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3) Le plongement d'une lithosphère océanique froide et dense : 44
45 Au fur et à mesure de son éloignement de l'axe de la dorsale, la lithosphère océanique se
refroidit. Elle subit également un épaississement progressif, par ajout d'une semelle de manteau froid
d'épaisseur croissante, visible par l'abaissement en profondeur de l'isotherme 1300°C, qui marque la
base de la lithosphère océanique. Cette semelle de manteau froid jour le rôle de lest, qui augmente
progressivement la densité moyenne de la lithosphère océanique. Dès 30 Ma, elle devient plus dense
que l'asthénosphère : sa subduction devient inexorable.
46 L'asthénosphère est solide, bien qu'elle ait une viscosité inférieure à celle de la lithosphère. Elle
exerce donc une gigantesque résistance mécanique à l'enfoncement, qui retarde souvent la subduction
de plusieurs dizaines de Ma. L'âge de la lithosphère océanique n'excède cependant jamais 180 Ma. La
force de traction exercée par la masse de la lithosphère en subduction constitue le moteur essentiel de
la tectonique des plaques.
III – Les conséquences de la subduction : 47
Problématique : Quelles sont les conséquences de la subduction ?
Activité 12 – Les conséquences pétrologiques de la subduction 48
A – Les roches métamorphiques des zones de subduction : Repérer à différentes échelles, de
l'échantillon macroscopique de roche à la lame mince, des minéraux témoignant de
transformations liées à la subduction.
B - Les roches magmatiques des zones de subduction : Observer à différentes échelles, de
l'échantillon macroscopique à la lame mince, les roches mises en place dans un cadre de
subduction et comprendre les différences de structures et leur particularités minéralogiques
(abondance en minéraux hydroxylés).
1) Les transformations minéralogiques : 49
50 La lithosphère océanique en subduction est un poinçon froid qui s'enfonce dans l'asthénosphère.
Les basaltes et gabbros subissent une faible augmentation de température et une forte augmentation
de pression qui entraînent la transformation de leurs minéraux en de nouveaux assemblages
minéralogiques. Ce métamorphisme implique des réactions chimiques à l'état solide entre les
minéraux. Ces réactions minéralogiques s'accompagnent de la libération d'eau qui percole dans le
manteau de la plaque chevauchante : c'est une déshydratation. Il en résulte la formation de nouvelles
roches caractéristiques des zones de subduction.
51 Le basalte et le gabbro, composés de pyroxène et de feldspath, se transforment en
métagabbros.
52 Les premiers métagabbros du plancher océanique vieillissant sont des schistes verts qui renferment
des chlorites (témoignant d'une importante hydratation pendant les milliers d'années d'écartement de la
dorsale).
53 Lors du plongement de la lithosphère océanique, les schistes verts sont transformés en schistes bleus
comportant du glaucophane (amphibole bleue).
54 Enfin, arrivés en profondeur à une température de 650 à 700°C et à une pression de 3 à 4 GPa, les
schistes bleus sont transformés en éclogite constituée de jadéite (pyroxène vert) et de grenat. Ces
minéraux témoignent d'une déshydratation intense.