mieux rendre compte des phénomènes astronomiques ; ce qui s’avéra être
parfaitement le cas.
Ainsi, considérant qu’il n’y avait finalement pas de sens à se demander
comment l’objet visé par la connaissance (donc l’inconnu) pouvait être atteint
par la connaissance, étant entendu que, une fois atteint, l’objet n’était
précisément plus tel qu’il avait été visé - à savoir comme inconnu - mais qu’il
était devenu tel qu’il avait été rendu par le travail même de la recherche, Kant
inversa les termes du problème, décentrant la question de l’objet (comment le
sujet atteint-il la vérité de l’objet ?) au bénéfice du sujet (que fait le sujet
humain lorsqu’il transforme la réalité en objet de connaissance ?). Il est clair
que si c’est la réalité qui est visée par la connaissance, celle-là doit être
immédiatement appréciée comme contenu de notre perception (la connaissance
commence avec l’expérience). Mais la perception est déjà une construction, par
la sensibilité humaine t-elle qu’elle est (a priori : qui ne vient pas de l’expérience
car qui la rend précisément possible), à partir de sa rencontre avec l’extériorité
dont on ignorera toujours comment elle est en elle-même (impossibilité, pour
reprendre la formule de Bergson, de savoir comment ça se passe quand on n’y
est pas). Or l’homme n’étant pas qu’un être de perception mais aussi un être de
pensée, il organise ses propres perceptions en fonction de son entendement,
celui-ci étant structuré d’une façon particulière, par exemple selon l’exigence
d’une lecture du réel en termes de causalité, etc (second niveau de l’a priori, au
même sens que ci-dessus).
La connaissance commence donc nécessairement avec l’expérience mais ne
dérive pas toute d’elle puisque précisément la sensibilité et l’entendement
humains (a priori) organisent l’expérience et l’interprètent selon leur structure
propre (le réel de la chauve souris n’est pas le réel de l’homme, etc.).
Reste à se demander quel est l’ « usage » de la sensibilité (capacité perceptive)
et de l’entendement que l’homme appelle scientifique. Il s’agit précisément de
l’ « usage » universel de ces facultés ; entendons : de celui qui rassemble tous
les hommes dans une vision spécifiquement humaine de la réalité et qui se
distingue ainsi de l’ « usage » subjectif de ces facultés (alors au fondement des
simples opinions, des croyances en général…). La science nous révèle donc
moins le monde que l’universellement humain !
Ainsi, seules les propositions ayant valeur de nécessité et d’universalité
méritent de générer une adhésion des esprits qu’il convient d’appeler une
« certitude ». La certitude est la croyance qui cesse d’être croyance en tant
qu’elle porte sur un jugement tenu pour vrai à raison (toutes les raisons de
croire sont objectives, à savoir, précisément nécessaires et universelles). La
certitude accompagne donc précisément le savoir (la connaissance). Par rapport
à cela, il n’est véritablement question que de croyances lorsque les raisons de
croire sont ou toutes subjectives (nous échangeons intelligemment autour de