File - L2 Bichat 2012-2013

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UE7 : Gynéco-Endocrinologie
Pr De Roux
Le 26/11/12 de 13h30 à 15h30
Ronéotypeur : Léa CHANTEBEL
Ronéolectrice : Laura DELSARTE
COURS N°19 : BIOCHIMIE – THYROÏDE et
PARATHYROÏDES
Ronéo N°10
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PLAN
I.
II.
INTRODUCTION
THYROÏDE
1) Développement de la thyroïde



Embryologie de la thyroïde
Organogenèse de la thyroïde
Anatomie
2) Synthèse des hormones thyroïdes


Cycle de l’iode
Transport de T3 et T4
3) Fonctions et mécanismes d’action
4) Régulation de la synthèse et de la sécrétion
5) Pathologie de l’axe thyréotrope



Etude des pathologies
L’Hypothyroïdie
L’Hyperthyroïdie
6) La calcitonine
III.
PARATHYROÏDES
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2
I.
INTRODUCTION
La thyroïde est une glande se situant à la face antérieure du cou. Elle a pour fonction de
synthétiser et sécréter les hormones thyroïdiennes. Son nom provient du fait qu’elle est située
devant le cartilage thyroïde. Initialement, la glande thyroïde était considérée comme un élément de
beauté chez la femme avec le goitre (augmentation du volume de la glande thyroïde). Cette vision
de la thyroïde persiste encore dans certaines cultures.
Elle joue un rôle dans la digestion et un rôle vasculaire. Son rôle endocrine est connu depuis
1826 et la première thyroïdectomie fut réalisée en 1827. Dès le début du XXème, on a fait la
découverte du lien entre la thyroïde et le myxoedème (dépôt de substance mucoïde dans les tissus
sous-cutanés en raison d’une hypothyroïdie), puis du lien avec le calcium. En 1961, les cellules
parafolliculaires ont été mises en évidence : elles synthétisent la calcitonine qui a un rôle dans le
métabolisme du calcium. Le lien entre la thyroïde et l’iode a été montré à la fin du XIXème. Durant
tout le XXème siècle, On a mis en évidence un lien entre la thyroïde et certaines pathologies comme
l’hypothyroïdie ou l’hyperthyroïdie. Encore aujourd’hui, on découvre les mécanismes moléculaires
mis en jeu dans ces maladies thyroïdiennes.
Les glandes parathyroïdiennes sont situées à la face postérieure de la thyroïde. Vers la fin du
XIXème siècle, des fonctions différentes de la thyroïde et des parathyroïdes ont été mises en
évidence
Le système vasculaire de la thyroïde : la thyroïde est vascularisée par les veines
thyroïdiennes (au niveau inférieur), par les artères thyroïdes supérieures qui proviennent de la
carotide
II.
THYROÏDE
1) Développement de la glande thyroïde

Embryologie de la thyroïde
La thyroïde apparaît comme une excroissance
épithéliale du plancher du pharynx, entre la copule et
le tubercule impar : c’est ce qui va devenir le foramen
caecum. La glande a donc une origine endodermique.
Les cellules folliculaires (de la glande thyroïde)
descendent devant du pharynx puis la glande prend
son aspect bilobé. Pendant sa migration, la glande
reste connectée à la langue par le canal thyréoglosse.
Ce canal disparaît pour former la pyramide de
Lalouette. La thyroïde atteint sa position anatomique
vers la 7ème semaine de gestation mais la production
des hormones thyroïdienne ne débute qu’à la fin du
3ème mois. La migration le long du canal thyréoglosse
est très importante car un défaut de migration va
entrainer une positon ectopique de la glande. Cela peut
entrainer une pathologie comme par exemple
l’hypothyroïdie. Pendant la première partie de la
grossesse (1er trimestre), le fœtus dépend des
hormones thyroïdiennes de le mère. Au 2ème et 3ème
trimestre, le fœtus dépend en partie de sa propre
production d’hormones thyroïdienne.
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Les cellules parafolliculaires (produisant la calcitonine) dérivent du corps ultimo-branchial. Ce sont
des cellules de la crête neurale, et donc des cellules d’origine ectodermique. Elles dérivent de la
4ème poche pharyngienne.
Les cellules folliculaires et parafolliculaires ont donc des origines embryologiques différentes.
Ainsi s’il y a des anomalies dans le développement des cellules folliculaires, le métabolisme
calcique (rôle des cellules parafolliculaires) ne va pas être affecté.
(Le prof n’a pas plus détaillé que ça, il n’a pas expliqué les termes employés)

Organogenèse de la thyroïde
A 18 jours (de la gestation) : Il apparaît le tissu qui formera plus tard la thyroïde.
A la 6ème-7ème semaine : La thyroïde atteint sa position anatomique.
8ème semaine : elle a fini sa migration.
14ème semaine : La glande peut sécréter les hormones thyroïdiennes.
Des facteurs de transcription sont exprimés au cours des différentes étapes de ce développement :
TTF1, TTF2, PAX-8, TSHR. S’ils sont mutés, il y aura des défauts dans le développement de la
glande ou des défauts de migration, ce qui peut causer des pathologies chez l’enfant (rare
cependant). Cependant, le récepteur de la TSH (TSHR) est exprimé assez tardivement dans le
développement de la glande, quand la glande a fini sa migration. Donc s’il y a une mutation dans le
TSHR, il n’y aura pas d’anomalie de développement de la glande, mais une anomalie de la
régulation de la synthèse et de la sécrétion des hormones thyroïdiennes.

Anatomie
La thyroïde est en position
antérieure du cou, devant la trachée et
le cartilage thyroïde. C’est une glande
bilobée. Les deux lobes sont reliés par
un isthme. Chez l’adulte elle pèse 20g
et mesure sur l’axe vertical 4-5cm. Elle
a une épaisseur de 25-30mm. L’isthme
mesure 20mm de hauteur sur 15mm
d’épaisseur. La glande est convexe en
sa face antérieure et concave en sa face
postérieure (elle prend la forme du
cou). Elle est vascularisée par 4 artères
thyroïdiennes : 2 supérieures et 2
inférieures.
L’anatomie de la thyroïde (sa taille
normale etc…) doit être connue pour
pouvoir identifier une expansion de
volume (un goitre) ou pour pouvoir
déterminer la position de tumeurs.
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La glande est composée de follicules et de cellules C.
Les follicules sont des amas de cellules (cellules folliculaires) organisés selon un schéma
particulier. Un follicule est une formation sphérique de cellules épithéliales (=cellules folliculaires)
organisées en une seule couche autour d’une lumière formant la colloïde.
La colloïde située dans la lumière du follicule est composée de thyroglobuline, protéine synthétisée
par les cellules thyroïdienne folliculaires. C’est un contenu amorphe.
La cellule folliculaire possède un fort pouvoir de sécrétion et de synthèse. Elle possède donc un
noyau basal, des mitochondries, un réticulum endoplasmique développé, un ribosome, un appareil
de Golgi développé. On observe de nombreux lysosomes et phagosomes qui vont fusionner pour
donner des phagolysosomes. Ces organites sont situés au pôle apical de la cellule.
Les cellules folliculaires sont des cellules
polarisées. Au niveau du pôle basal, elles
sont en contact avec les vaisseaux, et au
pôle apical elles sont en contact avec la
colloïde. Il existe un transfert vectoriel de
molécules du pôle basal au pôle apical
mais aussi un transfert du pôle apical au
pôle basal de molécules différentes. Les
cellules folliculaires sont en interaction
les unes avec les autres par
l’intermédiaire de jonctions GAP. Cela
permet un transfert d’information entre
les cellules, mais aussi l’absence de fuite
du colloïde vers l’espace interstitiel.
Les cellules C ou cellules parafolliculaires ne sont pas organisées en follicules. Elles
forment des petits groupes entre les follicules et vont sécréter la calcitonine.
2) Synthèse des hormones thyroïdienne
Les hormones thyroïdiennes ont pour élément de base la tyrosine (acide aminé). En effet, la tyrosine
liée à un groupement iode forme un MIT (Monoiodotyrosine). Lorsqu’elle est liée à deux
groupements iodes, elle forme un DIT (diiodotyrosine). L’hormone T3 (TriiodoTHYRONINE
Attention ce n’est plus tyrosine !!!) est le résultat du couplage d’un MIT et d’un DIT, il y a donc 3
molécules d’iode. L’hormone T4 (TétraiodoTHYRONINE) est le résultat du couplage de deux
DITs, il y a donc 4 molécules d’iode.
MIT
DIT

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T3
T4
5

Le cycle de l’iode
L’iode provient majoritairement de l’alimentation et seulement une faible partie provient du
recyclage des MIT et DIT. L’iode sert à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Un apport de 200
microgrammes/j est nécessaire pour équilibrer les besoins d’iode pour la synthèse des hormones
thyroïdiennes. Ainsi un déficit en iode induit un déficit en hormones thyroïdiennes (une
hypothyroïdie) et un excès en iode favorise la synthèse des hormones (une hyperthyroïdie). L’iode
pénètre par l’intestin, arrive au niveau du foie et pénètre dans le sang. Il arrive alors jusqu’à la
glande thyroïde où il pénètre dans les cellules folliculaires.
L’iode pénètre dans la cellule thyroïdienne par l’intermédiaire d’une pompe située
uniquement au pôle basal de la cellule : NIS. Cette pompe effectue un transport actif très puissant
car il permet de faire rentrer l’iode contre son gradient de concentration (Iode intracellulaire >>>
Iode extracellulaire). Elle échange de l’iode contre du sodium et nécessite de l’énergie. Un déficit
du transporteur NIS peut induire des pathologies comme l’hypothyroïdie par exemple. L’iode est
transporté dans la cellule à l’état libre et sort aussi de la cellule à l’état libre au pôle apical.
L’iode se retrouve donc dans la colloïde remplie de Thyroglobuline (Tg). La thyroglobuline
est synthétisée par la cellule folliculaire, elle a un haut poids moléculaire de 200 kDa. C’est la
molécule la plus abondante de la thyroïde. Elle sert de matrice à la synthèse des hormones
thyroïdiennes en apportant les tyrosines. L’iode, sorti de la cellule, se complexe alors aux tyrosines
de la Tg : c’est l’organification de l’iode. L’iode se fixe aux tyrosines suite à son oxydation qui
nécessite de l’H2O2. Il y a alors formation de MIT et de DIT. Puis, il y a le couplage entre une MIT
et une DIT pour former T3 et entre deux DIT pour former T4. L’oxydation et le couplage sont
réalisés dans la colloïde par la thyroïde peroxydase (TPO) située à la membrane apicale de la cellule
thyroïdienne.
La Tg subit une endocytose (une pinocytose non médiée par un récepteur) au niveau apical.
Il y a alors formation de phagosomes qui rencontrent des lysosomes dans la cellule pour fusionner
et former des phagolysosomes. La Tg est hydrolysée dans ces phagolysosomes : il y a libération des
T3, T4 mais aussi des MIT et DIT non couplés dans la cellule. T3 et T4 sont libérées dans la
circulation par l’intermédiaire de vésicules de sécrétion, sous la régulation de la TSH. Les MIT et
DIT non couplés sont recyclés par la Déiodinase pour fournir de l’iode qui rentrera dans un
nouveau cycle.
Schéma à connaître selon le prof.
SCHEMA BILAN
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
Transport de T3 et T4
T3 et T4 sont transportées dans le sang par la Thyroxin Binding Globulin (TGB) qui est une forme
de stockage de T3 et T4 (les hormones ne sont pas à l’état libre). La TBG est un monomère qui
possède 1 site de fixation aux hormones. La Transthyrétine (TTR) permet aussi le transport des
hormones, c’est un dimère qui possède 2 sites de fixation. Puis l’Albumine, réservoir d’hormones,
est un monomère qui possède plusieurs sites de fixation. Cependant elle fixe T3 et T4 en proportion
faible par rapport à TGB. En cas de déficit en TBG, il y a un dysfonctionnement de l’axe
thyroïdien.
3) Fonctions et mécanisme d’action des hormones thyroïdienne
Les hormones thyroïdiennes T3 et T4 après avoir été transportées dans le sang, passent la
membrane des cellules cibles via une protéine membranaire MTC8, pour aller se fixer sur des
récepteurs nucléaires intra-cytoplasmiques. La forme active de l’hormone thyroïdienne est T3 donc
seul T3 peut se fixer sur le récepteur, un hétérodimère RXR-RAR. T4 doit être transformée en T3
par la déiodinase (enzyme qui enlève un iode) pour être actif et se fixer sur le récepteur. Une fois
que T3 est fixée sur le récepteur, celui-ci rentre dans le noyau et se fixe sur l’ADN. La fixation de
T3 sur le récepteur entraine le recrutement des co-répresseurs et des co-activateurs dépendant du
gène cible concerné. La fixation du récepteur nucléaire sur l’ADN active la synthèse d’ARNm puis
de la protéine codée par le gène activé. Le récepteur nucléaire permet donc l’action des hormones
thyroïdiennes.
T3 et T4 subissent des modifications de leur activité biologique qui vont induire leur perte
d’activité ou leur élimination : des sulfatations (T4 => T4S), des glucuronidations, des
déaminations, et principalement des déionidations (formation par exemple de la reverseT3 qui n’a
pas d’activité). Il existe trois types de déionidases : D1, D2, D3. L’expression des déionidases est
différente selon les tissus. Elles ont des Km différents : KmD1>KmD3>KmD2. Ainsi D2 qui a le Km
le plus bas va avoir une action pour des concentrations faibles d’hormones : il y a une régulation
fine.
Substrats
Affinité pour le substrat
Localisation
Fonction
D1
T4, T3, rT3, (T2)
rT3>T4>T3
Thyroïde, foie, rein
Production de T3
dans le sang
(T4 => T3)
D2
T4, T3, rT3, (T2)
T4>rT3
Cerveau, muscles
squelettiques
Production locale
(cerveau…) de T3
(T4 => T3)
D3
T4, rT3, (T2)
T3>T4
Cerveau, placenta,
tissu fœtal
Dégradation de T3
Hypothyroïdie
Hyperthyroïdie
Pour contrer l’hyperthyroïdie, il va y avoir une augmentation de D3 pour augmenter la dégradation
de T3.
Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle dans le contrôle du métabolisme, elles participent à la
synthèse protéique, elles augmentent la taille et le nombre des mitochondries, elles favorisent
l’entrée du glucose dans les cellules, elles favorisent la glycolyse et la néoglucogenèse et participent
à la mobilisation des lipides. Globalement, elles participent au métabolisme de toute la cellule. En
cas d’hypothyroïdie, le métabolisme cellulaire est ralenti.
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4) Régulation de la synthèse et la sécrétion des hormones thyroïdiennes
La synthèse des hormones thyroïdiennes dépend de l’axe thyréotrope ou axe hypothalamohypophysaire-thyroïdien.
Le TRH (thyrotropin releasing hormon)
est
un
tripeptide synthétisé
par
l’hypothalamus : pyroGlu-His-Pro-NH2.
C’est un peptide très conservé, codé par
le gène 3q13 composé de 3 exons. Le
gène code pour une pro-TRH qui une fois
protéolysée donne 6 TRH peptides. Le
TRH stimule la synthèse de la TSH par
l’Hypophyse. La TRH est régulée par le
rétrocontrôle négatif de T3 et T4. S’il y a
trop de T3 ou T4, la synthèse et la
sécrétion de TRH diminuent.
La TSH (Thyroïd stimulating hormon) est
une glycoprotéine hypophysaire de 35 kDa
constituée de 2 sous-unités : une sous-unité
alpha 6q12, commune à la LH ou la FSH,
et une sous-unité béta spécifique 1q13.
Les deux sous-unités de la TSH sont en interaction l’une avec l’autre : un pont disulfure englobe la
sous-unité béta au sein de la sous-unité alpha, formant ainsi un dimère très solide. La TSH est
synthétisée par les cellules thyréotropes de l’hypophyse antérieure.
Elle active un récepteur membranaire de 746 acides aminés (AA) couplé aux protéines G à
la surface des cellules folliculaires. Le récepteur à la TSH (TSHR) possède un grand domaine
extracellulaire de 394 AA capable de fixer les 2 sous-unités. Son domaine transmembranaire fait
266 AA et son domaine intracellulaire fait 83 AA. Le TSHR est codé par le gène 14q31 composé de
10 exons. Il existe plusieurs isoformes de récepteur formés par épissage alternatif de ce gène.
L’expression du récepteur dans le thyrocyte est polarisée : il est exprimé uniquement au pôle
basal de la cellule thyroïdienne, donc la TSH ne va jamais dans la colloïde. Le TSHR est aussi
exprimé dans les lymphocytes circulants, le tissu adipeux, le rein et le thymus. L’activation du
TSHR induit plusieurs voies de signalisation intracellulaire : la voie de l’Adénylate cyclase et celle
de la Phospholipase C.
La TSH régule la synthèse et la sécrétion de T3 et T4 et subit un rétrocontrôle négatif de
celles-ci. Ainsi une baisse de T3 et T4 induit une augmentation de TSH. La TSH participe aussi à la
prolifération et au maintien du volume des cellules thyroïdiennes (=trophicité). Ainsi si la TSH
augmente, il y aura une hypertrophie de la glande thyroïde (=goitre).
Les hormones thyroïdiennes T3 et T4 synthétisées et sécrétées par les cellules thyroïdiennes
dans la circulation sanguine induisent un rétrocontrôle négatif sur la synthèse de TRH par
l’hypothalamus et de la TSH par l’hypophyse.
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5) Pathologies de l’axe thyréotrope

Etude des pathologies
Les pathologies de l’axe thyréotrope sont définies par la concentration de T3 et T4 dépendant de
TSH et TRH. Il existe deux types de pathologies : l’hyperthyroïdie (augmentation de la synthèse
des hormones thyroïdiennes) et l’hypothyroïdie (diminution).
Pour étudier les pathologies de la thyroïde, on va réaliser différentes explorations biologiques :
 Dosages sans stimulation des concentrations de base de T3 et T4 : On dose T3 et T4 totales
(formes liée et non liée à la TBG) et T4 libres (forme non liée directement disponible pour
être transformé en T3 et rentrer dans les cellules), la TSH (on ne dose pas T3 et T4 sans la
TSH : pour voir s'il y a une anomalie de l'hypophyse, anomalie centrale, ou de la thyroïde,
anomalie périphérique), la Tg (pour étudier l’activité de synthèse de la thyroïde), TGB, TTR
et Albumine (très rarement).
 Une T4 libre élevée : hyperthyroïdie, une T4 libre basse : hypothyroïdie.
 La proportion de T4 libre est extrêmement faible par rapport à la proportion de T4
totale (d’un facteur 1000). L'hormone T4 est plus concentrée que T3. La proportion de
T3 libre est aussi très faible par rapport à la proportion de T3 totale. On ne dose pas la
sous-unité alpha de la TSH car elle n’a pas d’intérêt dans un bilan de base, par contre
on peut dose la Tg.
Le prof n’a pas détaillé plus que ça ce tableau, mais je vous le mets quand même pour que vous ne
manquiez rien …
 Dosage après stimulation : C'est le test au TRH qui dose la TSH après injection de TRH. On
réalise un test à la TRH pour voir si l’individu a un problème d’hormones thyroïdiennes.
En cas d’hypothyroïdie, le taux de TSH avant injection de TRH est élevé (pour
compenser le taux faible de T3 et T4). En stimulant l'hypophyse par la TRH, si l’on observe
une augmentation immédiate (on ré-augmente encore plus le relargage), cela veut dire que
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l’origine de l’hypothyroïdie est thyroïdienne. Suite à l’augmentation, il y a une décroissance
de TSH dans le sang. La décroissance de la TSH est due à sa dégradation dans le sang (la
vitesse de décroissance dépend de la demi-vie de l’hormone).
Un défaut de synthèse de TRH ou un défaut de réponse de l'hypophyse à la TRH
induit une augmentation et une décroissance de TSH plus lentes par rapport à la normale : la
réponse à la stimulation est modifiée.
S’il n’y a pas de cellules thyréotropes, il n’y a pas de réponse à la TRH, il n'y aura
aucune augmentation de TSH.
 Dosage d'auto-anticorps antithyroïdiens (dosage fréquent qui permet la mise en évidence de
la maladie de Basedow, maladie auto-immune où des anticorps stimulent le récepteur en
mimant l’effet de la TSH : hyperthyroïdie auto-immune)
 Dosages non spécifiques qui permettent de comprendre les répercutions de
l’hyper/hypothyroïdie sur le métabolisme général : on peut par exemple doser le cholestérol
(en cas d’hypothyroïdie on observe une hypercholestérolémie).
Différents examens para-cliniques sont réalisés pour étudier les pathologies de la thyroïde :
l'échographie, la radiologie (scanner, IRM de la thyroïde), la scintigraphie réalisée avec de l'iode ou
du technétium permet de démontrer que la cellule est capable de fixer l’iode (est-ce que le captation
se fait au bon endroit ou est augmentée ? si la captation est augmentée, il y aura un goitre), la
biopsie en cas de cancer (ponction de la glande thyroïde si présence d'un nodule thyroïdien).

L’Hypothyroïdie
L'hypothyroïdie fait l'objet d'un dépistage systématique à la naissance car un traitement débuté à la
naissance permet d'augmenter le pronostic intellectuel des enfants qui ont une hypothyroïdie. Le
dépistage est différent selon les pays : en France le dépistage est basé sur le dosage de TSH (sur
papier buvard collecté à la naissance) tandis qu'aux USA il est basé sur le dosage de T4 puis de
TSH si la T4 est basse. Le dépistage est positif si TSH est augmentée alors que T3 et T4 sont
diminuées. Si la TSH est trop élevée (TSH>15 ou 20), on recontacte l'enfant pour faire un bilan
complet et commencer un traitement. Il est possible qu'on ait une hypothyroïdie avec une TSH
augmentée mais des T3 et T4 normales : c'est une hypothyroïdie compensée qui ne présente pas de
signes dans la première année de vie.
Les différentes étiologies de l'hypothyroïdie congénitale (à la naissance) sont :
 Une dysgénésie thyroïdienne (malformation majeure qui survient pendant le développement
embryonnaire) : agénésie (absence totale de thyroïde), hypoplasie (thyroïde peu développée
mais en position anatomique), ectopie (la glande en position non anatomique) donc elle est
mal régulée par TTF1, TTF2 et PAX8 ce qui est responsable de l’hypothyroïdie. On a T3 et
T4 basses avec une TSH élevée.
 Une anomalie de la synthèse hormonale due à une anomalie des récepteurs à la TSH (cela
aboutit à une résistance à la TSH, ou une hypoplasie, une apparente agénésie=on a
l’impression qu’elle n’existe pas), une anomalie de la TSH (la TSH n’est pas synthétisée
normalement : la glande est cliniquement pareille mais le bilan sanguin est différent : T3, T4
diminuées ainsi que TSH), une mutation de la protéine Gs (responsable d’une anomalie
multihormonale).
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 Une anomalie de la concentration de l’iode
 Une anomalie de l’organification de l’iode qui peut être due à un
défaut de la TPO, une anomalie de la production d’H2O2 ou à un
syndrome de Pendred.
 Un défaut de synthèse ou de transport de la Thyroglobuline.
 Une anomalie des déionidases
T3 et T4 basses,
TSH élevée
=>Thyroïde
hypertrophique
(goitre) due à
l’action de la TSH
sur la prolifération
de cellules
thyroïdiennes
 Une anomalie hypothalamique qui peut être isolée (défaut de synthèse de la TRH,
Résistance à la TRH) ou associée à une anomalie de la ligne médiane induite par le défaut
de synthèse du TRH (hypoplasie septo-optique, fente palatine, absence de corps calleux =>
anomalie du développement cérébral).
 Une anomalie hypophysaire : anomalie de développement de l’hypophyse, une anomalie de
la TSH ou encore une post-hypophyse ectopique. L’anomalie hypophysaire est la cause la
plus fréquente d’hypothyroïdie à TSH basse (anomalie centrale).
Les étiologies de l’hypothyroïdie acquise (qui survient chez l’adulte) :
 La thyroïdite (maladie auto-immune qui détruit la thyroïde).
 Elle peut être une forme congénitale partielle (réveillée à l’âge adulte).
 Elle peut être induite par un traitement (lithium, amiodarone, anticonvulsivants).
 Elle peut être due à une résistance aux hormones thyroïdiennes,
 Un goitre symptomatique,
 Des maladies chroniques (hypothyroïdie sans dysfonctionnement de la glande thyroïde).

L’Hyperthyroïdie
On ne fait pas de dépistage de l’hyperthyroïdie à la naissance car cela ne sert à rien. En effet, quand
un nouveau-né à une hyperthyroïdie, cela se voit : il va mal !
Le diagnostic de l’hyperthyroïdie est fait sur l’augmentation de la T3 et T4, et une TSH basse.
Les différentes étiologies de l’hyperthyroïdie congénitale sont :
 Un transfert d’anticorps antithyroïdiens de la mère vers l’enfant : l’enfant a des anticorps
dirigés contre les récepteurs de la TSH qui activent le récepteur. Cela induit une
hyperthyroïdie ; l’enfant ira mieux quand les anticorps seront éliminés.
 Une mutation activatrice du récepteur de la TSH qui fonctionne alors sans stimulation
hormonale.
 Une hyperthyroïdie transitoire (TSH élevée, T3 et T4 normales)
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Les différentes étiologies de l’hyperthyroïdie chez l’adulte sont :
 La maladie de Basedow : Maladie auto-immune où des anticorps stimulent le récepteur de la
TSH.
 Un adénome toxique de la thyroïde : c’est une tumeur bénigne de la thyroïde qui se
développe à partir d’une cellule (=monoclonal). L’adénome entraine une augmentation du
tissu thyroïdien avec une hyperproduction de T3 et T4. Cela est du à une mutation
activatrice du récepteur de la TSH (mutation somatique qui survient dans une cellule. Cette
mutation donne un avantage à la cellule par rapport aux autres cellules : elle prolifère plus
vite pour former l’adénome) ou à une mutation somatique de la protéine Gs (protéine
partenaire du récepteur à la TSH) qui permet à la cellule de se développer plus vite.
 Un adénome sécrétant de la TSH : TSH élevée entraine une augmentation de T3 et T4. La
TSH est anormalement sécrétée par l’hypophyse.
 L’intoxication par les hormones thyroïdiennes utilisées dans les traitements amincissant par
exemple.
6) La calcitonine
La calcitonine est synthétisée par les cellules parafolliculaires de la thyroïde sous l’effet du calcium.
La calcitonine est une protéine qui présente une maturation complexe. En effet, le gène de la
calcitonine code pour une pro-hormone qui va maturer en différents peptides par l’action de proconvertases.
De plus, à partir du gène qui code pour la calcitonine (6 exons codants), deux ARNm peuvent être
produits : un ARNm produit dans la thyroïde (4 exons) qui sera mature après épissage. La
traduction de l’ARN mature va former la calcitonine par l’action des pro-convertases. Un autre
ARNm, composé des 6 exons du gène, va donner un ARN mature par épissage, qui va donner un
peptide CGRP. A partir du même gène, il y a donc production de deux protéines complétement
différentes. L’expression de ces protéines dépend du tissu dans lequel le gène de la calcitonine est
exprimé.
La calcitonine a pour fonction biologique la régulation du calcium : elle diminue la résorption
osseuse en bloquant les ostéoclastes, elle induit l’augmentation de l’excrétion rénale du calcium en
parallèle de la stimulation de la production de 1,25(OH)2D3, et elle induit l’inhibition de la plupart
des enzymes du tractus digestif. La calcitonine est donc une hormone hypocalcémiante.
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III.
PARATHYROÏDES
Les parathyroïdes sont deux glandes endocrines situées à la face postérieure de la thyroïde et
sont coupées en quatre cordons. Elles se situent à côté de cellules adipeuses. De nombreux
capillaires sanguins sont situés autour de ces parathyroïdes. Le but des parathyroïdes est de
synthétiser la parathormone dont la fonction est également la régulation du calcium. En plus des
cellules qui synthétisent la parathormone, il existe des cellules oxyphiles très riches en
mitochondries, qui ont une forte activité de métabolisme énergétique, dont la fonction est encore
mal connue.
La parathormone est un polypeptide de
84 acides aminés et de poids moléculaire de
9,5 kDa. Il est codé par un gène localisé sur le
chromosome 11 contenant 3 exons. Il est
obtenu à partir d’une préprohormone de 115
acides aminés contenant un signal peptide de
25 acides aminés. Le régulateur principal de la
parathormone est le calcium. En fonction de la
calcémie il va y avoir synthèse de
parathormone. Le but de la parathormone va
être de prévenir l’hypocalcémie. La
dégradation de la parathormone se fait au
niveau des organes périphériques et les
produits de dégradation sont éliminés au
niveau rénal.
La parathormone prévient l’hypocalcémie en favorisant la réabsorption du calcium par le
rein (tissu cible), l’hydroxylation de la 25-OH D3 en 1-25-OH D3 qui favorise la réabsorption
intestinale, et en augmentant la mobilisation du calcium osseux. Le but de ces mécanismes est
d’augmenter la concentration du calcium ionisé dans le sang en cas d’hypocalcémie. La
parathormone s’oppose donc à l’action de la calcitonine. Elle va agir par l’intermédiaire d’un
récepteur couplé à une protéine G en activant la voie d’activation de l’Adénylate cyclase.
Ronéo N°10
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DEDICACES
J’aimerais dédicacer cette ronéo à toutes les personnes qui m’ont soutenue (et
supportée parce que c’est dur d’être de bonne compagnie quand on a la tête dans
les cours ^^) l’année dernière : ma famille et mes amis.
A mes partenaires de P1 : Hélène, Marion (parce que vous allez tout déchirer cette
année !!!!!  ) et aussi Caroline, Inès et Thomas !
A mes partenaires de P2 et d’amphi Laura (alias BN : je viens de m’en rendre compte
mais t’es aussi un peu comme une noire albinos ;p), Stéphanie ( FANOUUUU <3 ) et
nos futurs vendredis de folie !!! Et Yousra (Tu es douuuce !!).
A toutes les personnes rencontrées cette année : Lizou (je remercies le WEI de
m’avoir permis de te rencontrer :D), Nina ( « … qui m’aidera à chasser ces ombres
très loin » ;) c’est dur le frenglais ) , Audrey (parce que la vie n’est plus pareille sans
ma partenaire de soirée !! Même si on passe pas la moitié de la soirée ensemble :p),
Sharon, Aurélie, Valentin (parce que je crois que t’es le mec le plus sympa que j’ai
rencontré), Anaïs …
A mes partenaires de stages : Soukaïna (parce que tu nous donnes la pêche !),
Juliette et Yves.
Au car BYC du WEI car le trajet était mortel !!
Au handball club de Bichat : Laure, t’es une super VP et ta bonne humeur fait
toujours plaisir à voir !! , Léa, Alix, Marion, Pauline, Laurye-Anne et j’en passe !
A toutes les personnes, aussi peu soient-elles, qui se lèvent tous les matins pour
assister au cours ! 
Ronéo N°10
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