Recent Teaching _ Théo Héikay Loves Me, Loves Me Not Jessica et Grégory se sont rencontrés virtuellement sur un site de rencontre d’Internet et projettent un rendez-vous entre 17h et 18h pour convenir des modalités de leur idylle. Chacun d’eux a promis de ne pas attendre l’autre plus de 10 minutes. On suppose qu’ils arrivent indépendamment à des instants uniformément distribués entre 17h et 18h. ) _ Probabilité d’une rencontre. ) _ Jessica fixe son heure d’arrivée à x. Quelle probabilité a-t-elle de rencontrer Grégory ? ) _ Arrivant à l’heure x, Jessica ne trouve personne. Quelle probabilité a-t-elle de rencontrer Grégory ? It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 1/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Ma solution ) _ On peut représenter l’ensemble des résultats possibles de l’expérience par l’ensemble des couples (x, y) où x est l’heure d’arrivée de Jessica (J) et y l’heure d’arrivée de Grégory (G), soit l’ensemble [17, 18]² ; une simplification évidente est de choisir plutôt = [0, 1]². La tribu A est B([0, 1]²). Puisque les arrivées sont indépendantes, la probabilité P sur est P = PJ ® PG où PJ = PG est la probabilité uniforme sur [0, 1]. Par suite, P est la probabilité uniforme sur [0, 1]², c’est-à-dire la mesure de Lebesgue sur [0, 1]². L’événement A = « Jessica et Grégory se rencontrent » s’écrit, puisque 10 mn = Error! heure, A = {(x, y) / Error! Error! }. On a P(A) = Error!dxdy; ce qui donne P(A) = Error! Error!dx + 2 Error! Error!dx = Error!. ) _ L’heure d’arrivée de Jessica n’est plus aléatoire. Par suite, l’espace des épreuves n’est pas le même que dans ). Je le noterai cependant encore (, A, P). On a = [0, 1] (heure d’arrivée de Crégory) A = B([0, 1]), et P = PG = mesure de Lebesgue sur [0, 1]. L’événement Ax = « Jessica et Grégory se rencontrent » s’écrit : Ax = {y [0, 1]/ y – x Error! }. Par suite (voir fig.), si 0 x Error!, Ax = Error! et P(Ax) = x + Error! ; si Error! < x < 1 – Error!, Ax = Error! et P(Ax) = Error! ; si 1 – Error! x 1, Ax = Error! et P(Ax) = Error! – x. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 2/33 Recent Teaching _ Théo Héikay ) _ l’espace des épreuves est le même qu’en ) . Soit Bx = « Grégory n’est pas là à l’heure x ». On a encore : Ax = {y [0, 1]/ y – x Error! }. On doit ici calculer P(Ax| Bx). si 0 x Error! , ]x, 1] et P(Ax| Bx) = Error! = Error! = Error!. si Error! < x < 1 – Error!, Bx = ]x, 1] [0, x – Error! [. Alors : P(Ax| Bx) = P([x, x + Error! [)/ P(]x, 1] + P([0, x – Error! [ ) = Error! . Enfin, si 1– Error! x 1 , Bx = ]x, 1] [0, x – Error! [ et P(Ax| Bx) = P(]x, 1]) /P(]x, 1] + P([0, x – Error! [ ) = 6 Error!. y C I 2 M 2 1 0.8 F N 0.6 A 0.4 N 2 0.2 It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher o 0.4 X 3/33 1 0.8C 1 X M 1 1.2 1.6 x Recent Teaching _ Théo Héikay Chaîne de naissance et mort On considère une chaîne de Markov (Xn)n 0 d’espace d’états S = I; N et de matrice de transition P définie par : P(x, {p x x – 1) = qx , P(x, x) = rx, P(x, x + 1) = px avec + qx + rx = 1 ;q0 = 0 ;qx > 0 si x > 0 ;px > 0. Une telle chaîne est appelée chaîne de naissance et (de) mort. Mon but est d’étudier sous quelles conditions la chaîne est récurrente. Pour i S, je pose i = inf {n 0 | Xn = i}. Étant donné trois états a, x et b tels que a x b, je pose u(x) = IPx (a < b) et x = q1 …. qx /p1 …. Px avec 0 = 1. (Observons que i Ti.) It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 4/33 Recent Teaching _ Théo Héikay ) _ Je déterminerai une relation entre u(x + 1) – u(x) et u(x) – u(x – 1) pour a < x < b. Je calculerai en fonction des y pour a y < b la valeur de u(a) – u(a + 1) et j’en déduirai que u(x) = Error! pour a x b. Je traiterai le cas particulier où px = qx pour tout x > 0. ) _ Je déterminerai IP1 (T0 = ) et je montrerai que la chaîne est récurrente si et seulement si Error! y = + . ) _ Je déterminerai les mesures sur S, invariantes par la matrice P, et j’en déduirai que la chaîne est récurrente positive si et seulement si Error! < . Application : « I should’ve quit when I was ahead. » Dans l’Académie de Victor Cousin, un jeune Prof de Maths gagne, compte tenu de son itinéraire, son profil et ses aspirations, une affectation quand il est nommé dans un établissement de son choix avec une probabilité de Error! et perd, si l’on ne tient compte que de son barème, une affectation en étant nommé dans un établissement où il serait moins efficace avec une probabilité de Error!. Les circonstances font qu’il décide de s’arrêter (brusquement !!) lorsqu’il a gagné S affectations de son choix ou perdu 10 affectations qu’il ne souhaitait pas. Il détermine S comme la plus grande valeur telle que la probabilité de sortir gagnant soit au moins Error!. Donner la valeur de S et l’espérance de gain de ce jeune Prof de Maths. Alors ? Ah ! Personne ne le sait, peut-être parce que j’ai à nouveau succombé à cette pénible manie pédagogique qui est de poser des questions dont je suis le seul à connaître la réponse. Mais cette réponse je la connais bel et bien et elle vaut la peine d’être connue (rires…) The answer please? Ah, no one knows, perhaps because again I have succumbed to that painful pedagogical vice of asking questions to which I alone know the answers; but I do know the answer and the answer is worth knowing. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 5/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Je suggère la solution suivante ) _ l’inégalité a < x implique x 1. D’où IPx (a < b ) = IPx (X1 = x – 1, a < b) + IPx (X1 = x, a < b) + IPx(X1 = x + 1, a < b). Or le premier terme de la somme est égal à P(x, x – 1) IP(a < b | X0 = x, X1 = x – 1) ou encore, d’après la propriété de Markov et l’homogénéité de la chaîne à : P(x, x – 1)IPx – 1 (a < b). On a donc : IPx(a < b) = P(x, x – 1) IPx – 1 (a < b) + P(x, x) IPx(a < b) + P(x, x + 1) IPx + 1 (a < b). Donc u(x) = qx u(x – 1) + rx u(x) + px u(x + 1). De cette relation et de rx = 1 – px – qx, on déduit que u(x + 1) – u(x) = Error! [u(x) – u(x – 1)] = … = Error! [u(a + 1) – u(a)] = Error! [u(a + 1) – u(a)]. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 6/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Or { u(a) = IP a (a < b) = 1 ;u(b) = IPb(a < b) = 0. D’où Error! [u(x + 1) – u(x)] = – 1 = [u(a + 1) – u(a)] Error! Il vient u(a) – u(a + 1) = Error! et donc u(x) – u(x + 1) = Error!. D’où : u(x) = Error! [u(y) – u(y + 1)] = Error! Dans le cas où px = qx (marche symétrique), on obtient : Error! . ) _ Les conditions px > 0 pour tout x et qx > 0 pour tout x 1 impliquent que tous les états communiquent et la chaîne est donc irréductible. Si l’état initial est X 0 = 1, on a pour tout x 1, x 1 donc x = Tx. Le résultat précédent implique : n > 1, IP1 (T0 < Tn) = Error! = 1 – Error! puisque Error! = 1. Si X0 = 1, on a T2 < … < Tn < Tn + 1 < … , et la chaîne ne peut atteindre l’état n + 1 qu’après l’instant n – 1. D’où pour tout n > 1, Tn n – 1 et (T0 Tn + 1) (T0 Tn). D’où (T0 = + ) = lim; n L’égalité IP1 (T0 Tn) = Error! ( T0 Tn) (en décroissant) = n (T0 Tn). implique donc IP1 (T0 = + ) = Error!. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 7/33 Recent Teaching _ Théo Héikay La chaîne étant irréductible est récurrente ou transitoire. Si elle est récurrente, IP1 (T0 = ) = 0 et donc Error! = . Réciproquement, si Error! = , alors IP1(T0 < ) = 1. Or, IP0 (T0 < ) = P(0, 0) + P(0, 1)IP1(T0 < ) = P(0, 0) + P(0, 1) = 1. L’état {0} est donc récurrent. La chaîne étant irréductible, tout état est récurrent. ) _ Soit une mesure invariable par P. On a donc, pour tout y de S : D’où (0)r0 + (1)q1 = (0) et Error! = (y). (y – 1)py – 1 + (y)ry + (y + 1)qy + 1 = (y), y 1. On en tire simplement (1) = Error! (0) et qy + 1 (y + 1) – py (y) = qy (y) – qy – 1 (y – 1) = … = q1 (1) – P0 (0) = 0. D’où (y + 1) = Error! (y) = … = Error! (0). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 8/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Cela détermine donc, au facteur (0) près, la seule mesure invariante. La chaîne, étant irréductible, est donc récurrente positive si et seulement si 0 < (I; N) < ; donc si et seulement si : = Error! < , ou, ce qui revient au même : < . On a donc le classement suivant pour une chaîne irréductible de naissance et de mort : * Error! < chaîne transitoire Error! * Error! = et Error! = + chaîne récurrente nulle * Error! < chaîne récurrente positive. Application de l’exercice précédent Utilisons les notations de l’exercice que je viens de démontrer et considérons que le jeune Prof de Maths possède 10 vœux en entrant dans l’Académie de Victor Cousin. Il donne sa démission lorsqu’il a soit 0 soit b = 10 + S affections. On cherche donc la plus grande valeur b > 10 telle que ub(10) = IP10 (0< b) < Error!. Or x = Error! = Error!Error! et on a vu que ub(10) = Error! = Error! . It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 9/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Pour b > 0, la fonction définie par g(b) = ub(10) est croissante et continue. On a : g(x) = Error! x = Error!. D’où x 11, 7 ; b = [x] = 11 et ub(10) = 0, 337. Le jeune Prof de Maths devra donner sa démission dès qu’il aura gagné S = b – 10 = 1 affection de son choix. (Trouvez-vous cela normal ?!)…. Son espérance de gain est alors E = S(1 – ub(10) ) – 10 ub(10)) = – 2, 71. « O puissance d’imaginer, toi qui nous emportes parfois si loin de nous qu’on ne s’aperçoit pas que sonnent alentour mille trompettes, qui te met en mouvement ? » DANTE Estimation de la durée de vie (moyenne) d’un enseignant heurté au mur de l’absence absolue d’intérêt. Il s’agit naturellement des enseignants qui ont perdu la flamme, qui ne ressentent plus charnellement la saveur physique d’une pensée, le goût d’une idée qui s’infiltre dans leur peau pour gagner d’un coup d’aile magique leurs mains, leurs bras et leur visage. Ceux qui, compte tenu des circonstances, ne peuvent plus dire au naturel ce qu’ils disent, ne peuvent plus se livrer à leurs élèves, d’être dans le point de mire de leur attention et de leur écoute, bref des profs brisés (Non, de grâce, ne riez pas, c’est sérieux…) Une étude récente, faite par un Institut de Recherche Californien, évalue que la durée de vie d’enseignants déprimés, a une distribution exponentielle d’espérance inconnue Error! ( > 0). Pour estimer , on choisit un échantillon de n enseignants et on observe les instants où les r premières enseignants ne rayonnent plus : It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 10/33 Recent Teaching _ Théo Héikay X (1) < X (2) < … < X (r) , où X1 , X 2 , …, X n représentent les durées de vie des n enseignant. Un « estimateur sans biais » (e.s.b.) de Error! est une v.a. U = h(X (1) , X (2) , … , X (r)) telle que EU = Error!. Trouver le « meilleur » e.s.b. de la forme U = 1 X (1) + 2 X (2) + … + r X (r), c’est-à-dire combinaison linéaire des observations X (1) , X (2) , … , X (r). Autrement dit : Montrer que Û = (X (1) + X (2) + … + X (r)) Error! + X (r) Error! et qu’alors var Û = Error! Error!. Ma solution Les v.a. X1 , X 2 , …, X n sont indépendantes et de même loi exponentielle de densité e – X 1 I; R + (x). On démontrer aisément que les v.a. X (1) , X (2) – X (1) , …, X (n) – X (n – 1) sont indépendantes et de plus X (k) – X (k – 1) suit une loi exponentielle de paramètre (n – k + 1) pour k = 1, …, n (on pose X (0) = 0). Or, on peut écrire U = 1 X (1) + … + k (X (1) + X (2) – X (1) + … + X (k) – X (k – 1)) + … … +r ( X (1) + X (2) – X (1) + … + X (r) – X (r – 1)) D’où U = Error!( Error! j) (X(k) – X (k – 1)). U est alors la somme de r v.a. indépendantes. Par suite : It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 11/33 Recent Teaching _ Théo Héikay v.a.r. U = Error!( Error! j)Error! v.a.r. (X(k) – X (k – 1)). On a aussi, par linéarité EU = Error!( Error! j) E(X(k) – X (k – 1)). Or E(X(k) – X (k – 1)) = Error! (espérance d’une loi exponentielle : inverse du paramètre). La variance V() d’une loi exponentielle de paramètre est : V() = Error! – Error! Error!, soit, en intégrant par parties, V() = Error!. D’où v.a.r (X(k) – X (k – 1)) = Error! Error!. Ainsi v.a.r. U = Error! Error!( Error! j)Error! Error! et EU = Error! Error!( Error! j)Error! Le problème posé est de déterminer 1, …, r de façon que v.a.r. U soit minimum avec EU = Error! . Posons k = Error! Error! j pour k = 1, …, r. Le problème consiste donc à déterminer 1, …, r de façon que Error! Soit M le point de coordonnées Error! = 1 et Error! Error!2 minimum. 1, …, r minimum si et seulement si M = M r dans I; R . Alors OM² = Error! Error!2 est est la projection orthogonale de O sur l’hyperplan affine d’équation Error! Error! = 1. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 12/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Comme le vecteur (1, 1, …, 1) est orthogonal à cet hyperplan, les coordonnées k de M sont 1 = 2 = …. = r = Error! ; ce qui donne : OM² = Error!Error! Error! = Error! et Error! = Error!, Ainsi Error! = … = Error! = Error!. Û = 1 X (1) + … r X(r) = Error! (X (1) + X (2) + … + X (r)) + X (r) Error! est l’unique solution du problème et v.a.r. U = Error!. Quod erat demonstrandum, as Latinists like to say. Mon commentaire On doit savoir où l’on est et être heureux d’avoir une place, même si elle est petite : quelle joie que de pouvoir mettre dans les boîtes aux lettres de bons messages et d’être sûr qu’ils iront à leurs destinataires ! It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 13/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Sortons nos scalpels et apprêtons-nous à disséquer cet exercice de probabilité Un jeune lauréat au concours d’agrégation devrait faire le choix d’une pratique plus ou moins audacieuse, pour sa titularisation parmi les stages suivis chez trois professeurs confirmés aux méthodes différentes. Le premier Professeur (P1) lui montre sur un sujet de probabilité, comment entraîner la réflexion dans une impasse afin d’aboutir à un paradoxe, ce qui selon ce dernier est un excellent moyen de faire comprendre la nature d’un phénomène. Le deuxième Professeur (P2) soucieux de travailler avec le plus grand nombre, lui propose une pratique des mathématiques qui visent moins à se satisfaire de ce qui fait sens, qu’à fournir l’occasion de se pâmer devant le calcul en choisissant de faire plancher ses élèves sur quelques exercices ritualisés. Le troisième Professeur enfin (P3) lui suggère une séance d’analyse où il est question d’échafauder des modèles explicatifs, d’imaginer des concepts, de leur adjoindre des paramètres décrivant le réel, et de représenter les liens entre ces paramètres au moyen d’équations. À l’instant t = 0, le jeune lauréat accepte de se rendre dans l’établissement, du professeur (P1) pour étudier de près sa pratique. Puis il se déplace de façon aléatoire sur les autres établissements selon la règle suivante. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 14/33 Recent Teaching _ Théo Héikay S’il est séduit par la pratique du professeur P1 ou celle du professeur P2 au temps t = k, il étudie la pratique de l’un des deux autres professeurs avec équiprobabilité. S’il étudie la pratique du professeur P3 au temps t = k, il choisit de l’appliquer dans ses classes. (On dit que la pratique du Professeur P3 est absorbante). En théorie d’éducation, une alternative ne sollicite pas nécessairement les réponses oui ou non, il existe d’autres réponses. Notons En, Fn et Gn les évènements respectifs : « le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths est séduit par la pratique du professeur P1 au temps t = n », « le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths est séduit par la pratique du professeur P2 au temps t = n », et « le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths est séduit par la pratique du professeur P3 au temps t = n ». Puis on pose : un = P(En), vn = P(Fn) et wn = P(Gn), n 0. ) _ En utilisant la formule des probabilités totales, établir des relations de récurrence entre un + 1 , vn + 1 , wn + 1 et un, vn , wn. ) _ Calculer wn en fonction de n, puis trouver Error!(wn). Commenter. Bien que plongé dans la grisaille quotidienne de la routine, souhaitons lui de parvenir à tirer de grandes satisfactions de l’objet de son étude. Comme il convient à tout narrateur, j’ai pris des libertés et me suis autorisé des licences. Certes pas sur les idées, toutes bien réelles, ou sur les protagonistes, tous historiquement attestés, mais sur les temps et les lieux, parfois recomposés spécialement pour permettre une meilleure compréhension. Je peux en tout cas garantir que même ce qui n’est pas vrai est toujours vraisemblable. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 15/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Ma solution : ) _ Appliquons comme le suggère l’énoncé, la formule des probabilités totales avec le système complet d’évènements En, Fn et Gn. P(En + 1) = P(E n + 1|En) P(En) + P(E n + 1|Fn) P (Fn) + P(E n + 1|Gn) P(Gn). ( * ) Soit : un + 1 = 0 un + Error! vn + 0 wn. Donc, un + 1 = Error! vn.. (1) Un mot de commentaire sur les probabilités conditionnelles du second membre de l’équation ( * ): Primo : P(E n + 1|En) = 0, car le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths est séduit par la pratique du professeur P1 à l’instant t= n mais, doit changer de tuteur. Secundo : P(E n + 1|Fn) = Error!, car le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths est séduit par la pratique du professeur P2 à l’instant t = n passe au tuteur P1 à l’instant suivant avec la probabilité Error!. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 16/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Tercio : P(E n + 1|Gn) = 0, car le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths séduit par la pratique du professeur P3 à l’instant t = n applique cette pratique dans ces classes aux instants suivants. D’une manière analogue, on trouve : P(Fn + 1) = P(F n + 1|En) P(En) + P(F n + 1|Fn) P (Fn) + P(F n + 1|Gn) P(Gn). Soit : vn + 1 = Error! un + 0 vn + 0 wn. D’où, vn + 1 = Error! un. (2) P(Gn + 1) = P(G n + 1|En) P(En) + P(G n + 1|Fn) P (Fn) + P(G n + 1|Gn) P(Gn). Soit : wn + 1 = Error! un + Error! vn + 1 wn. D’où wn + 1 = Error! un + Error! vn + wn. (3) ) _ de la relation (3), on déduit : wn + 1 = Error! + wn. En combinant les relations (1) et (2), on déduit : un + 1 + vn + 1 = Error! (un + vn). La suite ((un + vn))n I; N est donc une suite géométrique de raison Error!. Il en résulte que : un + vn = Error! Error! (u0 + v0) = Error! . Remarque : (u0 + v0 = P(E0) + P(F0) = 1 + 0, car le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths choisirait la pratique du professeur P1 au temps t = 0). D’où It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 17/33 Recent Teaching _ Théo Héikay wn + 1 = Error! + wn. Par itération, il vient : wn = Error!+ w0 . Soit : wn = Error! Error! = 1 – Error!. On obtient : Error! wn = 1. Pour interpréter ce résultat, je désigne par A, l’évènement « le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths est séduit par la pratique du professeur P3 ». Il est clair que A = Error!Error!Gn (le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths est séduit par la pratique du professeur P3 si et seulement si l’on constate qu’il s’y trouve dans la classe de ce professeur à un instant t = n, n 0). De plus, Gn Gn + 1. En effet, si le jeune lauréat au concours d’agrégation de Maths est séduit par la pratique du professeur P3 à l’instant t = n, il l’applique à l’instant suivant t = n + 1. D’après les propriétés de la probabilité P, on obtient : P(A) = P Error! = Error! P(Gn) = Error! wn = 1. L’évènement A est quasi-certain. Le jeune lauréat au concours d’agrégation est séduit par la pratique du professeur P3 de façon quasi-certaine. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 18/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Je pense que vous êtes sensibles à la simplicité de cette condition surtout si on la compare à la fausse conception, étriquée et niveleuse, (vers le bas !) de la démocratie. De plus, ce jeune lauréat préserve toutes ses chances, car il a compris que ce qui permet la pâmoison n’exclut pas la signification, de la même manière ce qui induit du sens n’empêche pas la jubilation. Là encore, la complémentarité s’impose contre le tiers exclu ! C’est fabuleux. Qui oserait soutenir que les maths c’est compliqué, que la science n’est pas une discipline de It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 19/33 Recent Teaching _ Théo Héikay remise en cause permanente, qu’elle n’aide pas à l’émerveillement, qu’elle n’est pas une belle école de la lucidité ? Pour faire de la bonne science, il est indispensable de jouer, avec rigueur, avec les possibilités et les hypothèses. Des matières comme les mathématiques, la physique et la philosophie, bien enseignées, constituent un bon entraînement à cet exercice fondamental. Dans bien des cas, il n’est possible de garder les pieds sur terre que lorsqu’on sait manier les conjectures et que l’on se sert bien de son imagination contrainte. « Ah, mes amis, il nous faut surmonter même les Grecs ! » NIETZSCHE Je vais m’attaquer ici à un classique plein de nostalgie, en généralisant via quelques préliminaires algébriques, le bon vieux théorème de Pythagore, que nos parents et les parents de nos parents ont aussi connu, et dont nous parlerons à nos enfants et petits enfants. n L’espace I; R est muni de la norme et du produit scalaire euclidiens usuels, notés ||*|| et <. , . >. Si Qj est une matrice symétrique d’ordre n, on note aussi Q j n l’application linéaire I; R Error! Error!Error! dont la matrice est QError! dans la base n canonique de I; R . Si x’ = (x1x2 … xn), on note qj (x) = x’ Qj x = < x, Qj x > la forme quadratique associée à Qj. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 20/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Soient Q1,….,Qp des matrices symétriques d’ordre n, de rangs respectifs r1,….,rp, telles que In = 2 n Q1 + ….+ Qp ie. Pour tout x de I; R : x’x = ||x|| = q1 (x)+ ….+ qp(x). ) _ Montrer que si r1 + ….+ rp n, alors r1 + ….+ rp = n et il existe une base n orthonormée de I; R , (ejk), j = 1, …, p ; k = 1, …., rj, telle que qj(x) = Error!. ) _ Réciproquement, montrer que s’il existe une telle base, on a r1 + ….+ rp = n. Application aux vecteurs gaussiens Soient (Xi)i … =n1 des v.a.r. indépendantes de loi N(mi , 1), M le vecteur (m1, …, mn)’, X le vecteur gaussien (X1, …, Xn)’ de loi Nn (M, In). ) _ Montrer que si r1 + ….+ rp n, alors les v.a.r. qj(X) = X’ Qj X, j = 1, …, p, sont des v.a. indépendantes de loi X’² (rj, j), où le paramètre de non-centralité est : j = qj(M) = M’ Qj M. ) _ Réciproquement, montrer que si les v.a. qj(X) , j = 1, …, p , sont des v.a. indépendantes de loi X’² (rj, j), alors n = r1 + ….+ rp et 1 + … + p = ||M||². It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 21/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Ma Solution ) _ Par hypothèse, Error! rError! n et In = n QError! + ….+ QError! . n Notons Vj = Qj(I; R ) l’espace vectoriel image de I; R par l’application linéaire de matrice Qj (dans la base canonique). Alors V1 + V2 + … + Vp est un sous-espace vectoriel de dimension n. n Mais tout x de I; R peut s’écrire : x = Q1 (x)+ ….+ Qp(x) et par conséquent n V1 + V2 + … + Vp = I; R , dim(V1 + V2 + … + Vp ) = n d’où Error!rError! = n, et la somme des sous-espaces Vj est directe (sinon dim(V1 + V2 + … + Vp ) < Error! dim Vj ). Soit x Vj ; dans la décomposition : x = Q1 (x)+ ….+ ….. Qj (x) + … + Qp(x), on a x et Qj (x) dans Vj , d’où par unicité Qj (x) = x. Ainsi Qj Qj = Qj, et comme Qj est symétrique, Qj est projecteur. n De plus si x I; R , de x = Q1 (x)+ ….+ ….. Qj (x) + … + Qp(x) on déduit : It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 22/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Qj (x) = Qj Q1(x) + … + Qj Qp(x) Et en vertu de l’unicité et de Qj Qj = Qj, on a QjQk = 0 pour tout k j. Par conséquent les sous-espaces sont orthogonaux. On peut donc trouver une base n orthonormale de I; R , en réunissant des bases orthonormées ej1, …, ejrj de chaque sous-espace Vj . Dans cette base, on a alors Qj (x) = Error!<x, eError!> eError! et qj(x) = <x, Qj (x)> = Error!<x, eError!>² ainsi que x’x = Error!Error!<x, eError!>² . La relation Error! rError! = n implique en particulier que les formes quadratiques q j(x) sont définies positives. ) _ Si une telle base existe, qj(x) = Error!<x, eError!>², et comme x = Error!<x, eError!> e jk , on a par hypothèse : ||x||² = Error!<x, eError!>² = Error! qError!(x) et rError! + ….+ rp = n. ) _ Si r1 + ….+ rp n, on sait d’après ) _ que r1 + ….+ rp = n. Soit (ejk) la base orthonormée définie au ) _. Soit (Yjk) les composantes du vecteur X dans cette base. Le vecteur Y = (Yjk) est encore un vecteur gaussien dont les composantes sont indépendantes, et puisque Yjk = <X, ejk> , on a E (Yjk) = <M, ejk>. Par construction de la base (ejk), on a : qj(x) = Error! YError!jk pour j = 1, …, p. Les v.a. qj(x) sont donc indépendantes, puisque les Yjk le sont, de loi X’²(rj, j) avec : j = Error! (E (Yjk))² = Error!<M, eError!>² = qError!(M). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 23/33 Recent Teaching _ Théo Héikay ) _ L’hypothèse entraîne que Error! qError!(x) suit une loi de X’²(n, ||M||²), on a nécessairement : n = Error! rError! et ||M||² = Error!Error!. Quod erat demonstrandum, as Latinists like to say. « Il y a une atmosphère des idées. » HONORÉ DE BALZAC L’avantage de donner des colles chez les taupins, c’est qu’on peut de temps en temps, faire du hors piste. Tout le monde connaît le théorème qui dit que : Si E est un espace vectoriel normé complet, la convergence absolue, (d’une série) implique la convergence. Car soit la série absolument convergente, de terme général un. Alors > 0, n0, q n0, p q, ||uq|| + ||uq + 1|| +… + ||up|| , It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 24/33 Recent Teaching _ Théo Héikay (Critère de Cauchy dans I; R pour la série des || un||), d’où a fortiori, on a q n0 , p q, ||uq|| + uq + 1+ … + up|| (Inégalité triangulaire) : le critère de Cauchy appliqué cette fois à la série des un dans E complet permet de conclure. La réciproque est fausse : une série peut être convergente sans l’être absolument, comme le montre le cas de la série dite harmonique de terme général réel un = Error!. On a un = Error!, c’est le terme d’une série divergente, mais elle est convergente (c’est un classique). Remarque _ Si E n’est pas complet, une série peut être absolument convergente sans être convergente. Chaque fois que l’on veut un espace vectoriel normé non complet, il faut passer à la n dimension infinie, (I; R étant toujours complet) et on sait que E = I; R[X] n’est jamais complet. On prend donc E = I; R[X], normé par la norme infinie : si P(X) = Error!aError!Xn, (les a n étant presque tous nuls), est un polynôme _ on pose ||P|| = sup Error!, (existe car le cardinal de l’ensemble des n tels que an 0 est fini) ; Soit un = Error!, on a || uError!|| = Error! : la série des UError! diverge dans E, car si le polynôme It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 25/33 Recent Teaching _ Théo Héikay P était somme de la série des un, en notant P = Error!, (P0 = 0 ou degré de P), pour tout n > P0, le polynôme Un – P a son terme de degré P0 + 1 de coefficient non nul, égal à Error! donc ||UError! – P|| Error!, (avec UError! = Error!). Mais alors, = Error!, nError! Error!, n nError!, tel que ||Un – P|| (il suffit de prendre n P0 + 1 en fait), ceci nie le fait que la suite des sommes partielles Un converge vers P. Attention donc sur les espaces non complets à ne pas conclure trop vite, d’autant plus que dans l’esprit de votre programme, vous serez pratiquement toujours amenés à chercher la convergence absolue, non par masochisme, mais parce la structure d’ordre sur I; R va nous permettre, pour les séries à termes positifs, d’établir des critères de comparaison dont on déduira des critères de convergence. Une fois pour toute, si on parle de convergence absolue, l’espace E est complet. Je me suis efforcé de rédiger ces notes pour mes étudiants, en pensant à leurs réactions, qui figurent les miennes, face à une question ardue. Mais j’ai aussi voulu, comme depuis un mois déjà, vous livrer cette modeste production, dans l’attente de vos impressions, même si jusqu’à lors, la communication est plutôt à sens unique. Loin de moi l’idée d’éblouir quiconque, l’enseignement est un noviciat, n’est-ce- It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 26/33 Recent Teaching _ Théo Héikay pas… Un noviciat perpétuel… Et il n’y a pas en ces matières de « leçons à donner, pas du moins en ce qui me concerne. Il est réjouissant de se rappeler tout ce sur quoi j’avais réfléchi antérieurement. En fait n’exagérons rien, j’essaie tout simplement de dire que, certains théorèmes sont tellement imprimés en moi que je pourrais presque les démontrer en rêve. Il faut aussi l’avouer, d’autres ont toujours revêtu à mes yeux une certaine difficulté, si bien que j’ai besoin de l’exposer à moi-même avant mes cours aux étudiants. Un cours doit se développer et se modifier avec le temps, et non rester le même. La concomitance de l’enseignement et de la recherche _ je suis inscrit cette année en habilitation à diriger les recherches _ est à cela un remarquable remède. La recherche alimente le cours en données nouvelles et lui permet d’évoluer en fonction des modifications de la science elle-même. Cette manière de m’exposer, peut-être une occasion de transformer mes cours. Rassurez-vous, je l’ai toujours fait, partout où je suis passé, au Lycée comme à l’Université. Entre collègues, il est nécessaire de trouver des sujets à débattre. J’aime dans tous les cas, penser qu’il est possible de vivre une aventure qui, de facto, sinon de jure, nous mène à traverser les disciplines, à faire des voyages dans le savoir. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 27/33 Recent Teaching _ Théo Héikay « Les hommes d’habitude, voient les choses telles qu’elles sont et disent ‘’pourquoi ?’’. Je rêve de choses qui ne sont pas et je demande ‘’pourquoi pas ?’’ » BERNARD SHAW J’ai essayé de traduire l’exercice ci-dessous, mais ma meilleure rédaction est loin de me satisfaire. Si le lecteur a une idée d’une traduction adéquate, je lui serais reconnaissant de me la faire parvenir, par mon e-mail habituel : : [email protected]. Soit f : [0, 1] Error! [0, 1], continue, ouverte, surjective. Montrons que f(0) {0, 1}. Montrons que Z = f – 1(1) est fermé non vide de cardinal fini. Il m’a d’abord paru utile de justifier que les maxima locaux valent 1 et les minima locaux valent 0. Supposons qu’en a f atteigne un maximum local avec f(a) < 1. Il existe > 0 tel que x ]a – , a + [ [0, 1] = I, f(x) f(a). It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 28/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Mais I est un intervalle ouvert de [0,1], donc f étant continue f(I) est un intervalle, (car connexe) et f étant ouverte, f(I) est un ouvert de [0,1], or il est du type ( , f(a) ] avec f(a) < 1 : ce n’est pas un intervalle ouvert de [0,1]. C’est absurde, d’où f(a) = 1, (et de même un minimum local vaut 0). Si alors f(0) = u ]0, 1[, ce n’est ni un maximum local ni un minimum local, donc > 0, x1, x2 dans ]0, [ tels que f(x1) < u = f(0) < f(x2). En particulier, (f continue en 0 et f(0) ]0, 1[) ceci est vrai pour assez petit pour que f([0, ]) ]0, 1[. Puis, il existe x3 entre x1 et x2 tel que f(x3) = u, (théorème des valeurs intermédiaires). Supposons 0 < x1 < x3 < x2 : sur [0, x3] f prend la valeur f(x1) < f(0) = f(x3), donc f admet un minimum absolu, (continue sur un compact) donc relatif, atteint, et comme f([0, ] ]0, 1[, ce minimum local n’est pas 0. L’hypothèse 0 < x2 < x3 < x1 conduit à l’existence, sur [0, x3], de valeurs (f(x2)) > f(0) = f (x3), donc a un maximum local de f qui n’est pas 1. On aboutit à une absurdité donc f(0) {0, 1}. Puis Z = f – 1(1) est fermé, (f est continue), non vide, (f est surjective fini. Sinon il existerait un point d’accumulation a dans Z, donc une suite (xn)n I; N strictement monotone d’éléments de Z, qui convergerait vers a. Sur le segment d’extrémités xn et xn + 1, f , continue, admet un minimum, qui est un minima local, donc qui vaut 0, et qui est atteint en yn. D’où une suite (gn)n I; N de points qui converge vers a, avec f(yn) = 0. Par continuité, on aurait f(a) = Error! f(xn) = 1 et f(a) = Error!f(yn) = 0. Absurde. Donc Z est fini. Quod erat demonstrandum, comme aiment à le dire les latinistes. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 29/33 Recent Teaching _ Théo Héikay « Votre cervelle, docteur, est un bouillon de culture pour points d’interrogation !... » PAUL VALÉRY Je vais essayer de répondre à ce carrefour, à une question en général non posée, du moins si j’en juge par mon passé d’étudiant : la même suite peut-elle avoir des limites différentes pour des normes différentes ? Honnêtement, on répond plutôt non… En soumettant à la sagacité de mes étudiants cette question (ce mercredi 12 mars 08), je n’ai pas été déçu qu’ils aient avancé une réponse univoque. Eh bien non, c’est oui. Mais peut-on le prouver en s’appuyant sur des exemples ? Ce n’est pas par masochisme que j’ai tenu à rédiger une justification à ce non dit, mais par ce que je pense être de l’honnêteté intellectuelle. Il me semble que l’intérêt de la formation mathématique est de former des individus qui ne « s’en laissent pas conter », qui ne se contentent pas d’affirmations non justifiées. J’ai donc préféré rédiger ces lignes rébarbatives, quitte à ce qu’elles ne soient pas lues. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 30/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Soit en effet E = I; R[X], A une partie bornée, de cardinal infini de I; R, on définit une norme NA sur E par : NA(P) = sup Error!. C’est une norme car A A fermé borné donc compact, et NA(P) = N (P) d’ailleurs A car P est continue, existe. Si c’est nul, le polynôme P est nul, (infinité de zéros), et on vérifie facilement qu’il s’agit d’une norme. Soit alors les polynômes (Pn)Error! que je viens de construire, et les deux polynômes Q(x) = x et – Q = R. Si A = [ – 1, 0], comme alors t = – t = R(t), on a > 0, n0 I; N, n n0, t [ – 1, 0], R(t) – Pn(t) soit NA(R – Pn) pour n n0 : la suite des Pn converge vers R pour la norme NA. Par contre (les linguistes diront : en revanche ! n’est-ce pas…), avec B = [0, 1], pour t [0, 1], t = t = Q(t), et cette fois on aura Error! NError! (Q – PError!) = 0. Donc cette suite admet deux limites différentes pour deux normes différentes. Moralité _ En dimension infinie, il y a en général non équivalence des normes, ce qui fait que la même suite peut avoir des limites différentes pour des normes différentes. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 31/33 Recent Teaching _ Théo Héikay Autre exemple Soit Q un polynôme de I; R[X]. Construire une norme sur I; R[X] telle que la suite n (X )Error! converge vers Q pour cette norme. Ma solution On se donne le polynôme Q = Error!, avec q, degré de Q si Q est non nul, et sinon, q entier laissé à votre choix. En posant ei = X i pour i q et ei = X i – Q si i > q la famille des (ei) Error! est une famille de polynômes de I; R[X] de degrés échelonnés, donc c’est une base de E = I; R [X], et, en posant pour P = Error! , (les Error! étant presque tous nuls), ||P|| = sup Error!, ce sup existe, (famille finie de nombres positifs), et il est immédiat de vérifier que c’est une norme. De plus comme pour tout n > q on a X n n – Q = en , on a ||X – Q|| = Error! 1, donc Error! ||X Error! – Q|| = 0. ( ) Pour cette norme, la suite X n n I; N converge vers Q et on peut choisir Q au départ quelconque, donc la même suite peut avoir des limites différentes pour des normes non équivalentes. It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 32/33 Recent Teaching _ Théo Héikay It is worth remembering, if only for the sense of calm that it provides, that We belong to those who reject darkness Teacher and Researcher 33/33