Intervention du discutant
Bernard Wilmotte attire l’attention sur l’intérêt de la contribution sur ce thème au Congrès des
économistes (distribué en séance)
et notamment sur ses conclusions qui ont motivé ses
réflexions suivantes :
- Le niveau des dépenses en R&D était en 2003 largement supérieur à celui des régions
comparables (1,99% du PIB contre 1,31%).
- La Wallonie a repris le chemin de la croissance plus tardivement que d’autres régions en
reconversion, mais la question importante est de savoir si ce regain est durable et
structurel.
- Le Plan Marshall est une initiative appréciable sortant de la logique des entreprises
assistées. Il faut ajouter l’usage des Fonds structurels alors que pour 2007-2013, la RW
émarge à l’objectif de convergence (1,5 mia pour le Hainaut) et à l’objectif
« compétitivité régionale et emploi » ex-objectif 2 (1,1 mia pour la Wallonie).
- Les instruments de soutien à l’investissement sont très diversifiés, la façon de les mettre
en oeuvre importe aussi, et une analyse au cas par cas s’impose souvent, en distinguant
les PME des GE et les groupes internationaux des firmes à ancrage wallon. L’argent
public étant celui du contribuable, il s’agit de faire des choix malgré le risque de
subjectivité, notamment eu égard à certaines situations très bénéficiaires et aux risques
d’effets d’aubaine, et en tenant compte des impacts différenciés suivant les sous-régions.
- Pour autant, le débat politique sur les intérêts notionnels, alors même que des sociétés
publiques les utilisent, risque de se répercuter sur les investissements privés, s’il devait se
prolonger. Pourra t-on finalement estimer l’impact de cette mesure, son impact serait-il
différent entre Flandre et Wallonie ?
Dans le domaine aéronautique en particulier :
- Il existe des interventions publiques sélectives qui permettent à des PME de participer à
des programmes aéronautiques européens en pré-finançant leurs investissements. Ces
interventions qui se justifient par le volume des investissements nécessaires, ont aussi des
retombées positives pour l’environnement (bruit, consommation énergétique) et pour
d’autres secteurs (matériel médical). Mais le succès n’est pas garanti (10 à 15 ans pour
rentabiliser les investissements, minimum de 300 A 380 nécessaires, marché en dollar qui
baisse, mais très porteur.
- Ce secteur a pu être redressé grâce à de l’aide publique (avances remboursables à prix
meilleur que celui du marché et annulant une partie du risque), sans quoi de gros
programmes nous auraient échappés. Elle constitue une condition de sa viabilité. La
concertation y est cependant rendue difficile par le caractère stratégique des informations
industrielles.
Hélène Laurent, Olivier Meunier et Michel Mignolet, Quel instrument choisir pour relancer les investissements
dans les régions en retard ?, 17ème Congrès des économistes belges de langue française, Nos Régions en
Europe : voies d’impasse, voies d’avenir. Quel développement pour la Wallonie et Bruxelles ?, 2007, pp 417-
431.