Le présent de l’indicatif
● Même s’il est le temps le plus employé du français (du moins à l’oral), le
présent de l’indicatif se caractérise par sa complexité. Sa dimension
temporelle est ainsi assez floue, voire inexistante : un énoncé comportant un
verbe au présent peut en effet situer le procès dans n’importe quelle époque,
voire dans toutes (valeur omnitemporelle). → tenter de délimiter les valeurs
temporelles du présent.
● On désigne parfois le présent de l’indic. comme le temps zéro, c’est-à-dire la
forme de base du verbe à partir de laquelle les valeurs des autres temps
peuvent être dégagées. Le présent de l’indicatif est caractérisé par l’absence
de désinence temporelle, contrairement au futur par exemple. Ex : il part =
radical par- + -t marque de personne.
● Le présent de l’indic. est une forme simple qui évoque un procès en cours
d’accomplissement, tendu de son point de départ à son terme (aspect non
accompli ou tensif). Cependant ses limites extérieures (début et fin) ne sont
pas prises en compte, l’événement étant observé de l’intérieur (aspect
sécant).
1. Valeur de base
Temps du discours, lié à l’énonciation, le présent constitue le seuil entre passé
et avenir. Il évoque donc normalement un événement qui se produit ( ou qui
est présenté comme se produisant) en même temps que l’acte d’énonciation
lui-même. Les marqueurs temporels, adverbes (maintenant, aujourd’hui) ou des
locutions temporelles soutiennent alors cette valeur (en ce moment, ces jours-
ci...).
L’illustration absolue de ce phénomène de contemporanéité est constituée par
les verbes performatifs : employés à la 1ère personne et à la modalité affirmative,
ils constituent des actes réalisés par le fait même de leur énonciation.