistes pratiquants, tout le monde doit se préparer à la mort : nous vivons tous
avec la certitude de mourir, seul le moment de la mort est incertain. Pour les pratiquants, la
mort est un phénomène aussi normal que la naissance et l’esprit est la seule chose qui survive
à la mort et qui renaîtra. La renaissance dépendra de la vie antécédente menée ou « karma »
qui fait que l’individu est toujours responsable de ses actions et héritera de leurs résultats au
moment de la mort. Au moment de la mort, des impressions provoquées par des événements
importants de la vie présente ou des existences passées, apparaissent activement à l’esprit qui
se trouve incapable de les rejeter, ce qui déterminera notre renaissance.
Les bardos
La totalité de notre existence peut se résumer à 6 bardos ou « états de conscience
intermédiaire » . Le premier, le bardo de la vie est la part de l’existence qui se situe entre le
moment de la conception (l’entrée dans la matrice) et le moment de la mort (les premiers
symptômes de la mort). Au sein même de ce bardo se trouvent deux autres bardos : le bardo
du rêve ou du sommeil et le bardo de l’absorption méditative, qui sont des moments où l’on
change d’état de conscience. Viennent ensuite le bardo du moment de la mort, puis le bardo
du dharmata, le moment où l’esprit expérimente la possibilité de reconnaître sa propre nature.
Enfin, le bardo du devenir, est globalement l’intervalle entre une existence et la suivante.Plus
particulièrement chez les bouddhistes, le bardo du moment de la mort, où se produisent des
séries de dissolutions, aboutit à la claire lumière fondamentale, un moment de vérité pour tout
être vivant. Le Vajrayâna, le bouddhisme tantrique tibétain, propose différentes pratiques en