Royaume de Belgique

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Adduction d’Eau Potable
de la Ville de
Birni N’Gaouré, Niger
N° CTB : NER/00/010
N° d’Intervention : 18890/11
Evaluation à mi-parcours
Rapport Définitif
Ir. Stef LAMBRECHT
Septembre 2003
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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Le présent rapport est rédigé à l’issue d’une mission d’évaluation du
projet en référence, qui s’est déroulée au Niger du 11 au 18 juillet
2003, par l’ingénieur Stef Lambrecht de PROTOS.
Le temps limité qui a été réservé à la mission ne permettait pas
d’approfondir l’ensemble des aspects, et, surtout, d’élaborer plus en
détails les recommandations. Conformément aux Termes de
Référence et aux souhaits, d’une part de l’équipe du projet, et,
d’autre part, de la représentation de la DGCD à Niamey, les aspects
d’ingénierie sociale et l’articulation avec le contexte sectoriel
nigérien ont retenu une attention particulière de la mission, sans
toutefois négliger les autres éléments d’appréciation.
Le rapport, financé par la contribution belge au projet à travers la
CTB, reflète les analyses et perceptions du consultant, ce qui ne
correspond pas nécessairement à l’opinion de la CTB.
Ir. Stef Lambrecht
Niamey, Niger, 18 juillet
Gand, Belgique, 15 septembre 2003
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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TABLE DES MATIERES
1. Objet et modalités de la mission
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2. Eléments contextuels
2.1. Politique sectorielle
2.2. Décentralisation
2.3. Birni N’Gaouré
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3. Présentation du projet
3.1. Le Cadre Logique
3.2. Les moyens et le budget
3.3. Les modalités de mise en œuvre
3.4. Commentaires
page 12
4. Identification et formulation du projet
page 15
5. Pertinence
5.1. Contribution à l’objectif global
5.2. Cohérence avec la politique nigérienne
5.3. Cohérence avec la politique belge de coopération
page 16
6. Efficacité
page 20
6.1. R.1. La population est préparée
6.2. R.2. Les ouvrages et équipements sont installés
6.3. R.3. Les structures de gestion sont mises en place
6.4. O.S. La population de Birni N’Gaouré est alimentée en eau potable
7. Efficience
7.1. Moyens financiers
7.2. Cadre opérationnel
7.3. Mécanismes de gestion
7.4. Planning
7.5. Suivi et monitoring
page 26
8. Viabilité
page 32
9. Conclusions
page 35
10. Leçons retenues
page 37
11. Recommandations
page 39
Annexes
page 42
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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SIGLES ET ABREVIATIONS
AEP
AEPA
AS
BERIA
BF
CREPA
CTB
DAO
DGCD
DTF
F.CFA
IDA
IDIS
MHE/LCD
MRE
PGRN
PHAST
PIC
PVC
SEEN
SEGES
SNE
SNV
SPEN
Adduction d’Eau Potable
Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement
Arrangement Spécifique
Bureau d’Etudes de Recherches, d’Ingénierie et d’Animation
Borne-fontaine
Centre de Recherche pour l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût
Coopération Technique Belge
Dossier d’Appel d’Offres
Directorat Général pour la Coopération au Développement
Dossier Technique et Financier
Franc de la Communauté Financière Africaine (1 € = 655,96 F.CFA)
International Development Association
Ingénierie et Développement International Service
Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la
Désertification
Ministère des Ressources en Eau
Projet de Gestion des Ressources Naturelles
Participatory Hygiene And Sanitation Transformation
Programme Indicatif de Coopération
Poly-Vinyl-Chloride
Société d’Exploitation des Eaux du Niger
Société d’Etudes de projets et de GEStion
Société Nationale des Eaux
Stichting Nederlandse Vrijwilligers (Organisation Néerlandaise de
Développement)
Société de Patrimoine des Eaux du Niger
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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1. OBJET ET MODALITES DE LA MISSION
i.
Le projet d’AEP de la ville de Birni N’Gaouré a pratiquement démarré le 6 août 2001
avec l’arrivée de l’Assistant Technique, co-responsable du projet. La durée de la
prestation est de trois ans et prévoit une mission d’évaluation à mi-parcours. Les Termes
de Référence de la mission ont été élaborés par la représentation de la CTB au Niger et
sont basés sur un schéma classique d’évaluation. La mission a été confiée à l’ingénieur
Stef Lambrecht pour le compte de la CTB. Lors des entretiens et visites l’ingénieur
Tahirou Djibo du Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la
Désertification a accompagné le consultant. Les Termes de Référence de la mission sont
repris en annexe 1.
ii. La mission prévue du 11 au 18 juillet 2003, s’est déroulée en 4 étapes complémentaires et
plus au moins consécutives :
- présentation de l’action par l‘équipe de projet et lecture de documents, surtout
pendant le week-end du 12 et 13 juillet ;
- visite de terrain et rencontre avec les acteurs locaux le 14 et 15 juillet ;
- rencontre avec les parties impliquées et des témoins privilégiés du secteur à
Niamey le 16 et 17 juillet ;
- la rédaction d’une aide-mémoire et la réunion de restitution le 18 juillet.
Les détails du déroulement de la mission peuvent être consultés en annexe 2.
La liste des personnes rencontrées se trouve en annexe 3, pendant qu’un inventaire des
documents consultés est repris en annexe 5.
iii. Le temps imparti à la mission n’a évidemment pas permis d’approfondir l’ensemble des
éléments d’appréciation éventuels et le consultant s’est donc concentré sur certains
aspects clés du projet en vue d’en tirer le maximum de leçons possibles pour la suite du
projet et pour d’éventuels autres engagements dans le cadre de la coopération belgonigérien. Un de ces aspects clés porte sur l’organisation sociale et l’implication des
usagers où l’équipe de projet est encore à la recherche d’une approche plus performante.
Un autre aspect concerne l’articulation du projet avec les récentes démarches politiques
de réforme sectorielle et de décentralisation qui vont déterminer la pérennité du projet,
mais qui peuvent également être importantes pour les futures opérations de la coopération
belgo-nigérienne où de nouveaux engagements dans le secteur sont retenus dans le PIC
2004-2008.
iv. Ce rapport d’évaluation est construit sur le schéma classique, selon les critères d’analyse
de pertinence, efficacité, efficience et viabilité1, tout en veillant que les différents
éléments demandés dans les Termes de Référence soient abordés. A la fin de la mission,
un aide-mémoire en version Powerpoint a été présenté aux acteurs principaux du projet et
est laissée aux soins de la CTB-Niamey en vue de permettre aux intéressés d’exploiter
rapidement les analyses et recommandations proposées.
Pour la définition de ces critères d’analyse, nous nous sommes basés sur l’interprétation actuellement en
vigueur à la Commission Européenne, en suivant les lignes de guidance du 19 mars 2001 [Réf. 31]
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2. ELEMENTS CONTEXTUELS
2.1. Politique sectorielle
v.
Depuis la formulation du projet d’importants changements sont en train de transformer
assez radicalement le secteur de l’approvisionnement en eau potable au Niger, surtout
dans les milieux urbains et semi-urbains. Une politique de « privatisation », très
fortement encouragée par la Banque Mondiale, a engendré la réorganisation de l’ancienne
SNE (mentionnée encore comme partenaire du projet Birni N’Gaouré dans le rapport de
formulation et dans l’Arrangement Spécifique). Notons qu’il ne s’agit pas d’une réelle
privatisation, mais plutôt d’une gestion en affermage2 où l’exploitation des réseaux est
confiée à un partenaire privé, pendant que le patrimoine reste l’entière propriété du
domaine public. Cette réforme institutionnelle du sous-secteur de l’hydraulique urbaine,
qui conditionnait la mise en œuvre du Projet Sectoriel Eau et son financement par l’IDA,
a été concrétisée par la Loi N° 2000-12 du 14 août 2000 et a abouti à la création de deux
sociétés dans le sous-secteur :
- la Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN), chargée de la gestion de
l’ensemble du patrimoine hydraulique de l’Etat en zone urbaine et semiurbaine ;
- la Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN), chargée de l’exploitation
du service public de la production, du transport et de la distribution d’eau
potable en zone urbaine et semi-urbaine.
vi. Le régime des eaux et les conditions d’utilisation de cette ressource ont été revus dans les
années ’97-’98 [Réf 7 – 8 et 9]. Pour les points d’eau publics qui ne relèvent pas de la
Société Nationale des Eaux, la gestion communautaire, sous le contrôle des collectivités
territoriales, est avancée comme le modèle unique. D’autre part, la législation créa à ce
moment une ouverture pour confier la gestion du service d’alimentation en eau à un
concessionnaire.
Entre ’99 et avril 2001 [Réf. 11 et 12], le Ministère en charge de l’hydraulique3 et ensuite
la SPEN ont précisé les objectifs spécifiques de la réforme du sous-secteur de
l’hydraulique urbaine comme suit :
- améliorer les performances techniques et financières ;
- assurer une gestion commerciale ;
- accroître la desserte de l’eau ;
- atteindre à moyen terme l’équilibre financier du secteur.
Le contrat d’affermage [Réf 11, page 5], signé entre le Ministère, la SPEN et la SEEN précise les termes et
expressions qui sont aujourd’hui souvent utilisés sur le plan mondial dans le cadre d’une exploitation d’un
service public par le secteur privé. Nous citons :
« « L’affermage » est un système de gestion dans lequel un opérateur privé est chargé par l’Etat de l’exploitation
du service public. L’opérateur constitue une société spécifique d’exploitation, appelée « fermier » et l’Etat met à
sa disposition les immobilisations nécessaires à cette exploitation. Le « fermier » prend en charge la totalité des
tâches d’exploitation et le financement du fonds de roulement et des équipements d’exploitation, à l’exception
des amortissements et immobilisations qui restent propriété de l’Etat. »
Les termes « affermage » et « fermier » seront alors utilisés dans ce rapport en vue de rester conforme au
vocabulaire contractuel en vigueur au Niger.
3
Au cours des années ’90, le Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement était en charge de l’hydraulique.
Pendant une courte période à la fin de la décennie, l’hydraulique devenait l’attribution du Ministère des
Ressources en Eau, mais en septembre 2001, le gouvernement nigérien a réorganisé quelques ministères et
l’hydraulique ressort dorénavant des attributions du Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la
Lutte Contre la Désertification.
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vii. L’hydraulique « urbaine » concerne tous les réseaux qui étaient gérés par l’ancienne SNE
et englobera ultérieurement les services que la SPEN se charge de construire et de
remettre à la SEEN. Il s’agit aujourd’hui de 51 réseaux , tous construits avant 1995, avec
un total d’environ 53.000 abonnées et une consommation journalière d’environ 100.000
m3. Les 51 réseaux alimentent les chefs lieux des 8 départements, 31 villes secondaires et
11 « centres tertiaires » qui comptent une population de 2.000 à 8.000 habitants. L’aire de
desserte des réseaux abrite une population estimée à 1,8 millions d’habitants. Le réseau
de Niamey, avec 24.000 abonnées, est de loin le plus important de ce périmètre, qui
compte aussi de mini-adductions avec seulement 10 bornes-fontaines et une
consommation journalière de 25 m3.
Pendant toute la phase de réforme sectorielle, aucun nouveau réseau n’a été construit et
l’adduction de Birni N’Gaouré est le premier projet mis en œuvre par la SPEN.
viii. La Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN), une société d’Etat créée en août
2000 et qui relève du Ministère chargé de l’Hydraulique, a pour missions de :
- gérer et développer le patrimoine de l’hydraulique urbaine, y inclus la maîtrise
d’œuvre de projets ;
- renouveler les ouvrages et installations ;
- contrôler l’exploitation ;
- sensibiliser le public pour un bon usage de l’eau, la lutte contre le gaspillage,
l’économie d’eau et la préservation de la ressource.
Les relations entre la SPEN et son ministère de tutelle sont gérées par le « Contrat de
concession de travaux publics et de gestion du patrimoine de l’hydraulique urbaine »
[Réf. 11].
Les moyens dont la SPEN dispose ne sont pas forcément en équilibre avec l’ampleur de
ses missions. Le cadre de la SPEN, qui doit se limiter à 20 personnes au maximum, est
entièrement concentré à Niamey en effectuant, par échantillonnage, de rares visites aux
réseaux en province (trois tournées de contrôle par année, ne touchant pas l’ensemble des
réseaux en patrimoine). Pour certaines tâches de contrôle technique sur les réseaux, la
SPEN engage à ses frais les Directions Régionales de l’Hydraulique, mais doit
reconnaître que les mécanismes de contrôle contradictoire ne sont pas encore vraiment
opérationnels. A titre d’exemple, la SPEN n’a jusqu’à présent effectué aucune contreexpertise sur les tests de qualité de l’eau lui proposés par la SEEN.
La SPEN est appelée à s’autofinancer avec la « redevance » que l’exploitant lui paye.
Selon le contrat d’affermage entre l’Etat nigérien, la SPEN et l’exploitant SEEN, cette
redevance est la différence entre le prix réel de vente aux clients et un montant fixe que
l’exploitant peut encaisser pour ses services. Ce « prix de l’exploitant » est aujourd’hui
fixé à 195,19 F.CFA par m3 pendant que le prix moyen de vente est de 209 F4, d’où une
redevance en faveur de la SPEN d’environ 14 F.CFA par m3 ou environ 40 millions
F.CFA par mois.
Le patrimoine d’ouvrages et réseaux géré par la SPEN a une valeur neuve d’environ 74
milliards de F.CFA, dont presque la moitié pour le seul réseau de Niamey.
Le prix de vente réel est fonction du type de client et, pour les prises domiciliaires, du volume d’eau
consommée. Le tarif social, qui s’applique aux bornes-fontaines et aux premiers 15 m3 des prises domiciliaires,
est fixé à 121 F CFA par m3, restant donc largement en-dessous du « prix de l’exploitant », ce qui implique un
manque à gagner importante pour la SPEN pour toute eau vendue aux bornes-fontaines et habitations à
consommation limitée.
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ix. La SEEN, qui est une entreprise privée avec comme actionnaire principale la compagnie
française Vivendi, s’occupe en tant que « fermier » de l’exploitation des réseaux appelés
urbains (production, transport, distribution, facturation) qui lui sont confiés par la SPEN.
Selon le contrat d’affermage entre l’Etat, la SPEN et la SEEN, ce dernier prend en charge
la totalité des tâches d’exploitation et le financement des équipements d’exploitation à
l’exception des amortissements des immobilisations qui restent propriété de l’Etat5.
La SEEN a repris l’ensemble des réseaux auparavant exploités par la SNE, ainsi que
l’ensemble de son personnel6. Le contrat d’affermage, avec une durée de dix ans, a été
conclu après un appel d’offres qui n’a pu intéressé que les deux grands distributeurs
d’eau français (Vivendi et Suez Lyonnaise des Eaux).
Les activités de la SPEN et de la SEEN concernent actuellement les 51 réseaux de
l’ancienne SNE, mais ce périmètre pourra s’étendre puisque la SEEN est plus ou moins
obligée de reprendre l’exploitation de chaque nouveau réseau en milieu urbain qui lui est
proposé par la SPEN. C’est ainsi que le réseau de Birni N’Gaouré sera le premier réseau à
être ajouté à la liste initiale des 51 réseaux.
Les conditions du contrat d’affermage incluent quelques particularités qui peuvent
influencer le fonctionnement du réseau à Birni N’Gaouré :
- l’Etat nigérien a obligé le fermier à reprendre l’ensemble du personnel et du passif
social de l’ancienne SNE (à l’exception des agents transférés à la SPEN) ; la SEEN
dispose donc d’un cadre suffisamment large et familier avec les réseaux gérés, mais
pas forcément très inspiré par la culture de l’entreprise privée qui cherche à
maximiser sa performance ;
- ensemble avec le contrat d’affermage, la SEEN a conclu un contrat parallèle avec la
SPEN pour la mise en place de 220 km d’extension de réseau, 550 bornes-fontaines et
11.200 branchements sociaux , financés par le Projet Sectoriel Eau avec le support de
l’IDA ; ces travaux sont prévus sur l’ensemble des réseaux gérés par la SEEN ; la
SEEN se déclare peu pressée pour la composante bornes-fontaines qu’elle voudrait
limiter aux quartiers où il n’existe pas de branchements privés ; la SEEN négocie
actuellement de façon informelle avec la Banque Mondiale pour remplacer
éventuellement le budget réservé à la construction de bornes-fontaines par un
investissement plus important au niveau de branchements sociaux ;
- la prise en charge par la SEEN de nouveaux centres devra faire l’objet d’un avenant
au contrat d’affermage « dans le cadre d’une négociation » [Réf. 11, page 9].
x.
Notons toutefois que ce nouveau cadre institutionnel est encore en pleine phase
d’expérimentation. Il n’existe pas de définition précise de « milieu urbain » et la position
de nouveaux réseaux dans les petites agglomérations telles que Birni N’Gaouré fait alors
l’objet de discussions. La SEEN notamment ne voit pas trop d’intérêt à s’occuper des
mini-réseaux dans les centres tertiaires, souvent éloignés, avec des coûts d’exploitation
qui peuvent facilement dépasser les recettes vu la faible consommation d’eau par une
clientèle en nombre limité et assez pauvre.
5
Notons toutefois que les renouvellements avec un coût en-dessous de 15 M F.CFA sont également à charge du
fermier.
6
A l’exception d’une quinzaine de cadres qui ont été engagés par la SPEN.
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Les attributions des Directions Régionales de l’Hydraulique n’ont pas été re-précisées
après la création de la SPEN et il y existe alors quelques chevauchements et conflits de
compétences ou au moins d’influence7. Les pratiques de gestion du contrat d’affermage
qui lie la SEEN à la SPEN doivent encore être expérimentées, par exemple là où un
nouveau réseau s’ajoute au contrat d’affermage par un avenant comme à Birni
N’Gaouré : comment gérer ces négociations ? que faire en cas de désaccord ?
xi. La coordination des bailleurs de fonds dans le secteur AEPA connaît un nouvel élan
depuis la Table Ronde sur l’Approvisionnement en Eau en l’an 2000. La coopération
suisse y a été nommée chef de file d’un Forum des intervenants dans le secteur auquel la
DGCD participe également. Les réflexions portent sur la mise en place d’une
Commission Nationale d’Eau et d’Assainissement, sur certains aspects techniques tels
que la recherche et la vulgarisation d’un nouveau modèle de puits approprié au sous-sol
sableux du Niger et aux modèles de gestion des infrastructures en milieu rural. En milieu
urbain, c’est surtout la Banque Mondiale qui accompagne le gouvernement dans sa
réforme. D’autres intervenants importants comprennent la coopération française (le
réseau de Niamey), la Commission Européenne et la Banque Africaine de
Développement.
2.2. La décentralisation
xii. Le processus de décentralisation dans lequel le Niger s’est engagé depuis le début des
années ’90, n’évolue pas encore avec la même vitesse que dans les pays limitrophes.
Trois niveaux de décentralisation sont prévus : les Régions, les Départements et les
Communes. Une grande partie du cadre juridique semble prête mais un agenda précis
d’élections et d’installation des Communes, Arrondissements et Régions n’est pas encore
officiellement retenu. Les attributions des Collectivités Territoriales ont été définies dans
les Lois 96-05 et 96-06 du 6 février 1996 [Réf. 1 et 2]. Les Arrondissements et les
Communes jouiront de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Les premiers
seront chargés de la mise en œuvre et de la coordination des programmes de
développement définis par la Région. Le conseil départemental aura entre autres pouvoir
de décision pour ce qui concerne la « construction, aménagement et entretien des puits et
forages publics ». Le conseil municipal aura parmi ses attributions également les
« fontaines et puits publics : construction, aménagement, entretien des fontaines et puits
publics ».
Les relations entre les Arrondissements, les Communes, la SPEN (qui a selon le contrat
de concession avec l’Etat, le monopole sur la gestion du patrimoine d’AEP en milieu
urbain) et la SEEN restent à définir, mais beaucoup d’observateurs voient mal la
compatibilité entre la mission de la SPEN, les attributions des futures communes et la
Selon le MHE/LCD, le Ministère reste le maître d’ouvrage des nouveaux investissements et a alors le choix de
déléguer cette fonction à la SPEN, de transférer le nouveau réseau après construction à la SPEN ou encore, de le
transférer à d’autres structures de gestion quand le réseau ne répond pas aux critères pour être inclus dans le
périmètre d’affermage réservé à l’hydraulique urbaine.
Les Directions Régionales de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification
représentent le Ministère au niveau de la Région, ce qui implique pour certains que ces Directions Régionales
sont alors l’interlocuteur et l’organe de contrôle de la SPEN et de ses activités sur le terrain.
La SPEN au contraire se voit comme le maître d’ouvrage de tous travaux effectués en milieu urbain, pour le
compte de l’Etat et ceci dans le cadre du Contrat de Concession signé en mars 2001 avec le Ministre des
Ressources en Eau. Ce Contrat concède à la SPEN, « le droit exclusif de construire… le patrimoine de
l’hydraulique urbaine… » (article 2) et la nomme « maître d’ouvrage et maître d’œuvre des travaux de
renouvellement et d’extension… » (article 28), pendant que les obligations de communication de la part de la
SPEN ne réfèrent qu’aux rapports, comptes et plans annuels (article 49).
7
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logique d’entreprise que la SEEN est supposée suivre. Le Contrat d’affermage entre la
SPEN et la SEEN [Réf. 11, page 27] mentionne seulement que « les bornes-fontaines
sont exploitées dans les conditions prévues par l’Autorité municipale ».
xiii. Notons encore que Birni N’Gaouré deviendra une Commune Urbaine dans la Région de
Dosso et que le Fonds de Survie Belge finance actuellement un projet d’appui au
processus de décentralisation dans la région de Dosso.
2.3. Birni N’Gaouré
xiv. Le projet de Birni N’Gaouré est très innovateur pour plusieurs raisons.
C’est le premier projet de « Travaux Neufs » depuis plusieurs années après la grande
réticence des bailleurs de fonds pour investir au Niger en général (due à une relative
instabilité fin des années ’90) et précisément dans le secteur de l’hydraulique urbaine
(avec la réforme planifiée). Une des conséquences de cette situation est la relative
précarité d’entreprises et de manœuvres qualifiés pour ce type de travaux, ainsi qu’une
expérience limitée de gestion de ce type de marchés de la part des instances étatiques
concernées.
C’est aussi le premier projet qui s’inscrit dans la nouvelle logique SPEN-SEEN et donc
un cas test pour préciser les modalités de gestion en cas d’un nouveau réseau qui s’ajoute
au périmètre du fermier SEEN. Cette situation expérimentale n’a jusqu’à présent pas
causé de difficultés majeures, mais il est évident que la recherche d’une bonne balance
s’apprend en faisant (jusqu’à quel point l’exploitant privé peut proposer/insister/exiger
l’utilisation de certaines techniques ou matériaux à la SPEN et au bailleur ? où situer les
bornes-fontaines et le rôle des usagers ?...).
Tout ça a aussi attiré l’attention de la classe politique et de la presse nigériennes et le
projet a donc été au centre de l’actualité à plusieurs reprises. Cet intérêt n’a pas forcément
facilité la tâche de l’équipe de projet, surtout en terme de planification (l’inauguration
officielle a eu lieu plusieurs semaines avant l’achèvement des travaux et la réception
provisoire) et les relations entre les acteurs.
xv. La population de Birni N’Gaouré est estimée à environ 10.000 habitants8.
L’approvisionnement en eau actuel se réalise principalement à travers un ancien réseau
qui alimente 5 des 10 quartiers et villages, à travers des puits de faible profondeur et,
finalement, à travers 3 forages équipés de pompe à motricité humaine dans les villages de
Sakirey et de Donoudibi et au projet PGRN.
L’ancien réseau est alimenté par un forage artésien, réalisé en 1967. Le forage capte les
eaux du Continental Intercalaire, de mauvaise qualité chimique avec des teneurs
excédantes en sulfates et chlorures, rendant l’eau impropre à la consommation humaine et
au maraîchage. Le réseau est vétuste et personne ne s’occupe de la gestion ou de
l’entretien. 217 habitations ou services administratifs sont connectés au réseau, mais
aucun inventaire ou plan du réseau et des connections semble exister. Malgré son goût
salé, 70% des familles connectées semblent utiliser l’eau du forage pour tous besoins. Les
familles plus aisées l’utilisent pour les besoins domestiques et achètent leur eau de
boisson aux 6 porteurs d’eau que compte la ville. Notons que ces porteurs
s’approvisionnent aux puits publics et vendent leur eau à 1.000 F/m3.
8
Le dernier recensement date de 1988 et comptait alors 6.503 habitants. Les nouvelles données démographiques
ne sont pas encore rendues public après le récent recensement, mais la croissance démographique serait assez
importante à Birni N’Gaouré, entre autres due à la présence de la route Niamey-Dosso qui traverse la ville et à la
présence d’électricité.
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Environ 95 puits captent l’eau dans les alluvions du Dallol Bosso, un ancien affluent du
fleuve Niger qui traverse la ville de façon souterraine, à une profondeur de 2 à 6 mètres.
L’affluent est orienté du nord au sud, et surtout au sud de la ville les eaux de puits sont
fortement contaminées. Les puits sont de propriété privée, à l’exception de quatre puits
publics, entre autres près du marché.
Le Projet de la Gestion des Ressources Naturelles dispose d’un forage, équipé de pompe
à motricité humaine, où l’eau de bonne qualité est vendue à quelques individus à
l’équivalent de 400 F le m3.
Les deux villages limitrophes à l’agglomération de Birni N’Gaouré (Donoudibi et Sakirey
Djerma) s’approvisionnent simultanément aux puits traditionnels et à un forage équipe de
pompe à motricité humaine de type Vergnet, datant de 1999, et financé par l’Agence
Française de Développement. L’eau de ces deux forages semble de bonne qualité et est
achetée à l’équivalent de 250 F/m3. Elle est utilisée comme eau de boisson par les
ménages qui n’habitent pas trop loin du forage. L’utilisation d’eau des puits traditionnels,
qui est gratuite, reste prépondérante. Chacune des pompes est gardée par une femme qui
collecte l’argent pour le compte du chef de village, qui s’occupe alors d’éventuelles
réparations.
xvi. La ville de Birni N’Gaouré ne dispose pas d’un réseau de drainage des eaux usées et de
ruissellement. Elle n’a pas de service chargé de collecte et de l’évacuation des ordures
ménagères. La présence de dépotoirs sauvages et de flaques d’eau stagnante est très
manifeste dans les rues. La disponibilité gratuite et en quantité d’eau « grise » favorise
encore l’usage de l’eau dans les habitations pour des besoins autres que la consommation.
A l’absence de puisards ou de réseau de drainage, ces eaux usées qui stagnent un peu
partout dans la ville favorisent la prolifération d’insectes vecteurs de maladies. Les eaux
usées qui infiltrent contaminent la nappe phréatique qui est à une profondeur de quelques
mètres seulement.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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3. PRESENTATION DU PROJET
3.1. Le Cadre Logique [Réf. 13 et 16]
xvii. L’objectif global du projet est : Les conditions de vie sont améliorées pour la population
de Birni N’Gaouré de manière significative et durable :
- allègement de la corvée d’eau pour les femmes et enfants ;
- amélioration de la nutrition et de l’hygiène domestique ;
- réduction des taux de mortalité et de morbidité dues aux maladies d’origine
hydrique ;
- promotion d’activités de jardinage, petit élevage, artisanat consommateur
d’eau ;
- responsabilisation des communautés dans la gestion des services collectifs.
xviii. L’objectif spécifique du projet est : La population de Birni N’Gaouré est alimentée en
eau potable selon des normes de qualité acceptables et en quantité suffisante.
xix. Quatre résultats intermédiaires sont recherchés :
1° La population est préparée à l’implantation d’une AEP.
2° Les ouvrages et équipements sont construits et installés, et sont opérationnels.
3° Les structures de gestion pour une exploitation durable sont mises en place et sont
opérationnelles.
4° La gestion et le suivi du projet sont assurés.
Le Cadre Logique complet du projet est présenté en annexe 4.
3.2. Les moyens et le budget
xx. Le DTF [Réf. 13] prévoit :
- l’engagement d’un bureau d’études pour la sensibilisation et l’appui à la gestion par la
population ;
- un marché de travaux à passer avec une entreprise ;
- une équipe de projet très légère, gérée par la SNE (repris par la SPEN après la
réorganisation du secteur de l’hydraulique urbaine), et appuyée par un expert en
coopération international pour un équivalent de 20 personnes-mois sur une durée totale
du projet de 3 ans ;
- une évaluation interne (CTB) à mi-parcours et une évaluation externe ;
- des frais de réunion ;
- des imprévus à la hauteur de 5% du budget.
xxi. Entre la formulation du DTF et la signature de l’AS, la partie belge a modifié les termes
de l’engagement de l’expert en coopération. Son salaire et autres frais sont maintenant
imputés sur le projet AEP de Birni N’Gaouré pour toute la durée du projet (36 mois),
pendant qu’il travaillera également à temps partiel sur trois autres projets mis en œuvre
par la CTB dans la Région de Dosso. Ses investissements et fonctionnement sont alors
budgétisés sur un de ces autres projets.
xxii. Le budget global du projet s’élève alors à 2.105.855,49 € (1.381.353.300 F.CFA), dont
494.547,58 € (324.402.570 F.CFA) géré directement par la CTB pour l’expert en
coopération, le personnel local et l’évaluation interne. La totalité du budget est à charge
de la coopération belge.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 12
Poste budgétaire
Modalités de
gestion
Cogestion
Cogestion
Cogestion
Cogestion
Cogestion
Cogestion
Cogestion
Marché de sensibilisation
Marché de travaux
Supervision générale SPEN
Contrôle et supervision
Evaluation externe
Réunions
Imprévus
Total en cogestion
Personnel local
Régie
Expert en coopération
Régie
Evaluation interne à mi- Régie
parcours
Total en régie
Grand total
Budget initial du projet
Contribution belge
(en €)
22.930
1.399.334
16.971
49.985
42.043
3.223
76.822
1.611.308
15.000
449.800
29.747
494.547
2.105.855
3.3. Les modalités de mise en oeuvre
xxiii. Le corps du projet se réalise selon les principes de la « co-gestion » avec des structures
où la partie belge et la partie nigérienne prennent les décisions de façon collégiale :
ordonnateur et co-ordonnateur pour la gestion financière ; comité de pilotage pour le
suivi ; responsable et co-responsable pour la gestion journalière.
xxiv. Le Ministre du Plan est l’ordonnateur du projet, pendant que le représentant résident de
la CTB à Niamey est le co-ordonnateur.
xxv. Selon l’AS, la maîtrise d’œuvre du projet est confiée à la Direction de l’Equipement de
la SNE, qui désignera un responsable du projet. L’expert en coopération, désignée par la
CTB est le co-responsable. Ils assurent de façon collégiale la gestion technique,
administrative, budgétaire et comptable du projet. Après la réforme institutionnelle du
sous-secteur de l’hydraulique urbaine, la maîtrise d’œuvre a été confiée à la Direction de
la Planification et des Investissements de la SPEN.
xxvi. L’AS prévoit la mise en place d’un Comité de Pilotage pour assurer le suivi du projet et
pour résoudre tout problème de gestion. Le Comité serait composé de représentants de la
SNE, du Ministère des Ressources en Eau, du Ministère des Affaires Etrangères, du
Ministère du Plan, de la DGCD et de la CTB. Le niveau décentralisé serait représenté par
le Directeur départemental de l’hydraulique de Dosso et par le chef d’exploitation de la
SNE à Dosso. Compte tenu de la réforme institutionnelle, intervenue quelques mois après
la signature de l’AS, le Ministère des Ressources en Eau a modifié la composition du
Comité de Pilotage où les mandats réservés à la SNE sont maintenant transférés au
Directeur Général de la SPEN, pendant que le niveau décentralisé n’a pas été retenu dans
la nouvelle composition.
xxvii. L’Arrangement Spécifique a été signé le 12 juillet 2000 et le projet a formellement
démarré le 1 septembre 2001, pour une durée de 36 mois.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 13
3.4. Commentaires
xxviii. La logique d’intervention du projet est très claire avec un objectif spécifique et des
résultats intermédiaires très précis et limités en nombre et en complexité. Les résultats
permettront effectivement de réaliser l’objectif spécifique et leur formulation permet un
suivi d’indicateurs et de budget par résultat.
xxix. L’Arrangement Spécifique du projet a été signé par les deux gouvernements le 12
juillet 2000. Notons que la SNE est encore désignée comme maître d’œuvre du projet
dans l’Arrangement Spécifique, pendant que la Loi 2000-12 du 14 août 2000 créa la
SPEN en lui offrant la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre pour les ouvrages et
installations relatifs à l’hydraulique urbaine. Il est dommage que l’Arrangement
Spécifique n’a pas anticipé la réforme sectorielle qui allait démarrer dans les mois
suivants la signature. Quelques modifications importantes au cadre organisationnel du
projet ont alors vu le jour sans consultation avec la partie belge et sans actualisation
formelle de l’Arrangement Spécifique. Cette situation a causé quelques hésitations ou
malentendus9 au niveau de certains acteurs puisque l’AS est toutefois considéré comme la
base fondamentale pour les modalités de mise en œuvre du projet.
9
P.ex. en ce qui concerne la composition du Comité de Pilotage où les deux représentants du département de
Dosso, proposés dans l’AS, n’ont pas été retenus dans l’Arrêté Ministériel du 10 septembre 2001 qui créa le
Comité de Pilotage. P.ex. relatif à la composante d’animation et d’appui aux structures de gestion qui n’a jamais
été redéfinie ou précisée même que le rôle des usagers et des acteurs initiaux de gestion a fortement changé avec
la réforme. P. ex. relatif au véhicule qui est acheté avec les fonds du projet et qui devrait, selon l’AS, rester dans
la région bénéficiaire pour faciliter l’exploitation du réseau (ce que la Direction Régionale de l’Hydraulique
aurait souhaité), pendant que le véhicule est plutôt la propriété de la SPEN qui l’utilisera pour l’ensemble de ses
tâches.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 14
4. L’IDENTIFICATION ET LA FORMULATION DU PROJET
xxx. Une première étude de faisabilité d’une AEP pour la ville de Birni N’Gaouré a été
établie en 1989 par la Société L. Berger International. La mission n’a pas pu mettre la
main sur cette étude. Fin ’95, la section belge de coopération a donné l’ordre au bureau
d’études belge SEGES d’actualiser cette étude, sur financement du Fonds d’études et
d’expertise belgo-nigérien. L‘étude comptait deux volets : une première phase dans
laquelle un forage d’exploitation test a été réalisé (et dont le rapport n’a pas pu être
retracé par la mission) et une deuxième phase, démarré fin ’96, qui concernait l’étude de
faisabilité, le montage du Dossier Technique et Financier, ainsi que du Dossier d’Appel
d’Offres pour les travaux. Ce dossier a été finalisé en septembre 1997.
xxxi. En février 2001, SEGES propose d’actualiser l’étude, le DTF et le DAO, entre autres en
tenant compte de l’intégration des deux forages des villages limitrophes de Donoudibi et
de Sakirey Djerma. La coopération belge ne s’est pas engagée dans cette nouvelle étude,
qui lui a été proposée pour un budget de 73 M de F.CFA.
xxxii. La qualité des études de 1996-1997 et du DTF n’est pas très convaincante. Le forage
d’exploitation a été mal exécuté avec un mauvais choix de la crépine et du massif filtrant
au niveau du captage, ce qui a résulté dans des venues importantes de sable fin lors des
essais de pompage au démarrage du projet. D’autres nouveaux forages ont donc dû être
envisagés par le projet. L’étude technique de SEGES accuse plusieurs erreurs de calculs.
D’autres éléments quantitatifs avancés dans l’étude n’ont pas pu être confirmés par la
suite10. La composante d’animation des usagers et d’appui aux structures de gestion est
extrêmement faible et se limite à prévoir un budget de 15 M F.CFA pour un « marché de
sensibilisation/appui ». L’achat d’une voiture est programmé, mais aucun budget
correspondant n’a été inclus. Les calculs de rentabilité de l’exploitation du réseau
proposent un résultat négatif d’environ 31 M F.CFA par année si l’on inclut
l’amortissement, et encore 4 M F.CFA sans provision à l’amortissement. De montages
éventuels pour couvrir ce déficit ne sont pas mentionnés. Les risques et hypothèses du
projet ne sont pas développées ou appréciées. Les indicateurs restent imprécis.
Une très grande partie de l’étude et du DAO ont donc dû être révisées par l’équipe de
projet fin 2001.
xxxiii. Le projet d’AEP à Birni N’Gaouré a été approuvé par les deux gouvernements lors de
la deuxième réunion du Comité de Coordination belgo-nigérien qui s’est tenue à Niamey
du 12 au 14 février 1998. L’AS est signé en juillet 2000 et l’expert en coopération arrive
au projet en août 2001. La date formelle de démarrage est alors fixé au 1 septembre 2001.
P.ex. SEGES compte 37,7% de la population qui s’approvisionnerait aux vendeurs ambulants pour l’achat de
l’eau, pendant que les animateurs engagés dans le cadre du projet ont seulement pu identifier huit vendeurs
d’eau, avec un chiffre d’affaire moyen journalier qui correspond à environ 60 seaux, ne touchant certainement
pas plus que 20% de la population.
10
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 15
5. PERTINENCE
5.1. Contribution à l’objectif global
xxxiv. L’approvisionnement de la population de Birni N’Gaouré en eau de qualité est très
pertinente dans le contexte local vue la présence importante de maladies hydriques. La
ville dispose d’un accès facile à différentes sources d’eau « grise » avec une nappe
phréatique peu profonde et un réseau de distribution à partir d’un forage artésien, mais
ces deux ressources ne sont pas aptes à la consommation humaine. Les diarrhées, et
même des cas de choléras, sont alors relativement fréquents à Birni N’Gaouré.
xxxv.Une alimentation en eau potable qui est durable et accessible contribuera donc de façon
significative à l’amélioration des conditions de vie de la population de Birni N’Gaouré.
Le Cadre Logique du DTF mentionne dans son objectif global 5 éléments pour cette
amélioration (voir # xvii. p 12), mais seul l’argument de la réduction de morbidité et de
mortalité dues aux maladies hydriques nous semble très pertinent.
La corvée d’eau pour les femmes et enfants ne doit pas être exagérée avec l’alimentation
en eau avant projet puisque la totalité de la population se contente d’utiliser l’eau
« grise » qui est très accessible pour tous les ménages.
L’amélioration de la nutrition et de l’hygiène domestique peut être atteinte à travers le
projet, à condition que la population arrive à modifier ses comportements en matière
d’hygiène et d’assainissement de base. La seule construction d’une AEP ne suffira
probablement pas pour y engendrer un impact significatif et la composante d’animation et
de sensibilisation du projet nous semble trop léger pour garantir ce changement de
comportements (voir ci-dessous).
Il ne nous semble pas évident que les activités de jardinage, de petit élevage et d’artisanat
puissent être promues par le projet. L’eau de l’AEP sera payante, avec un tarif progressif
(où les grands consommateurs payent davantage par m3) qui permettra difficilement de
rentabiliser l’usage de cette eau pour d’activités productives. D’autre part, il est fort
probable que l’accès facile à l’eau « grise », tel que ça existe aujourd’hui et qui est aussi
utilisée pour quelques activités productives, deviendra plus difficile puisque la SEEN et
la SPEN veulent absolument fermer le réseau actuel qui est alimenté par le forage
artésien. Il n’est donc même pas exclu que le projet ait un impact négatif sur le
développement d’activités productives à base d’utilisation d’eau.
Avec les modalités prévues pour la gestion de l’AEP, la responsabilisation des
communautés dans la gestion de services collectifs ne semble pas évidente.
Ceci ne remet pas en question la relation évidente entre l’AEP et l’amélioration des
conditions de vie, mais nuance toutefois l’impact du projet par rapport au DTF qui
semble à la mission trop optimiste.
xxxvi. Depuis la conférence et la Déclaration de Dublin (1992), il est généralement reconnu
que les aspects d’alimentation en eau potable, l’hygiène et l’assainissement de base sont
indissociables si l’on vise à réduire significativement les maladies hydriques. Les aspects
de l’assainissement de base qui sont ordinairement associés à des projets d’adduction
d’eau sont : l’éducation à l’hygiène, la gestion des eaux usées, l’utilisation de latrines ou
toilettes, la gestion des déchets ménagers, la propreté de l’habitat. Le projet d’AEP à
Birni N’Gaouré a prévu une petite composante de sensibilisation à l’hygiène de l’eau,
mais à la lumière de la fréquence des maladies hydriques, de la saleté manifeste dans les
rues et des comportements actuels de la population de Birni N’Gaouré, il semble évident
à la mission que cette composante aurait mérité une plus grande attention.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 16
5.2. Cohérence avec la politique nigérienne
xxxvii. En grandes lignes, le projet s’inscrit dans les objectifs de la réforme nationale du soussecteur de l’hydraulique urbaine. Nous rappelons que ces objectifs sont de :
- améliorer les performances techniques et financières ;
- assurer une gestion commerciale ;
- accroître la desserte de l’eau ;
- atteindre à moyen terme l’équilibre financier du secteur.
Le projet répond entièrement aux trois premiers objectifs avec un réseau qui est
techniquement très bien conçu et exécuté, une gestion qui est basée sur les principes
d’entreprenariat et qui permet à une population d’environ 12.000 habitants d’accéder à
une eau de bonne qualité.
Vu les budgets d’exploitation prévisionnels que SEGES nous présente dans le DTF, il
semble toutefois peu probable que le projet contribuera à un meilleur équilibre financier
du secteur.
Notons d’abord que le contrat d’affermage entre la SEEN et la SPEN inclut un élément
important de péréquation destinée à rendre viables les mini-systèmes d’AEP des petits
centres urbains. Contrairement aux démarches de privatisation dans beaucoup d’autres
pays, au Niger le fermier a été obligé de considérer l’ensemble des réseaux urbains,
permettant ainsi une sorte de subvention croisée entre les petits réseaux (déficitaires) et
les quelques grands réseaux qui offrent un meilleur potentiel de rentabilité grâce aux
effets d’échelle.
Pour la SEEN, intégrer l’AEP de Birni N’Gaouré dans son périmètre aura probablement
un impact négatif sur la rentabilité de l’entreprise puisque les coûts d’exploitation
peuvent être plus élevés que les recettes par la vente de l’eau. La SEEN semble se
protéger au maximum : elle a pu négocier certaines technologies qui réduisent les frais
d’exploitation (gestion du pompage par télé-transmetteur, vannes de survitesse…) ; une
partie du reliquat du projet a été investie dans des installations complémentaires qui
réduisent les coûts de l’exploitant (p. ex. logement pour le chef du centre) ou qui
facilitent les connections domiciliaires et donc la consommation d’eau (137 prises sont
financées par le projet ; un réseau tertiaire de 7 km rapproche l’AEP aux habitations et
diminue alors le coût de connexion pour les prises privées…) ; la SEEN veut seulement
reprendre la gestion du réseau à condition que l’ancien réseau d’eau « grise » soit fermé
de sorte à s’assurer que les accès concurrentiels à l’eau soient minimes… Mais la
rentabilité de l’AEP de Birni N’Gaouré ne semble pas très rassurée, au moins après une
période de démarrage quand les frais d’entretien deviendront plus importants.
Pour la SPEN, le bilan financier relatif au projet de Birni N’Gaouré semble également
négatif. Nous rappelons que la SPEN doit s’autofinancer avec la « redevance » lui payée
par la SEEN. Cette redevance est la différence entre le « prix de l’exploitant »,
actuellement fixé à 195 F/m3 et le prix moyen de vente aux usagers. Comme dans
beaucoup de petites villes au Niger, on peut s’attendre à un prix moyen de vente qui reste
en-dessous de ces 195 F à Birni N’Gaouré puisque la grande majorité de la
consommation se fera aux bornes-fontaines ou dans le cadre de la tranche sociale aux
prises domiciliaires où l’eau est vendue à 121 F/m3.
Le projet contribue donc à un taux de desserte accru et à une meilleure performance
technique du sous-secteur de l’hydraulique urbaine, tout en suivant une logique de
commercialisation de l’eau, mais vu la petite échelle du réseau, la pauvreté relative de la
population et la disponibilité de ressources alternatives, l’AEP ne contribuera
probablement pas à un meilleur équilibre financier de la SPEN ou de la SEEN.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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xxxviii. Le montage institutionnel du projet et ses modalités de mise en œuvre sont une
première expérience dans la réforme du sous-secteur et les différents acteurs sont encore
un peu à la recherche de leur rôle et prérogatives et de leurs relations mutuelles.
Le rôle moteur pour la mise en œuvre du projet a été attribué à la SPEN, ce qui est
conforme aux textes officiels relatifs au rôle et attributions de la SPEN. Mais pour
plusieurs cadres du MHE/LCD ce montage est trop inspiré sur le Projet Sectoriel Eau où
la Banque Mondiale aurait insisté sur un désengagement de l’Etat et du niveau
déconcentré, sans que ça soit forcément la volonté réelle de la politique nigérienne.
Quelques approches suivies par le projet sont un peu à cheval du dossier initial et de
l’approche de réforme telle que décrite dans le contrat d’affermage entre la SPEN et la
SEEN : à Birni N’Gaouré, les exploitants des bornes-fontaines sont désignés par les
usagers du quartier pendant que la SEEN considère sur ses réseaux les fontainiers
vraiment comme ses collaborateurs ; la SEEN veut décider sur l’emplacement des
bornes-fontaines sur base de critères commerciaux, pendant que le projet a laissé le soin à
la population pour ces décisions…
xxxix. Le montage du projet ne s’inscrit pas dans le processus de décentralisation. Les
services déconcentrés du ministère de tutelle et les pouvoirs locaux ne sont pas
directement associés au projet et ne sont même pas toujours bien informés. Aucun rôle ne
leur est attribué dans la gestion du réseau.
Cette situation est due à quelques incohérences entre les textes officiels qui déterminent
le cadre institutionnel du secteur. Les textes portant sur la SPEN lui attribuent une grande
autonomie en tant que maître d’ouvrage et maître d’œuvre ; le projet a suivi cette logique.
Les textes qui déterminent le fonctionnement du Ministère et de ses directions régionales,
et, d’autre part, les textes portant sur la décentralisation ne sont pas toujours compatibles
avec cette logique de la SPEN.
5.3. Cohérence avec la politique de coopération belge
xl. L’objet du projet est en ligne avec les choix sectoriels de la politique belge de
coopération. Nous rappelons que la coopération belge s’articule autour de 5 secteurs :
santé de base ; enseignement et formation ; sécurité alimentaire ; infrastructures de base ;
consolidation de la société. Un projet d’AEP est une infrastructure de base dont l’utilité
directe pour les bénéficiaires est avérée, pendant que le projet contribue directement à la
santé de base.
De plus, Birni N’Gaouré est situé dans la région de Dosso, zone de concentration pour la
coopération belge.
xli. Le montage du projet ne favorise toutefois pas le développement des thèmes stratégiques
recherchés par la coopération belge. Ces thèmes (consolidation de la société ; économie
sociale ; environnement ; égalité entre hommes et femmes) nécessitent une implication
plus importante des groupes-cibles du projet en vue de leur permettre de mieux gérer leur
développement et, d’autre part, des mesures d’accompagnement qui permettent aux
différents acteurs de renforcer leurs compétences, de mieux s’articuler avec d’autres
acteurs et d’aborder les problèmes de développement d’une façon plus intégrée.
Le cadre institutionnel du projet (où les groupes-cibles et le niveau local ne sont pas
représentés), les modalités futures de gestion (par une entreprise privée à capital français)
et les modalités de mise en œuvre des constructions (par une entreprise française) n’ont
pas été très inspirés par une volonté de consolider la société ou par l’économie sociale.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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Les aspects d’égalité entre hommes et femmes n’ont pas été abordés par le projet, mais
l’équipe d’animation compte toutefois un équilibre en genre, ce qui facilite certainement
le contact avec hommes et femmes dans les quartiers.
Les aspects environnementaux sont limités à la construction d’un bloc sanitaire autour du
marché, financé par les économies réalisées sur les travaux. Toutefois, le projet n’a pas
(encore ?) profité de la dynamique autour de l’eau pour engendrer un débat relatif aux
aspects d’hygiène environnemental et d’assainissement dans cette ville qui en a
absolument besoin si l’on considère les pratiques actuelles. Une autre opportunité qui n’a
pas (encore ?) été prise en compte concerne une gestion plus intégrée des ressources en
eau à Birni N’Gaouré avec une meilleure co-existence, protection et valorisation des
différentes ressources en eau disponibles.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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6. Efficacité
6.1. Résultat 1 : La population est préparée à l’implantation de l’AEP et adhère au projet
xlii. Notons que l’indicateur relatif à ce résultat, proposé par le DTF, est formulé comme
« Marché conclu et exécuté », ce qui ne précise pas le contenu de la préparation ou les
indicateurs d’adhésion de la population. Dans les activités proposées, le marché de
sensibilisation s’articule autour des composantes suivantes : l’hygiène de l’eau ; le
service de distribution d’eau et la tarification ; choix des sites d’implantation des bornesfontaines et des raccordements ; choix du mode de gestion des BF et modèles de
conventions entre opérateurs ; implication de la population dans la composante nonqualifiée des travaux.
xliii. Vue la réforme du secteur, qui a changé le rôle des usagers, l’équipe du projet a
reformulé partiellement l’objet de la campagne de sensibilisation. Un contrat a été conclu
avec le bureau d’études BERIA, avec quatre interventions selon les thèmes suivants :
l’explication du projet ; le choix des sites d’implantation des bornes-fontaines ; la
sensibilisation à l’hygiène et à la consommation d’eau potable ; la formation à la gestion
et l’entretien des bornes-fontaines.
La première étape s’est déroulée du 26 décembre 2001 au 18 janvier 2002.
La deuxième étape s’est déroulée du 21 octobre au 1 novembre 2002.
Ces informations et sensibilisations s’adressaient à des groupes d’intérêt (quartier, école,
autorités coutumières…) avec un outillage pédagogique limité. Un rapport assez détaillé
de chaque étape a été rédigé.
La troisième et quatrième étape sont actuellement en cours de façon synchronisée. Les
animateurs et animatrices passent de maison à maison pour sensibiliser les habitants sur
les pratiques de l’hygiène de l’eau et sur l’importance de l’eau potable. Les gérants des
bornes-fontaines sont proposés par les quartiers, mais la contractualisation avec la SEEN
et la formation ne peuvent pas être réalisées avant que la SEEN ne réceptionne le réseau.
xliv. L’équipe d’animateurs de BERIA semble assez bien connaître le milieu local et la
situation spécifique à la gestion de l’eau par les ménages et les administrations. D’autre
part, les méthodes et outils utilisés semblent un peu légers : pas d’outils pour visualiser
certaines choses devant une population en grande partie analphabète ; un seul entretien de
15 à 20 minutes par famille pour la sensibilisation à l’hygiène et la consommation de
l’eau… Il est dommage que BERIA n’a pas pu s’inspirer sur les concepts et outils
pédagogiques expérimentés depuis plusieurs années dans les pays limitrophes.
xlv. L’adhésion de la population au projet n’est que partielle. D’une part, la totalité de la
population est favorable à la présence d’un réseau moderne qui fournit une eau de bonne
qualité et ceci de façon assurée. D’autre part, la population s’oppose à la fermeture de
l’ancien réseau et semble vouloir suivre une stratégie de ressources en eau diversifiées :
utiliser le nouveau réseau avec son eau relativement chère pour les besoins « qualitatifs »
(eau de boisson, cuisine, éventuellement bain…), pendant que l’eau « grise » des puits et
de l’ancien forage devrait rester disponible pour les besoins moins exigeants en qualité,
mais souvent très consommateurs (lavage, animaux, nettoyage de cours et maisons,
travaux de construction…).
Cette réticence par rapport à la stratégie SPEN/SEEN, qui veulent absolument condamner
l’ancien réseau pour des raisons techniques et de rentabilité, ressort déjà du premier
rapport de BERIA (janvier 2002), mais n’a pas pu inspirer les animateurs ou l’équipe de
projet à modifier les stratégies ou méthodes d’animation.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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xlvi. Les autorités locales et la population semblent assez bien informées des grandes lignes
du projet. Certains éléments relatifs à la gestion des bornes-fontaines méritent toutefois
être précisés, mais la SEEN doit être impliquée dans cette étape d’information puisque
c’est elle qui sera finalement le répondant des gérants des BF. Les négociations entre la
SPEN, la SEEN, avec éventuellement l’implication de l’équipe du projet et/ou les
autorités locales, relatives aux modalités de gestion de ces BF ne sont pas avancées mais
semblent urgentes.
6.2. Résultat 2 : Les ouvrages et équipements sont construits et installés, et sont
opérationnels
xlvii. Le DTF prévoit les ouvrages suivants :
- l’installation d’une pompe électrique sur un forage existant à 1,5 km au nord de la
ville ;
- une conduite de refoulement de 700 m et une conduite d’adduction de 3,7 km en fonte
ductile ;
- un réservoir au sol en béton armé avec une capacité de 300 m3, y compris une piste
d’accès et clôture ;
- une unité de chloration et de neutralisation pour un débit de 22 m3/h ;
- les équipements électriques y afférents ;
- un réseau de distribution avec 20 km de canalisation en PVC et en fonte ;
- 13 bornes-fontaines ;
- un bâtiment d’exploitation pour abriter l’ensemble des installations de pompage ;
- un bâtiment administratif et une habitation pour le technicien du réseau.
xlviii. Au démarrage du projet, des essais de pompage ont mis en évidence que le forage
existant n’était pas approprié pour alimenter le réseau. Probablement, le massif filtrant
qui est utilisée dans le forage, réalisée en 1996, n’est pas indiqué pour un captage dans les
sables fins et des venues importantes de sables lors du soufflage du forage ont obligé
l’équipe de projet à condamner le forage.
xlix. Grâce aux économies réalisées sur les prix unitaires, surestimés dans le dossier de
formulation, et à quelques modifications techniques, les travaux supplémentaires suivants
ont pu être exécutés par rapport aux ouvrages prévus :
- l’installation de deux nouveaux forages, équipés de motopompes, et l’installation d’un
groupe électrogène de secours de 35 KVA avec abri ;
- la desserte de 3 villages non loin du parcours de la conduite et la construction de 4
bornes-fontaines supplémentaires;
- la pose d’un réseau tertiaire de 7,2 km dans les ruelles de Birni N’Gaouré ;
- une habitation pour le chef de centre ;
- un bloc sanitaire avec toilettes et douches au marché ;
- la reprise de 137 branchements particuliers existants sur le nouveau réseau.
l.
Les deux forages sont exécutés et équipés. Le marché de base, qui couvre l’ensemble des
ouvrages et installations prévus dans le DTF, a été réceptionné le 17 juillet 2003. Un
avenant a été conclu avec la même entreprise pour le reste des ouvrages. De ce contrat
reste encore à finaliser : les branchements domiciliaires, le logement du Chef de Centre et
le bloc sanitaire.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 21
li. La conception du réseau et des équipements est de très bonne qualité, dimensionné pour
le long terme. Quelques petites remarques, peu importantes d’ailleurs, peuvent être
formulées si l’on veut être complet :
- au niveau du réservoir, une seule traversée a été faite pour la sortie et le vidange, ce
qui limite effectivement les risques de fuite, mais qui empêche un vidange total du
réservoir puisque la traversée n’est pas située au fonds du réservoir ;
- à deux endroits dans le réseau de distribution, les ventouses ne sont pas nécessaires vu
la connexion de bornes-fontaines à ces endroits ;
- le choix pour des tuyaux en polyéthylène au niveau des bornes-fontaines est
probablement correct si l’on veut éviter les dépôts calcaires dans la plomberie, mais
d’autres mesures ont alors dû être prises pour solidariser davantage la tuyauterie au
béton ou, encore, pour protéger les tuyaux et raccordements qui sont aujourd’hui trop
flexibles et fragiles.
lii. Selon les documents disponibles, les forages et l’eau captée répondent aux normes. Elles
captent la partie supérieure du Continental Terminal et les nappes des alluvions du Dallol
Bosso qui sont de bonne qualité à cet endroit. Les forages, d’une profondeur de 60 m, ont
été exécutés par l’entreprise ING entre le 16 décembre 2002 et le 29 janvier 2003.
Chacun des forages, qui seront exploités de façon alternative, pourra produire un débit de
30m3/h. L’eau a un pH de 6,2 et quelques coliformes fécaux ont été identifiés lors de
l’analyse, mais ces deux inconvénients seront neutralisés par une chloration et une
neutralisation chimique à base de la chaux. Le forage existant de 1996, qui est à
proximité des deux nouveaux forages est utilisé comme piézomètre.
liii. Les travaux hydrauliques et le réservoir sont de très bonne qualité d’exécution. Quelques
petites améliorations ont été proposées au co-responsable du projet lors de la visite de
terrain :
L’étanchéité de la chambre des vannes au réservoir peut être améliorée en rehaussant le
couvercle pour empêcher l’infiltration des eaux de pluie.
La tuyauterie aux bornes-fontaines n’est pas très solide et devra être protégée.
Le tuyau de refoulement et d’adduction doit être protégé contre l’érosion sur la pente vers
le réservoir.
La vidange du réservoir doit également être protégée.
liv. Les bâtiments achevés sont de qualité passable, mais le logement du chef et surtout le
bloc sanitaire en construction sont plutôt de bricolage : les murs ne sont pas droits, le
béton est de très mauvaise qualité, les lignes de niveau ne sont pas respectées… Un
travail important de récupération s’impose, mais semble possible si l’on voit que les
autres bâtiments achevés, construits par les mêmes entreprises sous-traitantes, ont pu être
achevés plus au moins selon les normes.
6.3. Résultat 3 : Les structures de gestion pour une exploitation durable sont mises en place
et sont opérationnelles
lv. Selon le DTF et l’AS, le réseau serait géré comme une succursale de la Direction
Départementale de la SNE de Dosso, avec une implication active, mais pas spécifiée, des
usagers pour ce qui concerne la gestion des bornes-fontaines.
lvi. Après la réorganisation du sous-secteur de l’hydraulique urbaine, la SEEN est maintenant
supposée exploiter le réseau dans le cadre d’un avenant à signer au contrat d’affermage
avec la SPEN. Les détails de cet avenant doivent encore être négociés, mais la SEEN se
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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prépare déjà pour s’engager dans l’exploitation. Deux agents de la SEEN ont été affectés
au réseau le 4 juin 2003 et attendent la mise en fonction du réseau par la SEEN une fois
l’avenant signé.
lvii. Les conditionnalités imposées par la SEEN et leur stratégie d’exploitation ne sont pas
encore connues.
Une des conditionnalités porte certainement sur la fermeture de l’ancien réseau, sur base
d’arguments techniques (les plans de l’ancien réseau n’existent pas, la qualité de certains
ouvrages est assez douteuse et la SEEN ne veut pas assumer une responsabilité sur un
réseau qu’elle ne maîtrise pas), mais surtout commerciaux (la consommation d’eau au
réseau payant sera certainement conditionnée par d’éventuelles alternatives d’eau
gratuite).
La stratégie d’exploitation relative aux bornes-fontaines semble également un point de
discussion. La SEEN n’est pas intéressée à gérer des bornes-fontaines à des endroits où la
consommation est marginale tel qu’on le prévoit dans les villages de Donoudibi et
Sakirey Djerma où d’alternatives sont disponibles avec les pompes à motricité humaine et
puits. Le règlement actuel de la SEEN, qui demande un investissement d’environ 80.000
F.CFA à chaque gérant d’une borne-fontaine, ne facilitera pas la mise en exploitation de
ces bornes-fontaines dans les quartiers pauvres ou aux endroits où la consommation
attendue n’est pas assez importante.
lviii. Les relations futures entre la SEEN d’une part et les usagers et autorités locales d’autre
part, restent encore à préciser. Dans la logique de la SEEN, son interlocuteur unique est la
SPEN ; les villageois, administrations locales et gérants de bornes-fontaines sont les
clients. Le contrat d’affermage signé avec l’Etat nigérien et la SPEN ne prévoit d’ailleurs
pas d’autres relations formelles pour la SEEN.
Selon la mission, quatre arguments permettent toutefois de se questionner sur cette
position :
- selon les lois relatives à la décentralisation, la future commune urbaine de Birni
N’Gaouré jouera un rôle important dans le secteur ; si l’on prévoit l’installation des
communes dans une future proche, il semble peu logique de nier le rôle de la
commune dans les mécanismes de gestion du réseau, ou au moins des bornesfontaines ;
- les relations entre la SPEN et la SEEN sont entièrement déséquilibrées sur le plan de
l’effectif, de l’expertise, des moyens logistiques et financiers… et les mécanismes de
contrôle restent en grande partie à mettre en place ; dans ce contexte, les autorités
nigériennes et la société civile ont tout intérêt à développer des mécanismes de
participation, ou au moins de communication, entre eux et la SEEN sur le plan local ;
- l’organisation déjà réalisée à Birni N’Gaouré autour des bornes-fontaines a
certainement créé des attentes dans les quartiers et villages et la mission voit mal
l’intérêt de démobiliser cette population en remettant le monopole de la gestion des
bornes-fontaines à la SEEN ;
- il est peu probable que la fermeture de l’ancien réseau va enthousiasmer les habitants
et tous les acteurs ont intérêt à ce que les relations entre la population et la SEEN
puissent démarrer dans un contexte de respect mutuel, et donc de communication
ouverte et de responsabilité partagée.
Il semble donc à la mission plus constructif de s’asseoir avec la SPEN, avec la SEEN,
avec les autorités locales et, si possible, avec une délégation de la population, pour
clarifier les responsabilités et rôles de chacun, tout en tenant compte de la logique
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 23
d’entreprise de la SEEN qui doit pouvoir consolider la rentabilité de son action, du rôle
de la future commune urbaine et des intérêts de la population.
6.4. Objectif spécifique : La population de Birni N’Gaouré est alimentée en eau potable de
qualité et en quantité suffisante
lix. Pour l’appréciation de l’objectif spécifique, il semble utile de distinguer la disponibilité
de l’eau, l’accès à l’eau et la consommation en eau. La « disponibilité » se limite alors
aux aspects techniques, « l’accès » tient également compte de la fonctionnalité des
équipements de distribution, la « consommation » finalement dépendra aussi des
comportements des usagers et du coût de l’eau. L’objectif spécifique et ses indicateurs ne
précisent pas comment « alimentée en eau » doit être perçu dans ce contexte précis, où il
peut y avoir une assez forte différence entre disponibilité, accès réel et consommation.
lx. Avec les extensions aux trois villages limitrophes, le réseau de Birni N’Gaouré a la
potentialité d’approvisionner une population actuelle qui dépasse déjà les 12.000
habitants. Sur ce plan, l’objectif spécifique du projet est largement atteint si l’on se limite
à la disponibilité de l’eau. Les indicateurs quantitatifs de l’objectif spécifique selon le
Cadre Logique du projet sont :
 60 l/hab./j aux raccordements privés ;
 20 l/hab./j aux bornes-fontaines ;
 95% des usagers non raccordés situés à moins de 400 m d’une borne fontaine ;
 et ceci pour une population de 12.000 habitants en 2006.
Notons qu’il n’est pas spécifié ici si les quantités d’eau mentionnées portent sur la
disponibilité ou plutôt sur la consommation réelle.
Le réseau garantit certainement un accès à ces quantités. La capacité journalière de
production est de 528 m3 et correspond au débit de l’unité de traitement. Les forages et
pompes peuvent facilement fournir 700 m3 par jour. La disponibilité par habitant est alors
de 44 à 58 litres par jour.
La conception du réseau de distribution et l’implantation des bornes-fontaines
garantissent également à au moins 95% de la population un accès aux bornes-fontaines
sur une distance de 400 mètres maximum. Seul le nouveau quartier au nord-ouest de la
ville, sur la route vers Niamey, qui est en pleine expansion, risque de s’éloigner
rapidement des bornes les plus proches.
lxi. La qualité de l’eau du forage peut être optimalisée avec l’unité de chloration et de
neutralisation. Selon le contrat d’affermage et ses modalités d’exécution, la SEEN doit
informer régulièrement la SPEN sur la qualité de l’eau fournie, sur base de tests réalisés
dans son propre laboratoire. Notons toutefois que la SPEN n’est pas (encore ?) en mesure
de procéder à des contre-expertises et la qualité réelle de l’eau distribuée dépendra donc
de la conscience professionnelle de la SEEN. L’eau brute du forage est légèrement
contaminée de bactéries fécales et la chloration permanente s’impose.
lxii. Les modalités de gestion du réseau, surtout la composante des bornes-fontaines et
l’alimentation des villages, et son acceptation par la population sont maintenant cruciaux
pour réaliser un réel accès à cette eau de bonne qualité pour l’ensemble de la population.
Selon les modalités de la SEEN, chaque borne-fontaine doit être gérée par un fontainier
qui dépose environ 81.000 F.CFA. Il est à craindre que plusieurs bornes-fontaines ne
trouveront pas de fontainier disposé ou capable de verser cette somme. Ce problème sera
particulièrement un blocage dans les villages limitrophes où la population n’a pas les
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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moyens financiers, pendant que les alternatives d’accès à l’eau sont nombreuses. Il est
donc à craindre que ces bornes-fontaines ne seront pas mises en exploitation, ce qui
limiterait évidemment l’accès à l’eau du réseau pour ces quelques milliers de personnes.
lxiii. La consommation réelle de l’eau du réseau est difficile à prévoir. Vu les difficultés
probables à exploiter toutes les bornes-fontaines selon les modalités de l’exploitant, et en
tenant compte des diverses alternatives d’eau « grise » dans les villages et dans la ville, et
est toutefois à craindre que la consommation réelle restera largement en dessous des
normes avancés dans le dossier du projet.
lxiv. Notons que le réseau d’AEP n’est pas encore opérationnel. Les ouvrages et
installations du marché de base ont été réceptionnés le 17 juillet 2003 avec plusieurs
réserves. Les extensions prévues dans l’avenant de ce contrat ne seront pas réceptionnées
avant septembre. Les négociations entre la SPEN et la SEEN relatives à l’avenant du
contrat d’affermage doivent encore démarrer. Aussi bien la SPEN que la SEEN jugent
qu’il est possible de démarrer l’exploitation quelques jours après la signature de l’avenant
et s’attendent à un réseau opérationnel vers septembre-octobre.
lxv. On peut donc résumer que l’objectif spécifique sera largement atteint d’ici quelques mois
si l’on regarde seulement les possibilités techniques d’alimentation en eau de qualité et en
quantité suffisante. Si l’on prend le critère de la consommation réelle d’eau de qualité, il
est à craindre que les taux avancés dans le Cadre Logique ne seront pas réalisés.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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7. EFFICIENCE
7.1. Moyens financiers
lxvi. Jusqu’en janvier 2003, le suivi budgétaire était géré par le co-responsable du projet.
Depuis lors, la CTB-Niamey a engagé un comptable en appui à la gestion financière des 4
projets11 dans lesquels le co-responsable est actif. Ses frais sont gérés en régie par la
CTB. De manière générale, le suivi budgétaire est assez performant et l’équipe manifeste
un grand souci pour une gestion efficiente en bon père de famille. Ci-dessous est présenté
l’état financier au 30 juin 2003 par grande rubrique pour les postes en cogestion :
Poste budgétaire
Budget initial
Marché de sensibilisation
15.041.148
Marché de travaux
917.900.254
Contrôle et supervision
43.920.150
Evaluation externe
27.578.147
Réunions
2.113.891
Imprévus
50.391.909
Achat véhicule
Grand total
1.056.945.499
Etat budgétaire au 30 juin 2003 (en F.CFA)
Dépenses au
30 juin
7.060.000
791.932.415
43.330.416
4.018.905
1.046.650
13.986.831
16.000.000
877.375.217
Prévisions
résiduelles
7.000.000
125.967.859
584.000
22.961.000
1.067.241
20.366.759
177.946.859
Notons qu’une grande partie des « prévisions résiduelles » est déjà engagée, notamment
dans l’avenant du contrat avec IDIS et dans le contrat avec BERIA. Le marge disponible
pour d’activités complémentaires est alors très limité.
lxvii. L’ensemble des travaux d’AEP était budgétisé pour un montant de 918 M F.CFA. Ces
travaux, y compris quelques installations et extensions non-prévues dans le DTF12, ont
fait l’objet du marché N° 002/SPEN/DPI/2002 pour un montant estimatif de 799.932.237
F.CFA, conclu avec l’entreprise française IDIS. Les termes du contrat sont basés sur des
prix unitaires fixes et des quantités réellement engagées. Puisque les quantités réelles sont
légèrement inférieures aux quantités budgétisées, le coût réel de ce contrat reviendra à
environ 730 M F.CFA. Le solde a permis de réaliser deux nouveaux forages, exécutés par
l’entreprise ING (pour un montant de 36 M F.CFA) et de conclure un avenant au contrat
avec IDIS, pour un montant de 100.743.431 F.CFA avec comme objet :
- la fourniture d’un groupe électrogène de secours et la construction d’un abri ;
- la construction d’un logement pour le Chef de Centre ;
- la construction d’un bloc sanitaire public au marché ;
- la reprise de 137 branchements existants ;
- l’alimentation du village de Sakirey Peulh ;
- la mise en place d’un dispositif de paratonnerre sur le réservoir et un dispositif
de lecture et transmission de niveau d’eau au réservoir à partir de la salle de
commande.
Ces quatre projets sont tous situés dans la Région de Dosso ; il s’agit de :
- l’AEP de Birni N’Gaouré ;
- l’aménagement des koris nord et sud de la ville de Dosso ;
- appui au développement des districts sanitaires du département de Dosso ;
- raccordement en eau de qualité des centres de santé.
12
Il s’agit de la desserte des villages de Donoudibi et Sakirey Djerma, de 4 bornes-fontaines supplémentaires et
d’un réseau tertiaire dans les ruelles de Birni N’Gaouré avec une longueur de 7,2 km.
11
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 26
lxviii. Au moment de la mission, le décompte final du premier contrat avec IDIS n’était pas
encore réalisé. L’avenant du contrat était encore en exécution. Deux éléments peuvent
encore influencer la situation financière du projet.
D’une part, IDIS prétend que certaines quantités réelles dépassent les quantités prévues,
d’où un dépassement probable du montant prévu, surtout pour le contrat de l’avenant.
D’autre part, IDIS a largement dépassé les délais d’exécution prévus dans le contrat. Le
contrat de base, avec un délai d’exécution de 11 mois, aurait dû être finalisé depuis mars
’03 pendant que la réception provisoire n’a eu lieu qu’en juillet ’03. L’avenant aurait dû
être achevé fin juin, pendant que plusieurs travaux ne sont pas encore terminés. L’équipe
du projet compte alors pénaliser l’entreprise conformément aux dispositions du contrat,
pour un montant d’environ 30 M F.CFA. IDIS conteste cette approche et se réfère aux
problèmes de transport maritime, intervenus avec la crise politique en Côte d’Ivoire (qui
a surchargé les autres ports de l’Afrique de l’Ouest, causant des retards importants et des
frais supplémentaires) et la guerre en Iraq (qui a causé des retards au port de Marseille).
La mission juge qu’il est urgent d’arriver à une entente et décompte contradictoire avec
IDIS en vue de mieux maîtriser le solde disponible au projet. Une certaine souplesse de la
part de l’équipe du projet dans ces négociations semble indiquée. Les forces majeures
avancées par l’entreprise ont certainement causées des retards et des coûts imprévisibles
pour l’entreprise. Il serait aussi mal compris par l’entreprise et par des témoins externes
que le projet pénalise sévèrement une entreprise après avoir accordé encore un avenant à
ce contrat où le délai d’exécution était déjà dépassé. Finalement, il nous semble que les
relations entre la SPEN en tant que maître d’ouvrage et l’entreprise n’ont pas toujours été
gérées de façon très formelle, et il est fort probable que cette culture informelle n’a pas
contribué à une gestion stricte des communications et du planning de la part de
l’entreprise.
lxix. Le contrat conclu avec IDIS est fixé en F.CFA, mais les payements doivent se faire sur
le compte d’IDIS en France, et donc en €. Les frais de change et de transfert sont à charge
du projet. Ces coûts auraient pu être évités avec un compte à projet en € alimenté
directement par la contribution belge.
7.2. Cadre opérationnel
lxx. La composition du Comité de Pilotage diffère de ce qui a été prévu dans l’AS. Le niveau
décentralisé n’y est plus représenté. Le Comité a eu 3 réunions 13 jusqu’à présent, ce qui
est largement inférieur à la fréquence trimestrielle telle que prévue dans l’AS. La
participation semble assez bonne. Sur base des rapports d’activités et financiers, préparés
par l’équipe de projet, le Comité de Pilotage peut assez bien s’informer du déroulement
du projet. L’utilisation des sommes économisées sur d’autres postes fait toujours l’objet
de propositions de l’équipe du projet, discutées au sein du Comité de Pilotage.
lxxi. Le Ministre des Finances est l’ordonnateur du projet, mais a délégué cette
responsabilité à la Direction du Financement des Investissements de son ministère. Son
suivi financier sur le projet est assez léger et se limite à la vérification des décomptes sur
leur conformité avec le budget.
lxxii. Les procédures internes à la SPEN compliquent quelques fois une gestion performante
des affaires courantes. Monsieur Ali Oumar Dan Sobro est formellement le Responsable
13
Le 24 décembre 2001, le 15 août 2002 et le 6 décembre 2002.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 27
du projet pour le compte de la SPEN, mais, conformément aux mandats au sein de la
SPEN, toute démarche ou décision avec une certaine importance nécessite l’accord
explicite du Directeur Général. En plus, Monsieur Dan Sobro a délégué la gestion
quotidienne à son collaborateur, Monsieur Amadou Mamadou Sékou, comme
Responsable Adjoint du projet. Le Co-responsable, Monsieur Willem Brassem, se
retrouve alors avec 3 homologues, chacun avec un autre degré de maîtrise du projet et un
autre niveau de responsabilité.
lxxiii. Le Responsable-Adjoint et le Co-responsable manifestent un très grand engagement
pour le projet et disposent certainement des capacités techniques et d’un comportement
adéquat pour mener à bien l’action. Leurs relations semblent également bonnes. Leur
expertise en matière d’ingénierie sociale accuse encore des marges de progrès et ils ont
du mal à bien guider la composante d’animation et de sensibilisation. Leur cahier de
charge et la répartition de responsabilités ne sont pas explicités, mais ceci n’a pas encore
causé de conflits ou de confusions, à l’exception toutefois du suivi de la composante
d’animation et de sensibilisation, où le Responsable et son Adjoint estiment que ça relève
de la responsabilité de la CTB (ou du Co-responsable), pendant que ces derniers le voient
comme une composante à part entière du projet, et donc une responsabilité partagée.
lxxiv. La collaboration entre la SPEN et le Ministère de tutelle reste assez limitée pour ce
projet. Des cadres supérieurs du Ministère président le Comité de Pilotage, mais ils
auraient préférés une plus grande compréhension du projet, par exemple à travers des
visites au projet. La Direction Régionale de Dosso n’est nullement informée ou
impliquée.
7.3. Mécanismes de gestion
lxxv. Les procédures d’adjudication de marché étaient conformes aux procédures au sein de la
SPEN, le maître d’ouvrage du projet. La SPEN n’est pas soumise aux dispositions du
code des marchés publics et recourt le plus souvent à la procédure de l’appel d’offres
restreint. Ceci a également été le cas pour les cinq marchés conclus dans le cadre de ce
projet :
- le soufflage du forage existant, confié à ING, après la consultation de 3 entreprises ;
- la réalisation de deux forages, confiée à ING, après la consultation de 3 entreprises ;
- les ouvrages et installations d’AEP, confiés à IDIS, après la consultation de 6
entreprises ;
- la sensibilisation, confiée à BERIA, après consultation de 3 entreprises ;
- la livraison d’une voiture, confiée à CFAO-Niger, après consultation de 4 entreprises.
La liste restreinte d’entreprises à consulter est élaborée par la SPEN et une Commission
Technique au sein de la SPEN est chargée de l’analyse des offres. Outre les cadres de la
SPEN, participent également à cette Commission : des représentants du Ministère des
Finances, du Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre
l’Erosion, le Responsable et le Co-responsable du projet.
Surtout pour le marché des travaux de l’AEP, la démarche a été assez légère pour un
contrat de 800 M F.CFA. Six entreprises ont été invitées à soumissionner : trois
nigériennes, une togolaise, une ivoirienne et une française. Seules trois entreprises ont pu
présenter une offre selon les règles. Une quatrième entreprise a toutefois été admise
également. Parmi ces quatre, seule l’entreprise française recevait une note technique
dépassant les 60%. Heureusement qu’elle était également le moins-disant, sinon on aurait
eu le choix entre une entreprise incapable avec un prix sérieux ou la seule entreprise
capable qui décide alors elle-même de son prix.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 28
lxxvi. L’entreprise IDIS est le contractant clé du projet, ayant proposé une offre qui est
techniquement assez performante pour un coût très acceptable : 15% en-dessous du devis
estimatif du DTF et 10% en-dessous de l’offre qui était la deuxième par rapport au coût.
IDIS dispose de succursales en Côte d’Ivoire, Sénégal, Burkina et Togo et d’une
représentation au Niger. Le directeur des travaux à Birni N’Gaouré est de nationalité
française. Une grande partie des travaux a été sous-traitée aux entreprises nigériennes qui
avaient également soumissionné à l’appel d’offres ; pour les travaux et équipements plus
complexes, IDIS a mobilisé son personnel spécialisé de la Côte d’Ivoire.
lxxvii. Les relations entre l’équipe de projet et les contractants semblent assez bonnes mais ne
sont pas toujours assez formalisées, ce qui peut donner l’impression à certaines
entreprises que l’équipe est surtout très compréhensible et souple. Ceci a probablement
contribué à un manque de rigueur chez IDIS pour respecter les délais d’exécution et chez
BERIA pour améliorer son approche d’animation.
lxxviii. Le marché relatif à la sensibilisation, conclu avec le bureau d’études BERIA, reste un
peu flou. Les Termes de Référence ne sont pas très précis et les résultats attendus sont
difficilement mesurables ; d’indicateurs n’ont pas été mentionnés dans le contrat. Pour
BERIA, le travail consiste à exécuter quatre missions d’animation et de sensibilisation
autour des thèmes avancés dans les Termes de Référence. C’est alors au bureau d’études
lui-même d’engager les moyens, le personnel et le temps nécessaire pour la réalisation de
la mission. Puisqu’il est difficile de vérifier si le résultat de la mission est vraiment
atteinte, pendant que le suivi et contrôle de la part de l’équipe restent limités, BERIA ne
semble pas très intéressé à mobiliser trop de ressources. Pour les deux premières
missions, BERIA a mobilisé quatre animateurs pour un ensemble de 5 semaines, pendant
que le montant du contrat était basé sur l’engagement de 6 animateurs pendant 2 mois.
7.4. Planning
lxxix. Le projet a démarré en septembre 2001 pour une période de 3 ans. Le DTF avait prévu
une durée de 30 mois, avec l’ensemble des travaux déjà terminé au bout de 16 mois, mais
la planification prévue dans l’AS était plus réaliste avec une période de préparation de 4
mois, une phase d’exécution de travaux sur 12 mois de façon intensive et encore 12 mois
pour des interventions complémentaires et de suivi et, finalement, une phase d’appui à la
gestion d’encore 8 mois.
lxxx. Le tableau ci-dessous met en évidence le décalage entre la planification initiale et le
déroulement réel du projet :
Activité clé
Démarrage marché de sensibilisation
Démarrage marché de travaux
Démarrage marché AEP
Démarrage marché forages
Démarrage travaux supplémentaires
Réception marché de travaux
Réception marché AEP
Réception marché forages
Réception travaux supplémentaires
Planification
initiale
Mois 1
Mois 5
Situation
réelle
Mois 4
Mois
Déc. 01
Mois 8
Mois 14
Mois 17
Avril 02
Déc. 02
Mars 03
Mois 22
Mois 15
Mois 24 ?
Juillet 03
Janv. 03
Sept. 03
Mois 15
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Réception définitive
Achèvement projet
Mois 28
Mois 36
Mois 36 ?
Mois 36 ?
Sept. 04
Sept. 04
lxxxi. Si l’on tient compte de la faiblesse du dossier de formulation, des changements
importants dans la politique sectorielle, intervenus entre cette formulation et le démarrage
effectif du projet, et le fait que l’équipe du projet devrait répartir son temps entre
différents projets, la mission le trouve remarquable que les activités de sensibilisation et
le marché de génie civil ont déjà pu démarrer après 4 et 8 mois.
Pour le marché de sensibilisation, il aurait même été préférable d’analyser d’abord les
conséquences de la réforme sectorielle sur le rôle des usagers en vue de préciser
davantage les objectifs et la méthodologie de l’animation. Probablement sous la pression
de la planification proposée, l’équipe du projet s’est engagée dans ce travail de
sensibilisation de façon un peu trop hâtive.
Si le marché des travaux de génie civil a pu être signé déjà dans le huitième mois, c’est
grâce à l’engagement de l’équipe du projet (co-responsable et responsable-adjoint), qui a
actualisé l’étude et le DAO, et au dynamisme de la SPEN pour gérer la procédure
d’adjudication. Il est toutefois dommage que les modalités de l’adjudication n’aient pas
été réfléchies davantage, mais la mission n’a pas pu vérifier si le facteur temps y a joué
un rôle.
lxxxii. L’entreprise IDIS accuse un retard d’environ 4 mois sur le marché de base de l’AEP.
L’ordre de service a été notifié le 28 mars 2002 pour un délai d’exécution de 11 mois.
Après avoir effectué les études d’exécution et les commandes des matériaux importés, le
chantier a réellement démarré en août 2002. Un délai supplémentaire a été accordé
jusqu’au 11 avril 2003 pour tenir compte des problèmes de transport maritime. Les
travaux n’ont toutefois été finalisés que début juillet 2003. Aussi pour l’avenant, un retard
de 2 à 3 mois est attendu. Le retard dans l’exécution de l’avenant est certainement dû à
une mauvaise gestion des sous-traitants de la part d’IDIS. Le retard dans le marché de
base nous semble plus argumenté : problèmes de transport maritime avec les événements
en Côte d’Ivoire et sur les ports français (ce qui a déjà pénalisé l’entreprise avec des coûts
supplémentaires et imprévus à sa charge) et en tenant compte de l’actualisation nécessaire
des études d’exécution.
lxxxiii. De façon générale, la mission conclut que l’équipe de projet, avec l’appui de la CTB et
de la SPEN, a assez bien géré le timing du projet. Les décalages par rapport à la
planification prévue sont dus à un trop grand optimisme dans la planification initiale, au
changement de la politique sectorielle, à la faible qualité de l’étude d’exécution, au retard
accusé par l’entreprise IDIS qui est en bonne partie dû à des forces majeures d’ordre
politique, et aux travaux supplémentaires qu’on pourra réaliser grâce aux économies sur
les travaux de base. Il semble toujours réaliste de clôturer le projet en septembre 2004, tel
que prévu.
7.5. Suivi et monitoring
lxxxiv. Le suivi des activités de terrain est assez performant pour la composante technique.
Depuis mai 2002, un contrôleur de chantier est présent à Birni N’Gaouré de façon
permanente pour le compte de la SPEN14. Pendant la période d’activités intensives (août
’02 à mars ’03), un rapport de chantier était envoyé tous les deux jours au ResponsableNotons qu’ils étaient deux jusqu’en octobre 2002, quand un des techniciens-contrôleurs a décédé. Il n’a pas été
remplacé.
14
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Adjoint. Après, la fréquence est devenue hebdomadaire. Les réunions de chantier avaient
également une fréquence hebdomadaire. La personne pivot du suivi technique des
chantiers est le Responsable-Adjoint qui est en contact permanent avec les contrôleurs de
chantier, et, d’autre part, avec le Responsable et le Co-responsable du projet. Les
attributions et mandats précis des contrôleurs de chantier ne sont pas explicités, mais la
bonne communication avec le Responsable-Adjoint a évité des malentendus à ce sujet.
Le contrôleur est également chargé de vérifier les matériaux locaux utilisés et les
quantités réellement engagées pour les métrés définitifs. Les plans d’exécution et les
plans de recollement, élaborés par IDIS, sont assez détaillés et semblent de qualité
suffisante.
lxxxv. L’équipe de projet a également fait preuve de lucidité et de vision avec les différentes
modifications et extensions techniques proposées. Le souci de gestion rationnelle des
fonds et des alternatives techniques moins coûteuses ont permis de s’engager dans des
travaux supplémentaires qui sont tous jugés très pertinents. Grâce à la bonne maîtrise du
budget et du contexte local, l’équipe a pu intégrer de façon assez souple ces extensions
dans le planning du projet. Les procédures de prise de décision, avec un rôle déterminant
pour le Comité de Pilotage, ont toujours été respectées.
lxxxvi. Le suivi de la composante d’animation et sensibilisation est moins performant. Après
chaque mission, le bureau d’études BERIA élabore un rapport de mission de très bonne
qualité, mais l’équipe de projet ne dispose pas vraiment d’outils pour guider ou contrôler
le travail. Les indicateurs de performance restent imprécis et l’équipe de projet n’a pas
l’expertise nécessaire pour bien apprécier les méthodes et outils pédagogiques utilisés.
lxxxvii. L’archive du projet est assez succincte. Les rapports de BERIA sont de bonne
qualité, mais ne traitent que les travaux de forage et le travail de sensibilisation. Les
rapports d’activités élaborés par l’équipe de projet sont très synthétiques et mettent
l’accent sur le déroulement des différentes activités techniques et sur la situation
financière, sans trop d’éléments d’analyse. La communication avec la CTB-Bruxelles est
également limitée.
___________________________________________________________________________________________
AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 31
8. VIABILITE
lxxxviii. La viabilité sociale de l’AEP à Birni N’Gaouré est conditionnée par l’acceptation de
la population à fermer l’ancien réseau ou par une entente avec la SPEN et la SEEN
relative à une co-existence des deux réseaux. Il ne semble aujourd’hui pas réaliste de
gérer deux réseaux parallèles à Birni, même si cette option aurait due être analysée avant
le démarrage du projet puisqu’elle a certainement ses avantages sur le plan social et
financier. Il conviendra alors de mieux préciser avec la population les futures modalités
d’usage de l’eau de l’ancien forage artésien, par exemple pour l’abreuvement du bétail.
On pourrait donc envisager la construction d’un abreuvoir et lavoir aux abords de
l’ancien forage artésien, ou même construire une petite adduction à partir de ce forage
jusqu’à l’entrée de la ville de sorte à permettre l’utilisation de cette eau pour
l’abreuvement du bétail et le lavage de vêtements pour les gens qui préfèrent se déplacer
au lieu de payer pour l’eau du robinet pour cette activité.
lxxxix. L’adhésion de la population et des autorités locales au projet passera toutefois à
travers une plus grande implication de leur part. La SEEN ne semble pas encore avoir
développé des stratégies ou mécanismes de communication ou de participation
permettant aux parties impliquées de se sentir associées. Ceci est une menace pour la
viabilité sociale, institutionnelle et même financière et technique du réseau.
xc. La viabilité financière et technique sont garanties pour la durée du contrat d’affermage
entre la SPEN et la SEEN (2001 à 2011) à condition que la SEEN accepte d’intégrer le
réseau dans son périmètre d’affermage, ce qui semble très probable. Le contrat
d’affermage peut être renouvelé après cette première période de 10 ans.
La SEEN garantit pendant cette période une gestion et entretien conformes aux normes
internationales d’exploitation de réseau. Même si le contrôle de la part du
concessionnaire, la SPEN en occurrence, ne nous semble pas encore très efficace, on peut
s’attendre à une exploitation techniquement assez correcte de la part de la SEEN, au
moins pendant ces premières années quand les installations sont encore en bon état et
demandent peu d’entretien. Pour assurer la viabilité technique à plus long terme, le
contrôle sur la performance technique de l’exploitant doit être plus stricte si l’on veut
encourager la SEEN à entretenir correctement les ouvrages et installations qui ressortent
du patrimoine de la SPEN, et qui doivent donc être renouvelés à ses frais au moment
nécessaire.
xci. La rentabilité économique du réseau est peu probable, même à moyen terme, vu les frais
d’exploitation et d’amortissement élevés pendant que la consommation payante restera
forcément limitée. Des comparaisons avec d’autres centres à population égale au Niger
nous apprennent que la consommation d’eau pourra s’élever à environ 120.000 m3 par
année (moyenne de 330 m3 par jour), même qu’il est plus probable que la consommation
sera inférieure avec la présence des différentes alternatives d’eau « grise » à Birni
N’Gaouré. Puisque la moitié de cette eau sera probablement consommée aux bornesfontaines et dans la tranche sociale des prises domiciliaires, on peut s’attendre à un prix
de vente moyen qui ne dépassera certainement pas 200 F/m3. Les revenus annuels,
estimés alors à 24 M F.CFA suffiront donc à peine pour couvrir les coûts directs de
l’exploitation et ne génèreront aucune ressource pour faire face aux frais du
concessionnaire SPEN ou au renouvellement des équipements après l’amortissement.
___________________________________________________________________________________________
AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 32
xcii.L’équilibre financier pour l’exploitant reste à prouver, mais semble faisable puisque le
réseau ne demandera pas d’entretien pendant les premières années et certaines
installations du projet facilitent des économies (logements, télégestion…) ou permettent
un démarrage rapide (branchements gratuits…). Cet équilibre est toutefois conditionné
par une consommation d’eau suffisamment importante, d’où la nécessite, selon la logique
de la SEEN, d’orienter la population vers l’utilisation de l’eau du réseau, et donc
d’éliminer au maximum les ressources alternatives.
Une consommation mensuelle de 10.000 m3 d’eau correspond à un revenu de 1,95 M
F.CFA pour la SEEN. Les charges d’exploitation mensuels de la SEEN à Birni N’Gaouré
comprennent15 : salaire et frais du Chef de Centre et du technicien permanent (300.000 F
par mois), l’achat de chlore et de la chaux (200.000 F par mois), coûts d’énergie (300.000
F par mois). Reste alors 1 à 1,2 M par mois pour les frais d’entretien et les frais du siège
et d’entreprise. Les frais annuels d’entretien des ouvrages et installations sont estimés à
10,5 M F.CFA par l’étude de formulation (=environ 1% de la valeur neuve) et la mission
juge que cette prévision n’est certainement pas exagérée si l’on veut bien entretenir son
patrimoine.
Il est donc évident que la SEEN ne tirera pas de gros profits de l’exploitation de ce
réseau, et une attention permanente sera nécessaire pour encourager la SEEN à bien
respecter les normes techniques d’entretien et d’exploitation. Les raisons qui ont poussé
Vivendi à s’engager dans le contrat d’affermage des centres urbains au Niger ne sont
certainement pas les réseaux en centres secondaires ou tertiaires, mais beaucoup plus le
réseau de Niamey et le contrat parallèle de réalisation d’ouvrages qui était, par les soins
de la Banque Mondiale, couplé au contrat d’affermage.
xciii. La viabilité institutionnelle (et financière et technique) à plus long terme dépendra de la
réussite de la réforme sectorielle et du processus de décentralisation avec une bonne
articulation entre ces deux démarches. Comme mis en évidence au chapitre 2, cette
réforme sectorielle n’est pas forcément en phase avec les textes législatifs existants
portant sur les attributions des arrondissements et communes. Les risques à plus long
terme se situent alors au niveau :
- d’éventuels conflits de pouvoir ou d’intérêt entre la commune urbaine de Birni
N’Gaouré, l’Arrondissement de Boboye et la SPEN, chacun quelque part avec ses
attributions institutionnelles dans le secteur ;
- de l’efficacité des mécanismes de contrôle sur l’exploitant, qui restent encore à
développer, mais pour lesquels la SPEN ne semble pas suffisamment outillée ;
- de l’intérêt de l’exploitant à continuer son engagement sur l’ensemble des réseaux
appelés urbains au Niger ; ceci dépendra évidemment de la rentabilité financière et
des risques spécifiques du contrat d’affermage avec la SPEN (où les facteurs clés
semblent inclure : entente sociale avec les employés, reprise économique au Niger,
stabilité politique, reprise des investissements dans des modernisations et extensions
des réseaux existants), mais aussi d’autres éléments inhérents aux stratégies
d’entreprises multinationales sur lesquelles les acteurs nigériens n’ont aucune
influence.
xciv. Comme déjà mentionné au # xxxv, page 16, l’impact le plus important du projet doit
être recherché au niveau de l’amélioration de la santé. La durabilité d’un éventuel impact
sur la santé sera conditionnée par un changement des comportements de la population.
Les méthodes d’animation utilisées jusqu’à aujourd’hui ne garantissent pas ce
15
Les montants mentionnés sont des estimations rudimentaires de la mission, basées en partie sur le dossier de
formulation et sur les coûts actuels de certains éléments.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 33
changement de comportements. La durabilité de l’impact est alors jugée quelque peu
douteuse.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 34
9. CONCLUSIONS

La préparation du projet n’a pas été complète. L’étude technique était de qualité
médiocre et les mesures d’accompagnement nécessaires pour une réelle prise en main de
l’AEP par les acteurs locaux n’ont pas été prévues.

La réforme de la politique nigérienne du sous-secteur de l’hydraulique urbaine confie
dorénavant l’exploitation des AEP à une entreprise privée, pendant que le patrimoine
des ouvrages et équipements reste la propriété de l’Etat, à travers la SPEN. Cette
réforme, intervenue entre la formulation du projet et son démarrage effectif, a compliqué
certains aspects de la mise en œuvre du projet et aurait justifié une actualisation
concertée de l’Arrangement Spécifique et même du Dossier Technique et Financier.

L’alimentation de la ville de Birni N’Gaouré en eau de qualité est une action de
développement pertinente avec un impact potentiellement important sur la santé. Le
projet s’inscrit dans les stratégies du gouvernement nigérien et dans les priorités
sectorielles de la coopération belge. Les modalités de mise en œuvre du projet n’ont
toutefois pas réservé trop d’attention aux objectifs stratégiques de la coopération belge.

Les organes de gestion du projet ont assez bien joué leur rôle. Le Comité de Pilotage ne
se réunit pas avec la fréquence prévue mais prend les décisions nécessaires à son niveau.
Il existe une certaine confusion dans les mandats et responsabilités des trois personnes
clés de la SPEN, engagées dans le projet. Cette situation est liée à la culture hiérarchisée
en vigueur à la SPEN. Le Responsable-Adjoint et le Co-responsable font preuve d’un
engagement, d’une maîtrise technique et d’une attitude constructive et critique.

La composante technique du projet a été relativement bien gérée par l’équipe, à
l’exception de la procédure d’adjudication du marché des ouvrages et équipements de
l’AEP où la présélection des entreprises invitées était trop légère, pendant que les
critères d’adjudication n’étaient pas assez performants. Ceci n’a toutefois pas eu de
conséquences négatives sur le projet.

La composante d’ingénierie sociale (animation, renforcement des structures de gestion,
sensibilisation à l’hygiène, articulation des acteurs…) a été négligée depuis la
conception du projet. Cette lacune n’a pas été récupérée au cours de l’exécution. Les
forces de l’équipe du projet ne se situent d’ailleurs pas sur ce domaine.

La gestion administrative et financière sont assez correctes, avec un souci très apprécié
d’orthodoxie financière, mais moins de rigueur dans les rapports et procédures
administratives de gestion de personnel et de contractants. Le suivi budgétaire est
performant. 83% du budget est déjà dépensé et tout laisse prévoir que le reliquat
permettra de finaliser l’action.

Les ouvrages et équipements réalisés sont d’une très bonne qualité pour ce qui concerne
les composantes hydrauliques et électriques. Quelques ouvrages de génie civile assez
simple, sous-traités à des entrepreneurs locaux, sont plus médiocres. Les travaux à
finaliser et corrections à effectuer semblent toutefois bien gérables.

Grâce à quelques erreurs dans le budget initial et aux économies réalisées par les choix
technologiques judicieux proposés par l’équipe de projet, des travaux supplémentaires
___________________________________________________________________________________________
AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 35
ont pu être engagés avec comme conséquences un rayon de desserte et une population
desservie plus importants que prévus, ainsi qu’une plus grande garantie pour le bon
démarrage et pour la pérennité du service de l’eau et une réduction des charges
d’exploitation.

Le projet a formellement débuté en septembre 2001. Le démarrage réel a été retardé un
peu par la nécessité d’actualiser les études, ainsi que le cadre institutionnel du projet. Le
marché de base des travaux et équipements a été réceptionné de 17 juillet 2003 et la
mise en service de l’AEP est probable pour le dernier trimestre de l’année. L’entreprise,
chargé de ce marché, accuse un retard considérable, partiellement dû à des facteurs de
forces majeures (crise en Côte d’Ivoire et guerre en Iraq), mais également suite à une
gestion peu performante de ses sous-traitants.

La viabilité du réseau dépendra des négociations entre la SPEN et l’exploitant SEEN,
qui exige la fermeture d’un ancien réseau qui approvisionne la moitié de la ville en « eau
grise », mesure très contestée par une partie de la population. La situation est donc assez
ambiguë : l’adhésion de la population au projet semble difficile sans solution acceptée
pour l’ancien réseau, mais une exploitation viable du nouveau réseau n’est pas possible
sans fermer l’ancien réseau.

Selon le contrat d’affermage qu’elle a signé avec le gouvernement nigérien et la SPEN,
la SEEN devra garantir l’exploitation du réseau, au moins pour les huit prochaines
années. La rentabilité financière de cette exploitation n’étant pas évidente, il est logique
que la SEEN cherche à minimiser les frais et à maximiser la consommation d’eau
payante. Il semble donc important d’encourager la SEEN pour un bon entretien et une
continuation du traitement de l’eau, et ceci à travers des mécanismes de contrôle qui
restent encore à développer.

D’autre part, les stratégies de la SEEN relatives à un accès optimal à l’eau, aux aspects
environnementaux et à l’implication des autorités locales et des usagers, ne coïncident
pas forcément avec les stratégies de développement des deux gouvernements impliqués.
Il semble donc pertinent de mieux préciser le rôle des acteurs locaux et des usagers,
ainsi que les mécanismes de communication avec l’exploitant futur de leur service
public.

L’impact sur la santé sera conditionné par un changement des comportements des
populations, ce qui nécessite une sensibilité plus prononcée pour les aspects d’hygiène.

En résumé, la mission conclut que la mise en place d’ouvrages et d’équipements d’AEP
à Birni N’Gaouré a été pertinente et a été réalisée de façon efficace et efficiente par une
équipe engagée. Toutefois, les mesures d’accompagnement social et organisationnel
n’ont pas (encore ?) été développées suffisamment pour garantir un impact palpable au
niveau de la santé et au niveau de l’appropriation du projet par les acteurs locaux ou
pour garantir une durabilité de service équitable de l’eau.
___________________________________________________________________________________________
AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 36
10. LEÇONS RETENUES

L’identification et la formulation de projets hydrauliques doivent, outre une bonne
conception technique, approfondir les aspects stratégiques de développement (rôle des
acteurs, participation, démarches de réorganisation de l’Etat, économie sociale, équité de
genre…) et définir les indicateurs et hypothèses y relatifs.

Un projet d’AEP nécessite un ensemble de mesures d’accompagnement pour contribuer
de façon significative au « Développement Humain Durable ». Des moyens financiers et
des partenaires compétents doivent être mobilisés pour cette composante d’ingénierie
sociale.

La coopération belge doit être attentive aux réformes sectorielles dans ses pays
partenaires et proposer une actualisation des projets et Arrangements Spécifiques en cas
de modification importante de la politique au niveau du pays partenaire.

Le sous-secteur de l’hydraulique urbaine est en pleine évolution au Niger, mais le cadre
institutionnel est encore fragile et le praxis opérationnel est en phase d’expérimentation.
Les partenaires de la coopération internationale qui veulent investir dans ce sous-secteur
ont intérêt à suivre attentivement les évolutions et, si possible, à participer activement à
la mise en place d’un praxis qui soit cohérent avec les principes clés du développement
humain durable. Un certain volontarisme et une échelle minimale d’intervention
semblent alors s’imposer si l’on veut vraiment apporter une valeur ajoutée au soussecteur.

L’adjudication de marchés importants doit être gérée avec lucidité dans les contextes où
l’expertise est limitée. La représentation résidente de la CTB ou de la DGCD devrait
alors être associée de façon plus rapprochée au processus. Le découpage du marché en
lots facilite la participation des entreprises locales aux marchés moins complexes, mais
nécessite un suivi plus rapproché par l’équipe de projet.

Les contrats de marché doivent être gérés de façon très formelle pour éviter le laxisme et
des interprétations ou attentes différentes. L’engagement par l’adjudicataire de soustraitants augmente les risques du maître d’ouvrage, qui a tout intérêt à s’assurer des
compétences, du sérieux et des possibilités financières des sous-traitants, ainsi que des
arrangements en terme de communication, de payement et autres entre l’adjudicataire et
ses sous-traitants.

Si les contrats de service dans le cadre d’ingénierie sociale ne peuvent pas être bien
définis sur base d’indicateurs objectivement vérifiables, d’autres mécanismes de suivi
doivent être instaurés pour inciter le prestataire à une bonne performance.

Dans un projet en co-gestion, il est important que le Responsable et Co-responsable du
projet disposent d’un mandat précis, qu’ils soient suffisamment proches de la gestion
journalière du projet, que leurs contacts soient fréquents et qu’ils s’engagent de façon
collégiale pour l’ensemble du projet. Si la culture organisationnelle du partenaire local
ne permet pas la responsabilisation du Responsable, les fonctions, les mandats et les
lignes de communication entre les différentes personnes « responsables » doivent être
explicités.
___________________________________________________________________________________________
AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 37

Une mission d’évaluation qui ne dispose que de 7 jours dans le pays partenaire pourra
peut-être encore présenter une analyse argumentée d’un projet selon des critères
d’évaluation précis, mais ne dispose pas du temps nécessaire pour la conception et le
développement de recommandations détaillées et appropriées au contexte spécifique du
projet.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 38
11. RECOMMANDATIONS
SPEN et CTB :

Négocier les conditions d’exploitation de l’AEP à Birni N’Gaouré avec la SEEN, et
associer la CTB (ou la DGCD ?) comme observateur à ces négociations. Ces
négociations doivent aboutir rapidement à la signature d’un avenant au contrat
d’affermage entre la SPEN et la SEEN.

Les modalités de gestion des bornes-fontaines doivent être spécifiées dans ces
négociations en vue de garantir un accès à l’eau pour les démunis. Le Projet pourrait
faciliter l’exploitation des BF avec un appui financier, de préférence sous forme de
crédit, aux structures performantes de quartier16 qui veulent s’engager dans la gestion
d’une BF. Cet appui financier leur permettra de payer le dépôt de gérant à la SEEN,
s’élevant à environ 81.000 F.CFA.

Les relations et modalités de communication entre la SEEN et les autorités locales d’une
part, et entre la SEEN et les usagers d’autre part, doivent y être précisées également si
l’on veut se préparer à la décentralisation. Cette communication pourrait se concrétiser
par exemple à travers un « Comité Local de Suivi » où la SEEN, la Direction
Départementale, les autorités municipales et de l’arrondissement, et éventuellement des
représentants des usagers, se rencontrent pour s’informer mutuellement et pour débattre
des propositions éventuelles d’amélioration du service. D’autres mécanismes qui
peuvent améliorer la collaboration entre ces acteurs incluent : la présentation par la
SEEN de rapports annuels relatifs aux aspects techniques et financiers du réseau ; une
implication formelle des usagers dans le choix et le contrôle des fontainiers ; une
implication des agents de la SEEN dans les décisions locales relatives à la planification
urbaine et à l’assainissement… Il ne semble pas nécessaire de détailler à ce moment ces
différentes mesures et modalités, mais la mission recommande de profiter des
négociations et de la présence de la CTB ou de la DGCD en tant que bailleur pour
convaincre la SEEN à s’engager dans un réel « stakeholders management » au lieu de
considérer tous les acteurs locaux comme de simples clients facturés.

Il semble nécessaire d’éliminer effectivement l’ancien réseau sur le forage artésien. Une
destination alternative à cette eau pourrait inclure l’abreuvement du bétail. La mission
recommande au projet d’investir également dans la reconversion de cette source avec
par exemple la construction d’abreuvoirs et éventuellement de lavoirs proches du forage,
d’une part pour des raisons tactiques en vue d’une meilleure adhésion de la population à
la fermeture de ce réseau « grise », mais également en vue de rendre cette eau « grise »
encore disponible aux couches défavorisées pour leurs besoins non-qualitatifs. Il est à
noter que cette eau est légèrement contaminée pendant que sa teneur en minéraux ne
permet pas l’usage pour le maraîchage. L’ancien réseau est très vétuste et la mission ne
juge pas opportun d’investir dans ce réseau pour mettre en place un système à deux
réseaux complémentaires.
16
Le consultant ne veut pas plaidoyer ici pour une gestion anarchique des BF où « la communauté » est
responsable, sans aucune précision. La réalité nigérienne semble démontrer que ce système dégénère rapidement
vers un monopole imprécis d’une autorité traditionnelle ou vers une négligence totale par la communauté où
personne ne se sent responsable. Mais d’autres expériences, entre autres de la coopération suisse, mettent en
évidence les avantages d’une gestion communautaire structurée où une personne, dûment mandatée par et
répondant à la communauté, est chargée de l’exploitation.
___________________________________________________________________________________________
AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 39
Equipe de projet :

Faire le point avec IDIS sur la situation financière, quantités en surplus et retards, pour
avoir une vue claire sur le solde disponible. La mission n’insiste pas sur une trop grande
rigueur dans les négociations de la part de l’équipe du projet pour les retards sur le
marché de base. IDIS est certainement déjà pénalisée par les coûts supplémentaires
engendrés par la crise politique en Côte d’Ivoire. A plusieurs reprises, l’entreprise a
démontré son expertise et engagement pour un bon déroulement du marché. Une partie
de son laxisme a probablement été facilitée par le caractère un peu informel des relations
entre le maître d’ouvrage et l’adjudicataire. D’autre part, il est absolument nécessaire et
urgent que IDIS exécute les quelques corrections proposées lors de la réception
provisoire et dans ce rapport, ainsi que la finalisation en bonne et due forme des travaux
résiduels. Si ses sous-traitants n’en sont pas capables, IDIS doit immédiatement prendre
ses responsabilités. Il semble à la mission plus judicieux de concentrer les négociations
avec IDIS sur ces aspects.

Imposer à IDIS les corrections techniques identifiées sur le site : vidange du
réservoir, mesures anti-érosives, chambre de vannes au réservoir, protection de la
tuyauterie aux BF…

Faire le point avec BERIA sur les avances reçues. Il est évident que le bureau d’études
n’a pas investi les moyens proposés dans les deux premières missions que le Projet lui a
déjà payées. (Le Projet a payé un engagement de 6 animateurs pour deux mois, pendant
que BERIA a mobilisé 4 animateurs pendant 5 semaines.) Il semble donc à la mission
que BERIA peut être sollicité à compléter ces missions avec un travail plus approfondi
d’organisation des quartiers autour de la gestion de leur borne-fontaine et de la propreté
du quartier.

Un plan de sensibilisation et d’appui à l’organisation locale doit alors être développé.
Son exécution peut être prise en charge par une partie du solde du budget et par les
animateurs-mois résiduels des deux premières missions de BERIA.

Les activités de sensibilisation doivent s’adresser aux ménages de Birni N’Gaouré et
viser un changement dans la compréhension et surtout dans les comportements en
matière d’usage d’eau, d’hygiène et d’assainissement . Les méthodes utilisées doivent
être participatives et se baser sur la connaissance endogène selon les principes de la
méthode PHAST17.
Une recherche préalable semble nécessaire pour identifier les acteurs, méthodes et outils
présents au Niger et à associer à ce travail puisque BERIA a largement démontré ses
limites sur ce domaine. Il semble que la coopération danoise est en train d’expérimenter
certaines approches au Niger. Des expériences pertinentes dans les pays limitrophes
peuvent également inspirer l’équipe (CREPA au Burkina et au Bénin, WaterAid au Mali
et au Burkina, SNV et PROTOS au Bénin…).
17
PHAST : Participatory Hygiene And Sanitation Transformation. Cette méthode facilite la réflexion interne et
la compréhension des populations locales des aspects d’hygiène environnementale et d’assainissement à travers
des outils visualisés et à travers la dynamique de groupe. La méthode, si elle est bien maîtrisée par les
animateurs, permet une réelle appropriation des compréhensions et de nouveaux comportements par une bonne
partie des participants aux sessions. Ils agissent par la suite comme personnes-ressources d’hygiène
environnementale et d’assainissement dans leur quartier ou leur groupe focal.
___________________________________________________________________________________________
AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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
Les activités d’appui à l’organisation locale doivent être cohérentes avec les modalités
d’exploitation telles que négociées avec la SEEN.
Elles doivent toutefois contribuer à une meilleure implication, active ou passive, des
collectivités locales et des usagers. La SEEN doit comprendre qu’elle a également tout
intérêt dans une relation constructive avec les autorités locales et avec ses clients.
Puisque la distribution d’eau est d’abord un service public, cette relation constructive
nécessite une implication quelconque.
Une implication passive pourrait concerner des mécanismes de communication et de
transparence de la part de la SEEN envers les collectivités locales.
Une implication active pourrait concerner la gestion semi-communautaire des bornes
fontaines, où le Comité de Quartier gère la BF en désignant son fontainier.

Vu l’expertise limitée de l’équipe de projet sur ces domaines de l’ingénierie sociale, le
manque d’expériences performantes au Niger et le temps limité qui reste avant la fin du
projet, une stratégie éventuelle pourrait inclure :
- l’engagement d’un appui professionnel externe pour la conceptualisation de
cette composante, et éventuellement pour un appui-conseil ad hoc pendant sa
mise en œuvre ;
- un concept en deux phases ;
- où la première phase, financée par les reliquats du projet d’AEP à Birni, se
concentre sur les modalités de gestion des bornes-fontaines, sur les
mécanismes de communication entre la SEEN et les autres acteurs et sur la
sensibilisation relative à l’hygiène de l’eau et à la gestion du service public ;
- pendant que la deuxième phase, qu’on pourra éventuellement inscrire dans le
nouveau projet d’hydraulique villageoise dans la région de Dosso, investisse,
d’une part, dans une sensibilisation plus approfondie visant des changements
durables de comportements en matière d’hygiène et d’assainissement, et,
d’autre part, dans le renforcement des mécanismes locaux de communication,
de concertation, et même de cogestion de certaines composantes de l’AEP,
telles que les BF.

Si le reliquat le permet, il semble aussi utile de prévoir une extension du réseau vers le
nouveau quartier situé au Nord-ouest de la ville le long de la route nationale en direction
de Niamey. Les habitations qui sont implantées ici font preuve de certains moyens
financiers de la part des propriétaires qui sont probablement intéressés à se connecter au
réseau, au moins si la distance de connexion qui est à leur charge n’est pas très
importante.

Bien documenter les négociations avec la SEEN et le plan de sensibilisation et d’appui à
l’organisation locale vu l’aspect innovateur de ces démarches.
Les recommandations les plus importantes et urgentes se résument ainsi :
1) Négocier les modalités d’exploitation avec la SEEN en tenant compte des éléments
sensibles : gestion des bornes-fontaines ; communication entre SEEN, autorités locales et
usagers ; rôle de l’ancien forage.
2) Faire le point avec IDIS et BERIA.
3) Développer un plan de sensibilisation et d’appui à l’organisation locale avec les
reliquats, et ceci avec l’appui d’une personne ressource professionnelle dans ce domaine.
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ANNEXES
ANNEXE 1 : TERMES DE REFERENCE DE LA MISSION
ANNEXE 2 : DEROULEMENT DE LA MISSION
ANNEXE 3 : PERSONNES RENCONTREES
ANNEXE 4 : CADRE LOGIQUE DU PROJET
ANNEXE 5 : DOCUMENTS CONSULTES
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ANNEXE 1 : TERMES DE REFERENCE DE LA MISSION
Projet
Adduction d’eau potable
Dans le ville de Birni Ngaouré
DOSSO (NIGER)
NI 18890/11 / NER/00/010
Termes de référence de la mission d’évaluation du projet à mi-parcours
1. Contexte Général de l’intervention
En appui à la politique du gouvernement de la république du Niger en matière d’amélioration
de l’accès à l’eau potable et dans le cadre du projet multisectoriel à mettre en œuvre dans le
département de Dosso, en application des dispositions adoptées lors de la deuxième réunion
du comité de coopération belgo-nigérien (1998), les gouvernements belge et nigérien se sont
engagés à coopérer à la réalisation du projet « Adduction d’eau potable à la ville de Birni
N’Gaouré ».
Le projet est placé sous la tutelle du Ministère de l’hydraulique, de l’environnement et de la
lutte contre la désertification, qui a désigné la Société de Patrimoine des Eaux du Niger
(SPEN), comme entité administrative chargée de mener à bien l’exécution du projet, en
coresponsabilité avec la Coopération Technique Belge (CTB) représentant le gouvernement
Belge.
Les activités du projet ont démarré officiellement le 06/08/01 pour s’achever le 06/07/04, soit
trois ans après.
Les objectifs assignés sont les suivants :
Objectif global : Les conditions de vie sont améliorées pour la population de Birni N'Gaouré
de manière significative et durable.
Objectif Spécifique : La ville de Birni N'Gaouré est dotée d'une alimentation en eau potable
selon les normes de qualité acceptables et en quantité suffisante.
Quatre résultats intermédiaires sont prévus avec un certain nombre d’activités à réaliser :
Résultat 1 : la population est préparée à l’implantation de l’AEP et adhère au projet.
1.1 Préparer un marché à passer avec un bureau chargé d’une campagne de sensibilisation
et d’appui à la gestion (volet1 : Sensibilisation à l’hygiène de l’eau, sensibilisation au
caractère de service de la distribution d’eau et tarification, choix des sites
d’implantation des BF et des raccordements, choix du mode de gestion des BF et
modèles de conventions entre opérateurs, implication de la population dans la
composante non-qualifiée des travaux)
1.2 Conclure et exécuter le marché de sensibilisation/appui.
Résultat 2 : les ouvrages et équipements sont construits et installés, et sont opérationnels.
___________________________________________________________________________________________
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2.1 Préparer un marché de travaux à passer avec une entreprise
2.2 Conclure et exécuter le marché de travaux
2.3 Superviser et contrôler l’exécution du marché de travaux
Résultat 3 : les structures de gestion pour une exploitation durable sont mises en place et sont
opérationnelles
3.1 Exécuter le marché de sensibilisation/appui (volet 2 : missions d’appui à la mise en place
et au démarrage des structures de gestion des BF)
3.2 Exécuter le marché de sensibilisation/appui (volet3 : missions d’appui au fonctionnement
des structures de gestion des BF)
3.3 Installer l’antenne locale de la SPEN et la faire fonctionner
Résultat 4 la gestion et le suivi du projet sont assurés
4.1 Assurer la gestion et le suivi journaliers
4.2 Organiser les réunions du comité de suivi et contrôle du projet (1 réunion par
quadrimestre pendant les 16 premiers mois, 1 réunion en fin de période de garantie).
4.3 Organiser l’appui et l’évaluation externes
4.4 Organiser l’appui de l’expert CTB
2. La nécessité d’une mission d’évaluation
La durée de la prestation telle que prévue à l’article 9 de l’arrangement spécifique est de trois
ans. Cependant, depuis son démarrage le 06/08/2001, le Projet n’a fait l’objet d’aucune
évaluation. La présente évaluation fait partie des modalités d’exécution prévues par le projet.
La Coopération Technique belge (CTB) souhaite alors organiser une mission d’évaluation du
projet en conformité avec la convention de mise en œuvre (CMOE).
3. Objectif de la mission
3.1. Evaluer les activités réalisées et en cours d’exécution en prenant en considération :
- leur conformité par rapport au Dossier Technique & Financier
- le calendrier d’exécution
- les limites budgétaires
- leur contribution aux résultats attendus
- l’administration, les finances et les passations des marchés publiques.
3.2. Apprécier l’efficacité des résultats obtenus en vue de l’atteinte des objectifs
spécifiques ainsi que leur efficience par rapport au coût de la prestation de coopération.
3.3 Apprécier la durabilité de la prestation de coopération en termes de viabilité
institutionnelle, financière et technique au niveau de l’organe d’exécution et au niveau des
groupes-cibles.
3.4 A partir de l’évaluation des activités mettant en évidence et expliquant certains retards
dans le calendrier d’exécution et écarts par rapport aux résultats attendus, proposer une
révision éventuelle des activités et de leur calendrier d’exécution afin que la prestation de
coopération produise les résultats attendus et atteigne ses objectifs dans le respect des
limites budgétaires.
___________________________________________________________________________________________
AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 44
3.5 Apprécier la pertinence et la cohérence dans le choix des objectifs, le choix des
groupes–cibles et de l’organe local d’exécution par rapport aux principes d’efficacité et
d’efficience de l’aide et par rapport à l’application des stratégies nationales et belges de
développement. Apprécier la prise en compte des thèmes transversaux de la coopération
belge (environnement, genre et économie sociale).
3.6 Proposer des recommandations, stratégiques, méthodologiques et techniques, pour la
suite de l’intervention.
4. Période souhaitée
Cette évaluation de mi-parcours devrait intervenir dans la 2ème année de la mise en œuvre
de la prestation. La période souhaitée est le mois de Juin 2003.
5. Calendrier d’exécution de la mission
La mission aura une durée sur le terrain de Sept jours, outre les deux jours de voyage. Le
programme de la mission est joint en annexe. Les activités à réaliser par la mission sont les
suivants :
Jours
Jour 1
Jour 2, 3 et 4
Jour 5
Jour 6
Jour 7
Activités
Participation à la réunion d’instruction présidé par le représentant
résident de la CTB
Revue des documents du projet, visite du projet, entretien avec
l’équipe chargée de la mise en œuvre, entretiens avec un
échantillonnage des bénéficiaires et analyse des activités réalisées
Rencontre avec l’ordonnateur du projet, le DG de la SPEN, et autres
responsables.
Synthèse et rédaction des données recueillies sur le terrain
Participation à la réunion de restitution présidé par le représentant
résident de la CTB
6. Composition de la mission
Les personnes suivantes participeront à la mission :
6.1. Consultant international : qualification et expériences requises
Ingénieur civil ou Ingénieur Hydraulique, Ingénieur Agronome en génie rural il doit :
 Disposer d’une expérience pratique de terrain d’au moins dix ans
 Posséder une bonne expérience professionnelle en matière d’hydraulique notamment
en adduction d’eau potable dans des centres urbains
 Posséder une bonne expérience en matière d’évaluation.
6.2. Consultant National : qualification et expériences requises
Ingénieur civil ou Ingénieur agronome en génie rural, il doit :
 Disposer d’une solide expérience de terrain ;
 Posséder de bonnes connaissances en matière de réseaux d’adduction d’eau en milieu
urbain y compris la production par forage, le traitement et la distribution.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
Page 45

Posséder une bonne connaissance socio-économique et culturelle de la région de
Dosso au Niger.
Le consultant local sera désigné par le Ministère de tutelle et travaillera sous la
supervision du Président de la SMCL et de la CTB.
7. Prise en charge de la mission
La mission sera financée par le projet. Le coût de la mission ne peut pas dépasser le montant
prévu dans la convention de mise en œuvre de la prestation de coopération dénommée « AEP
Birni N’Gaouré » (plan financier : annexe 2).
8. le rapport de la mission
Le Rapport de la mission d’Evaluation, rédigé en français, comportera les évaluations et
appréciations demandées ci-dessus (voir objectifs de la mission). Un exemple type sera remis
à l’expert avant sa mission pour référence.
Un rapport provisoire sera transmis au siège de la COOPERATION TECHNIQUE BELGE
dans les 5 jours ouvrables qui suivent la fin de la mission sur le terrain. Un rapport
préliminaire sera débattu avec les différentes parties prenantes lors de la réunion de débriefing
du dernier jour de la mission.
Les observations sur le rapport provisoire seront transmises aux consultants dans les 5 jours
ouvrables qui suivent la réception du rapport provisoire à la Représentation de la
COOPERATION TECHNIQUE BELGE à Niamey
La version définitive sera disponible dans les 15 jours ouvrables qui suivent la fin de la
mission sur le terrain. Cette version sera tirée en cinq exemplaires dont l’original sera
transmis au siège de la COOPERATION TECHNIQUE BELGE et sept copies aux personnes
suivantes :





Représentant Résident de la CTB à Niamey
Secrétaire Général du Ministère de l’hydraulique, Président de la SMCL
Représentant de la DGCD à Niamey
Le représentant de la SPEN, responsable du projet
Assistant technique coresponsable du projet
Fait à Niamey, le 02 mai 2003
Mme CAMARA Talata
Directrice des Fonds d’Investissements Externes
Ordonnateur délégué
M. Nebeyu Shone
Représentant Résident
Co-ordonnateur National
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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ANNEXE 2 : DEROULEMENT DE LA MISSION
Mercredi 9 juillet
Vendredi 11 juillet
Samedi 12 juillet
Dimanche 13 juillet
Lundi 14 juillet
Mardi 15 Juillet
Mercredi 16 juillet
Jeudi 17 juillet
Vendredi 18 juillet
Briefing à la CTB-Bruxelles
Vol Paris – Niamey
Réunion de briefing à la CTB-Niamey avec la participation de la
DGCD, la CTB, le MHE/LCD, la SPEN, l’équipe du projet et le
consultant national
Réunion avec Willem Brasem, co-responsable de projet
Recherche et lecture des documents
Réunion avec Michel Lambrechts, Attaché-Adjoint de la DGCD
auprès de l’Ambassade
Lecture des documents
Préparation grille d’analyse
Déplacement Niamey – Birni N’Gaouré
Visite des ouvrages et installations de l’AEP
Rencontre avec le Sous-Préfet de Boboye
Rencontre avec l’administrateur délégué de IDIS au Niger
Rencontre avec le Directeur Régional de l’Hydraulique à Dosso
Rencontre avec le Secrétaire Général de la Préfecture de Dosso
Rencontre avec le Chef de Service d’Arrondissement du
Ministère de l’Hydraulique à Boboye
Réunion avec l’ingénieur de contrôle du chantier de la SPEN
Réunion avec le sociologue et les animateurs de BERIA
Rencontre avec l’administrateur délégué de BERIA
Rencontre avec le Chef de Canton de Birni N’Gaouré
Réunion avec le responsable-adjoint du projet
Visite aux villages de Donou Dibi et Sakirey Djerma
Rencontre avec des groupes de femmes, responsable de forages
etc. dans les villages
Rencontre avec les agents de la SEEN, basés à Birni N’Gaouré
Retour Dosso – Niamey
Réunion avec le responsable-adjoint du projet
Rencontre avec le Directeur Général de la SPEN
Rencontre avec le Directeur du Contrôle de l’Exploitation de la
SPEN
Rencontre avec les chargés du chantier au sein de l’entreprise
IDIS
Rencontre avec le Directeur des Exploitations de la SEEN
Rencontre avec le délégué de l’Ordonnateur National du projet
Rencontre avec le Secrétaire Général du Ministère de
l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la
Désertification
Rencontre avec le Chef du Bureau de Coopération de
l’Ambassade de Suisse
Préparation d’une présentation Powerpoint pour la restitution
Atelier de restitution à la CTB-Niamey avec la participation de la
DGCD, la CTB, le MHE/LCD, la SPEN, l’équipe du projet, la
Direction du Financement des Investissements et le consultant
national
Retour sur la Belgique (arrivée le samedi 19 juillet)
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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ANNEXE 3 : PERSONNES RENCONTREES
Chef de Canton de Birni N’Gaouré
Directeur Régional de l’Hydraulique à Dosso
Représentant de IDIS au Niger
Directeur de la Planification et des Investissements de la SPEN
Chef de Centre de SEEN à Birni N’Gaouré
Chef du Bureau de Coopération de l’Ambassade de Suisse
Coresponsable du projet AEP Birni N’Gaouré
Directrice du Financement des Investissements (Ministère des
Finances) et Ordonnateur National Délégué
CHAIBOU Omar
Chef du Service d’Arrondissement de l’Hydraulique pour
l’arrondissement de Boboye
DJIBO Tahirou
Représentant du MHE/LCD à la mission d’évaluation
DJIRMEY Aboubacar
Administrateur de BERIA
GORGNO Moussa
Sociologue de BERIA, chargé de l’animation dans le cadre du
projet AEP à Birni N’Gaouré
+ les 4 animateurs et 2 animatrices de terrain
INDATOU Atto
Directeur du Contrôle de l’Exploitation à la SPEN
ISSAKA Issoufou
Directeur des Travaux Neufs d’Alimentation en Eau Potable du
MHE/LCD
JOLI Jacques
Directeur des Travaux du Département Hydraulique et Energie
Rurale de l’entreprise IDIS
KALLA Mani
Secrétaire Général de la Préfecture de Dosso
KOLO Mamadou Boubakar Direction de la Planification et des Investissements de la SPEN
LAMBRECHTS Michel
Attaché-Adjoint de la Coopération au Développement près de
l’Ambassade belge
LEGRAND Benoît
Conseiller à la CTB-Bruxelles, chargé des projets hydrauliques
MENIGAULT Thierry
Directeur du Département Hydraulique et Energie Rurale de
l’entreprise IDIS
MOAL Thierry
Directeur des Exploitations de la SEEN
MOUSSA Boubacar
Agent technique auprès du Centre de SEEN à Birni N’Gaouré
NOUHOU Souley
Contrôleur de chantier au projet d’AEP à Birni N’Gaouré
PIERSEAUX Georges
Conseiller à la CTB-Bruxelles, en charge des projets au Niger
SALIFOU Ousseïni
Secrétaire Général du MHE/LCD
SALOU Seyni
Directeur Général de la SPEN
SEKOU Amadou Mamadou Chargé de Contrôle des Travaux à la Direction de la
Planification et des Investissements de la SPEN et Responsableadjoint du projet d’AEP à Birni N’Gaouré
TIDJANI Youssoufou
Assistant Représentant Résident de la CTB à Niamey
WAAMALAN Abbakada
Sous-préfet de Boboye
ABDOU BEDI Lamido
ADAMOU Doulla
ALFAGA Issoufou
ALI OUMAR Dan Sobro
BARE Abdoulaye
BIELER Peter
BRASEM Willem C.C.
CAMARA Talata Amina
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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ANNEXE 4 : CADRE LOGIQUE DU PROJET
A INSERER
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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ANNEXE 5 : DOCUMENTS CONSULTES
Textes législatifs :
- [Réf 1] Loi N° 96-006, déterminant les principes fondamentaux de la libre
administration des régions, des départements et des communes ainsi que leurs
compétences et leurs ressources.
- [Réf 2] Loi N° 98-37, modifiant et complétant la Loi 96-06 du 06 Février 1996,
déterminant les principes fondamentaux….
- [Réf 3] Décret N° 2001-202 du MHE/LCD, déterminant les attributions du Ministère
de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification.
- [Réf 4] Décret N° 2001-203 du MHE/LCD, portant organisation du Ministère de
l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification.
- [Réf 5] Arrêté N° 019/MH/E/DAAF, portant organisation et fixant les attributions des
Directions Centrales du Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement.
- [Réf 6] Arrêté N° 0034/MHE/SG, portant organisation de la Direction des
Infrastructures Hydrauliques, de la Direction des Ressources en Eau et de leurs
Services Extérieurs.
- [Réf 7] Ordonnance N° 93-014, portant régime de l’eau, modifiée par la Loi N° 98041.
- [Réf 8] Décret N° 97-368 du Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement,
déterminant les modalités d’application de l’ordonnance N° 93-014.
- [Réf 9] Arrêtés d’application de l’ordonnance N° 93-014 et du décret N° 97-368.
- [Réf 10] Arrêté N° 0037 du Ministère des Ressources en Eau, portant création d’un
Comité de pilotage dans le cadre de « l’AEP de la ville de Birni N’Gaouré.
[Réf 11] Contrat d’affermage du service public de la production, du transport et de la
distribution d’eau potable en zone urbaine et semi-urbaine, entre la République du Niger et la
Société de Patrimoine des Eaux du Niger et la Société d’Exploitation des Eaux du Niger.
Mars 2001.
[Réf 12] Note de service N° 0001/SPEN du 16 Mai 2001, portant organisation et attributions
de la Société du Patrimoine des Eaux du Niger.
[Réf 13] Etudes d’actualisation de l’adduction d’eau potable de la ville de Birni N’Gaouré.
Volet 2 : Etude d’exécution. Rapport définitif. SEGES, Septembre 1997.
[Réf 14] Note d’appréciation de G4 ; Projet : Niger – AEP de la ville de Birni N’Gaouré.
[Réf 15] Procès-Verbal de la deuxième réunion du Comité de Coopération belgo-nigérien.
Février 1998.
[Réf 16] Arrangement Spécifique entre le Royaume de Belgique et la République du Niger
relatif au projet « Adduction d’Eau Potable de la ville de Birni N’Gaouré ». Juillet 2000.
[Réf 17] Convention de mise en œuvre de la prestation de coopération dénommée
« Adduction d’eau Potable de la ville de Birni N’Gaouré ». Janvier 2001.
[Réf 18] Dossier d’Appel d’Offres pour l’exécution des travaux d’adduction d’eau potable de
la ville de Birni N’Gaouré. SEGES, Mars 1997.
[Réf 19] Proposition pour la réactualisation de l’étude de l’adduction d’eau potable de la ville
de Birni N’Gaouré. SEGES, Février 2001.
[Réf 20] Plans d’exécution de l’Adduction d’Eau Potable de la ville de Birni N’Gaouré. IDIS,
Mai 2002.
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AEP Birni N’Gaouré, Evaluation mi-parcours
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[Réf 21] Coopération belge au Niger. Programme Indicatif de Coopération (PIC) 2004-2008.
[Réf 22] Procès-Verbal de la 1ière, de la 2ème et de la 3ème réunion du Comité de Pilotage.
[Réf 23] Rapport d’activités du projet AEP Birni N’Gaouré. (1) Septembre-OctobreNovembre 2001. (2) Janvier à Juillet 2002. (3) Juillet à Novembre 2002. (4) Rapport
d’activités couvrant la période de Septembre 2001 à Décembre 2002. (5) Rapport d’exécution
de fin juin 2003.
[Réf 24] Dossier de soumission de l’entreprise IDIS pour l’exécution des travaux d’adduction
d’eau potable de la ville de Birni N’Gaouré.
[Réf 25] Documents relatifs au Marché N° 002/SPEN/DPI/2002, portant les travaux
d’adduction d’eau potable de la ville de Birni N’Gaouré. Invitation de consultation restreinte.
PV d’ouverture des offres. PV d’analyse des offres techniques. PV d’adjudication. Lettre de
marché. Lettre d’avenant N°1 au marché. Tableau des factures et payements au 20 Juin 2003.
Courriers relatifs au retard dans l’exécution.
[Réf 26] Documents relatifs au Marché N° 001/SPEN/DPI/2001, portant réalisation de 2
essais de débit et un développement à air lift à Birni N’Gaouré.
[Réf 27] Documents relatifs au Marché N° 0011/SPEN/DPI/2002, portant réalisation de 2
forages d’exploitation à Birni N’Gaouré.
[Réf 28] Réalisation de deux forages d’exploitation. Rapport de fin de travaux. BERIA,
janvier 2003.
[Réf 29] Documents relatifs au Marché N° 002/SPEN/DPI/2001, portant mission de
sensibilisation et d’animation dans le cadre de l’AEP de la ville de Birni N’Gaouré. Termes
de Référence. PV d’ouverture des offres financières et d’adjudication. Lettre de marché.
Rapport de la phase 1. Rapport de suivi de la prestation par Mr. Abdou Zakariya. Rapport de
la phase 2.
[Réf 30] Evaluation à mi-parcours Projet d’Aménagement des koris Nord et Sud de la ville de
Dosso – PAKODO. Hydro R&D, Juin 2003.
[Réf 31] L’évaluation à la Commission Européenne. EuropAid, mars 2001.
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