Panorama de l`histoire du monde et de l`Eglise au XXème siècle

Panorama de l'histoire du monde et de l'Eglise au XXème siècle
Le monde
La notion de puissance, "grande puissance", au sens politique repose encore au début du
siècle sur des critères classiques: superficie, nombre d'habitants, forces armées…; mais
depuis la fin du XVIIIème s., l'entrée dans l'âge industriel a commencé à bouleverser le rapport
de forces entre les nations: la "petite" Angleterre a maîtrisé très vite le processus de
révolution industrielle pour accéder au premier rang mondial. En 1880-90, les Etats-Unis la
dépassent, et dans leur sillage, l'Allemagne accède au 2ème rang de puissance industrielle.
Au début du XXème s., on peut parler de 8 grandes puissances mondiales: 6 européennes:
Allemagne, Angleterre, France, Autriche Hongrie, Russie, Italie, auxquelles s'ajoutent deux
états extra européens: les Etats-Unis et le Japon. Ainsi, on voit déjà combien l'économie
pèse sur la situation politique des nations.
Autre aspect qui joue un rôle dans cette notion de "puissance politique": l'impérialisme
colonial, qui permet à l'état dominant d'exercer son action et son influence sur les
populations conquises et de trouver des débouchés à sa production industrielle. Or, au début
du XXème s., les empires coloniaux se présentent ainsi: l'immense empire britannique, qui
s'étend principalement sur l'Asie péninsulaire, le Canada, l'Australie, une partie de l'Afrique
subsaharienne; l'empire français situé surtout en Afrique du Nord et subsaharienne et dans
la presqu'île indochinoise; L'Allemagne et l'Autriche Hongrie ont leur propre empire en
Europe même, l'ancien Empire ottoman s'étend sur une partie des Balkans, la Turquie et le
Proche Orient; les Etats-Unis et l'Italie ont très peu de colonies, la Russie et le Japon n'en
ont pas du tout. Ajoutons à cela les colonies d'autres pays européens: Espagne, Portugal,
Pays Bas, Belgique.
Le jeu des relations internationales est commandé par les ambitions des gouvernements,
les idéologies, les conflits de pouvoir. Il conduit à deux guerres mondiales:
1914-1918, guerre plus limitée à l'Europe et au bassin méditerranéen, est un conflit territorial
caractérisée par des stratégies inadéquates, des tactiques inefficaces, l'échec des
entreprises périphériques, elle engendre des hécatombes inutiles de part et d'autre; plus que
les opérations militaires, ce sont des facteurs économiques, psychologiques et
diplomatiques, et finalement l'entrée en guerre des Etats-Unis aux côtés de l'Entente en
1917 qui permettent d'avoir raison de ce conflit en 1918. C'est au cours de cette période
qu'éclate la révolution bolchevique, que la Russie sombre dans le communisme athée et
que s'instaure l'immense URSS, étendue de la Pologne au détroit de Behring. Cette guerre
entraîne la disparition des empires multi-ethniques allemand, austro-hongrois et ottoman,
qui cèdent la place à de petits Etats nations fondés sur le droit des peuples à disposer d'eux-
mêmes: Finlande, Etats baltes, Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Autriche, Yougoslavie,
Palestine, Liban, Syrie, Irak, Transjordanie, Arabie, dans lesquels les litiges frontaliers et les
frustrations des minorités nationales subsistent et entretiennent les conflits locaux.
1938-1945, la 2ème guerre du siècle: elle est mondiale par le nombre de peuples engagés et
la géographie des champs de bataille; guerre idéologique qui oppose le totalitarisme fasciste
et nazi aux démocraties et à l'URSS communiste; guerre dans laquelle la rapidité des
offensives et la supériorides armements sont décisives, guerre totale qui se déroule sur
terre, en mer, dans l'air, mobilise des forces humaines considérables, concerne les
populations civiles, voit se perpétrer la Shoah à l'égard des Juifs.
A la suite de ces deux guerres ont été créées des organisations supranationales
destinées à sauvegarder la paix dans le monde:
La Société des Nations SDN créée en 1920 pour le maintien de la paix et le
développement et la coopération entre les peuples, siégeant à Genève; son but principal
était de maintenir l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de ses membres, 48 en
1920, 59 en 1934; elle ne réussira pas à imposer le respect du droit international et sera
impuissante à résoudre les graves problèmes qui ont préludé à la 2ème guerre mondiale.
Elle est relayée en 1946 par l'Organisation des Nations Unies ONU destinée à son tour
à assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Sa charte est signée par les
représentants de 51 nations en guerre contre l'Axe, elle comptera 189 états en 2000.
Durant la 2ème guerre mondiale et dans les années qui la suivent, le communisme s'étend
en Extrême Orient: Chine, Indochine, Corée du Nord, qui excluent bientôt toute présence
étrangère. Au Moyen Orient, les Etats surgis de l'Empire ottoman s'embrasent à la création
de l'Etat d'Israël en 1948, et ce foyer va persister jusqu'à la fin du siècle.
A l'issue de cette guerre, il faut reconstruire, principalement en Europe, mais le climat est à
la guerre froide entre le bloc occidental d'orientation capitaliste et le bloc de l'Est
communiste (URSS et états satellites), tandis que la domination américaine s'étend sur une
grande partie du monde et incontestablement sur l'ensemble du continent américain.
Après 1970, les pays de l'Est commencent à s'ouvrir et cherchent à établir des relations
avec l'Ouest, pour bénéficier de leurs progrès techniques et scientifiques et développer leur
économie (Chine).
En 1989, la chute du Mur de Berlin conduit très vite les pays de derrière le rideau de fer à
retrouver leur indépendance, tandis que l'URSS disparaît au profit de la CEI, communauté des
Etats et républiques indépendants.
Le devenir de l'impérialisme colonial
Au lendemain de la 1ère guerre mondiale, comme déjà mentionné, l'Empire ottoman s'est
effondré: indépendances inachevées, formation de consciences nationales, frustrations,
déstabilisations qui profitent aux organisations secrètes (par ex. Frères musulmans en
Egypte); les conséquences s'en font sentir tout au long du siècle.
Pendant la guerre de 1914-18, les colonies ont participé aux combats et aux financements
du conflit, elles ont produit des matières premières stratégiques. En 1918, les attentes des
élites colonisées sont déçues: le même sang versé ne permet pas d'acquérir les mêmes
droits, les métropoles sont aveugles et refusent les réformes nécessaires.
Dès les années 1920, parfois même avant, naissent les premières poussées
anticolonialistes dont le rythme et les modalités varient selon les régions:
L'Amérique latine, déjà indépendante, tombe sous l'hégémonie de Whashington.
De jeunes partis communistes agitent l'Asie côtière, tandis que le Guomindang mène une
politique de modernisation. A partir de 1937, la Chine excite les visées expansionnistes
du Japon, c'est la guerre sino japonaise, qui s'étendra à la presqu'île indochinoise à partir
de 1940 et se poursuivra jusqu'à la victoire des Etats-Unis en 1945 (Hiroshima et
Nagasaki).
En Asie du Sud, le parti du Congrès se rallie à l'indépendance en 1920. Gandhi fait
alterner campagnes de non violence, résistance passive et négociations avec la couronne
britannique: les indépendances de l'Inde et du Pakistan se réalisent en 1947, un an après
celles de l'Indonésie et des Philippines; celles du Sri Lanka et de la Birmanie suivent en
1948.
L'Afrique se fragmente d'abord entre révoltes ouvertes et recherche d'assimilation; c'est
seulement après la 2ème guerre mondiale que les mouvements d'indépendance se voient
couronnés de succès, les pays d'Afrique du Nord obtiennent leur indépendance entre
1951 (Libye), 1956 (Maroc et Tunisie) et 1962 (Algérie); l'année 1960 voit naître 14
nouveaux états en Afrique occidentale, orientale, centrale,
Au vieux monde du début du siècle, tant de jeunes états donnent un visage complètement
nouveau; mais ceux-ci cherchent difficilement leur identité, et des violences les secouent.
A la fin des années 80, nombreux et dispersés sont les foyers de tension dans le monde:
les Balkans, le Moyen Orient, différents états en Afrique (Angola, Mozambique, Afrique du
Sud… Tchad et Centre Afrique), en Asie, en Amérique latine… le feu couve sous leurs
braises, ce sont des foyers auxquels les grandes puissances ne sont pas étrangères:
commerce des armes, luttes d'influences, recherches d'intérêts et de matières premières
Une évolution économique stimulée par l'essor et la modernisation du système de
production industrielle: dès avant la guerre de 1914-18, on peut parler de 2ème révolution
industrielle, la recherche scientifique et les innovations techniques sont considérées comme
capitales, c'est l'apparition d'aciers spéciaux et de l'aluminium, de la soudure électrique, de la
radioactivité, les premières automobiles et les premiers avions. On entre dans une nouvelle
vision du monde.
Après cette guerre, le développement des sciences et de la technique se poursuit: progrès
dans les domaines de la radioactivité, de la médecine (pénicilline), de la radiodiffusion
(ondes courtes); distribution généralisée de l'électricité, essor de l'aviation et de l'automobile,
apparition de nouveaux matériaux comme par ex. le nylon. On entre dans l'ère du laboratoire
de recherches, indispensable en toute firme qui veut se maintenir.
Cependant, l'économie mondiale en essor connaît une rupture grave: la crise de 1929 et la
dépression des années 30: effondrement du commerce mondial de 50% en 10 ans,
chômage de plusieurs dizaines de millions de salariés, baisse de la production de moitié et
plus…les conférences organisées pour sortir de cette situation échouent: le triomphe du
"chacun pour soi" règne alors en économie! Les implications politiques de la crise sont
importantes dans les états petits ou grands: les gouvernements en général gèrent mal cette
période difficile; des troubles éclatent, comme la guerre civile en Espagne (1939-1939),
tandis que certains états se lancent dans l'expansion territoriale: Allemagne, Italie, Japon.
Après la 2ème guerre mondiale, la réorganisation de l'économie se fait sous l'égide des USA
dont le plan Marshall contribue à la reconstruction en Europe, et dont la "société de
consommation" commence à influencer les économies des autres pays, sauf ceux du bloc
communiste: on développe l'industrie et la production de masse des biens de consommation,
le bien-être est caractérisé par l'automobile, le confort, la TV.
D'ailleurs, les années de la guerre ont favorisé la recherche (radar, bombe atomique) et ce
mouvement se poursuit; il est caractérisé par le rôle de l'Etat (capitaux), la formation
d'équipes internationales, l'effacement des frontières entre sciences et techniques, et il se
manifeste dans les progrès de l'électronique (TV et informatique), de la chimie et des
sciences de la vie et de la médecine. Dès 1957, l'URSS installe un premier satellite artificiel
de la terre.
Après 1960, la technologie de pointe fait des bonds prodigieux dans les domaines de
l'électronique (machines transfert, robots, transmission des images et de l'information;,
communications intercontinentales par satellites) et de l'informatique (ordinateur).
Mais la croissance économique entre dans une situation nouvelle vers 1975: de nouveaux
pôles de développement apparaissent en Asie (Japon, Corée du Sud, Taiwan, Singapour),
tandis que recule l'hégémonie américaine. En conséquence, les grands pays industrialisés
optent pour une politique économique libérale; cela permet une reprise de l'expansion en
Occident et chez les "dragons" du Sud Est asiatique, mais le chômage subsiste et la plupart
des pays du Tiers monde sont marginalisés dans le commerce mondial.
Les progrès scientifiques les plus remarquables après 1975 se voient dans le domaine
génétique (connaissance du génome humain et médecine prédictive), dans la connaissance
de la matière et en informatique (micro-ordinateurs, ordinateurs personnels, association de
l'informatique aux télécommunications: multimedias): on navigue sur les "autoroutes" de
l'information!
La société
Au début du XXème s., le chiffre de la population mondiale s'élevait à 1 milliard 650 millions,
dont 25% peuplaient l'Europe: sur ce vieux continent, c'était le début des métropoles, et on
commençait à édicter une législation sociale.
A la veille de la guerre de 1939-45, le chiffre de la population du monde est passé à 2
milliards 300 millions, dont 1 milliard 240 millions en Asie: renversement de situation pour
l'Europe. La croissance urbaine s'est poursuivie en Occident, on ne parle plus de
métropoles, mais de mégapoles, et ce sont les villes qui sont le moteur du développement, à
cause de l'importance du secteur tertiaire; les femmes entrent aussi de plus en plus
nombreuses dans le monde du travail, à tous les niveaux; cependant, en Asie, Afrique,
Amérique latine, le secteur paysan reste majoritaire, comme un monde de pauvres dominés
par les hiérarchies locales ou par le capitalisme étranger, un monde qui conserve ses
structures et ses croyances traditionnelles et résiste à la modernisation, à l'exception de
cadres recrutés dans l'intelligentsia et formés à l'étranger; noter qu'en Amérique latine, une
forte immigration européenne due à la grande crise de 1929 accentue le contraste en
tradition et évolution.
Vers les années 60, on constate une profonde transformation de la société dans les pays
développés: si les élites traditionnelles subsistent, des élites nouvelles apparaissent,
formées des cadres supérieurs ou de la "nomenklatura"; mais on remarque une montée des
classes moyennes issues du secteur tertiaire, une baisse de la population agricole (25% à
13%), le développement du salariat avec la naissance d'une nouvelle classe ouvrière formée
d'O.S. et de techniciens qui tendent à devenir classe moyenne. Ces années voient aussi
l'apparition des exclus ou démunis: immigrés, minorités raciales, personnes âgées seules,
chômeurs…; il y en a 20 millions aux Etats-Unis en 1970.
Des mouvements de contestation de la société éclatent à cette époque aux Etats-Unis, en
Allemagne, France, Italie, et leurs retombées se manifestent dans l'évolution des mœurs:
mouvements de libération de la femme, écologistes, organisation plus autonome des
universités…
Vers 1975, le monde atteint le chiffre de 3 milliards d'hommes, et 20 ans plus tard, ce sont
5,7 milliards dont plus d'1 milliard pour la seule Chine. La croissance démographique est
plus élevée dans les pays du Tiers monde que dans les pays riches, et ceux-ci doivent faire
face à l'accroissement des personnes âgées. Le phénomène de libération des mœurs
s'accentue, et la situation économique mondiale accroît la pauvreté et l'exclusion soit à
l'intérieur d'un même pays (crise, chômage, précarité…), soit entre les pays riches et
pauvres.
A la fin du XXème s., la peur d'une conflagration nucléaire semble s'être effacée, mais d'autres
facteurs d'inquiétude subsistent:
1. Facteurs de division ou d'exclusion:
Le problème des nationalités a ressurgi, source d'affrontements, de
massacres de populations, de conflits ethniques.
Les idéologies sont responsables d'une partie des guerres qui secouent des
régions de la planète: Cambodge, Irlande, Moyen Orient (intégrisme
musulman).
L'évolution économique suscite l'exclusion: chômage, écart grandissant entre
pays du G7 et pays les plus pauvres.
2. Calamités:
La faim, liée au sous-développement mais aussi aux situations de conflits
locaux.
La drogue fait des ravages croissants: comment lutter contre son trafic et
trouver une solution entre interdiction et libéralisation contrôlée?
L'extension très rapide du SIDA, particulièrement en Afrique et en Asie.
3. Le développement de la science et de la technique s'accompagne de problèmes
divers:
Menace de l'environnement,
Réduction des libertés par les moyens modernes d'information et de
surveillance,
Maîtrise des sciences de la vie et des manipulations génétiques.
Mondialisation globalisation village global, ce sont les mots qui caractérisent la vie de
notre monde à la fin du XXème s. De quoi s'agit-il? Depuis 2 siècles, et surtout au XXème s.,
la tendance à l'internationalisation des économies nationales est avérée; elle est
caractérisée par l'essor des échanges internationaux portant sur des marchandises, des
services, des capitaux, les migrations de travailleurs, et plus récemment la communication.
Ce mouvement s'est amplifié depuis les années 70-80; il participe au processus de
mondialisation, c'est-à-dire à l'émergence d'un vaste marché mondial de tous ces biens, et il
accentue les interdépendances entre les pays.
La mondialisation n'est pas l'internationalisation; elle s'en différencie, car "elle est
l'intégration croissante des parties constituant le tout de l'économie mondiale, elle donne à
celle-ci une dynamique propre, échappant de plus en plus au contrôle des Etats et portant
atteinte aux attributs essentiels de leur souveraineté…" Elle est en quelque sorte une rupture
qui contribue à instituer un nouvel ordre planétaire. Phénomène qui pose beaucoup de
questions: Peut-elle nuire aux pays développés? Est-elle favorable aux pays en
développement? Fait-elle converger les nations vers un même modèle de société? L'Etat a-t-
il encore un rôle à jouer dans une économie mondialisée, et d'ailleurs, la mondialisation va-t-
elle au-delà de l'aspect économique? Elle présente quatre grands risques: instabilité
financière, marginalisation, inégalités entre pays et à l'intérieur des pays, surgissement
continuel de problèmes de dimension mondiale.
Il semble que le XXème s. a fait un legs redoutable au XXIème s.: l'incohérence totale entre un
marché de plus en plus mondialisé et un immense déficit du droit mondial. Comment la
globalisation pourrait-elle favoriser l'avènement d'un monde plus unifié et fraternel?
Construire sur ce qui va dans le sens d'une unité du monde, c'est une chance à saisir, ,
même au niveau de l'individu et de la société, faire émerger un sens de solidarité et de
citoyenneté universelle: appel pour aujourd'hui!
L'Eglise
Pendant tout le XIXème s., l'Eglise a connu un épanouissement remarquable: renouveau de la
foi, fièvre missionnaire, implantation universelle; toutefois, la montée d'idées issues du siècle
des Lumières, tel le libéralisme, la transformation de la société par le développement de
l'industrialisation ont posé de gros problèmes aux Papes soucieux de maintenir autorité et
tradition; des courants irréligieux se manifestent, certains Etats comme l'Allemagne et la
France donnent dans l'anticléricalisme et la laïcisation: à la veille de la Grande guerre, les
grands problèmes du XXème s. sont déjà posés.
Le Pape St Pie X (1903-1914) se montre très hostile aux idées modernes et au libéralisme, il
lutte contre la démocratie dans le christianisme et condamne toute séparation de l'Eglise et
de l'Etat; mais il est un Pape réformateur qui concentre toutes ses énergies dans le
développement de l'apostolat et de la vie chrétienne et favorise le renouveau catholique au
début du siècle. Son successeur, Benoît XV (1914-1922), reste dans les mémoires le Pape
de la grande Guerre. A peine élu, il exhorte les puissances à la paix, dans une série de
suppliques qui sont rejetées par les belligérants; en août 1917, il propose un plan de paix qui
ne sera pas reçu. Soucieux comme ses prédécesseurs d'étendre la foi dans le monde, il est
le premier à insister, dès novembre 1919, sur la nécessité d'un clergé indigène, et à inviter
les missionnaires à prendre leurs distances envers les politiques et les gouvernements
coloniaux, de façon à donner plus de crédibilité au message évangélique (Encyclique
"Maximum illud").
Après la 1ère Guerre mondiale, on assiste assez vite à la montée des totalitarismes,
généralement peu favorables au christianisme. Certes, c'est avec son initiateur en Italie,
Benito Mussolini, que le successeur de Benoît XV, Pie XI (1922-1939), signe en 1929 les
Accords du Latran qui libèrent le Saint Siège de la situation créée en 1870 et redonnent à
l'Eglise un espace plus vaste pour sa mission spirituelle. Mais deux ans plus tard, il
condamne avec force le fascisme (Enc."Non abbiamo bisogno" 1931), et en 1937, le
nazisme (Enc."Mit brennender Sorge") et le communisme athée (Enc."Divini Redemptoris").
Pour regagner les pays de vieille chrétienté touchés par le doute, il organise plus que tout
autre l'Action Catholique apostolat des laïcs sous la direction de l'épiscopat généralisant
ainsi l'initiative de Joseph Cardjin orientée vers le milieu ouvrier; celle-ci devient une des
caractéristiques dominantes de l'entre-deux guerres. Ouvert aux questions de la société
moderne, il publie en 1931 l'Enc. "Quadragesimo anno", actualisant et élargissant les
grandes orientations du catholicisme social de Léon XIII. "Pape des missions", c'est lui qui
réalise le vœu de Bent XV, lorsqu'il sacre, entre 1923 et 1939, les premiers évêques
indiens, chinois, japonais, vietnamiens, africains, malgaches…
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