L`Europe en guerre

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1° partie
La Seconde Guerre Mondiale
Chapitre 2
L’Europe en guerre
Introduction
En 1942, l’Allemagne occupe ¾ de l’Europe. Elle impose directement sa loi grâce à
l’appui des gouvernements collaborateurs. Les nazis procèdent à l’exploitation économique
systématique de cet immense empire, écrasent les oppositions locales, font régner la terreur,
procèdent à la déportation de millions d’hommes, … La guerre doit permettre d’assurer
l’hégémonie allemande et le triomphe de la race aryenne. Depuis 1945, les interrogations
n’ont pas cessé pour comprendre le génocide de millions de personnes.
En quoi la Seconde Guerre Mondiale est-elle une lutte entre deux idéologies, deux
systèmes politiques et comment, en Europe et en France, cette lutte oppose collaborateurs et
résistants ?
I/ Le grand Reich au cœur de l’Europe nazie
A) L’ordre nouveau en Europe
En 1942, la domination nazie s’étend de l’océan Arctique à la Méditerranée et de la
Bretagne à l’URSS excepté les pays neutres et le Grande Bretagne. Hitler attend la défaite de
celle-ci pour réorganiser le continent et mettre en place un ordre nouveau.
Originellement, le territoire s’organise de cette manière :
-Le Reich composé de l’Allemagne et de territoires annexés comme l’Autriche,
la Tchécoslovaquie, la Belgique, l’Alsace-Lorraine, le Luxembourg et l’ouest de la Pologne.
Tous les non-allemands sont expulsés.
-Les Etats satellites ont des troupes allemandes sur leur sol et partagent
l’idéologie nazie comme la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, … Ces pays connaissent des
remaniements territoriaux.
-Les pays occupés par Hitler et la Wehrmacht comme la Norvège, le
Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, le nord et l’ouest de la France, l’ouest de l’URSS et la
Yougoslavie.
-Enfin, on trouve les alliés satellites subordonnés au Reich comme l’Italie et la
Finlande.
B) Le pliage de l’Europe
Pour Hitler, les régions dominées doivent dans l’immédiat servir à l’armée nazie. Elles
doivent également servir en priorité le ravitaillement de la population allemande et concourir
à l’effort de guerre du Reich. Cette occupation est plus forte à l’est qu’à l’ouest à cause de
l’enlisement des opérations militaires. Il y a donc exploitation des pays occupés. De plus, on
remarque la germanisation et la colonisation de la Pologne occidentale, une imposition
excessive, les entreprises sidérurgiques sont exploitées par des aryens, les ressources agricoles
sont pillées, des millions d’européens sont réquisitionnés pour remplacer les militaires (il
s’agissait d’abord de prisonniers de guerre, puis de volontaires, et enfin mise en place du STO
en février 1943). En août 1944, il y a 7 à 8 millions d’étrangers qui travaillent en Allemagne
(20% de la main d’œuvre), 7 à 8 millions de personnes qui travaillent pour l’Allemagne dans
leur pays et des déportés qui sont une main d’œuvre surexploitée et gratuite. La conséquence
de ces exploitations sont une pénurie, une famine et du marché noir en Europe. Et, en 1942,
l’économie de guerre est prononcée et Albert Speer la dirige.
II/ La collaboration
Collaborateurs et collaborationnistes : Définitions p.44 du manuel Histoire Terminales chez
Hachette Education
A) Collaboration idéologique
Les collaborationnistes soutiennent les nazis, en sont fascinés et nourrissent un
anticommunisme. Ils sont dans la Waffen SS, auxiliaires de police ou des moyens de pression
sur le gouvernement local.
B) Collaboration d’Etat
Il s’agit d’une coopération administrative, politique et économique que l’état choisit de
pratiquer avec l’Allemagne. Il intègre l’ordre nouveau car il croit que la victoire des
Allemands est inéluctable. Il y a une motivation pour les nazis d’accepter car le peuple est
d’accord et ils accordent si ce pays est adapté aux régime hitlérien.
Cependant, Hitler ne traite jamais ces gouvernements comme partenaires mais, plutôt
comme moyen d’exploiter une conquête sans contreparties.
C) Collaboration économique
C’est une collaboration à l’échelle européenne. Les industriels nazis ont racheté les
industries locales à bas prix et les banques conservent l’argent confisqué par les nazis. Les
populations subissent donc indirectement cette collaboration économique qui entraîne des
pénuries et donc le développement du marché noir.
III/ Les résistances en Europe
La résistance est une forme de refus de la conquête nazie.
A) Résistance extérieure
La résistance extérieure est menée depuis Londres par les gouvernements qui ont fui et
par les personnes qui ont refusé le choix de leurs dirigeants (Général De Gaulle). Ils sont
soutenus par le gouvernement anglais, par Churchill. Ils maintiennent le contact avec leur
population via la BBC. Ils vont continuer la lutte avec les Alliés en constituant de petites
armées composés de soldats qui ont fui (pour la France, les FFL : Forces Françaises Libres).
B) Résistance intérieure
Ce sont des nationalistes qui essayent de résister à l’ennemi dans leur pays. Il s’agit
d’abord d’une résistance morale, composée de petites actions de la vie quotidienne jusqu’aux
grandes actions engageantes. Au début, il s’agit de la résistance patriotique d’un individu qui
fait de petits actes isolés. Puis, plus la guerre avance, plus la résistance devient un phénomène
de réseau, de clandestinité et de secret. Elle mène différentes actions comme des actions :
-culturelles : création d’écoles clandestines
-de renseignements : souvent militaires et destinés aux Alliés
-de mise en place de filières d’évasion
-de sabotages industriels
-de rapport avec les OSB (Opérations Spéciales Britanniques) qui coordonnent
les actions
-d’information : destinée à la population sur le vrai déroulement du conflit
mondial
-de refus de se soumettre au STO, à partir de 1943, et de ralliement aux maquis
qui correspondent avec les armées alliées.
C) Rôle et divisions des résistances.
Elles ont joué un rôle essentiellement militaire. Par exemple, en Yougoslavie et en
Albanie, les partisans vont libérer leur pays sans l’aide de l’armée soviétique. Ailleurs, la
résistance n’a pas suffi à vaincre la Wehrmacht et il leur a fallu l’aide des armées alliées pour
libérer leur pays. Le rôle des résistances est encore débattu même s’il est indéniable.
Les résistances se divisent sur les projets politiques et sociaux et le clivage porte entre
les résistances communistes ou non. En France, cela n’a pas joué, mais en Europe orientale et
balkanique, les résistances se battaient entre elles. Par exemple, en Yougoslavie, les résistants
communistes dirigés par Tito combattent les nazis, les collaborationnistes croates et les
résistants serbes monarchistes. Idem en Grèce où la résistance monarchiste s’oppose à la
communiste. Enfin,, en Pologne, la résistance entre en conflit avec l’armée populaire dirigée
par l’URSS.
Pour les nazis, les résistants sont des terroristes. Ils sont traqués et exécutés
publiquement par pendaison, par décapitation, … pour intimider la population. De plus, il y a
des prises d’otages punitives chez les civils (1 allemand tué équivaut à 3 civils si l’allemand
est tué par les résistants). Des villes sont détruites dans la même perspective (en France :
Oradour-sur-Glane).
IV/ Répression et extermination
A) Les agents de la terreur nazie
Ce sont les SS qui jouent un rôle prépondérant dans le système de répression et de
persécution. Il y a aussi l’Office Central de Sécurité du Reich. Il a été fondé en 1939 et il est
dirigé par Heydrich. Il fait passer sous contrôle SS toutes les polices d’état et le Parti. On
trouve deux divisions de la Waffen SS : la division armée qui s’occupe de la répression et les
SS têtes de mort qui assurent la garde des camps de concentration. Ils utilisent les déportés
comme main d’œuvre pour les épuiser voire les tuer.
L’armée, elle, dispose de sa propre police et de son propre système de
renseignements : l’« Abwehr ».
Dans certains pays occupés, les nazis peuvent compter sur la coopération de la police
ou de la milice autochtone (France : milice, Pologne : Oustachis).
B) Camps de concentration et camps d’extermination
Les camps de concentration sont d’abord ouverts par les nazis en 1933 pour les
opposants politiques. Puis, ce sont les malades mentaux et les handicapés allemands qui y
sont envoyés. Enfin, dès 1940, les camps « accueillent » les prisonniers de guerre (Polonais,
soldats soviétiques,…). Ce sont des camps de mort violente, avec des exécutions sommaires
quotidiennes, et de mort lente, avec les mauvais traitements, les bastonnades, les conditions de
vie difficiles, la sous-alimentation, le manque d’hygiène et les expérimentations médicales.
A partir de 1942, on épuise les prisonniers par le travail (main d’œuvre peu coûteuse)
et tout est conçu pour les déshumaniser, car ils deviennent des « Stücke » avec un numéro. On
confie leur surveillance à des prisonniers de droit commun : les kapos.
Jusqu’en 1940, il n’est pas prévu d’éliminer les Juifs. Les nazis décident d’évacuer ces
populations et de les concentrer d’abord dans des ghettos (Varsovie, Lublin, …). Avec
l’invasion de l’URSS, c’est une véritable lutte entre le nazisme et le judéo-bolchevisme. La
Wehrmacht organise des groupes de tuerie qui massacrent les chefs du Parti Communiste et
les Juifs. Dès le 2° semestre 1941, les nazis veulent étendre cette politique d’extermination à
toute l’Europe. En décembre 1941, le décret « Nacht und Nebel » est proclamé et le 20 janvier
1942, la conférence de Wannsee permet aux nazis de mettre en place « la solution finale du
problème juif ». Cette « solution » va impliquer tous les échelons de l’état et la création de 4
camps d’extermination (Chelmno, Treblinka, Sobibor et Belzec) où l’on prévoit une mort
massive au gaz ou au Zyclon-B et la transformation de 2 camps de concentration existants
(Auschwitz et Maidanek) en camps regroupant concentration et extermination. Les Juifs
allemands et les Polonais sont les premiers frappés puis viennent les Juifs européens. C’est un
génocide (environ 5 millions de morts) que les Juifs ont nommé la « Shoah ». On parle
également d’holocauste. Les Tziganes sont également des victimes du Reich (environ 250 000
morts soit 1/3 de la population tzigane européenne). Voir p.52, 53 et 54 du manuel Histoire
Terminales de Hachette Education.
Conclusion
L’Europe dans la guerre est une Europe asservie par les nazis. Les pays vaincus sont
occupés et soumis à une exploitation économique systématique. La politique de répression,
basée sur la collaboration des pays occupés, laisse progressivement place à une politique
d’extermination des populations juives, tziganes, des opposants politiques, … L’apogée de cet
holocauste fut atteinte en 1942 suite à la conférence de Wannsee. Les 1° camps furent libérés
en 1944 par les Américains qui découvrirent l’horreur de la « solution finale ».
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