Université Mohand Oulhadj de Bouira Faculté des Sciences et Sciences Appliquées Département Génie Civile Master01 : Génie Civil Spécialité Hydraulique Module : Economie de l’eau Année Universitaire 2017/2018 Chargée de Cours : Mme BOUCHENEB Epse HAMMAD.R Programme du Module : Chapitre 01 : L’eau dans un monde durable I. Eau et développement durable II. L’offre et la demande d’eau mondiale III. IV. Comment remédier aux pénuries d’eau Le marché de l’eau et privatisation V. L’avenir de l’eau : Chapitre 02 : La gestion de l’eau et sa distribution en Algérie I. II. III. IV. L’hydraulique urbaine en Algérie Aspects Institutionnels et réglementaires Financement des infrastructures Ressources en eaux en Algérie Introduction Générale L’eau est la seule molécule à être présente sous trois états sur la terre : solide, liquide et gazeuse ; elle change d’état sans l’intervention de l’être humain, c’est aussi le fondement de la vie sur terre. Par ailleurs, l’économie est la science qui étudie le phénomène de la rareté, et c’est dans cette optique que l’économie de l’eau s’inscrit dans le développement durable. A travers ce module, nous allons voir comment le monde fait face au phénomène de la rareté de l’eau, y compris l’Algérie. En premier lieu, nous allons voir dans le premier chapitre intitulé « l’eau dans un monde durable », l’offre et la demande de l’eau au niveau mondial et comment remédié au problème de pénurie d’eau etc….. Dans le deuxième chapitre, « l’eau dans le bassin méditerranéen », nous sauront, l’eau comme patrimoine méditerranéen et sa politique de gestion. En dernier lieu, nous aurons le chapitre trois qui va se pencher principalement sur l’Algérie. Chapitre 01 : L’eau dans un monde durable La croissance démographique, l’urbanisation, la conjoncture économique, l’évolution des régimes alimentaires et la consommation croissante, font que la demande d’eau mondiale augmente, elle devrait accroitre de à 55% d’ici 2050. En effet, le monde doit parvenir à rétablir un équilibre entre la demande et les ressources limitées, autrement le déficit hydrique ira s’aggravé. I. Eau et développement durable Lorsque nous abordons le développement durable, cela nous mène d’abord à citer les dimensions du développement durable, sociale, économique et environnemental, en effet quel est le lien de ces dimensions avec l’eau ? 1.1. Dimension sociale et l’eau : La gestion de l’eau efficace et efficiente, permet le recul de la pauvreté et soutient la croissance économique, ces retombées sont : une meilleure santé, une productivité et une économie de temps, et une dignité au sein de la société. Car ses ménages ayant accès à l’eau, peuvent générer des revenus et contribue à la productivité économique, à travers l’agriculture, les entreprises familiales …), soulignant aussi que c’est uns des droits humains. 1.2. Dimension économique : L’accès à l’eau est une variable très importante en économie, car elle est considérée comme étant une ressource essentielle pour la plupart des productions que ce soit bien ou service, si ce processus est garantie, le progrès dans plusieurs secteurs sera visible ce qui permettra de financer les secteurs de l’éducation et de la santé. 1.3.Dimension environnementale : La majorité des modèles économiques ne prennent pas en considération, les écosystèmes d’eau douce à cet effet, il faut mettre en place un modèle qui maintient l’équilibre entre infrastructure construites et écosystème naturels. Les décideurs et les responsables de l’aménagement du territoire peuvent être sensibilisé que le cout sera moindre si les écosystèmes sont protégés. II. L’offre et la demande d’eau mondiale L’eau recouvre la plus grande partie du globe terrestre, 97% sont des eaux des océans. Il faut donc faire la différence entre l’eau douce et l’eau salée. 1. L’indice du stress Hydrique Selon les hydrologues, dans une société moderne nous avons un seuil de 2000 m3 par personne et par an pour vivre confortablement. Toute fois les indicateurs des nations unies sont comme suit : Une zone vit un stress hydrique si la quantité d’eau est inférieur à 1700 m3 par personne et par an ; elle à une pénurie d’eau lorsque c’est inférieur à 1000 m3 par personne et par an ; et une pénurie absolue si c’est inférieur à 500 m3 par personne et par an. 2. Les indices de pauvreté en eau Il existe plusieurs indices il y a des indices unidimensionnels et des indices multidimensionnels ils sont donc classés comme suit : a. Les indices unidimensionnels Stress hydrique ; Indice de Raskin et Al et Feitlson et Chenoweth ; Indice de l’intensité d’utilisation de l’eau de l’UNESCO. b. Les indices multidimensionnels Indice de rareté sociale de l’eau (Ohlsson et Turton 1999) lié à l’IDH ; Indice de pauvreté en eau (IPE). La figure 01 nous montre les pays qui souffrent du stress hydrique. Figure 01 : disponibilité d’eau douce au niveau mondiale. Source : Anne-Marie Codur,Jonathan M. Harris, et Brian Roach : « Economie et politique de l’eau » ; AGDE ; 2015. 3. Pénurie économique d’eau C’est une situation de manque d’infrastructure nécessaire pour la distribution de l’eau, recyclage, traitement son assainissement, cela mène la population à recourir à l’eau insalubre, ce qui augmente le taux de mortalité chez les enfants (6000 enfants meurent chaque jour à cause de l’ingestion d’eau salubre). 4. Les usages de l’eau : Nous avons essentiellement trois dimensions : a. Consommation « se réfère à l'eau qui disparaît ou qui est détournée de sa source,par exemple par évaporation, incorporation dans les cultures ou les procédés industriels,l'eau potable, etc. La source peut être réapprovisionnée ou non. Si elle l’est, le processusde reconstitution peut potentiellement prendre plusieurs années, des décennies, dessiècles, voire plus. »* b. Le prélèvement « consiste essentiellement à "pomper" l’eau pour un usage donné, une eau qui est ensuite retournée à sa source mais avec un degré de qualité qui peut ne pas être identique à ce qu’il était avant le prélèvement ». * c. La qualité« est un terme général lié aux polluants qui sont rejetés dans l'eau, auxmodifications de sa teneur en oxygène, à sa salinité et à son acidité; à ses changements detempérature; à la destruction des organismes qui y vivent ; et ainsi de suite ».* 5. Catégories de l’eau * Selon les scientifiques et compte tenu des trois dimensions de l’usage de l’eau nous distinguons : a. L’eau verte : est l'eau qui existe sous forme de flux circulant dans les écosystèmesnaturels, comme les nuages, le brouillard, la pluie, ainsi que l'humidité qui estabsorbée par les sols et les plantes ; b. L’eau bleue :est l'eau prélevée dans les réserves d'eau, à savoir les lacs, lesréservoirs et les nappes souterraines (aquifères) - et qui est utilisée commeintrant dans toutes les activités humaines (agriculture irriguée, industrie, usagedomestique) ; c. L’eau grise : est l'eau douce nécessaire pour diluer et évacuer tous les polluantsqui résultent de toutes les activités humaines. Elle est quantifiée comme le volumed'eau qui est nécessaire pour assimiler les polluants afin que la qualité de l'eauambiante reste au-dessus des normes acceptables. Figure 2 : catégorie d’eau existante Source : Anne-Marie Codur,Jonathan M. Harris, et Brian Roach : « Economie et politique de l’eau » ; AGDE ; 2015. 6. Les indicateurs de l’utilisation de l’eau : Habituellement les ressources en eau sont mesurées à travers les lacs, les barrages, …, ces ressources utilisées par différents secteur de l’économie. Le secteur qui utilise la plus grande quantité d’eau c’est bien l’agriculture à un taux de 70% suivit par le secteur de l’industrie à 19% et seulement 11 % sont distribuer aux municipales et usages domestique. Toutefois, le commerce international permet le transfert de l’eau à travers l’exportation des biens fabriqués avec des ressources en eau de d’autres pays que le nôtre et vis vers ça. Pour calculer l’impact du commerce et la consommation totale d’eau deux indicateurs sont mis en place, l’eau virtuelle et l’empreinte hydrique. a. L'eau virtuelle« est la quantité d'eau qui est incorporée dans chaque bien ouservice, et qui prend en compte toute l'eau utilisée comme intrant à chaque étapedu processus de production, que ce soit pour les produits agricoles, les biensindustriels ou les services ». b. l'empreinte hydrique« s'appuie sur le concept d'eau virtuelle, en agrégeant laconsommation réelle et virtuelle d'eau pour calculer l'impact total de laconsommation en eau d'un secteur d’activité, d'un individu, d'un ménage, d'uneville ou d'un pays. Elle prend en compte toutes les formes d’eaux impliquées verte, bleue et grise ». Tableau 01 : Eau virtuelle incorporée dans un certain nombre de produits agricolesou industriels (en litres) Source : Anne-Marie Codur,Jonathan M. Harris, et Brian Roach : « Economie et politique de l’eau » ; AGDE ; 2015. III. Comment remédier aux pénuries d’eau Il y a deux approches ; c’est l’augmentation de l’offre, la seconde approche c’est celle de réduire la demande. En effet, pour augmenter l’offre de l’eau, plusieurs propositions telles que : détournement de l’eau des rivières, construire les barrages et forer des puits sous terrains, sauf que ces solutions demeurent non viable, d’autres comme remorquer des icebergs depuis l’arctique, ou importation de l’eau de la Colombie-Britannique et aussi l’ensemencement des nuages qui sont irréaliste. En effet, pour augmenter l’offre il va falloir exploiter d’une manière rationnelle les aquifères, le souci en cela c’est que les aquifères tardent pour se renouveler ça prend des millions d’années. Construire des barrages c’est aussi une des solutions sauf que leur construction à des retombées négatives sociales et environnementales tel est l’exemple du plus grand barrage au monde (les trois gorges en CHINE il a fait déplacé 1.3 millions d’habitants et perturbe l’habitat d’une dizaine d’espèces) ; une autre alternative existe c’est celle du dessalement de l’eau des mers sauf que le cout demeurent très élevé. Toutefois, la gestion de la demande, nécessite de ralentir cette dernière à travers l’optimalisation de l’utilisation de l’eau, et cela sera très efficace dans le secteur de l’agriculture à travers, le système de la micro-irrigation ; il y a aussi le recyclage des eaux usées (peuvent servir, après traitement, à irriguer l’aménagement paysager). La détection et réparation des fuites plus particulièrement dans les conduites municipales peuvent aider à réduire la consommation d’eau. IV. Le marché de l’eau et privatisation La création des marchés de l'eau a été proposée comme un moyen d'augmenter l'efficacité économique. Dans ce marché, les propriétaires des droits de l'eau peuvent vendre unepartie de ceux-ci à des acheteurs qui le veulent. Par exemple, un agriculteur peut vendreune partie de son eau à une commune. Comme dans toute autre opération de marché, un marché de l'eau en théorieaugmente le bien-être social, car les acheteurs et les vendeurs perçoivent qu'ils tirerontprofit de la transaction. Mais il existe des inégalités car les pauvres détiennent des droits d'eausécurisés, alors les marchés de l'eau pourraient leur fournir une source supplémentaire derevenus. Ce qui est plus probable, cependant, est que l'eau pourrait être détournée desbesoins des pauvres vers des utilisations rentables par exemple, les marchés de l'eau furent établisau Chili au début des années 1980, mais conduisent à des prix de l'eau plus élevés enraison de la spéculation et de la monopolisation des droits d'eau. En 2005, les loisChiliennes sur le marché de l'eau ont été révisées afin de limiter la possibilité despéculation et de monopolisation. Les conditions nécessaires pour un marché réussi de l'eau ont été identifiéescomme suit: • Les droits relatifs à l'eau doivent être clairement définis. • La demande en eau doit dépasser son offre. Il doit y avoir certains consommateursou consommateurs potentiels d’eau qui soient dans l’incapacité d'obtenir toutel'eau qu'ils recherchent aux prix en vigueur. • L'eau doit être transférable là où on veut l'acheter et être disponible lorsqu’on en abesoin. En outre, les coûts de transaction doivent être relativement faibles. • Les acheteurs d'eau doivent être convaincus que les contrats d'achat seronthonorés, avec une réglementation et un control appropriés. • Un système de résolutions des conflits doit être instauré. Cela pourrait impliquer àla fois des procédures judiciaires et des mécanismes de médiation moins formels. • Le contexte culturel et social doit être pris en compte. Certaines régions peuvents’opposer aux marchés de l'eau si la plupart des gens croient que l’eau n’est pasun produit commercialisable. La privatisation de l'eau a étépromue par des organisations internationales telles que la Banque Mondiale et le FondsMonétaire International au motif que les entreprises privées peuvent fournir un service demanière plus efficace et plus fiable que les entités publiques, en particulier dans les paysen développement.Mais sans une réglementation appropriée, une compagnie privée peut pratiquerdes tarifs excessifs ou ne pas parvenir à répondre aux besoins en eau des ménages à faiblerevenu. « Bien que la Banque Mondiale et d'autres institutions financières internationalessoient encore en train de promouvoir la privatisation sous toutes ses formes, les marchésde l'eau et la privatisation ne peuvent pas être considérés comme solution unique pourrésoudre tous les problèmes. Le défi est de s'assurer que les marchés et la privatisationfonctionnent de manière à atteindre de plus larges objectifs sociaux et environnementaux,plutôt que de simplement maximiser les profits ». V. L’avenir de l’eau : En raison de l’augmentation de la population, l'eau douce disponible par personnediminuera dans les décennies à venir. Les pénuries d'eau seront exacerbées dans certaines régions en raison duchangement climatique. Les températures plus élevées accélèrent le cycle hydrologique.D’une manière générale, les zones déjà humides deviendront encore plus humides, ce quiaugmentera la probabilité d'inondations. Mais les zones déjà arides seront susceptibles dedevenir encore plus sèches, augmentant la probabilité de sécheresses prolongées pouvantconduire vers des processus irréversibles de désertification. En guise de conclusion nous pouvons dire que, les systèmes d'eau sont sous la pression sans cesse croissante de l'agriculture, de l'industrie, et de la demande urbaine. De nombreux pays connaissent actuellement un stress hydrique permanent, défini comme une quantité disponible d’eau de moins de 1700 mètres cube par habitant. Les pénuries s’aggraveront à mesure que la population augmente et que le changement climatique affecte les niveaux de précipitations et la fonte des glaciers et des glaces polaires. Chapitre 02 : La gestion de l’eau et sa distribution en Algérie L’Algérie pays nord africain, se caractérise d’un climat méditerranéen avec quatre saison, quand à la pluviométrie dépend des régions à titre d’exemple il pleut plus au nord qu’au sud et plus à l’est qu’à l’ouest. Les potentialités en eau en Algérie sont estimées à 19.2 milliard de m3/an réparti comme suit, 14 milliards m3 région nord avec 12 milliard m3 eau de surface et 2 milliard m3 sous terraine ; les 5.2 milliards m3 restant, 0.2 milliard m3 eau de surface et 5 milliard m3 sous terraine. Le total des ressources en eaux mobilisées sont de 5.4 milliards m3/an dont les ressources superficielles en exploitation, sont à 2.2 milliards de m3 /an (barrages), avec une capacité de stockage de 5 Milliards de m3 ; et les eaux souterraines, les volumes exploités actuellement sont estimées à 3.2 Milliards de m3/an: 1.8 Milliards de m3/an dans le Nord 1.4 Milliards de m3 /an dans les régions sahariennes. L’accroissement de la population entraine une demande en eau importante, en plus de la sécheresse et les réserves sous terraines présentant des signes d’épuisement car elles sont exploitées à près de 90% ce qui réduit l’offre, ce sont donc les menaces. I. L’hydraulique urbaine en Algérie La distribution de l’eau domestique (consommation humaine) est de 1,6 milliards m3 provenant de 30 % des barrages et 70 % des nappes souterraines. La dotation domestiques par personne est de 53 m3 /an soit 145 l/j. D’après l’Algérienne des eaux, le réseau d’AEP est à 60 000 km. L’ADE exploite : 1 300 forages à 442 million m3 /an de capacité ; 472 stations de pompage ; 33 stations de traitement. Concernant le taux de raccordement aux réseaux d’AEP est en moyenne de 95%. La production de cette agence est de 407 millions de m3 dont 347 millions m3 (47%) sont distribués et seulement 195 millions m3 sont facturés. Les fuites représente 50% due au réseau ml adapté cette eau disparaît donc dans la nature. L’assainissement est d’un linéaire de 4000 km en zones urbaines avec un taux de 87% et 2500 km en zone rurales à 78 %. Les rejets domestiques sont de l’ordre de 1,38 milliards de m3.Le recyclage des eaux usées épurées : Le volume annuel d’eaux usées rejetées est estimé à 730 millions de m3. La capacité installée d’épuration des eaux usées est de 365 millions de m3 /an correspondant à 65 stations d’épuration en exploitation. II. Aspects Institutionnels et réglementaires 1. ASPECT INSTITUTIONNEL Le secteur de l’eau en Algérie est organisé comme suit : A. L’Administration centrale (Ministère des Ressources en eau) : Elle se compose de 9 directions réparties en 3 pôles de compétences : Planification des aménagements et des investissements ; Programmes de développement et régulation des services publics ; Administration générale, réglementation et ressources humaines. B. L’Administration déconcentrée : Le Ministère des Ressources en Eau (MRE) dispose de relais déconcentrés au niveau local avec les directions des ressources en eau de wilaya (DREW, 48 Directions). C. Les établissements publics sous tutelle Ils ont pour mission La mise en œuvre des programmes nationaux d’évaluation des ressources en eau et les systèmes de gestion intégrée de l’eau à l’échelle des bassins hydrographiques (ANRH, 5 ABH) ; Le développement des infrastructures et la gestion des services de l’eau, de l’assainissement et de l’irrigation. (ANBT, ADE, ONA, ONID). 2. ASPECT REGELEMENTAIRE 1. Ministère des ressources en eau Le Ministre des Ressources en Eau (MRE) : Sa principale mission est de proposer et de mettre en œuvre la politique nationale de l’eau. En effet, le MRE est chargé de créer les conditions institutionnelles permettant d’améliorer la gestion des services publics de l’eau, notamment à travers la promotion du partenariat public-privé. La concertation institutionnelle avec les secteurs directement concernés est assurée au sein d’un organe consultatif dénommé « Conseil national de l’eau ». 2. L’Administration déconcentrée Constituée de 48 Directions de l’Hydraulique de Wilaya (DHW) chargées de la maîtrise d’ouvrage des projets hydrauliques déconcentrés et la maîtrise d’œuvre des projets décentralisés au niveau communal. 3. Les établissements publics sous tutelle En 2001 des réformes institutionnelles ont modifié en profondeur les établissements publics à compétence nationale qui sont sous la tutelle du MRE : Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH) : est chargée d’étudier et d’évaluer les ressources en eaux et en sols irrigables ; Les Agences de bassins hydrographiques (ABH) : Le territoire algérien est subdivisé en 5 grands bassins versants créant dans chacun d’entre eux des organismes de bassin: Agences de Bassin hydrographique et Comités de bassin hydrographique. La création en 1996 de l’échelon régional avec les Agences de bassins hydrographiques (ABH) et les Comités de bassin marque le passage d’une gestion sectorielle compartimentée à une gestion concertée au niveau des régions hydrographiques. Les bassins hydrographiques Source : CHAREB-YSSAAD Ismahane ; « Gestion intégrée et économie de l’eau » ; Université Aboubekr Belkaid Tlemcen. l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) : est responsable de mobiliser et de transférer les ressources en eau vers les lieux d’utilisation ; l’Algérienne des eaux (ADE) : A pour mission de gérer tout le processus d’alimentation en eau potable et industrielle y compris la mise en œuvre des programmes annuels et pluriannuels d’investissements ; l’Office national de l’assainissement (ONA) : Sa prérogative est la gestion et le développement des infrastructures d’assainissement urbain ; l’Office national de l’irrigation et du drainage (ONID) : est chargé de gérer les périmètres d’irrigation que l’Etat et les collectivités locales lui concèdent ; dans ce cadre, l’Office a également pour tâche de mettre en œuvre des stratégies pour rationaliser l’usage de l’eau d’irrigation. Deux autres ministères sont proches de la gestion de l’eau: Le ministère de l’Environnement: les inspecteurs de l’environnement sont appelés à veiller sur les causes de la pollution de l’eau, l’Agriculture: les eaux d’irrigation influencent le rendement agricole. Le ministère de III. Financement des infrastructures LE FINANCEMENT DES SERVICES DE L’EAU (Alimentation en eau potable et assainissement) Ce n’est seulement pas une question de financement du capital initial, mais aussi celle des crédits nécessaires à l’exploitation et la maintenance des services fournis. En outre, les besoins financiers augmentent au même rythme de la population urbaine. FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS Il se fait sur budget de l’Etat : Le budget (général) de l’Etat est un acte qui prévoit et autorise pour l’année l’ensemble des recettes, des dépenses de fonctionnement et dépenses d’investissements dont les dépenses d’équipement public et les dépenses en capital. Le budget de l’Etat est fixé annuellement par la loi de finances qui prévoit et autorise, pour chaque année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat, ainsi que les autres moyens financiers destinés au fonctionnement des services publics. Elle prévoit et autorise, en outre, les dépenses destinées aux équipements publics, ainsi que les dépenses en capital. LES DEPENSES D’EQUIPEMENT PUBLIC Ils sont inscrits au budget de l’Etat sous forme d’autorisation de programme et sont exécutées à travers des crédits de paiement. Autorisation du programme : constitue la limite supérieure des dépenses qui peuvent être engagées par les ordonnateurs; elle demeure valable sans limitation de duré jusqu'à son annulation. Crédits de paiement : dotation annuelle pouvant être ordonnancées, mandatées ou payées pour la couverture des engagements contractés dans le cadre de l’autorisation de programme. Ces dépenses e sont classées en deux catégories : 1. Dépenses d’équipement centralisées : qui correspondent aux programmes sectoriels centralises (psc) inscrits à l’indicatif du Ministère et des EPA (Etablissement Public à caractère Administratif) sous tutelle. 2. Dépenses d’équipement déconcentrées : correspondent aux programmes sectoriels déconcentrés (psd) et aux programmes communaux développement (pcd) exécutés par les collectivités territoriales. de SYSTEME DE REDEVANCES o Redevances au titre de l’’exploitation/usage des ressources en eau (préleveur/payeur)o Redevances au titre de la protection quantitative et qualitative des ressources en eau o Redevance de gestion des installations d’AEP A 1. Redevances « préleveur payeur » Redevance domaniale à raison de l’exploitation des ressources en eau o par les concessionnaires des services publics et les exploitants d’eau minérales instituée par la loi de finances pour 1990. Taux et assiette: 5% des recettes encaissés au titre des abonnements(AEP) 5% du prix de vente de chaque bouteille d’eau minérale. o Redevances de prélèvement d’eau instituée par la loi de finances pour 2003 1. Redevance pour usages industriels, touristiques et de services : Taux et assiette: 25 DA/m3 prélevé - Facturation/Recouvrement : ABH 2. Redevance pour usages pétroliers : Taux et assiette : 80 DA/m3 prélevé Facturation/Recouvrement : ABH/ALNAFT 3. Redevance pour exploitation commerciale des eaux minérales et eaux de sources : Taux et assiette: 2 DA par litre d’eau expédié - Facturation/recouvrement: ABH 2. Redevances de protection : Redevances au titre de la protection quantitative et qualitative des ressources en eau instituées par la loi de finances pour 1996 Redevance d’économie de l’eau eau Redevance de protection de la qualité de l’eau e Taux et assiette (4% au Nord), (2% au Sud) du montant facturé aux usagers raccordés à un réseau collectif ou aux personnes disposant d’installations de prélèvement d’eau. 3. Redevance de gestion des installations d’AEP Redevance au titre de la concession de gestion des installations d’AEP instituée par la loi de finances pour 1995 : taux et assiette: 3 DA/ m3 : facturés aux usagers, facturation/ recouvrement : concessionnaires ou délégataires des services publics d’AEP. Le produit de cette redevance est versé au FNE. SYSTEME DE TARIFICATION DES SERVICES AEP ET ASSAINISSEMENT Le système tarifaire réglementé par l’Etat est basé sur trois principes 1. le principe de progressivité des tarifs en fonction des tranches de consommation ; 2. le principe de sélectivité des tarifs selon les catégories des usagers (ménagesservices, industries et tourisme) ; 3. le principe de solidarité entre les usagers permettant de garantir un accès à l’eau correspondant aux besoins vitaux des ménages (tranche sociale facturé au tarif de base). IV. Ressources en eaux en Algérie Il existe un déséquilibre entre les besoins et les ressources en eau disponible. La pollution des nappes et des ressources superficielle dus au rejet (domestique ; industriel ; agricole) dépassent la capacité de traitement et système d’épuration ce qui réduit l’eau douce disponible ; dans une telle situation la solution envisagée c’est la construction d’infrastructure naturelles (exemple : les barrages) mais elle demeure insuffisante car elle ne satisfait pas les besoins.