Nouveautés dans le traitement du diabète de type 2
Le diabète de type 2 est une maladie bipolaire caractérisée par une combinaison
d’un déficit insulinosécrétoire et d’une d’insulinorésistance, en proportion variable
selon les patients et, chez un me sujet, en fonction de la durée d’évolution de la
maladie (1,2). En effet, le diate de type 2 est caractéri par un épuisement
progressif de la cellule B qui peut de moins en moins faire face à l’insulinosistance
(1,2). Outre les mesures hygno-diététiques, la stratégie thérapeutique fait appel à la
prescription de médicaments insulinosécrétagogues (3) et/ou d’agents
insulinosensibilisateurs (4). Les médicaments favorisant une perte de poids, comme le
rimonabant, améliorent aussi le contrôle glycémique en diminuant l’insulinorésistance
(5). Une prise en charge globale (antihyperglymiante, hypolipidémiante,
antihypertensive, antiagrégante plaquettaire) est privilégiée pour réduire la forte
morbi-mortalité cardio-vasculaire associée au diabète de type 2, par ailleurs souvent
compliqué d’un syndrome métabolique (6).
Pendant une cinquantaine d’anes, le traitement pharmacologique du diate
de type 2 a été dominé, de façon quasi exclusive, par un tandem comprenant les
sulfamides hypoglycémiants (3) et les biguanides (4). Les sulfamides de premre
génération ont été remplacés par ceux de seconde génération (moins à risque
d’hypoglycémie) et les biguanides ont vu leur représentation limitée à la seule
metformine (en raison du risque potentiel d’acidose lactique). La plupart des
compagnies pharmaceutiques s’intéressent maintenant au diabète de type 2 (compte
tenu de l’ « épidémie » annone) et une grande effervescence est perceptible depuis
quelques années avec l’arrivée de nouveaux médicaments et le développement en
cours de nombreux autres (7).
De nouveaux insulinosensibilisateurs sont disponibles depuis une dizaine
d’années avec les thiazolidinediones (rosiglitazone, pioglitazone). Ces médicaments
offraient la perspective d’une meilleure préservation de la cellule B et d’une protection
cardio-vasculaire. Ce dernier bénéfice potentiel fait cependant actuellement l’objet
d’une vive controverse et ces médicaments exposent à un risque accru d’oedèmes et
de décompensation cardiaque (8). En raison de leur coût et de leur rapport
efficaci/sécurité encore incertain, les glitazones n’ont pas réussi à supplanter la
metformine qui reste le traitement de premier choix.
Les insulinoséctagogues, longtemps limités aux sulfamides, ont vu leur
famille s’élargir d’abord avec la commercialisation des glinides (répaglinide) puis, tout
récemment, avec la mise sur le marché des médicaments agissant sur le système
incrétine et, plus particulièrement, le glucagon-like-peptide-1 (GLP-1) (9). La
sitagliptine et la vildagliptine (bient disponible en Belgique) sont des inhibiteurs de
l’enzyme DPP-4 qui dégrade le GLP-1 endogène et est considé comme un
médicament incrétinopotentiateur (10). L’exénatide est un composé qui a une
structure et une action analogues au GLP-1 humain, mais qui siste à la DDP-4 : il
est considé comme un inctinomimétique (11). Ces médicaments stimulent la
sécrétion d’insuline de façon gluco-dépendant, mais diminuent aussi la séction de
glucagon et ralentissent la vidange gastrique. Ils offrent l’avantage d’aliorer le
contrôle glycémique sans risque accru d’hypoglycémie et sans faire prendre de poids.
Ils pourraient aussi exercer une certaine protection sur la cellule B (restant à
démontrer chez l’homme). Leurs effets sur les complications diatiques, en
particulier cardio-vasculaires, ne sont pas encore connus.
La stratégie actuelle proposée pour le traitement anti-hyperglycémiant du
diabète de type 2 fait appel à la metformine en premier choix (en l’absence de contre-
indications, dont l’insuffisance rénale et si la tolérance digestive le permet) (2,4). Le
second choix est plus discu et peut comprendre soit un sulfamide (ou le
répaglinide), soit une gliptine (10), soit une glitazone (8), voire le rimonabant (5), selon
le profil du patient. Si une bithérapie reste insuffisante, le recours soit à une troisième
médication orale (12), soit à l’exénatide (11), soit à une insulinotrapie doit être
envisa. Divers schémas d’insuline peuvent être utilisés dans le diabète de type 2
(insuline basale 1 x/jour, insulines pmixées 2 à 3 fois par jour, voire schéma basal-
prandial (13). Le recours aux analogues de l’insuline (ultra-rapides ou retard) peut,
dans certains cas, offrir des avantages avec une meilleure couverture basale et post-
prandiale et un moindre risque hypoglycémique, notamment la nuit.
Le contrôle de l’hyperglymie reste souvent un défi dans le diabète de type 2 et
les objectifs à atteindre doivent être individualisés en fonction du patient (14).
Cependant, obtenir un bon contrôle glymique est important, non seulement pour
réduire les complications microangiopathiques, mais aussi, à terme, pour diminuer le
risque de complications cardio-vasculaires, comme montré récemment avec le suivi
prolon de l’étude UKPDS (15).
Référencescentes de la Revue Médicale de Liège
1. Numéro special. Le diabète sucré dans tous ses états. Rev Med Liège,
2005, 60, 269-631 (accessible online : http://www.rmlg.ulg.ac.be).
2. Scheen AJ, Radermecker RP, Philips JC, et al. Le traitement du diabète de
type 2 : entre insulinosensibilisateurs et insulinosécrétagogues. Rev Med
Liège, 2007, 62, (numéro spécial), 40-46.
3. Radermecker RP. Place des insulinosécrétagogues dans le traitement du
diabète de type 2. Rev Med Liège, 2005, 60, 402-408.
4. Scheen AJ, Paquot N. Les insulinosensibilisateurs. Rev Med Liège, 2005,
60, 409-413.
5. Scheen AJ, Van Gaal LF. Rimonabant (Acomplia®). Premier antagoniste
des récepteurs CB1 du système endocannabinoïde. Rev Med Liège, 2008,
63, 50-55.
6. Scheen AJ, Van Gaal LF. Le diabète de type 2 au coeur du syndrome
métabolique : plaidoyer pour une prise en charge globale. Rev Med Liège,
2005, 60, 566-571.
7. Paquot N, Philips JC, Radermecker R, Lefèbvre P. Actualités thérapeutiques
en diabétologie. Rev Med Liège, 2007, 62, 317-323.
8. Scheen AJ, De Flines J, Paquot N. Le point sur la controverse à propos de
la rosiglitazone. Rev Med Liège, 2007, 62, 560-565.
9. Scheen AJ. Le glucagon-like peptide-1 (GLP-1), nouvelle cible dans le
traitement du diabète de type 2. Rev Med Liège, 2007, 62, 216-219.
10. Scheen AJ, Van Gaal LF. Sitagliptine (Januvia®). Incrétinopotentiateur
indiqué comme insulinosécrétagogue dans le traitement du diabète de type
2. Rev Med Liège, 2008, 63, 105-109.
11. Scheen AJ, Van Gaal LF. Exénatide (Byetta®). Incrétinomimétique indiqué
dans le traitement du diabète de type 2 après échec et en complément des
antidiabétiques oraux. Rev Med Liège, 2008, 63, 158-165.
12. Scheen AJ. Vers une trithérapie orale dans le traitement pharmacologique
du diabète de type 2. Rev Med Liège, 2005, 60, 414-418.
13. Philips J-C, Scheen AJ. L’insulinothérapie dans le diabète de type 2. Rev
Med Liège, 2005, 60, 419-423.
14. Radermecker RP, Philips JC, Jandrain B, et al. - Contrôle glycémique et
morbi-mortalité cardio-vasculaire chez le patient diabétique de type 2.
Résultats des études ACCORD, ADVANCE et VA-Diabetes. Rev Med Liège,
2008, 63, 511-518.
15. Scheen AJ . Paquot N, Lefèbvre PJ. United Kingdom Prospective Diabetes
Study : 10 ans plus tard …. Rev Med Liège, 2008, 63, 624-629.
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