2.5 Erreurs à dominante non fonctionnelle

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DOMINGE Céline
CHAPUIS Audrey
Mme GUINAMARD Isabelle
langages
Année 2008-2009
Parcours Education et
SOMMAIRE
1
2
Les erreurs extragraphiques ................................................................................... 6
1.1
Les erreurs à dominante calligraphique ........................................................... 6
1.2
Les erreurs liées à un mauvais découpage du continuum sonore .................... 7
1.3
Les confusions de sons ..................................................................................... 8
Les erreurs graphiques ........................................................................................... 8
2.1
Les erreurs à dominante phonogrammique ...................................................... 9
2.2 Erreurs à dominante morphogrammique ........................................................ 11
2.2.1 Morphogrammes grammaticaux .............................................................. 11
2.2.2 Erreurs à dominante morphogrammique lexicale .................................... 13
2.3
Erreurs à dominante logogrammique ............................................................. 13
2.4
Erreurs à dominante idéogrammique ............................................................. 13
2.5
Erreurs à dominante non fonctionnelle .......................................................... 14
2.6
Erreurs diverses .............................................................................................. 14
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Introduction
Le texte que nous allons étudier est celui d'un garçon de onze ans qui va rentrer en 6ème. C'est un
travail qui a été réalisé en classe et dont la consigne était de rédiger sous forme de conte la suite
d'une histoire imposée par la maîtresse. L'enfant a donc dû faire face à certaines contraintes
notamment celles du temps et d’un vocabulaire plus restreint.
Pour analyser les erreurs réalisées par ce garçon, nous nous appuierons sur l'approche de Nina
Catach qui était linguiste et historienne de la langue et considérée comme l'une des meilleures
spécialistes de l'histoire de l'orthographe du français.
Sa méthode d'analyse consiste à classer les fautes en différentes catégories pour mieux les cibler et
les comprendre. Elle distingue deux grands types d'erreurs : les erreurs extragraphiques qui sont
liées à la parole et ne relèvent pas de l’orthographe au sens strict, et les erreurs graphiques qui ont
un rapport direct avec l'écrit. Ces deux types d'erreurs se décomposent en plusieurs sous-catégories.
Pour les erreurs extragraphiques, on observe des erreurs dues à une mauvaise maîtrise de l’écriture,
à un mauvais découpage du continuum sonore ou à une confusion entre les sons. Les erreurs
graphiques, quant à elles, peuvent être à dominante phonogrammique, morphogrammique qui
peuvent être d’ordre lexical ou grammatical, logogrammique, idéogrammique et celles liées aux
lettres non fonctionnelles.
Il serait donc intéressant de classer les différentes fautes réalisées par l’enfant en se référant à
l’approche de Nina Catach.
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Texte corrigé
« Il se réveilla et il avait très faim. Alors il alla dans une grande ville pour manger mais c'était la nuit
et, il y avait personne dehors. Il vit les maisons et il croyait que c'était du gâteau. Il prit les maisons
et se mit à en manger une, mais il se mit à grossir. Il mangea presque toutes les maisons qui étaient
autour de lui. Il n'avait plus faim alors il essaya de partir mais les maisons qu'il avait mangées
l'empêchaient de décoller, et trois minutes plus tard la police, les pompiers, l'ambulance arrivèrent.
La police tira sur le dragon mais les balles rebondirent et blessèrent quelques personnes. Toutes les
personnes du pays étaient au courant même la mère du dragon car on la réveille à cause des coups
de feu et tous les autres bruits. Alors elle chercha son fils. Et après elle prit son fils et le ramena
chez elle, elle lui donne une boîte de somnifères et tout le monde l'a su. »
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1 Les erreurs extragraphiques
Ces fautes ne sont pas liées à la parole et ne relèvent pas de l’orthographe au sens strict, c'est-à-dire
que lorsque l’enfant écrit, il se trouve toujours dans le système oral. Dans cette catégorie on retrouve
des problèmes liés à une mauvaise maîtrise de l’écriture, à un mauvais découpage du continuum
sonore ou à une confusion entre les sons.
1.1
Les erreurs à dominante calligraphique
Ces erreurs correspondent à une malformation des lettres. Cela peut se traduire, par exemple, par un
oubli du point sur le « i », ou l’ajout d'un jambage au « m ».
On peut voir que l’enfant a du mal à former certaines lettres de l’alphabet :
La lettre « a » :
*ala (alla)
*c’etai (c’était)
*mangea (mangea)
*etai (étaient)
*esaya (essaya)
*mais (mais)
*maison (maison)
*au (au)
L’enfant a un gros problème avec la formation du « a » car la plupart du temps dans sa production
on peut confondre cette lettre avec un « s » comme dans « *c’etai » ou un « o » comme dans
« *mangea ». Dans le mot « *ala », on peut observer que l’enfant n’a pas fini la formation de cette
lettre. De plus, dans le reste du texte, on a du mal à distinguer le « a » du « e ».
La lettre « i » :
*c’etai (c’était)
*minutes (minutes)
*tira (tira)
*maime (même)
*reveille (réveille)
On constate que dans tous ces mots l’enfant a oublié d’ajouter un point sur le « i ». Cela est
certainement dû à une inattention de la part du garçon car cet oubli n’est pas présent dans
l’ensemble du texte.
La lettre « o » :
*au toure (autour)
*dragon (dragon)
Dans ces deux cas, on peut se demander si l’enfant ne s’y reprend pas à plusieurs reprises pour
former cette lettre car on distingue des traits à l’intérieur de la lettre « o ».
La lettre « c » :
*c’etai (c’était)
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*police (police)
*chercha (chercha)
Pour ces trois mots, l’enfant ne forme jamais le « c » de la même manière, ce qui pourrait laisser
penser qu’il ne s’agit pas de la même lettre.
La lettre « m » :
*sommenifer (somnifères)
L’enfant a rajouté un début de jambage au premier « m ».
La lettre « r » :
*arriverent (arrivèrent)
La lettre « b » :
*rebondissèrent (rebondirent)
Pour ces deux dernières lettres (« r » et « b »), on remarque que l’enfant a fait des ratures et rajouté
des sortes de barres.
Dans l’ensemble, l’enfant a beaucoup de mal avec la formation des voyelles et principalement avec
la voyelle « a », alors que les fautes dues aux consonnes sont plutôt liées à une écriture rapide du fait
du temps imposé pour l’exercice.
1.2
Les erreurs liées à un mauvais découpage du continuum sonore
Ces erreurs sont dues à la difficulté d’isoler les différentes unités d'une phrase car, à l’oral, on a un
débit de parole trop rapide, ce qui ne nous permet pas toujours de distinguer les coupures entre les
mots.
*cetait (c’était)
L’enfant n’a pas su séparer le pronom démonstratif du verbe « être » conjugué à l’imparfait, il a
donc écrit un mot au lieu de deux. Cette erreur est étonnante car dans la suite du texte, l’enfant a su
les distinguer et a correctement ajouté l’apostrophe.
*au toure (autour)
Contrairement à l’exemple précédent, l’enfant a cette fois découpé l’adverbe en deux alors que cela
n’était pas nécessaire.
*l’eponpier (les pompiers)
L’enfant a su reconnaître le nombre de mots mais n’a pas su les découper correctement. On peut
voir pourtant qu’il avait tout d’abord écrit le « s » du déterminant « les » à la suite du « e » mais
qu’il l’a remplacé par le « p ». Il a donc hésité sur l’écriture de ce mot et a finalement choisi
d’utiliser l’article élidé « l’ ». On peut se demander s’il ne s’est pas fait influencer par le mot
suivant qui est « l’ambulance ». Cette faute est surprenante car le mot « pompier » est un mot
familier pour les enfants qu’ils assimilent très tôt.
*mondi (monde)
Lorsque les enfants parlent, ils rajoutent souvent un pronom personnel à l’intérieur de leurs phrases,
ils disent par exemple « tout le monde il l’a su ». L’enfant a lui-même fait cette erreur. Ces fautes
sont dues à l’oral, l’enfant a donc retranscrit sa manière de parler mais n’a pas su découper
correctement les mots. C’est pourquoi il a mis un « i » (retranscription du « il » de l’oral) à la place
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du « e ».
A l’oral tous les mots se suivent, s’enchaînent et les enfants ont du mal à savoir comment les
séparer. C’est pourquoi les fautes peuvent être courantes dans cette catégorie. Pour aider l’enfant, on
peut répéter les phrases de façon lente et articulée pour qu’il puisse bien isoler chaque mot et donc
en comprendre le sens.
1.3
Les confusions de sons
Les confusions peuvent porter aussi bien sur des voyelles, des consonnes ou des phonèmes. Très
souvent pour les voyelles et les consonnes, il s’agit d’une inversion de sons qui se ressemblent et
sont proches dans leur articulation. On assiste aussi à des omissions ou des adjonctions de
phonèmes.
*remena (ramena)
L’enfant a confondu le son [a] et le son [ø], on retrouve le problème de confusion calligraphique
qu’il fait entre « e » et « a ».
Il est possible que l’enfant se soit trompé de lettre ou alors qu’il ait utilisé le préfixe « re- » pour
désigner une action renouvelée que l’on emploie devant un radical commençant par une consonne
(ex : rebondir). L’enfant ne sait pas que devant une voyelle, ce préfixe devient « ré- » ou « r- » (ex :
réapprendre, ramener). Comme il ne connaissait pas cette règle, l’enfant a supprimé le « a » de
« amener » et a simplement rajouté le préfixe « re- ».
*sommenifer (somnifères)
L’enfant a rajouté le son [ø] qui n’existe pas dans le mot. C’est un mot compliqué que l’enfant
n’entend pas souvent et n’a pas l’habitude d’écrire, il ne savait donc pas comment le retranscrire. De
plus le son [mn] est un son peu fréquent, l’enfant n’a donc pas su comment l’écrire.
Pour corriger les confusions de sons de l’enfant, l’adulte doit lui faire prononcer le mot
correctement, lui faire comprendre son erreur et vérifier qu’il ne la réalisera plus.
Les fautes extragraphiques réalisées par cet enfant sont nombreuses dans ce texte surtout dans la
catégorie calligraphie. A son âge, l’enfant devrait avoir acquis la formation des lettres, c’est
pourquoi il faut rapidement corriger l’enfant sur ce point afin qu’il puisse se faire comprendre plus
facilement. En revanche, les autres fautes sont moins inquiétantes car elles sont fréquentes chez les
autres enfants.
2 Les erreurs graphiques
Ces erreurs ont un rapport direct avec l’écrit puisqu’elles concernent les différentes relations entre
graphèmes et phonèmes. Le phonème est la plus petite unité distinctive de la chaîne orale et peut
correspondre à plusieurs sons. Il est en effet susceptible d'être prononcé de façon différente selon les
locuteurs ou selon sa position et son environnement au sein du mot. Le graphème est quant à lui la
plus petite unité distinctive et/ou significative de la chaîne écrite. Il est utilisé pour retranscrire les
sons de l’oral et se compose d’une ou plusieurs lettres (ex : le graphème « l » transcrit le sont [l], le
graphème « an » transcrit le son [ã] et le graphème « eau » transcrit le son [o]). Les erreurs
graphiques sont les plus présentes dans les productions écrites, elles regroupent les erreurs
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phonogrammiques, morphogrammiques, logogrammiques, idéogrammiques et celles liées aux
lettres non fonctionnelles.
2.1
Les erreurs à dominante phonogrammique
Les graphèmes à fonction phonogrammique constituent 80% des graphèmes du français. L’écriture
du français est en majorité phonographique car nous arrivons à prononcer un mot dont on ne connaît
pas forcément le sens. L’orthographe du français permet donc d’établir une relation entre les lettres
et les sons. Mais nous sommes souvent confrontés à des problèmes d’écriture car pour un même
son, on a plusieurs graphèmes possibles. Dans certains cas, le choix de tel ou tel graphème dépend
de son environnement, son contexte, on appelle cela la loi de position. Dès que l’enfant apprend à
écrire, il doit donc apprendre ces lois de position. Les graphèmes à fonction phonographique sont
appelés des phonogrammes. Les erreurs à dominante phonogrammique correspondent donc à la
partie prononcée de notre orthographe, avec association systématique du phonème, de
l’archigraphème et des graphèmes correspondants. L’archigraphème est le graphème le plus simple,
le plus fréquent et celui présent dans plusieurs contextes possibles pour un son donné. Ce sont les
graphèmes que les enfants doivent connaître en priorité.
Les archigraphèmes de la langue française sont présentés dans les tableaux ci-dessous :
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E [e] [ε]
*reveilla (réveilla)
*cetait (c'était)
*c'etai (c'était)
*etai (étaient)
*il avait mange (il avait mangées)
*decolé (décoller)
*arriverent (arrivèrent)
*etais (étaient)
*mere (mère)
*reveille (réveille)
L’enfant ne connaît pas la loi de position concernant l'accentuation du « e » et cela modifie la valeur
phonique des mots. Pour le corriger, l'adulte doit lui expliquer la loi suivante : en situation de
syllabe graphique fermée (qui se termine par une consonne), on ne met pas d'accent alors qu'en
situation de syllabe graphique ouverte (qui se termine par une voyelle), il y a un accent.
*sommenifer (somnifères)
L’enfant n'a pas mis d'accent sur le dernier « e » car pour lui, cela équivaut au même son.
« Somnifère » est un mot compliqué que l'enfant ne sait pas écrire (on peut le voir avec les
nombreuses fautes commises dans ce mot), c'est pourquoi il s'est peut être référé à un mot qu'il
connait : le mot « fer » qui ne prend pas d’accent pour faire le son [ε] et n’est pas terminé par un
« e ». L’enfant utilise donc la construction du mot « fer » pour écrire ce mot compliqué.
*maime (même)
L’enfant a choisi un groupe de graphèmes plus courant pour lui, qu’il peut côtoyer dans des mots
qu’il utilise fréquemment tel que « aimer ». Cela n’altère pas la valeur phonique du mot.
*apprait (après)
Comme pour « *maime », l’enfant a choisi un groupe de graphèmes qui lui est plus fréquent pour
transcrire le son [ε]. On peut penser qu’il a confondu l’adverbe « après » avec un verbe conjugué à
la troisième personne du singulier de l’imparfait.
AN [ã]
*ampechai (empêchaient)
L’enfant utilise l’archigraphème AN, auquel il a remplacé le « n » par un « m » car il connaît la loi
de position qui consiste à mettre un « m » devant les consonnes « p, b, m ». L’enfant a choisi le
graphème le plus fréquent mais « an » et « en » ont presque la même fréquence et ce choix ne
modifie pas la prononciation du mot.
ON [ͻ]
*eponpier (pompiers)
Contrairement au cas précédent, l’enfant n’a pas su appliquer la loi de position du « m ». Cela n’a
pas d’incidence sur la prononciation du mot.
S [s]
*esaya (essaya)
*perssonne (personne)
L’enfant ne connaît pas la loi de position du « s » pour former le son [s] qui consiste à placer deux
« s » entre deux voyelles mais pas entre deux consonnes. Lorsqu’on met un seul « s » entre deux
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voyelles comme l’a fait l’enfant pour le mot « *esaya », le son se modifie et devient [z]. En
revanche, l’ajout d’un « s » supplémentaire entre deux consonnes ne change pas la prononciation du
mot. Pour corriger l’enfant, il faut lui apprendre la loi de position et s’assurer qu’il la comprenne.
P [p]
*apprait (après)
L’enfant s’est trompé de graphème puisqu’il a ajouté un « p » supplémentaire mais cela n’affecte pas
la prononciation. On suppose qu’il a mis deux « p » du fait qu’il pensait être confronté à un verbe.
En effet, la plupart des verbes qui commencent par « ap- » prennent deux « p » (ex : apprendre,
apporter, apparaître,…).
R [ʁ]
*au toure (autour)
L’enfant n’a pas choisit le bon graphème pour transcrire le son [ʁ] mais cela ne change pas la
prononciation du mot. Le « e » graphique final est présent dans de nombreux mots en français, il
pose donc beaucoup de problèmes aux enfants car ils ressentent l’obligation de mettre un « e » à la
fin de chaque mot.
On peut constater que l’enfant ne maîtrise pas totalement les lois de position, essentiellement celle
de l’accentuation du « e ». Il est important pour lui qu’il les connaisse rapidement pour faire moins
de fautes dans ses écrits.
2.2
Erreurs à dominante morphogrammique
Les graphèmes à fonction morphogrammique sont des morphogrammes. Les morphogrammes (ou
graphèmes non chargés de transcrire des phonèmes) sont des suppléments graphiques qui assurent
diverses fonctions qui correspondent aux marques finales de liaisons (ex : les finales muettes des
mots), aux marques grammaticales (ex : marques de genre, de nombre,…), aux marques finales de
dérivation (ex : lien entre « grand » et « grandeur ») et aux marques internes de dérivation (ex : lien
entre « main » et « manuel »). Les erreurs à dominante morphogrammique sont donc parfois
lexicales et parfois grammaticales.
2.2.1
Morphogrammes grammaticaux
Les morphogrammes grammaticaux sont constitués par des marques graphiques ajoutées à la forme
de base et porteuses d’informations grammaticales relatives au genre, au nombre et aux désinences
verbales. Les fautes de morphogrammes grammaticaux sont liées à la confusion, l’omission ou
l’adjonction de ces graphèmes.
*maison (maisons)
*tout (toutes)
*le maison (les maisons)
*l’eponpier (les pompiers)
*le bale (les balles)
*quelque (quelques)
*personne (personnes)
*perssonne (personnes)
* de coup de feux (des coups de feu)
* les autre (les autres)
*bruit (bruits)
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*sommenifer (somnifères)
On a une confusion de nombre pour tous ces mots. L’enfant oublie systématiquement le « s » du
pluriel. Ces fautes sont graves pour un enfant de cet âge car l’ajout du « s » du pluriel devrait déjà
être appris depuis longtemps. Il est donc impératif de lui réexpliquer cette règle pour qu’il puisse
l’appliquer.
*tards (tard)
*feux (feu)
On retrouve toujours le problème de confusion de nombre, l’enfant a cette fois-ci ajouté une marque
de pluriel alors que cela n’était pas nécessaire.
Dans le cas du mot « *tards », on suppose que l’enfant a mis un « s » car il a été influencé par les
mots qui le précèdent : « *3 minutes plus tards ». En effet, ces deux mots se terminent par un « s » et
l’emploi du déterminant numéral « trois » désigne, quant à lui, une quantité plurielle. L’enfant ne
sait pas que « tard » est un adverbe et a cru qu’il devait prendre lui aussi la marque du pluriel. Il faut
donc lui expliquer que les adverbes sont invariables pour le corriger.
Dans le cas de « *feux », l’enfant savait qu’il était confronté à un pluriel mais ne savait pas sur quel
mot faire porter la marque de celui-ci. Par conséquent, il l’a mise sur le dernier mot.
*qu’il avait mange (qu’il avait mangées)
L’enfant a oublié d’ajouter les marques de genre et de nombre au participe passé. Il ne connait pas
encore la règle concernant l’accord du participe passé avec le complément d’objet lorsque celui-ci
est placé avant le verbe. La faute est normale car l’enfant, à son niveau d’étude, n’a pas encore
appris cette règle.
*tout (toutes)
L’enfant a confondu le genre et n’a pas su accorder l’adjectif indéfini « tout » avec les noms
féminins « maison » et « personne ».
*c’etai du gâteau (c’était)
*etai au toure (étaient)
*ampechai (empêchaient)
L’enfant ne maîtrise pas bien les terminaisons de l’imparfait car dans ces trois fautes, il ne fait pas
apparaître la marque de la personne. Ce n’est pas le cas dans tout le texte puisqu’on peut voir qu’il
écrit correctement les verbes : « il croyait » et « qu’il avait ». Il est possible que l’enfant ait des
difficultés à savoir quels sont les sujets de ces trois verbes car ils sont séparés d’eux.
*pris (prit)
*etais (étaient)
L’enfant a confondu la marque de la première ou de la deuxième personne du singulier avec celle de
la troisième personne du singulier pour « «*pris » et avec celle de la troisième personne du pluriel
pour « *etais ». Pour ce dernier, on retrouve là encore le problème des terminaisons de l’imparfait.
Pour se corriger, l’enfant devra lui-même revoir les conjugaisons des verbes aux temps du passé et
principalement l’imparfait.
*sue (su)
L’enfant a surement été influencé par le « la » qui précède ce verbe, il a donc accordé le participe
passé « su » au féminin singulier.
*mangé (manger)
*décolé (décoller)
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L'enfant confond le participe passé et la forme infinitive, c'est une erreur fréquente chez les enfants
qui persiste y compris à l'âge adulte.
Ce garçon effectue un nombre important d’erreurs liées à des morphogrammes grammaticaux
notamment pour les accords de nombre. La formation du pluriel devrait être acquise à son âge et son
niveau d’étude, il est donc important de revoir les règles de base. En ce qui concerne les désinences
verbales, les fautes sont moins inquiétantes car elles sont réalisées aussi par certains adultes.
2.2.2
Erreurs à dominante morphogrammique lexicale
Les morphogrammes lexicaux marquent l’appartenance à une famille de mots, c'est-à-dire des mots
formés sur un même radical. Les erreurs à dominante morphogrammique lexicale sont dues à
l’absence de ces marques d’appartenance.
*pay (pays)
L'enfant a oublié le « s » final car ce graphème ne s'entend pas et pourtant, il a une fonction
importante car sa présence permet la formation de nouveaux mots appartenant à la même famille,
comme par exemple les mots « paysage, dépaysé, paysan ». Pour corriger l'enfant, il faut donc lui
montrer l'appartenance avec les mots de la même famille.
L’enfant fait peu de fautes liées à des morphogrammes lexicaux, dans ce cas il faudra juste lui
montrer que certains mots sont formés à partir d’un même radical.
2.3
Erreurs à dominante logogrammique
Les logogrammes sont des mots qui ont la même prononciation mais une orthographe et un sens
différent. On peut aussi parler d’homonymes. Il existe deux types de logogrammes : les
logogrammes lexicaux qui regroupent les adjectifs, les noms et les verbes et les logogrammes
grammaticaux qui correspondent aux pronoms, auxiliaires, déterminants et prépositions. Les erreurs
à dominante logogogrammiques sont liées à l’utilisation de la mauvaise orthographe pour un mot.
*a (à)
L'enfant a confondu la préposition « à » avec le verbe avoir conjugué à la troisième personne du
présent. On peut constater que l’enfant a fait cette faute tout au long du texte. C'est une faute de
logogramme grammatical qui est souvent réalisée par les enfants et même par certains adultes. Il
faut donc rappeler à l'enfant la règle concernant l'emploi de « a » et « à » qui est : on emploie « à »
préposition chaque fois qu'il s'agit d'un groupe complément ou adverbial. Dans ce cas, on peut très
souvent le remplacer par une autre préposition (ex: J'habite à Paris / J'habite dans Paris). On
l'emploie aussi devant un verbe à l'infinitif. Concernant le « a », il correspond au verbe ou à
l'auxiliaire avoir. Dans ce cas, on peut le remplacer par « avait ». Le verbe qui suit est au participe
passé. On l'utilise aussi dans les locutions latines (ex: a priori, a contrario).
Cette faute est fréquente chez les enfants et les adultes, elle n’est donc pas inquiétante.
2.4
Erreurs à dominante idéogrammique
On considère comme idéogramme, tous les signes qui ne relèvent pas uniquement de l'alphabet.
C'est le cas des majuscules, des signes de ponctuation, des traits d’union et des apostrophes qui
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correspondent aux conventions de l’écrit.
*le-bale (la balle)
Le tiret s'emploie généralement pour les mots composés, on peut se demander pourquoi dans ce cas
l'enfant l'a utilisé. Le mot « balle » est pourtant un mot qu'il connait, ce n'est pas un mot composé
mais seulement un article suivit d'un nom.
L'enfant a parfois un mauvais usage de la ponctuation comme dans les phrases « *[...] cetait la nuit
et, il y avait [...] » et « *Alors elle chercha son fils. Et apprait [...] ». Mais on peut voir que dans le
reste du texte il l'utilise correctement et ajoute une majuscule après chaque point. Ces fautes sont
donc certainement dues à une inattention.
2.5
Erreurs à dominante non fonctionnelle
Les lettres non fonctionnelles sont les lettres qui n’ont pas de fonction dans un mot. Ces lettres
n’ont pas d’incidence sur la valeur phonique, le son ne change pas qu’elles soient présentes ou non.
Ces lettres sont souvent des consonnes doubles non fonctionnelles mais elles peuvent être aussi des
lettres étymologiques. Les oublis de ces lettres sont donc fréquents.
*ala (alla)
*decolé (décoller)
*bale (balle)
Le doublement du « l » dans ces trois mots n'a aucune fonction en synchronie, il ne sert à rien donc
l'enfant ne l'écrit pas.
*alor (alors)
*mai (mais)
Dans ces deux mots, le « s » final ne correspond à rien et ne produit pas de son, c'est pourquoi
l'enfant ne les écrit pas, il ne connaît pas leur existence. Il faudra expliquer à l'enfant que l'on doit
rajouter un « s » final pour ces deux mots mais que celui-ci ne correspond pas à une marque de
pluriel.
*boite (boîte)
Aujourd'hui, l'utilisation de l'accent circonflexe n'a plus de fonction c'est pourquoi il est non
fonctionnel. En revanche, l'origine latine de ce mot est « boiste », c'est de là qu'est apparu l'accent,
pour remplacer le « s », il avait donc autrefois une fonction qui n'est plus aujourd'hui.
*ampechai (empêchaient)
Il en est de même que pour le mot « boîte », l'origine latine de ce mot qui est « empeschier » a vu
elle aussi le « s » se transformer en accent circonflexe.
Les erreurs liées aux lettres non fonctionnelles sont fréquentes chez les enfants, il est donc
compréhensible que ce garçon en fasse. Pour le corriger, il faut lui apprendre l’orthographe correcte
de ces mots.
2.6
Erreurs diverses
Cette catégorie regroupe les fautes qui ne sont pas liées à l’orthographe ainsi que les fautes difficiles
Page 14 sur 17
à classer.
*luis (lui)
Nous ne savons pas comment classer cette erreur car nous ne comprenons pas d'où vient la faute de
l'enfant. Nous aurions pu la classer dans les erreurs à dominante logogramique par rapport au verbe
« luire » conjugué à la deuxième ou troisième personne du singulier présent. Mais il est peu
probable que l'enfant ait voulu employer ce verbe car il est peu fréquent et souvent inconnu aux
enfants.
*rebondissèrent (rebondirent)
Ceci est une faute de conjugaison. En effet, l'enfant n'a pas su conjuguer correctement le verbe
« rebondir » à la troisième personne du pluriel car il a utilisé la terminaison des verbes du premier
groupe au passé simple. Il a certainement été influencé lors de sa relecture par le verbe suivant, qui
est le verbe « blesser » et qui se termine par « -ssèrent ». Comme il ne connaissait pas la conjugaison
du verbe « rebondir » il a utilisé la même pour les deux verbes.
Les fautes ci-dessous sont dues à une relecture de l'enfant ou à une prise de conscience de la faute
lors de l'écriture du mot. En effet, on peut voir qu'il a réécrit certaines lettres par dessus d'autres :
*reveilla (réveilla)
*vit (vit)
*et (et)
*se (se)
*mangea (mangea)
*qui (qui)
*Il n’avait (il n’avait)
*ampechai (empêchaient)
*l'eponpier (les pompiers)
*arriverent (arrivèrent)
*La (La)
*rebondissèrent (rebondirent)
*blessèrent (blessèrent)
*Tout (Tout)
*la (la)
*mere (mère)
*cause (cause)
*Et (Et)
*remena (ramena)



















rajout d'un « v » sur un « n »
rajout d'un « t » sur un « s »
rajout d'un « t » sur un « s »
rajout d'un « s » sur un « c »
rajout d'un « e » sur un « a »
rajout d'un « i » sur un « e »
rajout de la négation
rajout d'un « a » sur un « e »
rajout d'un « p » sur un « s »
rajout d'un « e » sur un « a »
rajout de la majuscule
rajout de la terminaison
rajout de la terminaison
rajout de la majuscule
rajout d'un « a » sur un « e »
rajout d'un « e » sur un « a »
rajout d'un « a » sur un « o »
rajout de la majuscule
rajout d'un « e » sur un « a »
*3 (trois)
Il faudra expliquer à l'enfant que dans une rédaction il faut toujours écrire les chiffres en lettres.
Même si l’écriture de certains mots n’est pas toujours très lisible dans la rédaction de l’enfant, on
peut observer qu’il a cependant bien respecté les consignes dictées par la maîtresse qui étaient de se
relire. On peut voir aussi que l’enfant a un problème avec les temps du récit car il ne les utilise pas
toujours correctement (ex : « *il croyait » à la place de « il cru », « *on la reveille » à la place de
« on l’avait réveillé » et « *elle luis donne » à la place de « elle lui donna »).
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Bilan
Nous avons relevé un certain nombre d’erreurs dans la production de l’enfant qui sont plus ou
moins ordinaires pour son âge.
Les fautes liées aux lettres non fonctionnelles sont fréquentes chez les enfants, elles sont difficiles à
identifier puisqu’elles ne s’entendent pas et n’ont pas de fonction en synchronie. Les nombreuses
erreurs réalisées sur le mot « somnifères » sont aussi compréhensives car c’est un mot compliqué,
qu’il connait peu et n’a pas l’habitude d’écrire.
Les fautes qu’il faut corriger en priorité sont d’ordre grammatical et logogrammique, il s’agit
essentiellement de l’utilisation du « a » avec ou sans accent et de la marque du pluriel qui sont des
règles de base qui devraient être acquises depuis le CE1 pour la marque du pluriel et le CE2 pour la
règle du « a ».
Dans l’ensemble, l’enfant a une écriture assez lisible car on arrive à le relire mais il y a cependant
certaines lettres mal formées. Afin qu’il se fasse mieux comprendre, il est essentiel de lui
réapprendre à former ces lettres et principalement la lettre « a » qui est la voyelle la plus fréquente
de la langue française.
Le texte contient un bon nombre de ratures, la plupart sont dues à la relecture de l’enfant et les
autres à une écriture trop rapide, cela entraîne une mauvaise présentation du devoir. En revanche, on
peut voir qu’il respecte bien les consignes qui sont de continuer l’histoire et de se relire. L’enfant a
de bonnes idées et sait les enchaîner correctement.
On peut supposer que cet enfant aime écrire mais qu’il a des difficultés avec l’orthographe qui ne
sont pas forcément contraignantes pour lui puisqu’il arrive tout de même à se faire comprendre.
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Bibliographie
Ouvrages :
• NINA CATACH, L’orthographe française, 2003, Armand Colin, ISBN 9782200343514
• Le Bescherelle pratique, 2003, Hatier, ISBN 2218736144
Sites Internet :
• http://fr.wikipedia.org
• http://fr.wiktionary.org
•http://www.reunion.iufm.fr/TICE/houpert/Competences/Analyser%20Production/Typologie/Typolo
gie.htm
• http://eduscol.education.fr/cid48645/cycle-des-apprentissages-fondamentaux.html
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