
Les leçons de grammaire qui suivent se déroulent au long de plusieurs séquences consacrées au conte
merveilleux de la construction d’un modèle à la parodie de celui-ci. C’est pourquoi les corpus de phrases
s’appuient sur un groupement de différents contes étudiés pour dégager les caractéristiques
conventionnelles de la situation initiale d’un conte merveilleux (annexe 1) ou sur des contes étudiés en
lecture d’oeuvre intégrale, Les trois plumes de Grimm (édition Folio junior), pour construire la notion de
modèle, Sept contes de M. Tournier (édition Folio junior) et un groupement de contes parodiques
(Dahl, Friot...) pour analyser les procédés de la parodie et de déconstruction du modèle).
Il convient de rappeler que les leçons de grammaire « peuvent n’être pas étroitement articulées aux autres
composantes de l’enseignement du français » (B.O. p.1). De multiples liens peuvent néanmoins s’établir
entre les leçons sur les groupes dans la phrase proposées ici et les séquences sur le conte. C’est ainsi par
exemple que l’approche du schéma actanciel dans le conte ou plus simplement la construction d’une
typologie des personnages du conte ou une analyse des forces en présence peuvent aisément se nourrir
des apports de l’analyse grammaticale sur les groupes dans la phrase menée en parallèle.
Matériel pour la grammaire : Des codes couleurs étant utilisés tout au long des séances de grammaire,
il est indispensable que les élèves disposent pour chacun des cours d’un ou de plusieurs stylos qui
leur permettent d’écrire en rouge, en noir, en vert et en bleu. Une règle est également nécessaire.
Annexe1
La situation initiale / corpus de textes
Texte 1 : Le Petit Poucet
Il était une fois un Bûcheron et une Bûcheronne, qui avaient sept enfants, tous Garçons. ( ... )
Ils étaient fort pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce qu’aucun d’eux ne pouvait
encore gagner sa vie. Ce qui les chagrinait encore, c’est que le plus jeune était fort délicat, et ne disait mot, prenant
pour bêtise ce qui était une marque de bonté dans son esprit. Il était fort petit, et quand il vint au monde, il n’était
guère plus gros que le pouce, ce qui fit que l’on l’appela le Petit Poucet.
Ce pauvre enfant était le souffre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours le tort. Cependant il était
le plus fin, et le plus avisé de tous ses frères, et s’il parlait peu, il écoutait beaucoup.
Il vint une année très fâcheuse et la famine fut si grande, que ces pauvres gens résolurent de se défaire de
leurs enfants.
Un soir que ces enfants étaient couchés, et que le Bûcheron était auprès du feu avec sa femme, il lui dit, le
coeur serré de douleur: « Tu vois bien que nous ne pouvons plus nourrir nos enfants: je ne saurais les voir mourir
de faim devant mes yeux, et je suis résolu de les mener perdre demain au bois. ( ... ) —Ah! s’écria la Bûcheronne,
pourrais-tu bien toi-même mener perdre tes enfants!» Cependant ayant considéré quelle douleur ce lui serait de les
voir mourir de faim, elle y consentit, et alla se coucher en pleurant.
Le Petit Poucet ouït tout ce qu’ils dirent, car (...) il s’était glissé sous l’escabelle de son père pour les
écouter sans être vu. Il alla se recoucher et ne dormit point le reste de la nuit, songeant à ce qu’il avait à faire.
Charles Perrault, Contes de ma Mère /‘Oye, 1697.
Texte 2 : Jeannot et Margot
A l’orée d’un grand bois habitait un pauvre bûcheron avec sa femme et ses deux enfants. Le petit garçon se
nommait Jeannot, la petite fille Margot. Il avait peu de choses à se mettre sous la dent, et une fois qu’une grande
disette s’était abattue sur le pays, il ne put pas même se procurer le pain quotidien. Un soir qu’il se tracassait et que
les soucis le faisaient se retourner dans son lit, il soupira et dit à sa femme:
« Q’allons-nous devenir? Comment pourrons-nous nourrir nos pauvres enfants? ( ... ) — J’ai une idée,
homme, répondit la femme, demain, de bon matin nous conduirons les enfants d:ans le bois ( ... ), nous donnerons