Je décidai néanmoins de continuer à chercher mon chemin ; ce chemin de la vérité que m’avait décrit
celui qui m’était apparu en songe. J’étais convaincu que tout cela était arrangé par Dieu ; aussi pris-je
un congé, quittai mon travail et commençai un long voyage d’investigation qui me fit sillonner moult
villes à la recherche de gens portant des vêtements et des turbans blancs. Mon voyage et ma quête
perdurèrent, et tous les musulmans que je rencontrai ne portaient que des pantalons ordinaires en
plus du turban sur la tête. Mon périple me mena jusqu’à Johannesburg où je me présentai au bureau
de réception de ‘la ligue des musulmans d’Afrique’. Je questionnai le préposé au guichet sur le
groupe qui m’intéressait. Il pensa que j’étais un mendiant et me tendit quelque pièces. Je lui dis : « ce
n’est pas ce que je demande ! N’avez-vous pas un endroit de culte proche d’ici ? » Il me désigna une
mosquée tout proche. Je m’y rendis. Là, une surprise m’attendait. En effet, devant la porte de la
mosquée, se tenait un homme vêtu de vêtements blancs avec sur la tête un keffieh ; je me réjouis,
car il ressemblait aux gens que j’avais vus en songe. Je me dirigeai résolument vers lui, très heureux
de la scène que je contemplais, et voilà que l’homme prit l’initiative, et avant que je ne prononce un
seul mot, il me dit : « bienvenue Ibrahim ! » J’en fus très étonné, abasourdi même, car l’homme
connaissait mon nom alors que je ne m’étais pas présenté à lui. Il m’expliqua : « je t’ai vu en rêve ; je
sais que tu nous cherchais et que tu veux connaitre la vérité, et la vérité consiste en la religion que
Dieu a agréée pour ses créatures, l’Islam. » « Oui, je suis à la recherche de la vérité, et l’homme
lumineux que j’ai vu en rêve m’a recommandé de suivre un groupe d’hommes vêtus de la même
façon que toi ; pourrais-tu me dire qui est celui que j’ai vu en rêve ? » « Celui là c’est notre prophète
Mohammed ; le prophète de l’Islam, la religion vraie ! » me répondit-il.
Je ne sus ce qui me prit, mais je me précipitai vers l’homme, l’embrassai en lui disant : « C’est bien
vrai que c’était votre prophète et messager qui était venu me guider vers la religion vraie ? ».
« Oui ! » dit-il, puis il commença par me souhaiter la bienvenue et par me féliciter d’avoir été guidé
par Dieu pour connaitre la vérité.
Lorsque arriva le moment de la prière du dohr (médiane) ; l’homme me fit asseoir à l’arrière dans la
mosquée et partit prier avec les autres gens. Je pus ainsi voir les musulmans dont beaucoup d’entre
eux étaient vêtus de la même manière que notre ami ; je les vis s’incliner et se prosterner devant
Dieu. Je me dis alors : « par Dieu, c’est la vraie religion ! » car j’avais lu dans les livres que les
prophètes et messagers posaient leur front par terre en prosternation devant Dieu. Après la prière,
mon âme s’apaisa et j’étais rassuré par ce que j’avais vu et entendu, et je me dis : « Par Dieu ! J’ai été
guidé par Dieu vers la religion vraie !».
L’homme m’appela alors pour que j’annonce ma conversion. Je prononçai les deux témoignages de la
profession de foi, et pleurais abondamment de joie du fait de la faveur dont Dieu m’avait gratifié en
me guidant sur Sa voie.
Je demeurais parmi eux, m’initiant à l’Islam, et les accompagnais dans leurs sorties de prédication qui
dura longtemps. Ils sillonnèrent le pays en long et en large, appelant les gens à l’Islam, et j’étais très
heureux d’être en leur compagnie. Ils m’apprirent à faire la prière, le jeûne, la prière surérogatoire de
la nuit close, la supplication, la sincérité et la loyauté. J’appris d’eux également que Dieu avait chargé
la nation musulmane d’annoncer la bonne nouvelle aux gens, comme j’appris d’eux à être musulman
prêcheur sur le sentier de Dieu. Ils m’apprirent la sagesse dans la propagation de la foi, la patience, la
mansuétude, le sacrifice et la sobriété.
Après plusieurs mois, je retournai dans ma ville. Là, je retrouvai ma famille et mes amis qui étaient à
ma recherche. Dès qu’ils me virent de retour parmi eux, portant l’habit islamique, ils me le
reprochèrent et je fus prié par le conseil de l’église de me présenter devant ses membres le plus tôt
possible. Ceci fait, ils marquèrent leur désapprobation et me reprochèrent mon apostasie de la