Faites votre propre jardin médicinal
Cultiver des plantes médicinales peut être aussi simple que de mettre quelques semences de souci dans un pot rempli de
terreau, qui trônera sur le balcon tout l’été, sans lui prodiguer d’autres soins que des arrosages réguliers. Ou aussi complexe
qu’une platebande très songée comprenant des dizaines d’espèces et qui exigera des soins continus. Le choix est aussi vaste
que vos ambitions!
Pour être très tendance, vous pouvez d’ailleurs intégrer herbes et plantes médicinales dans vos platebandes ornementales :
basilic pourpre, agastache (ou anis hysope) abricot, échinacée rose ou blanche, souci jaune ou orange, monarde rouge, origan
blanc, tanaisie jaune, verveine bleue avec, en arrière-plan, la grande angélique et la monumentale rose trémière noire, et, en
avant-plan le petit thym citron panaché. Ce type d’aménagement ravira le plus blasé des horticulteurs.
Remarque. La frontière entre herbe culinaire et plante médicinale étant très mince, voire complètement artificielle aux yeux de
bien des herboristes, il sera question ici des unes et des autres, sans distinction. Ajouter une pincée de persil, de thym ou de
basilic à ses aliments est d’ailleurs l’une des meilleures façons de profiter des vertus des plantes.
En pot
La plupart des annuelles se cultivent assez facilement en contenant : souci, basilic, persil, de
même que certaines vivaces, particulièrement le romarin et la verveine citronnée, qui ne
supportent pas nos hivers rigoureux et gagnent à être rempotés à l’automne, après leur séjour
estival au jardin.
Pour la culture en pot, choisissez un terreau pour plantes d’intérieur du commerce, ou composez
le vôtre avec, en parts égales, du compost (de fumier de mouton ou de crevette), de la mousse
de tourbe (ou, si vous en avez, du terreau de feuilles) et de la vermiculite. Remplissez le pot, arrosez abondamment, laissez
reposer une heure ou deux, puis transplantez vos plants. Ne négligez pas l’arrosage des plantes en contenant, surtout si elles
sont exposées au vent desséchant de l’été ou à la chaleur sèche du système de chauffage.
En platebande, dans la cour ou le jardin
En plus de l’échinacée, de l’achillée millefeuille, du millepertuis, de l’ortie, de la mélisse, du souci et du stévia, dont nous vous
proposons les modes de culture ci-dessous, vous pouvez cultiver au jardin plusieurs variétés de sauge, de menthe, de thym,
sans compter les nombreux basilics, qui présentent des formes, des couleurs et des saveurs multiples. Pensez, par exemple, à
la sauge lyrata, dont le cultivar ‘Purple Vulcano’ est d’une splendeur inouïe ou à la sauge rituelle (Salvia apiana) dont se
servaient traditionnellement les Amérindiens pour « purifier » leurs habitations. Ou aux diverses menthes présentant des
saveurs de pomme, de citron, de baies, de lime, de banane, de gingembre, de pamplemousse, ou, restons simples, de...
menthe poivrée.
En couvre-sol : une alternative au gazon
Certaines plantes médicinales peuvent carrément remplacer le gazon, limitant ainsi la corvée de tonte ainsi que la pollution qui vient avec,
tout en fournissant un matériau abondant pour vos infusions. Citons entre autres les diverses variétés de thym miniature et la camomille. Pour
les implanter, travaillez votre sol pendant au moins une saison de façon à éliminer les mauvaises herbes. Semez vos plants d’abord en
contenant, puis transplantez-les plus tard au jardin (les semences sont tellement petites qu’elles se perdraient dans cette grande surface de
terre), dans une terre plutôt sablonneuse (ajoutez-lui du sable ou du fin gravier si elle est lourde).
À l’ombre
Si vous disposez d’un petit coin à l’ombre ou à la mi-ombre, semez de la valériane, cette grande vivace dont on récolte la
racine. Et si vous avez la chance d’avoir à votre disposition un boisé où poussent de grands érables, plantez de l’hydraste, du
ginseng américain, de l’actée à grappes noires et de la rhodiole. Originaires de nos contrées, ces plantes de sous-bois se
multiplient par semence (méthode longue et peu productive). Ou mieux, achetez de jeunes plants ou des racines (ces dernières
ne sont habituellement offertes que pendant une courte période). À noter que ces plantes ne conviennent pas aux pressés et
autres stressés, car dans la plupart des cas, il faut attendre au moins cinq ans avant de récolter.