La lumière des salles d’accouchement
Comme tout mammifère, dont nous faisons partie, la femme qui donne naissance a besoin
de se sentir sécurisée, non observée et respectée dans son intimité. Dans les salles
d’accouchement, la lumière est trop intense (scialytique) et peu propice à une quelconque
intimité. Il y a les va-et-vient du personnel, les changements d’équipe, la présence de
stagiaire,… D’un point de vue physiologique, une femme en travail ressentira le besoin d’être
dans sa bulle, «coupée du monde », afin de mettre en veille son néocortex (= cerveau de
l’intellect). Son état de conscience se modifie, laissant place au lâcher prise requit lors de la
mise au monde d’un bébé. Aussi petites soient-elles, les diverses stimulations autour d’elle
sont néfastes au bon déroulement de la naissance.
Le rôle des hormones lors de l’accouchement
C’est dans un véritable bain hormonal que la femme enceinte baigne durant toute sa
grossesse. Présentes de façon naturelle dans le corps, les différentes hormones jouent un rôle
essentiel lors de l’accouchement. L’ocytocine, hormone sécrétée par le corps de la femme,
a pour effet de déclencher le travail. C’est l’hormone de l’amour et de l’attachement. C’est
cette même hormone qui va stimuler les contractions utérines permettant la délivrance du
placenta. Elle permet l’éjection du lait ainsi que la rétraction des vaisseaux sanguins évitant
les hémorragies. Au moment de l’accouchement, ce pic hormonal atteint son paroxysme lors
de la délivrance du placenta.
Il est protocolaire, en milieu hospitalier, d’administrer de l’ocytocine synthétique par voie
intraveineuse. Son injection bloque la sécrétion naturelle d’ocytocine, ce qui augmente les
contractions qui se font plus intenses et plus douloureuses. Les contractions étant plus
violentes et rapprochées, la parturiente demande généralement la péridurale. Il y a donc
une corrélation évidente entre l’utilisation des hormones de synthèse et la péridurale. En fait,
cette molécule synthétique tente de reproduire le travail. En l’injectant, on augmente son
taux dans le sang, ce qui demande une surveillance d’autant plus importante de la mère et
son bébé. En effet, son usage a pour effet d’augmenter le taux de détresse fœtale, ainsi que
l’hypertonie, c’est-à-dire que l’utérus n’arrive plus à se relâcher entre les contractions. Cette
pratique a été justifiée pour stimuler le travail, souvent ralentit par la péridurale, et aussi en
prévention des hémorragies. De plus, cette hormone de synthèse a de nombreux effets
secondaires : hypotension, nausées, vomissements,… Le rôle de l’injection d’ocytocine de
synthèse est largement contesté par l’OMS, qui classe cette pratique comme nocive voir
inefficace (Les Soins liés à l’accouchement normal : guide pratique, OMS, 1997, cat.B,6.2,3
et4). Pourtant, cette pratique demeure hautement utilisée à titre préventif et curatif pour les
hémorragies de la délivrance et les atonies utérines du post-partum. D'après le VIDAL - bible
des médicaments – Les mises en garde et précautions d'emploi sont :
« ... ce médicament doit être utilisé par perfusion IV et sous contrôle médical très strict. Il est
indispensable de monitorer l'activité de l'utérus et l'état du foetus du début à la fin de
l'accouchement, pour prévenir une souffrance foetale ou une hypertonie utérine réversibles
à l'arrêt du traitement."
La perfusion d’hormones de synthèse est sans doute, comme le souligne M. Odent, un des
aspects les plus préoccupants dans l’industrialisation de la naissance.
Sachant qu’un nombre impressionnant d’interventions a eu lieu, comment ses hormones
naturelles que sont l’ocytocine et la prolactine (hormone du maternage) puissent jouer leur
rôle dans l’attachement mère-bébé ? C’est justement le subtil mélange de ces hormones
juste après la naissance, qui va produire l’attachement et la dépendance mère-bébé, en
d’autres mots l’amour.