UNEP/GC.26/17/Add.1
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croissance économique et un développement durable dans tous les pays, qui permettrait de mieux
lutter contre les problèmes de dégradation de l’environnement ».
6. À peu près à la même période, deux publications universitaires introduisaient pour la première
fois le concept d’économie verte. Le premier ouvrage, intitulé « Blueprint for a Green Economy »,
souligne l’interdépendance entre l’économie et l’environnement comme moyen de mieux comprendre
et réaliser un développement durable.
Le deuxième ouvrage, intitulé « The Green Economy »,
examine la relation entre l’environnement et l’économie dans un contexte plus large et met l’accent sur
l’importance de la relation entre l’homme et le monde naturel.
Le concept d’économie verte était
apparu, mais ce n’est que vingt ans plus tard qu’il allait gagner en importance sur la scène
internationale.
7. Entre temps, plusieurs conférences internationales majeures se sont tenues, permettant de
préciser la définition et les objectifs du développement durable. Les plus importantes ont été le
Sommet du Millénaire des Nations Unies et le Sommet des Nations Unies pour le développement
durable. Le Sommet du Millénaire des Nations Unies, qui s’est tenu à New York du 6 au
8 septembre 2000, a débouché sur l’adoption par l’Assemblée générale de la Déclaration du
Millénaire.
Cette dernière constitue le fondement des objectifs du Millénaire pour le développement
comprenant huit objectifs internationaux assortis de délais dans le domaine du développement durable.
Lors du Sommet des Nations Unies pour le développement durable, qui s’est tenu du 26 août au
4 septembre 2002 à Johannesburg (Afrique du Sud), les dirigeants du monde ont réaffirmé leur
engagement vis-à-vis de la Déclaration du Millénaire
et ont adopté un plan de mise en œuvre qui
encourage les autorités compétentes à tous les niveaux à tenir compte du développement durable dans
la prise de décisions, notamment à prendre des mesures visant à promouvoir l’internalisation des coûts
environnementaux et l’utilisation des instruments économiques.
8. En 2008, le monde a connu une crise financière d’une gravité sans précédent venant saper et
menacer les efforts fournis pour atteindre les objectifs du Millénaire et le développement durable. Au
lendemain de cette crise, de nombreux gouvernements ont commencé à remettre en question les
modèles économiques et concepts de richesse et de prospérité traditionnels. Les débats ont été stimulés
par les preuves de plus en plus nombreuses et la reconnaissance des risques posés par les changements
climatiques et la dégradation des écosystèmes. C’est dans ce contexte que l’économie verte a refait
surface.
9. Alors que de nombreux pays envisageaient l’adoption de plans de relance pour endiguer la crise
financière, le PNUE a joué un rôle primordial en déclenchant un nouvel élan en faveur d’une
économie verte grâce à la promotion de ce qu’il appelle « le new deal écologique mondial ». Le
concept encourage les pays à affecter une partie de leur plan de relance aux investissements favorisant
la reprise économique et la création d’emplois dans des secteurs contribuant à la viabilité de
l’environnement. Fort du succès rencontré par cette idée, le PNUE a lancé, en 2008, une initiative de
plus large portée sur l’économie verte en vue de définir les politiques et les modèles susceptibles de
conduire à une croissance économique plus durable.
10. Aucune définition n’ayant été convenue sur le plan international, le PNUE a adopté une
définition pratique selon laquelle l’économie verte est une économie qui engendre une amélioration du
bien-être humain et de la justice sociale, tout en réduisant sensiblement les risques environnementaux
et les pénuries écologiques. Sur le plan pratique, on peut considérer que, dans une économie verte, la
croissance des recettes et la création d’emplois proviennent des investissements publics et privés qui
conduisent à une meilleure utilisation des ressources, à une réduction des émissions de carbone, des
déchets et de la pollution, et à la prévention de la perte de biodiversité et de la dégradation des
écosystèmes. Ces investissements sont à leur tour soutenus par la hausse de la demande en faveur de
produits et services respectueux de l’environnement, par l’innovation technologique et, très souvent,
par les mesures fiscales et sectorielles correctives adoptées pour garantir que les prix reflètent
correctement les coûts environnementaux.
D. Pearce and others, Blueprint for a Green Economy (London, Earthscan Publications Ltd., 1989).
M. Jacobs, The Green Economy (London, Pluto Press, 1991).
A/RES/55/2.
Rapport sur le développement durable dans le monde, Johannesburg, Afrique du Sud,
26 août- 4 septembre 2002 (Publications des Nations Unies, numéro de vente F.03.II.A.1 et rectificatif),
chap. I, résolution 2, annexe.