Fiche de français moderne : Forme Impersonnelle On réserve le nom de forme impersonnelle (ou encore unipersonnelle pour les distinguer des modes dépourvus de marques personnelles : infinitif, participe et gérondif, également dits impersonnels) à un type de construction verbale particulière. A côté des phrases où le verbe, variable en personne, reçoit un sujet pourvu de sens et renvoyant à une entité précise : exp : Pierre travaille , on posera l’exemple suivant : exp : Il faut que tu travailles , où le verbe reçoit comme seul sujet possible un pronom invariable (il), ne renvoyant à aucune « personne » et ne représentant aucun élément : le verbe falloir sera dit impersonnel. La forme impersonnelle s’oppose ainsi à la construction personnelle, soit que le verbe n’existe que sous l’une des deux formes (verbes impersonnels au sens strict : exp : Il neige), soit que l’on puisse observer, avec des verbes normalement personnels, une construction impersonnelles (exp : Trois livres restent sur la table./ Il reste trois livres sur la table.). I) Description formelle A- Présence du pronom « il » invariable -Le pronom « il » est obligatoire devant le verbe impersonnel -On ne peut le remplacer par aucun autre pronom : il est donc invariable - A la différence du pronom personnel « il », le pronom de la forme impersonnelle ne possède aucun contenu de sens et ne désigne rien. On n’y verra donc pas, à strictement parler, un pronom personnel : il n’est qu’un mot grammatical. B- Conjugaison incomplète Les verbes impersonnels possèdent en outre la propriété de ne pouvoir être employés qu’à l’indicatif et au subjonctif (exp : Je crois qu’il faut y aller./ Je ne crois pas qu’il faille y aller.). L’infinitif cependant leur est également possible, mais uniquement en périphrase verbale, le pronom « il » se reportant alors sur le verbe conjugué (exp : Il va falloir y aller./ Il ne cesse de pleuvoir.). II) Verbes impersonnels et constructions impersonnelles On peut opposer 2 modes d’apparition de la forme impersonnelle : - tantôt elle constitue le seul emploi normalement possible du verbe ou de la locution verbes impersonnels (exp : Il neige) - tantôt au contraire on opposera, d’un point de vue non plus lexical, mais syntaxique, 2 constructions possibles pour le même verbe, pouvant être mises en parallèles. A- Les verbes impersonnels - Les verbes sans complément : verbes météorologiques (verbes, exp : Il vente ; et locutions verbales composées de « faire + adjectif ou substantif sans déterminant, exp : Il fait beau, il fait soleil). - Verbes et locutions à complément obligatoire : ils servent à présenter un événement, à en poser l’existence ( Il y a…) ou bien ils font intervenir des jugements de pensée ( exp : il s’agit de, il paraît que…). B- Les constructions impersonnelles Elles se définissent, à la différence de la catégorie précédente, en référence à une construction personnelle, dont elles constituent une variante possible. On parlera donc de construction impersonnelle dés lors que l’on pourra reconnaître le mécanisme de transformation suivant : Il est arrivé un terrible accident. < Un terrible accident est arrivé. Il y a alors modification de la hiérarchie dans la phrase : Un accident (thème) est arrivé (prédicat) Le rôle prédicatif est confié au complément du verbe dans la construction impersonnelle : Il est arrivé (thème) un accident (prédicat). Le sujet de la construction personnelle devient régime (complément) de la construction impersonnelle. De ce fait il passe à droite de la forme verbale. Le verbe s’accorde alors à la P3 quels que soient les éléments qui le suivent. III) Le complément des verbes impersonnels : forme et fonction Nature : groupes nominaux ou leurs substituts (pronom, infinitif en emploi niminal, proposition subordonnée complétive). Exp : Il se dit ici des choses curieuses. / Il entre quelqu’un. / Il est nécessaire de travailler. / Il est douteux que Pierre vienne. Fonction syntaxique : on ne confondra pas ces éléments avec le complément d’objet dans la mesure où : -seuls les verbes excluant la présence de ce complément peuvent entrer dans cette construction ; -et où les éléments qui suivent le verbe impersonnel ne peuvent être pronominalisés, à la différence du complément d’objet. On ne parlera pas non plus de sujet réel, puisque ces éléments ne peuvent pas toujours fonctionner comme sujet. Quelle fonction reconnaître alors à ces termes ? Pour bien marquer la spécificité de ce fonctionnement syntaxique, propre à cette stucture (ainsi qu ‘aux présentatifs), on conviendra, comme l’ont déjà proposé plusieurs grammairiens, de nommer régime cette fonction particulière. Ainsi dans le tour : Il s’est produit une chose étrange. Le GN une chose étrange sera analysé comme régime de la construction impersonnelle.