DISCOURS D'OUVERTURE DE Mme ANNE-MARIE SIGMUND
Il a certainement des faiblesses et n'a pas encore été en mesure de résoudre tous les problèmes que
nous rencontrons en Europe, l'exclusion sociale par exemple.
Mais pour nous autres, Européens, le modèle social européen est une réalité et pour les non-
Européens, il est au moins une source d'inspiration.
Un autre point m'apparaît important: je crois que nous ne pouvons pas entreprendre une analyse et
une évaluation du modèle social européen sans mentionner la stratégie de Lisbonne.
De manière un peu regrettable, on mentionne surtout et de manière presque incantatoire la partie
aux termes de laquelle [je cite mot pour mot] il convient de faire de l'Europe "
l'économie de la
connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d'une croissance
économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi, d'une
plus grande une cohésion sociale et de la préservation d'un environnement attrayant
".
Même si cette stratégie apparaît au premier abord comme un projet purement économique, elle
représente en réalité un modèle assez équilibré pour l'avenir de la société européenne.
Ce modèle repose sur trois piliers interdépendants, à savoir sur:
une croissance économique accrue, créatrice d'emplois supplémentaires,
une plus grande cohésion sociale et
la durabilité dans le domaine de l'environnement.
Chacun de ces éléments, qui se renforcent mutuellement, est indispensable au succès de cette
stratégie.
Mais la déclaration de Lisbonne de 2000 stipule également:
"Les changements auxquels nous
aspirons touchent tous les aspects de la vie de chacun et doivent être abordés d'une manière
conforme aux valeurs et aux convictions de la société européenne"
(fin de citation).
Dans la déclaration de Lisbonne, il est souligné plus loin de façon tout à fait remarquable, et il me
semble qu'il s'agit là d'une phrase clé de la stratégie de Lisbonne sur laquelle on devrait insister bien
davantage, que (
je cite à nouveau): "Les ressources humaines sont le principal atout de l'Europe et
devraient être au centre des politiques de l'Union. L'investissement dans les ressources humaines et
la mise en place d'un État social actif et dynamique revêtiront une importance capitale tant pour la
place de l'Europe dans l'économie de la connaissance que pour faire en sorte que l'émergence de cette
nouvelle économie n'ait pas pour effet d'aggraver les problèmes sociaux actuels que sont le chômage,
l'exclusion sociale et la pauvreté".
(fin de citation)
Dans cette perspective, il me semble entièrement justifié de considérer également la stratégie de
Lisbonne comme un concept de société qui contient des aspects tout à fait visionnaires.
Dès le début, le CESE a soutenu sans restriction la stratégie de Lisbonne et s'est tenu aux objectifs
globaux de celle-ci.