En bref, la dynamique verticale enclenchée par les accords UE-PTM devrait permettre
de créer les conditions favorables à une dynamique horizontale entre les PTM. C’est au moins
ce qu’espère l’Union Européenne !
L’intégration économique du pôle Maghreb est fortement encouragée par l’Union
Européenne par une multitude d’instruments juridiques.. Dans ce cadre on va essayer de
traiter la spécialisation maghrébine qui reste traditionnelle et fortement marquée par la
préférence européenne, avant d’examiner le nouvel apport de la mise en place de la ZLE qui
doit encourager l’intégration horizontale et l’instauration du dialogue politique entre les pays
méditerranéens.
Section I – Une spécialisation traditionnelle fortement marquée par
la préférence européenne : caractéristique principale de l’insertion
internationale des économies maghrébines :
Depuis l’indépendance, les pays du Maghreb ont cherché à mettre en valeur leurs
avantages comparatifs pour tenter d’améliorer leurs positions dans la division internationale
du travail. Les modèles de croissance adoptés n’ont pas démontré leur aptitude à créer les
conditions d’un développement durable. A l’inverse, les déséquilibres occasionnés par la
combinaison entre substitution aux importations dans les industries manufacturières et la
promotion des exportations dans les industries extractives allaient mettre en relief
progressivement les contradictions d’un projet global de développement caractérisé par une
dépendance croissante à l’égard des variables économiques et financières internationales. Au
cours des années quatre-vingt, les modèles de développement autocentré ont montré leur
limites : crise de la dette (Maroc, Algérie), contre choc pétrolier (Algérie). Tous les pays du
Maghreb ont entrepris de réduire l’emprise de l’Etat sur l’économie, soit à la suite de la mise
en place de plans d’ajustement structurel en contrepartie de programmes de rééchelonnement
de leur dette extérieure (Maroc en 1983 et Algérie en 1994), soit par leur dynamique interne
(Tunisie en 1986).
L’approfondissement des réformes structurelles implique la poursuite de l’ajustement
en profondeur et l’ouverture de l’économie à la concurrence interne et externe. Certains
auteurs insistent sur le rôle crucial des politiques macroéconomiques et sur l’engagement
irréversible des pays du Maghreb dans la voie de la libéralisation de leur économie
. La
Cf. – G. Kebadjian : « La création d’une zone de libre-échange entre l’Union Européenne et le Maghreb »,
journée d’études GEMDEV, 1995