SYRIE, PRINTEMPS ARABE ET DELIRE OCCIDENTAL P. Daniël

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SYRIE, PRINTEMPS ARABE ET DELIRE OCCIDENTAL
P. Daniël Maes
Malgré que ce thème actuel ait surtout des aspects politiques, il y a aussi bien de cotés
moraux et politiques. Ils sont si importants pour la paix mondiale en général et la
chrétienté en particulier, que nous considérons être de notre devoir d’informer nos lecteurs
sur la « vérité derrière les écrans » des évènements en Syrie. Nous faisons ceci sur base
d’un rapport solide de notre guide spirituel, le père Daniël Maes, qui connait bien ce pays
merveilleux et hospitalier et qui y réside maintenant depuis plus d’un an.
Son rapport circonstancié nous donne non seulement un bon aperçu sur les causes
historiques et géopolitiques des difficultés actuelles. Il nous apprend également quelque
chose sur l’histoire riche d’une société multireligieuse, où la chrétienté a joué un rôle
important depuis ses débuts, le joue encore et continuera à le jouer, pour autant que nous
puissions exorciser les conspirations diaboliques contre le peuple syrien avec nos prières et
une diffusion correcte de l’information. La couverture par nos médias sur ce qui se passe
nous confronte jusqu’ici à des exemples rarement vus d’ignorance journalistique, de
négligence, de préjugés et de manque d’objectivité élémentaire.
Nous donnons maintenant la parole au père Daniël, qui nous montre quelle attitude nous
devons adopter en tant que Chrétiens vis-à-vis de la violence de la situation actuelle.
Pour définir les troubles actuels dans le monde arabe, l’Occident a inventé le beau vocable de
“Printemps arabe”. Suivant le plan de l’Occident et de ses alliés du Golfe, la Syrie, comme la
Lybie, aurait déjà dû faire partie de la collection de printemps arabe. Grâce à son unité
inattendue, le peuple a gardé jusqu’aujourd’hui sa souveraineté, bien qu’il souffre
énormément des nombreux meurtres et attaques traitres que les « amis de la Syrie »
soutiennent de plus en plus ouvertement.
Avant-propos
En 2003, les médias avaient tellement montré Saddam Hussein et ses armes de destruction
comme étant la plus grande menace pour la paix mondiale que la plupart voulurent s’en
débarrasser par la guerre. Le pape Jean-Paul II et mère Teresa de Calcutta avaient alors
contacté personnellement le président américain d’arrêter l’attaque militaire dans un ultime
appel. En vain. L’opinion publique était assez préparée et le scénario fut exécuté. Cela a
entrainé la destruction pour de bon de la Chrétienté de Mésopotamie vieille de 2000 ans. Nous
nous rappellerons bientôt le dernier Chrétien d’Irak en tant que martyr, à côté de la masse des
autres morts. Non seulement des églises et sanctuaires ont été détruits, mais aussi des
mosquées, tout le plus ancien patrimoine culturel et en même temps le tissu social. Les groupes
confessionnels irakiens sont tellement remontés les uns contre les autres qu’ils vivent dans un
état de guerre civile délibérée, selon le modèle déjà essayé avec succès au Liban. Diviser pour
régner. L’avantage ? L’Amérique a son pétrole, son pouvoir et son influence. En attendant, l’Irak
est un enfer observable sur terre. Les fanatiques musulmans en sont-ils à nouveau la cause ?
Non. Cette destruction est la conséquence directe de l’incursion américaine, de « l’occident
chrétien », aveuglé par sa soif de pouvoir et de posséder.
Nous faisons face maintenant à une menace similaire en Syrie. Beaucoup regardent la crise
syrienne avec la même indifférence et le même aveuglement poignant. Nous l’avons
expérimenté nous-mêmes, au début de cette année, lors de nos dernières vacances. Après que
la Russie et la Chine aient heureusement mis leur véto à une incursion militaire en Syrie, un
couple flamand a dit après l’eucharistie, à laquelle ils avaient participés pieusement :
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“L’attitude de la Russie et la Chine est quand même grave, hé!” Et ainsi des croyants pieux
jouent sans le savoir avec le mal.
La Syrie en résumé
La Syrie ancienne (Aram, 3000 ans avant Jésus-Christ), Mésopotamie du Nord, n’avait pas de
frontières fixes et comprenait les régions actuelles suivantes : la Jordanie, la Palestine, le Liban,
la Turquie du Sud, l’Irak de l’Ouest. Ce fut le domaine des Hittites, Assyriens, Babyloniens,
Perses, Macédoniens, Romains, Sarazins jusqu’à ce que les Turcs au 16è siècle fassent de
Damas la capitale d’une province de l’empire ottoman. Après la chute de ce dernier,
l’Angleterre et la France ont créé en 1918 le nouveau « Royaume » autour de Damas : La
grande Syrie. Il fut vite réduit à la Syrie actuelle comme une « Société des Nations ». Les
révolutions et les coups d’état se sont succédés. Le parti Baath en fit une “République Arabe
Unie”, ensemble avec l’Egypte, deux étoiles dans le drapeau actuel. Un nouveau coup d’état
essaya de faire la même chose avec l’Irak.
Finalement, le ministre de la défense, Hafez al-Assad, deviendra, également à la suite d’un coup
d’état en 1971, le nouveau président de la “République”. Il développa le pays, tout en le
maintenant sous une poigne de fer. Après sa mort, son fils Bashar lui succéda, contre ses
propres attentes. En effet, il s’était installé tranquillement comme ophtalmologue à Londres,
mais parce que son frère, le successeur désigné, avait perdu la vie dans un accident, il fut
rappelé de Londres en 2000 pour devenir président. Il a assoupli de nombreuses mesures
prises par son père dans la direction du pays. C’est alors qu’a commencé “le printemps de
Damas”, avec partout des forums politiques qui travaillaient dur à des propositions de
réformes. Six mois plus tard, les services de sécurité en ont arrêtés les meneurs par crainte
d’une révolution généralisée. L’invasion des Américains en Irak (2003) et le meurtre du
président libanais Rafic Hariri (2005) donnèrent au régime de Damas l’excuse de maintenir une
ligne dure.
Même si la Syrie est une république et a un système parlementaire avec plusieurs partis, le
président, élu pour 7 ans, détient presque toutes les compétences. A côté de lui, l’armée et les
services de sécurité, dont certains leaders sont intouchables, ont un très grand pouvoir. La Syrie
est dirigée par le parti Baath d’inspiration marxiste-nationaliste, lié à la famille Assad et au petit
groupe des Alaouites, les musulmans les plus “séculiers”. Depuis qu’une nouvelle constitution a
été acceptée avec succès le 26 février 2012, le parti Baath n’a toutefois plus le monopole, les
différents groupes peuvent former une représentation réelle, et le président ne doit plus être
forcément alaouite. Parmi les 23 millions d’habitants, 60 % sont sunnites, tandis que les
chrétiens, les Druses, les Kurdes et les autres minorités religieuses composent les 40% restants.
La moitié de la population habite dans la capitale Damas et à Alep. Quelques 12 % sont
Chrétiens et disposent de plus de 1100 églises et monastères.
La Syrie a suffisamment de nourriture et produit même 20% de plus que ce qu’elle a besoin
pour elle-même. Elle n’a pas de dettes. Ecoles et hôpitaux sont gratuits, on paie ses
médicaments soi-même. La Syrie est un état laïc. La liberté de religion est garantie par la
constitution, les Chrétiens sont des Syriens à part entière et leurs fêtes sont des jours fériés
officiellement reconnus. La Syrie est un modèle de tolérance dans le monde arabe.
En raison des récentes « sanctions » internationales, le service du tourisme florissant s’est
écroulé et les prix de l’énergie se sont mis à grimper. L’électricité qui, en début de cette année,
était coupée de temps en temps, dut finalement être diminuée de moitié presque
quotidiennement. Et la plus grande menace vient maintenant des nombreuses bandes
terroristes dans le pays, ouvertement soutenues par l’étranger. En revanche, l’unité du peuple
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grandit de plus en plus. Devant les actes de terreur, de grandes foules de Sunnites, Shiites,
Chrétiens et Druses viennent proclamer unanimement qu’ils veulent continuer à vivre en paix
et ne veulent pas tomber dans le piège d’une guerre civile. Imans et évêques, jeunes et vieux,
hommes et femmes se retrouvent ici ensemble. De là grandit une conscience saine parmi le
peuple.
Un appel à des réformes
L’Occident aime appeler la Syrie une dictature, un état policier ou même un état terroriste. Ce
n’est pas en effet un modèle de démocratie. Mais quel état occidental en est un ? En tout cas,
la liberté en Syrie est plus grande que dans n’importe quel autre pays arabe. Dans la mémoire
des Syriens restent néanmoins ancrés certains évènements du passé. Il s’agit d’abord de la
révolte dans le bastion sunnite de Hama qui a été réprimée particulièrement durement par le
père Hafez dans les années ‘80. Et bien sûr l’aspiration au « printemps de Damas » du début du
gouvernement du fils Baschar reste encore bien vivante.
Il est évident que le peuple aspire à une plus grande liberté politique, ainsi qu’à des réformes
économiques. Le président Bashar a annoncé très vite des réformes économiques qui ne furent
cependant appliquées que cinq années plus tard, en raison du pouvoir important des services
de sécurité sur lesquels tout le pays est construit. Et le président même a dénoncé à plusieurs
reprises la corruption comme étant un mal structurel.
De plus, le pays souffre d’un afflux grandissant de réfugiés: 1,2 million d’Irakiens, 435.000
Palestiniens, 305.000 du Golan. La Syrie est le seul pays dans la région à accueillir les réfugiés
et à leur donner des droits égaux !
Des réformes profondes sont nécessaires. Pourtant, pour la grande majorité de la population, le
départ du président actuel Bashar al-Assad n’est pas une option. Il continue à reconnaître les
minorités religieuses qui lui en sont reconnaissantes. Les agriculteurs, la bourgeoisie sunnite
dans les villes et une bonne partie des fonctionnaires sont derrière lui. Malgré les menaces, un
boycott et l’attaque de quelques bureaux de vote où les urnes remplies de bulletins de vote ont
été détruites par les rebelles, la participation au référendum du 26 février 2012 comptait
encore plus de 57 % de la population, dont 89,4 % a voté pour.
Groupes et leaders d’opposition
Il y a trois grands groupes d’opposition avec des exigences radicalement différentes entre eux.
Les deux premiers veulent des réformes démocratiques, le troisième veut un jihad.
Il y a d’abord le CNCCD (Comité National de Coordination pour le Changement Démocratique),
le plus vieux groupe intérieur qui comprend 11 partis (dont aussi les Alaouites). Ils exigent le
départ du gouvernement mais ne veulent pas d’intervention étrangère. Ils sont très divisés en
interne. Hasan Abd Al Azim de Damas, avocat et écrivain, en est le principal coordinateur. Il a
des contacts avec les ambassades occidentales à Damas et a reçu ouvertement la visite de
l’ambassadeur américain le 29/9/2011.
Le groupe d’opposition interne le plus modéré comprend le parti national syrien, l’initiative
kurde, le parti communiste syrien et divers autres groupes. Ils veulent un dialogue avec le
gouvernement et rejettent radicalement toute intervention étrangère. Ils essaient également
d’engager le dialogue entre le groupe précédent et le gouvernement.
Un de ses éminents représentants est Tib Tizzini d’Homs. Il fut compté en 1998 parmi les 100
meilleurs philosophes du 20ème siècle du monde (suivant l’organisation franco-allemande
Concordia). Il est actif dans le domaine des droits de l’homme et fonda l’organisation syrienne
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pour les droits de l’homme et l’égalité. Un autre représentant est Nawaf Al Bashir de Deir Zor. Il
est le président du futur Parti Démocratique National. Dans un interview à la tv syrienne
(10/10/2011), il a déclaré que les manifestations pacifiques de protestation avaient été abusées
par des groupes étrangers et occidentaux qui ont commis des attaques, des meurtres et du
vandalisme pour provoquer une guerre civile et pour ainsi obtenir une intervention militaire
étrangère. Il a lancé un appel pour mettre fin à toute violence et pour étamer un dialogue.
Un troisième groupe est le CNS (Conseil National Syrien). Il est le groupe d’opposition étranger
radical, dominé par les frères musulmans (depuis l’Allemagne, Londres, Bruxelles, Washington).
Ces extrémistes religieux ne reprochent pas à la Syrie d’être dictatoriale, mais bien d’être
séculière et donc infidèle à l’islam. Ils rejettent toute réforme démocratique et appellent à une
guerre sainte, au jihad. Ils ont le soutien explicite de l’Arabie Saoudite, du Qatar, de la Jordanie,
des milices libanaises, de la Turquie, de l’Amérique et d’Israël, de la France et de l’Angleterre.
Burhan Ghaloun d’Homs, avocat et sociologue, qui réside maintenant en France, est le
président du CNS et éditeur de Al-Mushkat (la lanterne), financé par le centre des droits de
l’homme au Caire, qui est lui-même financé par le gouvernement américain. Il refuse tout
dialogue avec le gouvernement et a demandé une intervention étrangère en Syrie.
Muhammad Ryad Al-Shaqfa d’Hama, un ingénieur électricien, travaillant aux Emirats Arabes
Unis et au Yémen en fait également partie. Il est en quelque sorte le grand inquisiteur des
frères musulmans. Il est responsable des bases militaires qui forment les extrémistes pour
mener des attaques dans et en dehors de la Syrie. Il est également responsable du groupe des
frères musulmans au Yémen, qui ont des relations avec Al-Qaeda. C’est lui qui le 14/2/2011
appela les Musulmans à combattre la Syrie. Certains meurtres et attaques à la bombe dans le
but de causer le chaos portent sa marque. Il a des liens avec des groupes terroristes étrangers
qui ont pénétré en Syrie. Il a appelé à plusieurs reprises à une intervention étrangère et a
demandé la médiation de l’OTAN, comme en Lybie.
Il y a également Radwan Ziyada de Damas, dentiste et journaliste. Il est enquêteur à l’Institut
Américain pour la Paix (qui a soutenu l’invasion américaine en Irak en 2003!). Comme membre
du CNS, il appelle à des sanctions contre la Syrie, refuse tout dialogue et demande une
intervention étrangère. Il travaille avec les frères musulmans et avec Abdl Al-Halim Khaddam,
ancien vice-président de Syrie (1984-2005), qui lorsqu’il ne put s’emparer du pouvoir a fui en
France pour y conduire l’opposition.
Wahid Saqer de Latakia est aussi un disciple de Abdl Al-Halim Khaddam. En tant qu’écrivain et
analyste politique, il est l’éditeur du Magazine Démocratique Syrien et travaille à l’Institut des
Etudes Stratégiques en Angleterre. Il est membre du CNS et du Front National de Libération. Il
est lié au Mossad, le service secret d’Israël, refuse toute solution pacifique et un des
instigateurs de l’intervention étrangère.
Le CNS ou Conseil National Syrien reçoit l’appui de Abdel Hakim Belhadj, le “boucher” de
Bagdad, qui fut introduit en Lybie pour devenir le “boucher” de Tripoli, et ainsi déclencher la
guerre civile. C’est pourquoi des avions OTAN l’ont transporté lui, un bataillon de 700
combattants lybiens (Al-Qaeda) et une grande quantité d’armes volées des dépôts de Khadaffi
le 26 novembre 2011 à Eskandarun en Turquie, à la frontière Nord de la Syrie, pour pouvoir
ajouter Damas à son palmarès. Détail piquant : ce sont surtout nos libéraux qui attendent
depuis longtemps de pouvoir engranger des contrats en Syrie pour la reconstruction et ainsi
améliorer notre propre économie. Pour cela, il faut d’abord désorganiser le pays. Pour cela,
notre chef flamand au Parlement Européen a, en serviteur zélé, proposé d’aider tous les
groupes d’opposition avec tous les moyens et d’abattre ainsi le régime en Syrie!
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Tromperie médiatique organisée internationalement
Le plus grand méfait contre le pays et le peuple vient sans doute des médias internationaux.
D’une manière jamais vue auparavant, ils ont pu pendant des mois falsifier les nouvelles sur le
crise en Syrie. Les grands acteurs en sont: Al Jazeera, le porte-parole international de « l’ordre
nouveau » selon le plan américain, établi au Qatar où le cheik El Karadhaoui est le champion
prédicateur de la haine; Al Arabija, qui opère depuis l’Arabie Saoudite, la plus sévère dictature
théocratique; Alhurria, née des cendre de l’Irak et également lié à l’Amérique; CNN, le vétéran
de la guerre du Golfe et alors la BBC, France 24 et tous les autres qui font de leur mieux pour
s’imiter l’un l’autre comme des perroquets.
Il y a également l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, reconnu comme source
d’information par l’Union Européenne, qui reçoit soi-disant de comités locaux ses informations
sur la répression et le nombre de morts par le régime. En fait, cet observatoire est un centre de
propagande, fondé par les frères musulmans et maintenant basé à Londres avec pour objectif
de renverser le régime syrien par tous les moyens possibles. Le premier groupe de journalistes
indépendants en Syrie a pu, à la mi-novembre 2011, contrôler une liste officielle qui comportait
alors 796 soldats et agents de sécurité et 372 civils morts. De la part de l’observatoire, qui
parlait avant de milliers de morts, les journalistes ont pu obtenir avec peine une seule liste
d’une centaine de morts. Une enquête approfondie a révélé que les noms des quarante
premiers étaient ceux de gens vivants, copiés du registre de population! Pourtant cet
observatoire continue, avec des formulations vagues comme « plus que », de fournir des morts
aux médias internationaux. Fin février 2012, il parlait de « plus de 7.500 morts », ce qui a été
immédiatement et littéralement repris par l’ONU. A comprendre comme civils innocents tués
par l’armée. Rien naturellement sur les meurtres atroces commis quotidiennement par les
terroristes.
Dans la rhétorique de l’Amérique, la Syrie appartient à « l’axe du mal » en raison de ses liens
avec l’Iran et le Hesbollah. La Syrie a en effet toutes les apparences négatives contre elle. Son
intervention dans la guerre libanaise (1975-1990) pour rétablir la “Grande Syrie” joue
également en sa défaveur. Tous les évènements dans le pays sont présentés maintenant de
manière aussi sombre que possible: un pays qui est « occupé » par la famille Assad, qui
« opprime de façon sanglante » les « manifestations de masse » de « citoyens innocents », alors
que “l’armée syrienne libre” et les “forces de la résistance” veulent libérer le pays avec l’aide
généreuse de l’étranger.
Il est déconcertant de voir le culot avec lequel Al Jazeera en Al Arabija parviennent à vendre
internationalement de vieilles images de rassemblements de masse en Egypte et au Yémen ou
même de simples files sans fin dans le trafic à Damas comme étant celles de protestations de
masse contre le gouvernement syrien. Plus encore, ils ont eux-mêmes préparés et déclenchés
des manifestations violentes, comme ils l’ont fait auparavant en Lybie et ont ainsi pu provoquer
la chute du pays. Ils ont « montré » une fusillade de Lattakia, qui a commencé deux heures
plus tard. Idem pour des manifestations à Damas et à Homs, qui ont débuté en effet plus tard.
Il existe déjà une longue liste de leurs manipulations. Ces chaînes ont communiqué par la suite
que l’activiste syrienne connue Amina Abdalla Araf el-Omari avait été prise par les services de
sécurité syriens, à la colère de l’opposition. Finalement, il est apparu qu’il s’agissait d’une
personne fictive, mise sur internet par un Américain !
Le 1 décembre 2011, un garçon a été abattu par des terroristes. La mère, accourue, n’a pas pu
protéger son enfant. Les terroristes lui ont dit qu’ils allaient l’emmener à l’hôpital. En fait, ils
ont laissé l’enfant mourir et l’ont ramené à la mère folle de chagrin. Tout est filmé en long et en
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large. Une heure plus tard, Al Jazeera montrait ces images comme preuve des horreurs du
régime syrien!
Naturellement, ces médias ne disent rien des nombreuses réformes que le gouvernement a
introduites entretemps et encore moins sur les nombreuses manifestations de masse contre
l’ingérence étrangère et pour le président. Les grandes villes et aussi les autres ont été
rafraîchies des mois durant par des manifestations de masse festives pour la souveraineté du
pays et pour le président. Dans les médias étrangers, on en voyait à peine une image. C’est
surtout la terreur arbitraire des bandes terroristes à travers le pays, le vrai mal en Syrie, qui est
tue et niée.
Une conspiration depuis l’étranger
Les observations objectives montrent plus que clairement qu’il n’est pas question d’un
soulèvement populaire contre le régime ou contre le président, comme veulent le faire croire
les médias à la communauté internationale, bien au contraire. Il y a bien des bandes terroristes
non identifiées en activité qui tuent surtout des soldats et des agents de sécurité. Les foyers de
troubles sont aux endroits où l’armée ne peut pas facilement les encercler, à savoir aux
frontières : Deraa (près de la Jordanie) Homs et Hama (près du Liban), Idlib (près de la Turquie),
Abou Kamal (près de l’Irak).
Immédiatement après le début des troubles, fin mars 2011 à Deraa, le président a entamé
toutes sortes de réformes. Le gouverneur de Deraa, Faysal Ahmad Kalthoum, fut, à la demande
de la population suspendu (à raison) de sa fonction (23/3/11). Les salaires des travailleurs
furent augmentés de 20 à 30 % (26/3/11). Les Kurdes de Al Hassaka, juqu’alors considérés
comme des étrangers, ont reçu la nationalité syrienne (8/4/11). Il y a également d’importantes
décisions qui veulent améliorer aussi bien le niveau de vie que la vie politique (24/3/11). Quand
nous parcourons la liste de mars à octobre, nous voyons qu’elle compte 46 réformes. Des
élections démocratiques ont été tenues entretemps pour le choix des bourgmestres. Il y a
également eu une nouvelle loi électorale, une nouvelle loi sur les médias, la décentralisation de
l’administration, la levée de la loi d’urgence, la libération de prisonniers et, comme déjà
mentionné, une nouvelle constitution. Toutes ces réformes n’ont eu aucune signification pour
la communauté internationale. La Syrie peut faire ce qu’elle veut, l’Occident et ses alliés
maintiennent leur objectif d’un « nouvel ordre mondial » qui passe par la déstabilisation du
pays.
Le but est de créer le chaos pour déclencher une guerre civile en faisant se combattre les
différents groupes confessionnels selon le modèle libanais. Le “ordre nouveau” prévoit alors
une partition du pays en petits groupes confessionnels: Alaouites, Shiites, Sunnites, Druses.
Aucune place n’est prévue pour les Chrétiens qui doivent partir car ils sont les témoins de
l’injustice de l’Occident. Après qu’une intervention militaire via le conseil de sécurité ait été
empêchée à plusieurs reprises, la ligue arabe est entrée en jeu. Pendant huit mois, la ligue
arabe n’a pas bougé le petit doigt sur la crise syrienne. Elle n’a d’ailleurs pris aucune décision
utile ce dernier demi-siècle. Maintenant, elle éjecte unanimement la Syrie, le pays de sa
fondation.
Le Qatar a lancé un appel pour l’envoi d’une « force de paix », mais une opération militaire
reste exclue. Il reste seulement la possibilité d’augmenter le nombre de bandes terroristes, et
c’est ce qui se passe. Les attaques et les meurtres se succèdent et deviennent de plus en plus
atroces. De plus, la communauté internationale veut imposer des sanctions qui font encore plus
souffrir le peuple. La Syrie doit être déstabilisée pour donner plus de pouvoir et de domination
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à l’Occident et ses alliés arabes et finalement de protéger Israël contre l’Iran. C’est également le
but des “Amis de la Syrie” qui se sont réunis le 24 février 2012 à Tunis.
L’ambassadeur russe a tranquillement expliqué les raisons de son deuxième veto contre une
opération militaire: la proposition était déséquilibrée. Elle n’avait pas condamné explicitement
les nombreux actes de terreur des bandes armées étrangères. Cependant même le rapport des
observateurs de la ligue arabe (cette fois rédigé par un président honnête) pointait ces bandes
armées d’un doigt accusateur. C’est pour cela que ce rapport fut également ignoré ou nié. Et
l’Occident a réagi avec une indignation guindée au veto. Le ministre américain des affaires
étrangères a qualifié l’attitude de la Russie de « répugnante » et lui a reproché d’agir dans son
propre intérêt, alors qu’elle-même était tellement préoccupée par la liberté du peuple syrien! Il
s’agit d’Hilary, ou de ‘Hypocrisie Sans Frontières’, qui fut suivie sans problèmes par l’Europe.
Fin février 2012, l’armée a finalement commencé, très prudemment, l’évacuation du quartier
rebelle à Homs. D’abord les rebelles ont tué et détruit autant qu’ils pouvaient, surtout dans le
quartier chrétien. Alors 300 rebelles ont été faits prisonniers, un tunnel de contrebande vers le
Liban a été découvert et la fabrique centrale de munitions qui s’y trouvait a été démantelée.
Immédiatement après, l’ONU a pris début mars une résolution pour donner ouvertement la
chance à l’Arabie Saoudite et au Qatar de soutenir les rebelles avec des armes et de l’argent.
Bashar Ja’afari, l’ambassadeur syrien, a expliqué que la manière juste d’aider la Syrie consistait
à arrêter les mensonges dans les médias, arrêter le soutien aux rebelles et arrêter de punir le
peuple par des sanctions. Quel pays souverain peut accepter que ses rebelles soient soutenus
par un mandat officiel de l’ONU? Cette résolution est une honte pour l’ONU et la communauté
internationale.
La Libye brille entretemps parmi la collection de printemps arabe. Quelle en était encore
l’intention? Libérer le peuple libyen de son oppression pour apporter la liberté et la démocratie
occidentales. Quelle noble attitude de la part de l’Occident et de ses alliés arabes riches! Mais
la réalité est devenue encore une fois combien différente. Venez et voyez: 150.000 morts avec
en plus encore la destruction du pays et de la société! Le chaos voulu du « nouvel ordre » offre
maintenant bien un espace insoupçonné pour le propre pouvoir et les intérêts commerciaux de
l’Occident.
“L’unanimité” de ces dirigeants du monde
Dans la violence, les plus grands ennemis peuvent devenir égaux et amis entre eux, comme une
partie du peuple juif devint ami avec l’occupant romain haï pour faire mourir Jésus sur la croix.
Les Musulmans radicaux d’Arabie Saoudite, du Qatar, les frères musulmans et les militants d’AlQaeda ne supportent pas cet état laïc de Syrie au sein du monde arabe. Un état qui donne
autant de liberté aux Chrétiens et autres « infidèles » est pour eux insupportable et doit être
ramené d’urgence avec violence à la foi en l’islam. Si cela se peut avec l’aide de l’Amérique et
de l’Europe, c’est un don du ciel. De plus, les musulmans fanatiques recevront de cette manière
des armes sophistiquées qui pourront plus tard être utilisées en temps utile contre l’Amérique
et l’Europe.
La Turquie veut rester amie avec l’Amérique et l’Europe. Elle a gardé la fierté de son empire
autrefois immense, l’empire ottoman, dont la Syrie était une province. Elle pourrait bien le
redevenir. Si pour cela, certains groupes de peuples doivent être liquidés sans laisser de traces,
ils savent bien comment faire. Cela s’est passé en 1915 de façon si horrible que l’on a alors du
inventer un nouveau mot pour cela: le “génocide” des Arméniens. Hitler a semblé en être
jaloux quand il s’exclama en 1939: “Qui parle encore maintenant de l’extinction des
Arméniens”? Par ailleurs, la Turquie est inquiète de la force de l’armée de la Syrie, avec laquelle
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elle partage une frontière de bien 800 kilomètres. Tout affaiblissement de la Syrie est bienvenu
pour eux.
L’Amérique a, après l’effondrement de la Russie communiste en 1989, vu la chance d’étendre
son pouvoir sur le théâtre mondial. A quoi servent une armée puissante et les armes les plus
sophistiquées si on ne les emploie pas? Ils se sont alors attaqués aux pays qui n’étaient pas
encore dans leur sphère d’influence. Pour l’Irak, ils n’avaient même pas besoin de l’autorisation
du conseil de sécurité. Entretemps, l’Amérique a de cette façon déjà jeté une bonne partie du
monde dans un “chaos créatif” pour y exercer son influence.
La Syrie a dit clairement déjà depuis 1995 qu’elle n’a aucune envie de devenir l’esclave de
l’Amérique. Depuis ce moment, l’Amérique a prévu des montants pour combattre la Syrie. En
Europe, l’Angleterre est la grande alliée de l’Amérique, tandis la France était d’abord plus en
recul. Le président actuel veut maintenant se mettre en avant et montrer qu’il peut également
participer et même prendre des initiatives. Cependant, la France en tant qu’ancienne puissance
coloniale devrait simplement reconnaître la souveraineté de la Syrie et la soutenir. Et la
Belgique est prête à suivre les grands plans de Big Brother. Elle doit montrer qu’elle est digne
d’avoir le quartier général de l’alliance occidentale à Bruxelles.
L’acteur principal derrière les écrans reste Israël. En tant que Chrétiens et aussi en tant que
communauté internationale, nous avons beaucoup à faire à l’encontre du peuple juif, en raison
de l’oppression séculaire à leur égard, dont l’holocauste fut la manifestation la plus horrible.
Ceci étant dit, il est dommage qu’Israël ne semble pas en état de vivre en paix avec les autres
peuples. Déjà au siècle passé, l’Amérique avait promis à la Syrie un montant considérable pour
donner à 500.000 réfugiés palestiniens la région agricole fertile de Djezirah au Nord de
l’Euphrate et de les reconnaître immédiatement comme citoyens syriens à part entière. C’était
trop demander aux dirigeants syriens en 1952. Un quart de siècle plus tard, cela a fonctionné au
Liban. L’Amérique et Israël avaient secrètement promis aux Palestiniens qu’ils recevraient le
Liban où ils formeraient tout de suite la majorité. Cela fut naturellement accepté avec
reconnaissance. Les Chrétiens recevraient toute aide nécessaire pour partir avec un billet aller
simple. Parce que les Chrétiens n’ont pas voulu simplement ainsi quitter leur pays, le massacre
de la guerre libanaise a commencé. Entretemps, un demi-million de Palestiniens se sont
néanmoins bien établis au Liban.
Et maintenant, Israël veut solutionner un autre problème: l’Iran, qui devient de plus en plus
influent et qui travaille à un programme nucléaire. C’est pourquoi la Syrie, en raison de ses liens
avec l’Iran, doit être soumise à l’influence américano-israëlienne. Ainsi, Israël peut poursuivre
sans problème son occupation illégale des hauteurs du Golan et peut-être aussi grappiller au
Liban un peu plus de « terre promise ». Comme si un tel déploiement de force terrestre avait
quelque chose à voir avec le message biblique. Leurs ancêtres et les nôtres vivaient en tout cas
avec des aspirations et une foi toutes autres: “ Et s'ils avaient eu en vue celle (la patrie) dont ils
étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner ; mais maintenant ils en désirent une
meilleure, c'est-à-dire une céleste.” (Hebr. 11, 15 v).
Un “combat spirituel” avec des “armes spirituelles”
Quelle est notre devoir en tant que Chrétiens et en tant que religieux qui vivons au milieu de
cette crise en Syrie? Saint Paul nous donne dans son épître aux Ephésiens 6, 12-18 quelques
directives utiles de la foi chrétienne: “Parce que ce n’est pas contre la chair et le sang que nous
avons à lutter…” Nous vivons un “combat spirituel” que nous pouvons seulement gagner avec
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des “armes spirituelles”. “Les reins ceints de la vérité…”: nous essayons de comprendre cette
crise et de juger à la lumière de l’évangile de Jésus-Christ, qui est LA Vérité.
Nous voyons une injustice de l’étranger contre la souveraineté d’un pays, que nous voulons ici
accuser à l’unisson avec le point de vue des Patriarches. Parce que ce point de vue ne peut pas
être toléré par la communauté internationale, nous recevons notre part de diffamation, mais
nous en sommes fiers. Nous percevons par ailleurs dans le peuple syrien beaucoup de
« manifestations » du Royaume de Dieu: une tolérance réciproque et la volonté de rester vivre
ensemble unis, une bonté et une hospitalité chaleureuses, un respect pour la vie humaine
depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, un respect pour la famille. Nous voulons
continuer à soutenir ces valeurs.
“Le corps revêtu de la cuirasse de la justice…”: nous ne cherchons pas la sécurité chez nousmême mais chez Jésus-Christ. Sa justice nous sauve, c’est-à-dire sa souffrance, sa mort et sa
résurrection. Il s’est donné lui-même pour le salut des hommes et nous demande de L’imiter.
Nous n’avons pas un point de vue politique. Nous nous plaignons de l’injustice quand les autres
ne le font pas.
Par ailleurs nous voulons assister les civils innocents qui sont les victimes de n’importe quel
camp. Nous aidons les familles à Homs (et des autres) qui sont dans le besoin et avec lesquelles
nous avons des liens, à survivre avec de la nourriture, des vêtements et des moyens financiers.
Nous nous efforçons, avec les moyens que nous avons, que les blessés soient soignés et que les
familles dont les enfants ont été assassinés soient assistées.
“ Les pieds chaussés de zèle pour l'Evangile de la paix…”: nous voulons préserver la paix
réciproque dans ce pays et essayons d’éviter tout différend entre les différents groupes
confessionnels. Nous ne parlons pas d’une minorité qui opprimerait une majorité. Nous
reconnaissons que des réformes sont nécessaires, mais nous reconnaissons aussi la volonté
réelle d’y arriver. Nous appelons les groupes qui commettent des attentats des « terroristes »
ou des « rebelles ». Nous ne les voyons pas en tant que « les Sunnites ». Nous acceptons le fait
que la majorité des Sunnites dans ce pays aspire aussi à la paix et à la tranquillité.
“ Prenant par-dessus tout le bouclier de la foi…” pour éteindre toutes les flèches enflammées.
Ici l’esprit de discernement est nécessaire pour savoir de quelle direction vient le danger.
Depuis le début, nous avons perçu qu’on essayait de déclencher une guerre civile en Syrie
depuis l’étranger de la même façon que pendant la guerre libanaise (1975-1990). Cette pensée
fut alors rejetée par les médias internationaux avec beaucoup d’agacement. Et pourtant, il
semble bien que cela soit la vérité.
“ Prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu”. Avec la visière
du casque, on ne peut que regarder au-dessus et devant. C’est une référence à l’espoir. Même
quand l’effondrement du pays semblait proche, nous n’avons pas renoncé à l’espoir. Nous
avons aidés les gens là où c’était nécessaire et possible de le faire. Nous avons prié chaque jour
pour les morts et les blessés, pour le repos et la paix dans le pays, ainsi que pour les réformes
nécessaires. Jésus dit: “ Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez
pour ceux qui vous persécutent et qui vous calomnient ” (Mt 5, 44). Une liste des plus
importants chefs terroristes a été distribuée pour que chacun prie chaque jour pour l’un
d’entre eux. Et on prie pour les dirigeants politiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
En conclusion
La Syrie, vieille de 5000 ans avec ses frontières vagues qui incluèrent autrefois aussi la Jordanie,
la Palestine, le Liban, la Turquie du Sud et l’Irak de l’Ouest, est le berceau de la foi chrétienne.
C’est depuis Damas et Antioche que Paul a annoncé l’évangile de Jésus Christ aux peuples. La
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domination de l’Islam a donné au pays son caractère mahométan, mais les Chrétiens syriens
sont restés fidèles à leur foi comme habitants autochtones. La Syrie a été un modèle de
tolérance et a préservé son indépendance arabe vis-à-vis de l’Occident. Les dirigeants
mondiaux actuels veulent maintenant désorganiser aussi la Syrie, après tant d’autres pays, pour
l’inclure dans leur pouvoir et leur sphère d’influence. Malgré les meurtres, les attaques, les
sanctions et la pression internationale continue, le peuple syrien refuse d’entrer en guerre
civile. Cela a fait grandir la conscience du peuple syrien et sa volonté ancrée de continuer à
vivre dans l’unité et la paix avec les différents groupes confessionnels. De plus, cette crise a mis
le peuple sur la voie de réformes profondes qui peuvent faire de ce pays un modèle pour le
monde arabe.
Le délire occidental et le jihad islamique vont-ils supprimer la tolérance et l’humanité de la
société syrienne? Nous avons l’histoire contre nous. Dans le passé, la violence a gagné le plus
souvent. C’est ainsi que les communautés chrétiennes les plus anciennes ont disparu pour de
bon par la domination islamiste violente. Egalement en Afrique du Nord, qui a fait du
Christianisme une religion mondiale, celui-ci a été effacé. Pourtant cette fois, la violence peut
se terminer en un printemps syrien. Efforçons-nous y. C’est un pays saint. “ Sa renommée (de
Jésus) se répandit dans toute la Syrie…” (Mt. 4, 24). Et le sang des martyrs a établi ici le
Royaume de Dieu de façon indélébile.
QARA, Février 2012
P. Daniël Maes o.prem.
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