Nous pouvons donc seulement lutter contre la déshydratation, la dénutrition, les
surinfections bactériennes et prévenir par la vaccination.
Mesures indispensables dans tous les cas :
- désinfecter le nez, la gorge et surtout les yeux (collyre antibiotique 3 fois/jour) ;
- administrer systématiquement un traitement antipaludique ;
- l'administration par sonde naso-gastrique est souhaitable en cas d'anorexie et/ou
de dénutrition. Pour beaucoup, une supplémentation en vitamine A est utile
(400 000 u.i.) ;
- au moindre signe de surinfection bactérienne (respiratoire, ORL, oculaire), une
antibiothérapie à large spectre est indispensable : amoxicilline, cotrimoxarole,
céphalosporine, chloramphénicol sont les antibiotiques de base. En cas d'atteinte
pulmonaire sévère, une bi-thérapie est nécessaire : céphalosporine + aminoside, par
exemple.
V. Le point sur la vaccination
Le vaccin contre la rougeole largement utilisé n'a cependant pas réussi a éradiquer
la maladie, même dans les pays occidentaux. Ceci pour plusieurs raisons :
1. C'est un vaccin vivant donc fragile, détruit par la chaleur (danger de rupture de la
chaîne du froid). De toute façon sa durée de vie est relativement courte.
2. Il est détruit par les anticorps rougeoleux présents dans le sang ; or, chez tout
nouveau-né, il existe des anticorps rougeoleux d'origine maternelle qui persistent
entre la naissance et 1 an. En pratique, de 0 à 6 mois, le vaccin est détruit par ces
anticorps donc inefficace. Entre 6 mois et 1 an, même si l'efficacité est imprévisible,
il faut vacciner à l'âge de 9 mois, et à 6 mois en cas d'épidémie.
3. Le vaccin n'entraîne pas la production d'anticorps dans 10 % des cas: 90 % des
enfants vaccinés sont effectivement protégés. Il est donc nécessaire d'effectuer une
seconde injection de vaccin rougeoleux, avant 6 ans. On atteint alors une protection
proche de 100 %.
Développement et Santé, n° 139, février 1999