SUJET D’ETUDE : LES DYNAMIQUES DES PERIPHERIES Problématique du sujet d’étude : En quoi les territoires des périphéries reflètent-ils une « asymétrie » (mise en valeur inégale) centre-périphérie ? SITUATION : UN PAYS EMERGENT : LE MAROC Maroc.kmz Problématique : En quoi la littoralisation et les aménagements mis en œuvre permettent au Maroc d’être un acteur émergent de la mondialisation ? Objectif général : Montrer que le Maroc est un espace carrefour encore inégalement exploité mais qui veut devenir une interface entre l’Afrique et l’Europe Le reportage n’est qu’une présentation partielle d’un milieu géographique, d’un territoire : il pose nécessairement questions. La recherche des explications à ce qui est observé oblige à une nécessaire contextualisation. Comme tout document de géographie ou d’histoire. Le reportage est utilisé ici comme accroche et un document à part entière, placé dans une démarche pédagogique réfléchie, en début de séquence. Déroulement de la séance : 2 heures Carte d’entrée dans la séance : les pays maritimes émergents 1ère étape : Visionner les deux reportages (oral) Capacités : - Décrire et caractériser une situation - Expliquez le contexte, le rôle des acteurs et les enjeux de la situation étudiée - Repérer des informations identiques ou complémentaires dans un ensemble documentaire Supports : Reportage de Thalassa (durée : 15’ = 10 + 5) http://expedition-thalassa.cndp.fr/toutes-les-escales/escale/article/tanger-maroc.html (3’16) émission du 18 septembre 2009 Reportage de MediSat1 (durée : 5’) http://www.youtube.com/watch?v=Aq5_IHJ_Po8 (1’49) reportage du mercredi 6 janvier 2010 http://www.medi1tv.com/fr/info.aspx?id=7421 (0’58) Mardi 06 juillet 2010 1. Visionner les reportages sur Tanger-Med et demander aux élèves quelles informations ils nous apportent. 2. Leur demander de lister les atouts de Tanger-Med Définir avec eux ce qu’est une zone franche : 1 Faire comprendre aux élèves que les zones franches sont des voies privilégiées pour l’industrialisation et le développement des territoires. 3. Confronter les deux reportages : Dégager l’intérêt des deux documents (échange oral) 2ème étape : classe entière (oral) Capacités : Relever les informations essentielles contenues dans le document Etudier le texte qui permettent de comprendre l’inégale de la mise en valeur des régions marocaine (durée : 10’) Echelle locale : le Maroc Echelle mondiale : les territoires dans la mondialisation Objectif : Analyser à travers ce texte l’ancrage du Maroc dans la mondialisation. Texte : L’espace marocain face à la mondialisation : inégalités des adaptations régionales. Parmi les régions ouvertes sur le monde, on retrouve les classiques zones de contact, d’échanges, établissant une connexion entre un avant-pays international et un arrière-pays national et local, une fonction de transfert, mais aussi de traversée que ce soit via la mer ou la montagne. Entrent dans cette première série l’ensemble de la conurbation atlantique organisée autour de Casablanca et Rabat, aire métropolitaine majeure, et la grande région qui gravite autour d’Agadir et du pôle économique du Souss, mais aussi un trinôme englobant trois villes, Marrakech, Essaouira et Ouarzazate, dans une constellation touristique assez soudée. […] Viennent ensuite, au deuxième rang, des espaces de transit international, mais ne disposant que d’un étroit arrière-pays : ce sont les « têtes de pont », sans grande profondeur dans la polarisation des territoires intérieurs. Ce sont presque toutes des régions portuaires avec, la péninsule tingitane, fortement reliée à l’Europe par les ferries, le gazoduc Maghreb-Europe, une ligne électrique à haute tension sous-marine, et où le futur port de conteneurs « TangerMéditerranée », actuellement en construction viendra modifier la fonction régionale. Tel un doigt pointé vers l’Europe, cette péninsule de Tanger est un condensé des aspirations marocaines à l’ouverture internationale. Des régions intégrées nationalement, ce sont des espaces qui ne sont pas fermées au monde : il s’agit de régions dynamiques démographiquement et économiquement, bien intégrées à la nation centrées autour d’un pôle productif tournées vers une agriculture intensive et commerciale (les régions de Loukkos, Fès-Meknès et Chaouïa). Et des régions marginalisées, pauvres, repliées sur elles-mêmes, des espaces intermédiaires entre intérieur et littoral, la plus grande partie du haut Atlas constituent des « poches d’oubli », peu touchées par les grands aménagements. […] Leur situation de pauvreté découle d’un déficit d’accessibilité, d’une position en « entre deux » et d’un certain délaissement politique à leur égard. Les dernières régions privées d’ouverture sont celles des confins, aux frontières du territoire national. D’après Le Grand Maghreb, Jean-François TROIN, Armand Colin, 2006 Questions : 1. Identifier les espaces dynamiques, en voie d’intégration et marginalisés puis caractériser chacun d’eux ? 2. Sur quoi repose leur dynamisme des espaces moteurs ? 2 http://www.medi1tv.com/fr/maroc-l-ann%C3%A9e-2010-est-incontestablement-l-ann%C3%A9e-des-grandschantiers-maroc-dossiers-9857 Bilan : Aborder avec la classe la notion d’interface en devenir avec les élèves à partir d’une carte illustrative (apport professoral) Interface Une interface est un espace de contact maritime ou terrestre qui met en relation deux ensembles géographiques distincts et parfois même très éloignés. Lorsque ces deux ensembles sont bien différenciés, on peut y observer des faits originaux relevant à la fois de l’interpénétration et du clivage : échanges de toute nature, modifications d’un ensemble par l’autre, mais aussi phénomènes de rupture, voire de fermeture. Une interface constitue donc une forme parmi d’autres de discontinuité spatiale . Réponse à la problématique à partir de l’élaboration d’une carte de synthèse 3ème étape : travail individuel (durée : 10’) Capacité : Réaliser une carte analytique simple relative à la situation étudiée Trace écrite sous la forme d’une carte de synthèse à réaliser : Fiche méthode 1. Elaborer une carte de synthèse qui traduise votre réponse à la problématique 2. Distribuer la fiche méthode (expliquer) 3. Lister toutes les idées à répertorier 4. Identifier les symboles permettant de les représenter (voir fiche Aide) 5. Elaborer la carte de synthèse 6. Donner un titre 7. Construire une légende hiérarchisée et l’organiser en différentes parties 4ème étape : travail individuel 1. Sélectionner différentes carte : les critiquer en classe entière 2. Proposer des remédiations aux cartes élèves 3. Proposition de la carte prof comme corrigé 3 Sujet d’étude : Les dynamiques des périphéries Problématique du sujet d’étude : En quoi les territoires des périphéries reflètent-ils une « asymétrie » (mise en valeur inégale) centre-périphérie ? Leçon : les dynamiques des périphéries (1H) Problématique de la séance : Comment se traduit le dynamisme des périphéries à l’échelle mondiale ? Capacités mises en œuvre : • Décrire et caractériser une situation géographique • Montrer en quoi la situation étudiée est caractéristique du sujet d’étude • Expliquer le contexte, le rôle des acteurs et les enjeux de la situation étudiée • Mémoriser et restituer les principales connaissances et notions • Compléter une carte simple • Rechercher des informations dans un ensemble de documents fournis permettant de contextualiser le document Document 1 : Carte des différentes périphéries Support : carte des territoires dans la mondialisation (L. Carroué, « La mondialisation en débat », in La Documentation photographique, n°8037, 2004, p. 63) Objectifs : • Montrer que les territoires ne sont pas figés : donner une carte sans la légende concernant les périphéries, celle-ci sera complétée à partir des informations retenues dans le document 2 4 Caractériser la diversité des périphéries (un BRIC et un PMA) Document 2 : Typologie des périphéries « Les Etats intégrés autonomes comprend les puissances régionales (Russie, Chine, Brésil, Inde, Afrique du Sud) dominant plus ou moins leur environnement immédiat, qui s’affirment de plus en plus nettement sur la scène mondiale. Elles sont rejointes par les Dragons d’Asie (Singapour, Corée du Sud, Taïwan), dont l’essor industriel, commercial et technologique est dû à l’action volontariste des Etats développeurs et de leurs élites. Les Etats intégrés dominés accueillent les industries en voie de banalisation technologique et technique (textile, jouets, électronique grand public, etc), dans lesquelles les coûts de main d’œuvre sont importants et se délocalisent ; […] On trouve dans cet ensemble soit des pays émergents dont quelques 850 zones franches productives mobilisent 30 millions d’ouvriers, soit une partie des pays de l’Est en transition. Les Etats intégrés dominés spécialisés dans la fourniture de matières premières minérales, énergétiques ou végétales forment un troisième groupe […]. Y figurent des Etats dont l’importance est dictée par les intérêts géostratégiques des centres : ce sont les Etats pétroliers et gaziers, en particulier ceux du Proche et Moyen – Orient […]. La mondialisation s’appuie aussi sur des Etats opportunistes, en général de toute petite taille, qui ont su s’intégrer grâce à une spécialisation fonctionnelle très poussée, comme des espaces de non-droit (paradis fiscaux, Etats proposant des pavillons de complaisance). Face aux pays intégrés dominés, se déploient des marges « évitées», régions sacrifiées de la troisième mondialisation. On classe dans cet ensemble hétérogène les 49 pays les moins avancés (PMA) d’une partie de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie centrale et du Sud et les Etats andins de l’Amérique latine, qui représentent 620 millions d’habitants. Un dernier groupe rassemble les pays déchirés par les crises et les guerres civiles, totalement exclus de la mondialisation. » D’après L. Carroué, « La mondialisation en débat », in La Documentation photographique, n°8037, 2004, p. 62 Compléter la carte des périphéries à partir de la classification proposée dans le texte. 5 Document 3: L’Afrique invente le NEPAD Pour mobiliser l’aide de la communauté internationale et drainer plus d’investissements étrangers, les pays du continent africain comptent sur la crédibilité de nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) proposé par les chefs d’états africains et qui insiste sur le rôle moteur du secteur privé. A ce jour l’Afrique attire moins de 3% du total des investissements directs étrangers. […] Le continent a donc un énorme besoin de capitaux frais, afin de développer les infrastructures de transports, tout comme le système éducatif et de santé, sans lesquels il sera réduit à mendier des aides humanitaires au gré des caprices de la météo ou des variations du marché. A Faujas, Le Monde, 2003 Document 4 : L’Amérique latine, trois exemples de réussite Agrobusiness : Au Brésil, l’industrie agroalimentaire a connu un essor impressionnant : la production agricole s’est accrue de 52 % de 1993 à 2003. Le recours aux techniques modernes de production (mécanisation, engrais, OGM) a favorisé la mise en place d’une agriculture productive et intensive, et l’accroissement de la productivité. Ainsi, le Brésil est aujourd’hui le premier producteur mondial de sucre, de maté et de jus d’orange. Le secteur agroalimentaire est essentiel pour l’économie brésilienne : le pays a destiné 30% de sa production agricole à l’exportation, ce qui lui a permis d’avoir un excédent commercial de 34,2 milliards de dollars en 2004. Maquiladoras : Au Mexique, le gouvernement a encouragé l’installation d’entreprise de sous-traitance industrielle, les maquiladoras, depuis 1960. Le but était d’attirer des capitaux étrangers pour créer des entreprises réalisant une production destinée à l’exportation. Dans les années 1980, le secteur s’impose comme modèle de développement : les maquiladoras permettent l’entrée des capitaux nécessaires pour le remboursement de la dette. La crise de 1994 et l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) renforce la place de cette activité dans l’économie. Aujourd’hui elle assure 48.5% des exportations mexicaines et permet au Mexique d’être le 2éme pays émergent receveur d’investissements, le 8e exportateur mondial et la 1re économie latino-américaine. Le Mexique possède de grands groupes industriels comme Bimbo (1er producteur mondial de boulangerie industrielle) et Cemex (3e producteur mondial de ciment). Les services : Le Panama est le seul pays d’Amérique latine où les services occupent une place aussi importante que les pays développés (75% du PIB). Sa situation géographique stratégique lui a permis de développer le commerce et de devenir un centre international de services : la zone franche de Colon assure 7% du PIB et le Centre bancaire international, 14 %. Avec 75 banques, Panama est la 4 e place bancaire mondiale. Le pays s’oriente vers le tourisme et les télécommunications. Atlas de l’Amérique latine, Les révolutions en cours, Ed. Autrement, 2009 6 Objectif : A partir des deux textes (documents 3 et 4) : analyser les différents moyens et activités qui permettent aux périphéries de s’intégrer à la mondialisation. 1. Quels moyens les différents territoires mettent-ils en œuvre pour se développer ? 2. En quoi ces pays dépendent-ils des grandes puissances mondiales ? Insister sur les dynamiques c’est-à-dire sur les aspects positifs et les moyens que se donnent les Etats, les entreprises pour intégrer les territoires à la mondialisation et montrer les atouts dont disposent les différentes périphéries mais aussi les limites. Trace écrite : rédiger une synthèse répondant à la problématique de la séance Comment se traduit le dynamisme des périphéries à l’échelle mondiale ? (Utiliser les mots clés : PMA – pays émergents) 7