Les A.RV et leur utilisation
par Jean-Loup Rey
ESTHER (Ensemble pour une Solidarité Thérapeutique Hospitalière En Réseau)
Comme tous les virus, le VIH possède un cycle de vie qui lui permet de se reproduire
en parasitant une cellule ; cette phase du cycle s'appelle la réplication (ou
multiplication virale).
Les anti rétroviraux (ARV) sont des médicaments qui bloquent le cycle du virus à
différentes étapes essentielles de sa réplication.
I. Rappel physio pathologique
Le virus, pour parasiter une cellule, doit reconnaître des récepteurs spécifiques qui
sont situés au niveau de la membrane externe des cellules. Ce sont essentiellement
le récepteur CD4, secondairement CD25 et autres.
Ces récepteurs sont présents sur les lymphocytes T, sous-classe T4, ils sont
également retrouvés dans les macrophages, et dans plusieurs cellules des
ganglions, du cerveau et de certaines muqueuses.
Les lymphocytes T4 constituent la base du système de défense de l'organisme, ce
sont eux qui reconnaissent les agents pathogènes, les phagocytent, les détruisent et
transfèrent l'information aux lymphocytes B qui fabriquent ensuite des anticorps.
Ce sont les lymphocytes T qui sont la base de l'immunité cellulaire spécifique et non
spécifique. Leur infection par le VIH se fait progressivement et le nombre de cellules
infectées augmente à chaque cycle de réplication virale. Cette multiplication
provoque la formation d'anticorps non protecteurs et met des années pour se
manifester.
Quand le nombre de lymphocytes T4 passe au dessous d'un certain seuil,
apparaissent les infections opportunistes ou les infections associées. Selon le seuil,
le type d'infections opportunistes diffère; en dessous de 350 T4, la tuberculose peut
apparaître, en dessous de 200 les pneumonies banales et salmonelloses mineures;
en dessous de 100, les mycobactéries atypiques ou la cryptococcose.
Il. Mécanismes d'actions des ARV
Les ARV ne détruisent pas le virus, mais bloquent sa réplication en arrêtant l'activité
des enzymes virales RT (Reverse Transcriptase) et P (Protéase) et bientôt, la fusion
du VIH à la membrane cellulaire.
Ils ne sont pas « virucides ».
Les ARV peuvent bloquer la réplication virale dans tous (ou presque) les
lymphocytes circulants mais ne peuvent pas atteindre toutes les autres cellules
infectées. C'est pourquoi, à ce jour, il n'est pas possible d'envisager l'arrêt du
traitement. Même les interruptions temporaires programmées qui avaient été
envisagées sont remises en question.
Les inhibiteurs de la RT