de la structure de la famille et de la société, ils étaient considérés comme « les derniers ». En
invitant ses disciples à devenir comme des enfants, Jésus les invite à devenir les derniers. Car,
comme il le dit, les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.
Au sein de la famille, les enfants étaient complètement dépendants de leur père.
C’était le père qui décidait si l'enfant serait accepté dans la famille. Les enfants appartenaient
au père et étaient sujets à son autorité, même à l'âge adulte. Ainsi, l'invitation de Jésus est
aussi une invitation à la dépendance totale au Père. C’est lui et lui seul qui détermine les
conditions pour entrer dans le royaume. Par définition, l'enfant ne peut pas le faire par lui-
même. Donc, Jésus invitait les disciples à garder cette même confiance en la bienveillance de
Dieu. Alors, comment entrer dans le royaume comme les enfants ? Comment devenir
comme les enfants ? Je pense que l'essence d'être un enfant ne peut pas être réduite à une
caractéristique particulière, comme l'innocence ou la vulnérabilité. Je pense que cela consiste
simplement dans le fait d'être un enfant de Dieu. Le même théologien écrit: « Nous sommes
des enfants, peut-être, au moment où nous savons que Dieu nous aime en tant qu’enfants...
tout simplement parce qu'il a choisi de nous aimer. Nous sommes les enfants parce qu'il est
notre père. » C’est aussi simple que cela.
Nous sommes les enfants parce que Dieu est notre père. Il nous a aimés en premier,
nous a créés de son amour. Et donc, notre premier geste est tout simplement de recevoir cet
amour. C’est ça qui est parfois difficile pour les adultes – recevoir, admettre que nous avons
des besoins, admettre que nous avons besoin des autres. Mais les enfants dans notre lecture
ne semblent pas avoir ce problème. Jésus les bénit, et ils reçoivent sa bénédiction. Ils ne
protestent pas, en disant, « Ce n’est pas nécessaire, on peut trouver une autre bénédiction
ailleurs, on n’en a pas besoin aujourd’hui… » Ils reçoivent tout simplement.
Jésus apprend à ses disciples non seulement comment être des enfants, mais aussi
comment traiter les enfants. Il encourage ses disciples à accueillir les enfants comme ils
l'accueillent, et à amener les enfants à lui. C’est toujours la même mission à laquelle l'église
est appelée. Nous sommes appelés à accueillir nos enfants, à leur faire sentir qu’ils
appartiennent à la communauté, à leur donner leur propre place. Et nous sommes appelés à
les conduire à Jésus, à leur parler de son amour et de sa sagesse, à les accompagner dans leurs
propres chemins spirituels.
Si vous avez lu le bulletin paroissial, vous savez que cela est un sujet qui a été dans
mon esprit ces derniers temps. J'ai beaucoup pensé à l'église où j'ai grandi. Ce fut une
grande église avec de nombreuses activités pour tous les âges, mais mes événements favoris
étaient ceux où tout le monde pouvait participer ensemble. Je me souviens bien des adultes
qui ont étés très importants dans ma formation spirituelle, qui m'ont encouragée dans la
musique et dans mes études, qui étaient calmes, gentils et généreux. J’ai beaucoup aimé la
communauté, le bâtiment, le culte, les activités, et surtout la façon dont je me sentais quand
j'y étais. J'avais le sentiment que l'amour était en attente pour moi - non seulement l'amour
des individus, mais un amour qui dépasse la somme d'affection individuelle. Un amour plus
grand et plus mystérieux, qui ne cessait de se rapprocher plus près année après année. Il est
là cet amour, ce sens de la famille que je souhaite pour nos enfants.
Si je pense aux aspects pratiques, il y a deux choses à considérer: les activités et
l'atmosphère. Les activités - ces occasions où les enfants se réunissent pour apprendre à
recevoir l'amour de Dieu, où ils participent officiellement à la vie de la communauté. Mais ce
qui est encore plus important que les activités, c’est l'atmosphère de soutien que nous
entretenons. Est-ce que nos enfants savent et sentent qu'ils sont appréciés ? Est-ce qu’ils
voient que nous nous intéressons à leur vie et à leurs progrès spirituels ? Est-ce qu'ils voient
l'église comme une extension de leur propre famille ?