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“L’attitude de la Russie et la Chine est quand même grave, hé!” Et ainsi des croyants pieux
jouent sans le savoir avec le mal.
La Syrie en résumé
La Syrie ancienne (Aram, 3000 ans avant Jésus-Christ), Mésopotamie du Nord, n’avait pas de
frontières fixes et comprenait les régions actuelles suivantes : la Jordanie, la Palestine, le Liban,
la Turquie du Sud, l’Irak de l’Ouest. Ce fut le domaine des Hittites, Assyriens, Babyloniens,
Perses, Macédoniens, Romains, Sarazins jusqu’à ce que les Turcs au 16è siècle fassent de
Damas la capitale d’une province de l’empire ottoman. Après la chute de ce dernier,
l’Angleterre et la France ont créé en 1918 le nouveau « Royaume » autour de Damas : La
grande Syrie. Il fut vite réduit à la Syrie actuelle comme une « Société des Nations ». Les
révolutions et les coups d’état se sont succédés. Le parti Baath en fit une “République Arabe
Unie”, ensemble avec l’Egypte, deux étoiles dans le drapeau actuel. Un nouveau coup d’état
essaya de faire la même chose avec l’Irak.
Finalement, le ministre de la défense, Hafez al-Assad, deviendra, également à la suite d’un coup
d’état en 1971, le nouveau président de la “République”. Il développa le pays, tout en le
maintenant sous une poigne de fer. Après sa mort, son fils Bashar lui succéda, contre ses
propres attentes. En effet, il s’était installé tranquillement comme ophtalmologue à Londres,
mais parce que son frère, le successeur désigné, avait perdu la vie dans un accident, il fut
rappelé de Londres en 2000 pour devenir président. Il a assoupli de nombreuses mesures
prises par son père dans la direction du pays. C’est alors qu’a commencé “le printemps de
Damas”, avec partout des forums politiques qui travaillaient dur à des propositions de
réformes. Six mois plus tard, les services de sécurité en ont arrêtés les meneurs par crainte
d’une révolution généralisée. L’invasion des Américains en Irak (2003) et le meurtre du
président libanais Rafic Hariri (2005) donnèrent au régime de Damas l’excuse de maintenir une
ligne dure.
Même si la Syrie est une république et a un système parlementaire avec plusieurs partis, le
président, élu pour 7 ans, détient presque toutes les compétences. A côté de lui, l’armée et les
services de sécurité, dont certains leaders sont intouchables, ont un très grand pouvoir. La Syrie
est dirigée par le parti Baath d’inspiration marxiste-nationaliste, lié à la famille Assad et au petit
groupe des Alaouites, les musulmans les plus “séculiers”. Depuis qu’une nouvelle constitution a
été acceptée avec succès le 26 février 2012, le parti Baath n’a toutefois plus le monopole, les
différents groupes peuvent former une représentation réelle, et le président ne doit plus être
forcément alaouite. Parmi les 23 millions d’habitants, 60 % sont sunnites, tandis que les
chrétiens, les Druses, les Kurdes et les autres minorités religieuses composent les 40% restants.
La moitié de la population habite dans la capitale Damas et à Alep. Quelques 12 % sont
Chrétiens et disposent de plus de 1100 églises et monastères.
La Syrie a suffisamment de nourriture et produit même 20% de plus que ce qu’elle a besoin
pour elle-même. Elle n’a pas de dettes. Ecoles et hôpitaux sont gratuits, on paie ses
médicaments soi-même. La Syrie est un état laïc. La liberté de religion est garantie par la
constitution, les Chrétiens sont des Syriens à part entière et leurs fêtes sont des jours fériés
officiellement reconnus. La Syrie est un modèle de tolérance dans le monde arabe.
En raison des récentes « sanctions » internationales, le service du tourisme florissant s’est
écroulé et les prix de l’énergie se sont mis à grimper. L’électricité qui, en début de cette année,
était coupée de temps en temps, dut finalement être diminuée de moitié presque
quotidiennement. Et la plus grande menace vient maintenant des nombreuses bandes
terroristes dans le pays, ouvertement soutenues par l’étranger. En revanche, l’unité du peuple