SES_P3_mondialisation - Billard Club Saint

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TROISIEME PARTIE : OUVERTURE INTERNATIONALE
ET MONDIALISATION
L’étude de la Relation Economique Internationales (REI) est l’étude de l’ensemble des flux physiques immatériels et
financiers qui s’échangent entre les agents non-résidents. L’ouverture internationale désigne deux phénomènes :
 Internationalisation, accroissement de l’ouverture des économies
 Mondialisation ou globalisation, accroissement des intégrations c’est-à-dire des relations
d’interdépendance, des liens entre les économies
Nous montrerons les liens qui existent entre l’ouverture internationale, la croissance et le développement à travers
la diffusion et la résistance à un modèle culturel véhiculé dans le monde. Nous étudierons aussi dans cette partie les
conséquences du commerce international sur le développement durable et les différentes formes d’intégration
essentiellement économique.
CHAPITRE I :
Mondialisation et croissance économique
Les échanges, à travers les frontières, augmentent en quantité et en qualité. Les principaux acteurs de ces échanges
sont les PDEM qui voient, en faite, leur croissance tirée par leur participation au commerce international. De même, les
NPI voient à leur tour, leurs croissances augmentées grâce à une participation de plus en plus importante aux échanges
internationales. Ce lien entre croissance et commerce international a déjà été vu et analysé par les économistes classiques
comme SMITH et RICARDO.
Toutefois, les chocs pétroliers de 1973 à 1979, la concurrence déloyale des pays à bas salaires comme l’Asie du SudEst et la crise financière des pays asiatiques dans les années quatre-vingt-dix montrent que le libre-échange n’est pas si
bénéfique que cela.
Comment faut-il réguler le commerce international, quels organismes et quelles règles ? Nous nous rendons
compte que le commerce international est intéressant car il permet de se procurer des ressources que l’on ne dispose pas,
mais il va permettre aussi d’écouler le surplus de production c’est-à-dire de soutenir la croissance. Toutefois, le commerce
international est aussi un facteur de crise économique et social, de part la compétitivité qu’elle entraîne. L’ouverture des
frontières ne semble donc pas si bénéfique.
Est-ce que le débat entre le libre-échange et le protectionnisme n’est pas encore d’actualité ? Pourquoi et par qui le
commerce international est-il bénéfique ? Comment les pays en développement, à travers leurs inégalités, peuvent-ils
participer au commerce international ?
L’ouverture internationale actuelle ne peut être comprise qu’en dehors d’un contexte de mondialisation. Les
facteurs de la mondialisation sont de différentes natures : organisations internationales et FMN.
I] Le commerce international
Il existe un lien entre croissance et échange international. En effet, les échanges internationaux sont vecteurs de
compétitivité et donc de concurrence. Nous montrerons, à travers les analyses théoriques, que les économistes divergent
sur l’efficacité du libre-échange. Actuellement, s’il y a une tendance sur l’ouverture internationale, des pratiques
protectionnistes et restrictives sont mises en place.
1) Le commerce international, hier et aujourd’hui
a) Croissance du P.I.B. et exportations
Historiquement, nous nous rendons compte depuis 1720 que les variations du TCAM du commerce mondial et
celles du PIB réel sont simultanées et se font dans le même sens. Lorsque le TCAM du commerce mondial augmente alors
le TCAM de production augmente et inversement.
C’est une corrélation positive c’est-à-dire que les deux variables varient dans le même sens, nous ne pouvons
établir de causalité. Nous ne pouvons pas affirmer qu’une hausse du commerce mondial entraîne une hausse de la
croissance, nous ne pouvons juste le supposer, en faire l’hypothèse. De 1986 à 1999, le commerce mondial a augmenté de
10% sur la période et le PIB a augmenté de 6%.
b) Qui échange quoi, et pourquoi ?
A des degrés divers de toutes notions d’échanges, en effet aucune d’entre elles disposent de toutes les ressources et
peuvent vivre en autarcie, sauf la Corée du Nord et la Birmanie. Cependant, les principaux acteurs du commerce
international, c’est-à-dire l’ensemble des flux des biens et services, capitaux que s’échangent agents résidents et nonrésidents, sont décomposés par la Triade : ASEAN fondé en 1975 avec 52%, UE & PECO avec 68%, ALENA & Amérique
Latine et Centrale avec 36%.
Il ne faut confondre ces flux avec la part globale de différents pôles dans le commerce international (44% des flux
mondiaux sont d’origine européenne). Le commerce international est mesuré par les exportations mondiales qui sont
égales aux importations. Cette structure est stable depuis une quarantaine d’années. Ces flux comprennent les biens qu’ils
soient matières premières ou produits manufacturés (consommation, semi-fini, équipement), les services et les capitaux à
court et à long terme.
En dix ans, les exportations de services ont quasiment triplé. La production mondiale est de plus en plus
immatériel avec la tertiarisation. De même, les mouvements de capitaux sont de plus en plus importants car les marchés
de capitaux ont été déréglementé, les nouvelles technologies le permettent, l’accroissement de l’internationalisation de la
production est rendu possible avec la délocalisation. Les entreprises peuvent écouler à travers un surplus de production
et donc favoriser la croissance. Aucun pays ne disposent de toutes les ressources et n’a une parfaite égalité entre ces
dépenses et ces revenus. Certains dégagent un besoin de financement et d’autres, une capacité de financement, donc les
capitaux s’échangent. L’autarcie favorise l’inflation et limite l’innovation, faute de concurrence.
Il existe des limites aux échangent internationaux, certains biens et services doivent être produits rationnellement
même s’ils ne sont pas compétitifs (armement, recherche et développement). Les mouvements de capitaux, avec le
financement extérieur, impliquent en effet un endettement qui faudra rembourser et impliquera une dépendance. De
plus, nous pouvons ajouter que cette interdépendance financière peut engendrer une instabilité.
c) Comptabiliser les échanges internationaux
Le change est l’opération par laquelle nous pouvons avoir, contre de la monnaie nationale, une certaine quantité de
devises ou monnaies étrangères. Le taux de change, ou cours d’une monnaie, est sa valeur en monnaie étrangère. Nous
observons deux régimes de changes, l’une fixe (dévaluation, réévaluation) avec la Banque centrale et l’autre flottant ou
flexible (dépréciation, appréciation) qui suit l’offre et la demande. Le marché des changes assure la confrontation des
offres (ventes) et des demandes (achats) de devises étrangères. La variation d’une monnaie suit la loi de l’offre et de la
demande :
Si D > O, alors le taux de change augmente (appréciation de la monnaie)
SI O > D, alors le taux de change baisse (dépréciation de la monnaie)
A moyen terme, l’évolution du taux de change est en partie expliquée par l’action combinée de trois facteurs, dits
fondamentaux :
 Le solde de la balance des transactions courantes, un pays en excédent a généralement une monnaie plus
forte qu’un pays en déficit commercial.
 La différence d’inflation, un pays qui a une faible inflation a donc généralement une monnaie plus forte
qu’un pays dont les prix galopent.
 La différence entre les taux d’intérêt, les capitaux sont normalement attirés par un placement en Europe
si les taux d’intérêt y sont plus élevés qu’ailleurs. Dans ce cas, les investisseurs américains ou japonais
convertiront leurs dollars ou yens en euros, ce qui fera monter le cours de l’euro. Mais taux d’intérêt
élevé ne rime pas toujours avec taux de change apprécié, les spéculateurs tiennent compte de la sécurité
de leurs placements, et font payer une prime de risque aux pays à monnaie faible.
A court terme, ces fondamentaux n’expliquent pas tout. En effet des mouvements de capitaux spéculatifs peuvent
aller en sens inverse et provoquer des hausses ou des baisses inattendues des monnaies, et les entraîner dans des bulles
spéculatives.
La balance des paiements est un document comptable et statistique établi et publié par la Banque de France. Ce
document retrace pour une année l’ensemble des flux des biens et services qu’un pays a fourni au reste du monde et que
ce pays a reçu du reste du monde. Les flux des biens et services regroupent les créances et les dettes qui s’échange entre
un pays et le reste du monde et l’engagement de ce pays vis-à-vis du reste du monde. Les comptes permettent de calculer
des soldes et des balances intermédiaires :
 Les comptes des transactions courantes pour les biens et les services, le solde commercial prend en
compte uniquement les biens, ce solde est essentiel afin d’avoir une idée de la compétitivité mondiale
d’un pays.
 Solde des transactions courantes et compte de capital, s’il est déficitaire, le pays a un besoin de
financement et devra financer cette dette par l’exportation de titres financiers. Sinon il est bénéficiaire et
le pays a une capacité de financement.

Le compte financier permet d’établir le solde des flux financiers hors les avoirs de réserve. Si ce solde est
déficitaire comme celui des transactions courantes et du compte du capital, alors c’est l’avoir de réserve
qui va permettre d’équilibrer la balance des paiements.
Le solde commercial français est excédentaire depuis une dizaine d’années (36 Milliards d’€ en 1999). Cette
situation excédentaire s’explique par une baisse des importations et une hausse des exportations par une meilleure
compétitivité de la France depuis dix ans. Il existe différentes techniques pour comptabiliser les échanges internationaux.
CAF : Coût Assurance Fret
FAB : Franco A Bord
Importation : transport, assurance
Exportation : prix à la frontière naturelle
Taux de Couverture = (Valeurs des exportations / Valeurs des importations) x 100
Ce ratio mesure le pouvoir d’achat des exportations c’est-à-dire la quantité ou la valeur d’importation qu’elle
permet d’acheter. Lorsque ce taux est inférieur à 100, les exportations sont insuffisantes pour payer les importations, c’est
le déficit commercial, sinon c’est un excédent commercial. En France, le taux de couverture est de 120%.
2) Le débat libre-échange et protectionnisme
a) Les avantages absolus et les avantages comparatifs ou relatifs
Le libre-échange est une politique qui vise à supprimer tous les obstacles à la libre circulation des marchandises,
des capitaux, des services, des hommes entre les nations. Le protectionnisme vise à protéger la production nationale
contre la concurrence étrangère à travers des barrières tarifaires ou réglementaires. Depuis la fin du XVIII ème siècle, les
économistes ont montré que les économies nationales avaient tout intérêt dans le libre-échange qui est vecteur de
croissance mondiale donc de croissance nationale : avantages absolus (SMITH) et avantages comparatifs (RICARDO).
Pour SMITH (1723-1790), le précepte, c’est en fait de prôner une protection de la production nationale. Ce précepte
est inutile si la production est compétitive et si elle peut affronter la concurrence étrangère. La protection de la production
nationale peut être nuisible si elle n’est pas compétitive, il vaut mieux alors renoncer à sa fabrication et à se la procurer à
l’étranger à meilleur marché et donc se spécialiser dans une autre branche de production.
Pour SMITH, les économies nationales doivent se spécialiser en fonction des avantages absolus, c’est-à-dire que
dans une production où le pays a un coût inférieur à tous les autres pays, le pays va acquérir à l’étranger les productions
pour lesquelles il a une infériorité absolue. Selon SMITH, nous obtenons ainsi des meilleures allocations des ressources
(aucun gaspillage). L’analyse de SMITH va donc expliquer la division internationale du travail c’est-à-dire la répartition
de la production mondiale selon la spécialisation des différents pays dans la production de biens et services. La DIT est le
principe de la division du travail appliquée aux changes internationaux. La DIT est soit verticale ou horizontale, elle
permet deux choses dont d’écouler le surplus et d’importer à ce que l’on a renoncé à produire, il faut que le libre-échange
soit possible. La limite de la thèse de SMITH est l’idée qu’un pays, ne disposant pas d’avantages absolus, ne peut pas
participer aux échanges internationaux.
L’analyse de RICARDO (1772-1823) repose sur les avantages relatifs ou comparatifs c’est-à-dire que chaque pays va
se spécialiser dans la production dans laquelle il dispose d’avantages relatifs, ou plus précisément dans la production où
l’avantage est relativement plus grand et se spécialiser dans la production où le désavantage est moins grand.
Pour RICARDO, il suffit donc que les coûts de production des deux biens soient différents dans les deux pays
pour que le commerce international soit favorable à ses deux pays même s’il s’avère que l’un deux pays bénéficie de coûts
de production les plus faibles pour les deux biens. La spécialisation, d’après les avantages comparatifs, augmente la
production mondiale. Le commerce international permet donc de tirer la croissance vers le haut pour chaque pays y
participant, c’est donc un jeu à sommes positives et non un jeu à sommes nulles. Cette analyse permet à RICARDO de
demander l’abolition des « corns law » (loi sur le blé). En effet, si l’Angleterre se spécialise dans l’industrie, elle devra
donc importer le blé de France à moindre coût. Les industriels vont donc baisser le salaire des ouvriers puisqu’à l’époque,
le salaire était égal à ce qui était nécessaire d’entretenir la force du travail. Le profit des industriels peut alors augmenter.
L’analyse de RICARDO comporte quelques limites dont l’hypothèse d’immobilité des facteurs de production, le
commerce international inexpliqué (échanges de produits similaires), le modèle reposant sur un seul facteur de
production.
b) Les prolongements
D’après l’analyse néoclassique HOS (HECKSCHLER, CHLIN, SAMUELSON), un pays va se spécialiser dans la
production et l’importation des biens incorporant de façon intensive les facteurs de production relativement abondant
sur le territoire, et il va importer les produits nécessitants les facteurs de production relativement dans le pays. Cette
spécialisation amène à une égalisation du prix des facteurs de production au niveau mondial puisque le prix des facteurs
abondants va avoir une tendance à augmenter car il est de plus en plus utilisé, et cette spécialisation amène une hausse de
la productivité.
L’avantage de ce modèle est double, il prend en compte les deux facteurs de production et permet de montrer les
effets redistributifs du commerce international où les agents disposant le facteur le plus abordant voient leur bien-être
croître, et où les agents disposant le facteur le moins abordant voient leur bien-être décroître. La limite à ce modèle est
que l’on n’a toujours aucune indication sur le commerce intrabranche.
Les analyses contemporaines se centrent sur le commerce intrabranche. Les nations ou les pays vont se spécialiser
dans la branche ou une partie de la branche dans laquelle ils disposent des rendements d’échelle croissants où ils peuvent
réaliser des économies d’échelle et abandonner le reste de la branche. Les rendements d’échelle sont croissants lorsque les
deux facteurs de production (capital et travail) entraînent une augmentation plus que proportionnelle des quantités
produites. Les nations vont donc exporter les biens dont lesquels elles sont spécialisées puisque le marché intérieur n’est
plus suffisant pour absorber une production si spécialisée. Par contre, elle va importer des biens de la même branche
(textile bas de gamme).
c) Les analyses critiques
Tous les économistes ne s’accordent pas à justifier le libre-échange, le laissez-passer des marchandises. Pour
certains, le commerce international et le libre-échange engendreraient des inégalités. Nous retrouvons ici des idées
marxistes selon lesquelles l’extension du capitalisme nécessite l’exploitation non plus des ouvriers mais des PED. Il y a
quatre logiques à cette exploitation dont la maîtrise des matières premières (Rosa Luxembourg), l’extension des
débouchés (Samir AHMINE), l’exploitation de la main d’œuvre pas chère et la domination politique (MARX-LENINE).
Le point commun de ces quatre analyses est de faire la référence à l’impérialisme qui renvoie à l’empire colonial et
à la politique de domination d’un Etat sur un autre. Actuellement, les économistes montrent que l’échange entre NordSud est inégal puisque les pays développés exportent des produits à forte valeur ajoutée alors qu’ils importent à faible
valeur ajoutée.
F. LIST (1789-1846) préconisait un protectionnisme éducateur pour les industries naissantes contre la concurrence
d’un pays plus développé afin de s’inscrire à terme dans un cadre de concurrence internationale : l’Allemagne de la fin
du XIXème siècle, le Japon et les NPI ont montré l’efficacité de ce choix par tous les pays à un moment ou un autre.
Le protectionnisme est aussi prôné pour aider des industries vieillissantes à reconquérir leur marché intérieur et
redevenir compétitives (Airbus Industrie en 1974) ou afin de faciliter leur reconversion. C’est le cas du textile occidental
avec les accords multifibres en 1974 ou encore la sidérurgie et l’automobile avec les accords d’autolimitation.
Le protectionnisme permet de se protéger contre des stratégies commerciales agressives :
 Le dumping est une pratique consistant à vendre à perte ou à un prix inférieur au prix national pour
s’introduire sur un marché, accroître ses parts de marché ou éliminer un concurrent.
 Dans un système de parité fixe, la dévaluation est une modification officielle de la valeur de la monnaie
dans le but d’améliorer le solde commercial, les exportations étant relativement moins chères alors que
les importations sont relativement plus chères. En effet, après une dévaluation, il faut plus d’unité
monétaire nationale pour se procurer une unité de monnaie étrangère.
 Les subventions à l’exportation ou les crédits à taux bonifié.
Toutefois, le protectionnisme comporte de nombreuses limites, expliquant qu’il doit rester limité et provisoire.
Effectivement, il entraîne des mesures de rétorsion, il frappe les PED en diminuant les exportations donc leurs recettes, il
retarde les restructurations industrielles qui limitent les effets dynamiques des incitations à la recherche et à l’innovation.
De plus, il augmente les prix à la consommation (surcoût de production) car il empêche la spécialisation qui contribue à
la baisse des coûts de production, de plus, il peut procurer une situation de monopole. Enfin, les échanges se réduisent ce
qui est défavorable à la croissance mondiale.
La persistance du protectionnisme s’explique alors par la recherche de difficultés économiques nationales à
l’extérieur c’est-à-dire une protection contre les pays à coûts salariaux faibles et leur concurrence jugée déloyale, mais
aussi l’existence de groupes de pression qui considère que le commerce international est un enjeu à somme nulle.
3) Le développement du libre-échange
a) Le libre-échange et la spécialisation au service de la croissance
Initié par l’Angleterre, un vaste commerce international se développe au XIXème siècle avec l’abolition des corns
laws en 1846 et le traité franco-britannique de 1860 qui impulse une vague de diminution des droits de douane jusqu’en
1879. Le retour du libre-échange ne se fera qu’après la seconde guerre mondiale.
Ce développement du commerce international se fait sur la base d’une division internationale marquée par la
recherche de débouchés et la conquête des sources de matières premières par les pays industriels. Il s’agit d’une division
internationale du travail verticale c’est-à-dire, par exemple, que les colonies se spécialisent dans les produits primaires
bruts, les pays industriels assurent la transformation et donc la production manufacturée.
Depuis 1945, le commerce international augmente rapidement, tirant la croissance vers le haut. De 1947 à 1994, les
tarifs douaniers ont diminué passant à 50 à 8%. De plus, de 1945 à 1970, les exportations mondiales progressent en
moyenne de 7% par an alors que la production croît d’environ 5%, d’où une élévation des taux d’ouverture. La France a
un taux d’ouverture de 105% et sa balance commerciale est déficitaire.
Taux d’ouverture = [(X° + M°) / 2] / P.I.B.
Cette évolution s’explique notamment par une option libre-échangiste que traduit la création du GATT (puis de
l’OMC) et de zones de libre-échange comme la CEE (puis l’UE) ou l’ALENA. Sans parlez de causalité, le libre-échange et
le commerce international semble favorable à la croissance car :
 Effet taille (économie d’échelle) du marché international sur la croissance nationale
 La spécialisation permet une augmentation de la compétitivité
 Les importations permettent les transferts de technologie qui stimule la croissance avec la modernisation
de l’appareil productif suscitant des investissements
 L’effort à l’exportation stimule la croissance, le revenu amène la demande qui augmente la production
Ces trente dernières années, une nouvelle division internationale du travail se dessine dans laquelle les PED
exportent aussi des produits industriels. De même, les pays développés exportent des matières primaires (67% hors
pétrole). Les nouveaux pays industrialisés d’Asie sont les plus caractéristiques de cette nouvelle spécialisation visant le
développement économique. Les pays d’Europe en transition, le Mexique ou le Brésil restent dans une position plus
fragile.
Un nouvel ordre économique international se met en place avec une décolonisation économique, une
industrialisation et un aménagement du commerce international (négociation, participation, généralisation). Malgré ces
évolutions, les acteurs du commerce mondial n’ont pas tous la même importance. La triade Etats-Unis – Europe
occidental – Japon réalise l’essentiel des échanges.
b) Le libre-échange et la régulation
En 1944, les accords de Bretton Woods réorganisent les échanges économiques, financiers et monétaires au niveau
international ; ces accords prévoient initialement, à travers la Charte de la Havane, la création d’une organisation
internationale du commerce mais celle-ci ne sera jamais ratifiée. L’organisation des économies internationales ne reposera
sur aucune structures permanentes mais des accords réguliers à travers des cycles de négociations (round) du GATT
(Genenral Agrement on Traffic and Trade).
Le premier round se déroule à Genève en 1947 et réuni 22 pays à l’initiative des Etats-Unis, le GATT finira par
regroupé 117 pays réalisant 80% du commerce international. Les différents accords du GATT visent tout d’abord à
interdire les restrictions quantitatives et à diminuer les droits de douane afin de développer les économies
internationales.
Le GATT repose sur plusieurs principes :
 Non-discrimination avec la clause de la nation la plus favoriser (sauf pour les PED), la réciprocité et
l’égalité de traitement
 Abolition des restrictions quantitatives (sauf s’il y a un profond déséquilibre de la balance commerciale)
 Interdiction de dumping et de subvention à l’exportation et de crédit à taux bonifié
 Principe de consolidation (pas de retour en arrière)
Au total, de 1947 à 1993, huit cycles de négociations se sont déroulés voyant le nombre de pays participants
augmenter ainsi que le nombre de biens et services concernés par des réductions de droits de douane. Toutefois, si ces
multiplications montrent un relatif succès du GATT, elles peuvent aussi être des sources de conflits car les enjeux et
risques se développent également.
Le 8ème round à l’Uruguay entre 1986 et 1993 restera un échec avec une opposition entre l’Europe et les Etats-Unis
sur des intérêts nationaux, une forte poussée du chômage (due au libre-échange ?), l’arrivée sur la scène internationale de
nouveaux concurrents, les états indépendants faiblement multilatérales, les Etats-Unis qui ont souvent recours aux
exceptions.
Le GATT devient l’OMC à partir de 1995 reprenant son principe de fonctionnement les objectifs du GATT dont
l’augmentation des revenus et des niveaux de vie, le plein emploi, l’augmentation de la production et du commerce,
l’utilisation optimale des ressources mondiales.
L’OMC organise réglemente les états indépendants et veille à leur application par une procédure de réglementation
supranationale. Voici les différences avec le GATT :
 Personnalité juridique dotée de statuts
 Champ d’action étendu (FMI, Banque Mondiale) pour coordonner les politiques économiques au niveau
mondial vers un développement durable et meilleure intégration des PED au commerce international
 Décision à l’unanimité, mais vote s’il y a désaccord
 Litiges avec l’ODR (organe de règlement), c’est une autorité supranationale qui diminue la souveraineté
des Etats en statuant sur les litiges et autorisant les mesures de rétorsion.
La logique de l’OMC est de permettre un réel libre échange vers plus de multilatéralité et moins de régionalisation.
Les crises financières : l’exemple asiatique
La crise observée en Asie
présente tous les symptômes
d’une crise de suraccumulation de
capital. La croissance forte de la
région a attiré des capitaux
étrangers
sous
forme
d’investissements de portefeuille
ou de prêts aux banques locales.
Cet afflux de capitaux a facilité
une fuite en avant dans des
investissements à la rentabilité
douteuse. Une dérive accentuée
par l’opacité des circuits de
décision : l’absence de démocratie
et les liens étroits entre dirigeants
politico-militaires, financiers et
industriels ont crée un climat
favorable à la corruption.
L’afflux
de
capitaux
a
provoqué une appréciation des
monnaies locales qui diminuait le
coût d’endettement extérieur pour les
emprunteurs
et
ouvrait
des
perspectives de plus-value pour les
investisseurs internationaux. D’où la
formation d’une bulle spéculative qui
a gonflé jusqu’au moment où
l’insuffisante
rentabilité
des
investissements a éclaté au grand
jour. La montée des déficits (de la
balance des paiements) courants de
certains pays comme la Thaïlande,
accentuée par la hausse du dollar en
1997, en a été un des révélateurs : le
pays importait plus qu’il ne parvenait
à exporter.
L’enchaînement qui assurait
jusque-là une hausse conjointe des
bourses et du taux de change s’est
alors retourné. La perspective de
moins-value incite les investisseurs à
vendre rapidement pour ne pas rester
« collés »
avec
des
actions
dévalorisées. Ce mouvement de retrait
provoque une baisse du taux de
change qui accroît encore les moinsvalues
pour
les
investisseurs
étrangers, d’où de nouvelles ventes.
F. Frémeaux, Alternatives économiques, n°154, décembre 1997
Bourse de Séoul et le cours du won
Croissance du PIB des pays émergents et de l’OCDE
1996
Corée
Thaïlande
Hong Kong
Brésil
Russie
OCDE
1. Estimations
7,1
5,7
4,6
3,0
5,0
2,9
2. Prévisions
Flux des capitaux privés
à destination des PED
1997
19981
5,5
6,8
5,3
3,7
0,8
3,2
-6,5
-8,0
-4,6
0,5
-6,0
2,2
1999²
1,0
-2,5
-1,0
-2,0
-7,0
2,0
OCDE
« Effet Papillon »
Les météorologistes nous
avaient prévenus : un battement
d’ailes de papillon survenant
aujourd’hui
à
Pékin
peut
provoquer demain la tempête à
New York, selon l’image préférée
des théoriciens du chaos. En guise
de battement d’ailes, nous avons
eu droit à l’effondrement d’une
monnaie
tropicale,
le
baht
thaïlandais (en juillet 1997)
immédiatement suivie dans a
chute par la roupie indonésienne,
le ringitt malais et le won sudcoréen. […] L’effondrement de la
demande asiatique a fait plonger le
prix du pétrole […] et des matières
premières, dont la Russie dépend
largement pour ses exportations.
[…] Le 17 août, le rouble était
dévalué à son tour (de 34%) […] .
A peine le domino russe était-il
tombé que les marchés portaient
leur attention sur un autre gros
débiteur en difficulté : le Brésil.
Dès les premiers jours de
septembre (1998) la spéculation se
déchaînait contre le réal brésilien.
[…] Partie d’Extrême-Orient, la
crise frappe désormais aux portes
de l’Europe et des Etats-Unis.
[Mais il convient de] de relativiser
la portée du problème. L’Asie tout
entière, malgré son dynamisme, ne
représente qu’une part limitée des
exportations : 19% dans le cas des
Etats-Unis, 6% seulement pour
l’Union européenne (et à peine 1%
pour la Russie).
J. Adda, Alternatives économiques, n°163, octobre 1998
c) Les tentations protectionnistes
Le protectionnisme utilise des barrières tarifaires qui élèvent le prix des importations au moyen des droits de
douane, et non tarifaires dont des mesures directes (quotas, licence, contingentement), des mesures visant à diminuer les
coûts de production nationale (subvention, dévaluation, crédits à taux bonifié), et des normes de production,
d’hygiène,…
Un protectionnisme administratif, plus diffus, s’appuie sur des normes ou le comportement des consommateurs
(préférence, nationalisme des consommateurs).
Pour les partisans du protectionnisme, l’ouverture des frontières crée une contrainte extérieure excessive
(l’interdépendance des économies entraîne une perte d’autonomie des Etats dans la mise en œuvre de leurs politiques
économiques) et menace l’indépendance nationale, la compétitivité des entreprises et les emplois.
Exemple de protectionnisme, la relance de 1981-1982 est un échec car la demande est satisfaite par des
importations, et la rigueur de nos partenaires diminue les importations, entraînant une détérioration du solde
commercial.
La contrainte extérieure tient donc à la nécessité d’éviter un déficit extérieur durable ; de même la politique
économique doit éviter des taux d’intérêt faibles (sorties de capitaux intempestives) et un taux d’inflation trop élevé qui
entamerait la compétitivité ; actuellement la contrainte extérieure devient financière (éviter les déficits publics) et
institutionnalisée par les critères de Maastricht. Dans le cadre d’un régime de change fixe, il s’agit du maintien de la
parité.
Les protectionnistes dénoncent les pratiques des firmes étrangères comme déloyales en accusant notamment les
firmes des pays à bas salaires de pratiquer du dumping social, et veulent limiter la concurrence. Cette concurrence des
pays à bas salaires serait en effet responsable de certaines faillites, de politiques de baisse des coûts de production et de
délocalisations. Toutefois, n’oublions pas que le solde de l’emploi français dans le commerce international est positif,
même si le commerce international peut expliquer le chômage des moins qualifiés, en effet, la France exporte.
Le libre-échange modifie la spécialisation donc la structure de la production et des emplois, ce qui peut menacer
certains secteurs d’activité et certaines zones géographiques. Il peut donc être négatif pour la protection sociale, le
système fiscal et le droit du travail.
Si les tentations protectionnistes existent toujours, elles sont plus fortes quand la situation économique et sociale est
critique. Ainsi, le chômage massif persistant en Europe occidentale ou la crise financière en Asie du Sud-est entraînent de
telles tentations.
Critiqué par la plupart des économistes, le protectionnisme reste néanmoins répandu malgré la mondialisation. Le
débat entre partisans du libre-échange et du protectionnisme ne semble pas près de cesser (échec de l’OMC, clause de
sauvegarde fréquemment invoquée par les Etats-Unis,…).
Les échanges internationaux sont à situer dans une autre problématique : celle de la mondialisation qui reflète une
régionalisation des échanges.
II] Du commerce international à l’intégration économique
Le commerce international se développe à un tel point que l’étude du système productif mondial porte de plus en
plus sur l’internationalisation, c’est-à-dire une ouverture croissante des économies nationales aux échanges extérieurs de
biens, services et capitaux.
L’internationalisation concerne le commerce des biens et services, les capitaux, la production à travers les
investissements directs à l’étranger et les firmes multinationales.
Cette ouverture croissante est de plus en plus institutionnalisée par des accords internationaux et des organismes
supranationales, à un tel point que le commerce mondial montre de plus en plus de mouvements d’intégration :
unification et interdépendance croissante d’économie.
L’intégration internationale s’effectue à deux niveaux, mondial et régional. La régionalisation ne fait pas obstacle
mondialisation mais la prépare en formant des ensembles économiques puissants capables de participer à la
mondialisation.
Les enjeux de la mondialisation e polarisent autour de deux acteurs principaux : les économies nationales qui
multiplient les accords d’intégration et les firmes multinationale à la recherche de profit dépassant le cadre national.
1) Investissements internationaux et FMN
a) Les investissements directs à l’étranger
Si l’internationalisation portant sur le commerce et les capitaux est aussi vieille que le capitalisme, les IDE sont plus
récents. Depuis le début des années 70, les IDE augmentent plus vite que les exportations de marchandises.
Les IDE sont des investissements (engagements de capitaux) effectués par une entreprise dans une entreprise
exerçant ses activités à l’étranger dans le but d’acquérir un intérêt durable, voire une prise de contrôle :
 création d’une entreprise par un investisseur étranger,
 acquisition d’au moins 10% du capital d’une société déjà existante,
 réinvestissement des bénéfices de la filiale sur le territoire d’implantation,
 opération entre maison mère et filiale.
90% des IDE proviennent des pays développés et 60% entre les pays développés. Les Etats-Unis sont importateurs
nets, le Japon exportateur net, et l’Europe exportateur net vers les Etats-Unis et importateur net vers le Japon. 40% des
IDE concerne l’industrie. La part des IDE concernant les services est en augmentation.
L’IDE est un mode d’accès aux débouchés extérieurs au-delà des exportations, grâce aux implantations locale qu’il
permet. L’IDE présente des avantages, d’où des politiques d’attractivité territoriales des IDE et des FMN :
 effets directs : création d’emploi, distribution de salaire, ressources fiscales, transfert technologie ;
 effets indirects (emplois induits, infrastructures,…) sur la croissance à condition que le pays d’accueil
conserve une certaine maîtrise du processus.
Toutefois l’IDE présente l’inconvénient d’introduire une dépendance vis-à-vis du pays investisseur. Il a longtemps
été considéré par les PED comme une forme de néocolonialisme (exploiter les ressources locales sans offrir de
contreparties suffisantes). Pour les pays développés, il est synonyme de concurrence pour l’appareil productif national.
Le développement des IDE et des FMN sont liés, ce sont les deux aspects d’une même évolution, celle de
l’intégration de système productif.
b) Les firmes multinationales
La firme multinationale est une firme contrôlant ou possédant plusieurs filiales implantées dans plusieurs pays. Sa
stratégie et son organisation sont pensés au niveau mondial et s’appuient sur les différences socio-économiques de ces
pays.
Les grandes entreprises mondiales sont des FMN dominées par les Etats-Unis. Elles sont originaires à 75% des pays
développés et de plus en plus des nouveaux pays industrialisés (NPI) ; les FMN américaines effectuent 80% des
exportations de ce pays ; les échanges captifs entre FMN représentent 30 à 40% des échanges internationaux. Les
stratégies des FMN sont :
 le contrôle et l’exploitation des matières premières depuis le XIXème siècle, la stratégie d’implantation
dépend de la localisation des matières premières ;
 l’objectif de vendre à travers la recherche de débouchés externes par des exportations et la création de
filiales relais dont les pays développés sont le lieu privilégié de telles localisations ;
 la rationalisation de la production c’est-à-dire l’implantation de filiales ateliers qui peuvent produire
l’intégralité du produit ou se contenter du montage (filiale tournevis). Il s’agit essentiellement de
différences de coûts salariaux qui incitent les entreprises à délocaliser, mais aussi de l’environnement
socio-politique, c’est la logique de la DIPP (segmentation du système productif) pour montrer que la DIT
est dépassée et que les FMN s’affrontent sur le marché mondiale ;
 l’internalisation, contraire de l’externalisation, c’est-à-dire que la firme construit un marché privé dont
elle contrôle un maximum d’éléments, création d’un espace intégré de la firme par filialisation au sein du
groupe, le faire l’emporte sur le faire faire.
L’internationalisation de la production et les participations croisées rendent de plus en plus floues les contours de
l’entreprises qui ne constitue plus une entité firme mais un groupe complexe et multiforme, voire un réseau, limitant les
marges de manœuvre de la politique économique. Les politiques industrielles deviennent moins directives.
2) Relations monétaires et financières internationales
a) Le SMI et la globalisation financière
Le système monétaire international est un ensemble d’accord, de règles, de pratiques et d’institutions dans le cadre
desquels s’effectuent les paiements correspondant à des transactions franchissant les frontières. Le SMI s’intéresse à
générer suffisamment de liquidités internationales pour permettre le développement des échanges internationaux, aux
relations existantes entre les différentes monnaies (stabilité des taux de change), à l’évolution des BP.
Au cours de l’histoire, le SMI s’articule autour de deux logiques, le régime de change fixe ou flottant. Le SMI ne
doit pas être confondu avec le système financier international (SFI), c’est-à-dire l’ensemble des marchés financiers
(capitaux) qui permettent de financer l’économie mondiale. A ce sujet, on parle souvent de globalisation financière soit
une intégration financière mondiale, une internationalisation des systèmes financiers avec la création d’un vaste marché
unique des capitaux grâce à la disparition de toutes entraves (techniques, juridiques, politiques) à la libre circulation des
capitaux. Ce processus repose sur la règle des 3D :
 désintermédiation  offreurs et demandeurs de capitaux se connectent désormais directement sur les
marchés financiers (finance directe, il s’agit donc d’un recours croissant aux marchés financiers pour le
financement de l’économie ;
 décloisonnement des marchés  levée des obstacles techniques à la circulations des capitaux entre
marchés jusque là séparés entre marchés nationaux et entre compartiment de marchés, le SFI est un méga
marché qui se caractérise par une unité de lieu et de temps ;
 déréglementation  levée des obstacles juridiques et réglementaires à la circulation des capitaux.
Cette globalisation permet de faire baisser les coûts de financement, donc les coûts de production et les prix, ce qui
est facteur de croissance. La globalisation financière est développement du marché des changes (lieu d’échange des
monnaies convertibles). Selon la BRI, le volume des échanges s’est élevé à 1 200 milliards de dollars par jour, soit 50 fois le
volume journalier du commerce international. Une augmentation tout aussi considérable des mouvements internationaux
de capitaux, entre 1973 et 1992, les sorties brutes ont été multipliées par 8 pour atteindre 1 200 milliards de dollars dont
20% par les investissements de portefeuille.
Le danger de la globalisation financière se retrouve d’ailleurs à ce dernier niveau car les investissements de
portefeuille accentuent les risques d’instabilité des marchés car ils ont une volatilité plus forte que les IDE. La
globalisation entraîne donc un risque systémique, un risque inhérent au système structurel. Ici, il s’agit d’un risque
d’instabilité, de crise financière, résultant des dysfonctionnements de la globalisation financière.
Les deux temps du processus de crise systémique sont :
 spéculation et turbulence  formation d’une bulle spéculative ;
 éclatement de la bulle et contagion due à l’interconnexion des marchés financiers, mais aussi aux
comportements mimétiques (moutonniers) des traders qui se diffusent sans rencontrer d’obstacles.
Ces crises semblent donc être liée à une déconnexion croissante entre les sphères réelle et financière de l’économie.
b) Quelles régulations ?
Les accords de Bretton Woods en 1944 instaurent un nouveau SMI qui repose sur les points suivants :
 adoption d’un régime de change fixe avec des marges de fluctuation de plus ou moins 1% autour de la
parité fixe, nécessitant des interventions de la banque centrale pour maintenir la parité, la modification
de la parité est possible par une dévaluation mais est ponctuelle ;
 création du Fond Monétaire International ;
 adoption de l’étalon change-or.
A partir de 1971, les taux de change commencent à flotter. Ce régime des changes flottant sera officialisé en 1973
puis en 1976 par les accords de la Jamaïque. Dans ce cas, la valeur de la monnaie nationale peut fluctuer librement par
rapport à la valeur de la monnaie étrangère, le cours est déterminé par la rencontre de ‘offre et de la demande de
monnaie, la banque centrale et les Etats n’ont plus à intervenir sur le marché des changes pour défendre la parité.
Toutefois, le marché des changes n’est pas livré au seul jeu de la CPP des néoclassiques. En effet, le SMI, tout en
conservant le FMI, introduit, à partir de la fin des années 70, des changes flottants. Mais, les fluctuations sont bornées par
deux tentatives (1972 et 1979) au niveau de l’Europe avec son SME, et les accords du Plazza en 1965 et du Louvre en 1967
afin de déterminer des zones cibles pour les parités des différentes devises.
3) L’intégration économique : entre mondialisation et régionalisation
a) Les différents niveaux d’intégration
Il existe différents niveaux d’intégration, l’organisation des relations économiques entre pays peut prendre des
formes plus ou moins engageantes :
 Zone de libre échange  les pays membres éliminent entre eux les droits de douane et les restrictions
quantitatives mais gardent le contrôle de leur protection initiale avec les pays non-membres ;
 Union douanière  se distingue de la précédente par l’adoption politique avec l’instauration d’un tarif
douanier commun envers les pays tiers ;
 Marché commun  beaucoup plus ambitieuse, il ajoute une libre circulation d’hommes, des capitaux et
une liberté d’établissement des entreprises sur l’ensemble du territoire du marché commun ;
 Union économique et monétaire  phase ultime de l’intégration, mise en place de politiques communes
et création d’une zone de taux de changes stables, avec éventuellement, la création d’une monnaie
commune.
Les nombreux accords d’intégration régionale illustre cette diversité. On peut opposer le Mercosur qui depuis 1991
construit un marché unique fondé sur la complémentarité des économies, à l’ALENA qui vise à créer une zone de libre
échange.
Actuellement en Chine, le Japon et l’ASEAN évoquent le principe d’une zone de libre échange. De plus, n’oublions
pas que l’idéologie capitaliste et libérale n’est pas la seule à justifier l’intégration. En effet, en 1949, les pays socialistes
créent le CAEM (Comité d’Aide Economique Mutuelle – COMECON), dissolue le 28 juin 1991.
Les avantages de l’intégration est la création de trafic où les producteurs nationaux sont remplacés par d’autres
sources d’approvisionnement dont les coûts de production sont plus faibles, la réalisation d’économie d’échelle (baisse
du coût moyen, répartir le coût total sur plus grand nombre de quantités vendus), un pouvoir de marché et une
concurrence accrue qui oblige à un effort d’adaptation et de modernisation.
b) Une tendance à la régionalisation
Les échanges entre pays d’une même région représentent une part croissante des échanges de chaque zone. En
1991, les deux tiers des échanges de l’Europe occidentale et un tiers des échanges de l’Amérique du Nord sont des
échanges intrazones. Ils constituent aussi une part croissante des échanges mondiaux (45,8% en 1979 contre 51,4% en
1996). Ce phénomène dénote l’existence d’une préférence régionale liée à la proximité géographique et aux facilités
qu’elle engendre. Mais c’est au sein de certains accords d’intégration régionale que le commerce intrarégional apparaît le
plus développé.
Au cours des dernières décennies se sont multipliés à la fois les accords entre les Etats engendrant des ensembles
régionaux et les accords entre les firmes pour construire des réseaux filiales et de sous-traitants. Ainsi se produit un
processus de régionalisation qui, loin de s’opposer à la mondialisation, en constitue plutôt une étape dans la mesure où
les accords n’ont pas pour ambition la création de forteresses mais le renforcement de la compétitivité mondiale des
puissances contractantes. Voici l’illustration de la régionalisation dans un cercle vertueux :
Ricardo
Intégration
Elargissement du marché
Spécialisation
Plus concurrentiel
Hausse de la production
Plus compétitif
Economie d'échelle
III] Un modèle de croissance : l’Union Européenne
1) La longue marche vers l’intégration
CEE  Communauté économique européenne, crée par le Traité de Rome le 25 mars 1957, l’objectif est de
construire un marché commun permettant la libre circulation des produits, puis des capitaux et des homme.
- janvier 1958 : naissance du marché commun entre six pays (RFA, France, Italie, Belgique, PaysBas, Luxembourg).
- 1er juillet 1968 : politique commerciale commune.
- 1er janvier 1972 : élargissement à la Grande-Bretagne, le Danemark et l’Irlande.
- 1er janvier 1981 : entrée de la Grèce.
- 1er janvier 1986 : entrée de l’Espagne et du Portugal.
- 1er janvier 1987 : Acte Unique Européen.
- 9 et 10 décembre 1991 : signature du Traité du Maastricht (Pays-Bas) par le Conseil Européen. Il
s’agit d’un traité d’union économique et monétaire et d’un traité politique, prévoyant notamment
l’adoption d’une monnaie unique en 1999.
- 1er janvier 1993 : Marché Unique Européen.
- 1er novembre 1993 : entrée en vigueur du Traité de Maastricht, instituant l’ Union Européenne.
- Avril 1994 : la Pologne et l’Hongrie déposent une demande d’adhésion à l’UE.
- 9 mai 1994 : les trois Etats baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) obtiennent le statut de partenaires
associés dans l’UE.
- 9 et 10 décembre 1994 : Conseil Européen de Essen où se manifeste la volonté d’élargir l’UE
dans certaines conditions, à ceux des pays d’Europe centrale et oriental qui le souhaitent.
- 1er janvier 1995 : accueil de trois nouveaux Etats-membres (Autriche, Finlande et Suède), la
Norvège dit non à l’adhésion par référendum.
- Mars 1995 : l’UE et la Turquie signent un accord établissant entre eux une union douanière.
- 12 juin 1995 : signature d’accords d’association entre l’UE et les trois pays baltes comprenant
une promesse d’adhésion.
- 15 juin 1995 : la Roumanie et la Slovaquie ont déposé une demande d’adhésion à l’UE.
- 1996 : réexamen du Traité de Maastricht par la Conférence Intergouvernementale.
- 1997 et 1998 : début de la troisième phase avec l’Union Economique et Monétaire (UEM)
conduisant à la mise en place de la Banque Centrale Européenne et d’une monnaie unique.
Autres zones  AELE : Association Européenne de libre échange, créée en 1959, 7 pays d’Europe du nord
ALENA : Accord de libre échange nord américain, Canada-Etats-Unis-Mexique
ASEAN : Association des nations du sud-est asiatique
ALALE : Association latino-américaine de libre échange
CAE : Communauté d’Afrique de l’Est
UDAO : Union douanière d’Afrique occidentale
EEE : Espace économique européen (CEE + AELE en 1992)
Mercosur : Marché commun du cône sud-américain, Brésil-Argentine-Uruguay-Paraguay
Le Traité de Rome du 25 mars 1957 institue la CEE ayant pour objectifs de fonder des liens pour une paix durable
grâce au libre échange et à une croissance vectrice de paix entre les nations. Les dispositions de ce traité sont de crée une
union douanière devant aboutir à un marché commun, c’est-à-dire un marché concurrentiel où circulent les biens et
services, capitaux et hommes mais aussi un rapprochement des politiques économiques (PAC de 1962).
L’Acte Unique Européen de 1986 renforce cette logique en achevant la réalisation de ce grand marché économique
européen par l’extension aux services et aux capitaux de la liberté de circuler, par l’amélioration des conditions de la
liberté de circulation des hommes et l’élimination des dernières entraves à la circulation des biens (barrières physiques,
techniques et fiscales). Cet acte débouche sur la mise en place du marché unique européen en 1993 et la coordination des
politiques économiques, à ce stade, il s’agit d’une union économique.
Il y aussi en Europe un mouvement d’intégration monétaire. Il trouve son origine en 1972 d’un Serpent Monétaire
Européen entre les pays membres de la CEE, ayant pour objectif de limiter la fluctuation des monnaies entre elle ; aux
alentours de 2,25% entre la monnaie la plus appréciée et la monnaie la moins appréciée, et chaque devise devant se
maintenir à environ 2,25% du dollar. Cette tentative avorte en 1976. Elle sera reprise sous le nom de SME en 1979 pour
définir le cours pivot avec la marge de fluctuation (de 2,5% en 1979 et 15% en 1993) avec un accent sur une coordination
des politiques monétaires. On est à ce stade dans une logique d’union monétaire avec une unité de compte, l’ECU.
C’est avec le rapport de Jacques DELORS en 1989 que les douze s’engagent sur la création de l’union économique et
monétaire avec la création d’une monnaie unique. Ce rapport prépare le Traité de Maastricht et la création de l’Union
Européenne.
Les objectifs du Traité de Maastricht (1991-1992) sont multiples dont une politique étrangère et de sécurité
commune, une coopération dans les domaines de la justice, le renforcement de la cohésion de l’espace communautaire, la
politique sociale et surtout la préparation du passage à l’Euro.
Ce dernier point repose sur la création d’une union économique et monétaire et une coordination des politiques et
monétaires ayant pour but d’assurer la stabilité de la monnaie :
 fixité absolue (absence de marge de fluctuation) et irrévocable (pas de modification des parités) des taux
de change ;
 création d’une autorité monétaire commune (Banque Centrale Européenne) mettant en œuvre une
politique monétaire commune ;
 coordination politique économique et budgétaire ;
 passage à la monnaie unique si respect des critères de convergence, du pacte de stabilité (discipline
budgétaire au-delà de la création de l’euro).
La volonté de l’UE est de ne pas rester une forteresse à l’abri du reste du monde et poursuivre une démarche
d’intégration croissante et d’élargissement. L’intégration régionale européenne et une réalité forte avec deux tiers des
échanges de marchandises intrarégionaux, et une européanisation des IDE (la part des IDE internes à l’UE dans le total
des IDE passe de 27,1% à 50,5% entre 1983 et 1993).
Critères de l’Euro
 le niveau d’inflation ne doit pas dépasser la moyenne des trois meilleures performances
sur l’inflation (environ 1,5 point de pourcentage ;
 le niveau des taux d’intérêt à long terme ne doit être supérieur à 2 points de pourcentage
à la moyenne des taux d’intérêt à long terme des trois pays ayant obtenus les meilleures
performances en inflation ;
 dette publique / PIB < 60% ;
 stabilité des changes sur deux ans (environ 15%) ;
 déficit public / PIB < 3%.
2) Les avantages
Il existe un coût à la non-Europe, un coût fictif ou plutôt une absence de gains engendrés par la non-réalisation de
l’Europe dont un accroissement du commerce entre les pays membres et des échanges extracommunautaires, une
extension des gammes de produits offert aux consommateurs, un accroissement des IDE en provenance de l’étranger, et
une multiplication des opérations de fusions et acquisitions transnationales européennes.
Depuis l’adoption de l’Acte Unique, le remodelage de l’économie européenne s’accompagne d’un développement
de l’activité d’où un gain de croissance de 1,1 à 1,5% entre 1987 et 1993, mais aussi un rattrapage des Etats membres de la
périphérie (Espagne, Irlande, Portugal).
Les avantages de la monnaie unique sont :
 Réduire l’inflation donc constituer un espace de stabilité monétaire. A ce titre, les taux d’intérêt en
Europe pourraient s’orienter à la baisse, stimulant l’investissement et l’emploi.
 Amplifier les gains de croissance grâce à la suppression des coûts de transaction de change (fluctuation,
commission et couverture contre le risque de change).
 Rendre inefficaces les stratégies de dévaluation compétitive visant à stimuler la conjoncture domestique.
 Une concurrence accrue sur e marché des biens et services, les différences de prix étant plus lisibles, la
concurrence augmente orientant ceux-ci à la baisse avec une augmentation de la demande, donc de la
production, de l’emploi,…
 Concurrence accrue entre les banques et les marchés financiers pouvant amener à une baisse des taux
d’intérêts.
 Rééquilibrer le SMI en contrebalançant la suprématie du dollar, l’UEM serait donc vecteur d’externalité
positive pour la SMI.
 Amorcer et accélérer le processus de constitution d’une Europe politique nécessaire à l’équilibrage de la
planète. La monnaie est liée à l’Etat et au pouvoir politique, l’Etat est le garant de la monnaie. La
disparition des monnaies nationales et l’apparition d’une monnaie supranationale ne peuvent donc que
favoriser l’effacement des politiques nationales au profit de politique communautaire.
 L’euro permet de rendre es européens plus solidaires et contribue à tisser un lien social unissant les
individus de pays différents.
 La contrainte extérieure n’existe plus au niveau européen, on pourra donc relancer l’économie (politique
keynésienne).
3) Les inconvénients
S’il y a un déséquilibre commercial français, la France ne peut pas dévaluer l’euro pour augmenter les exportations,
diminuer les importations car c’est la Banque Centrale Européenne qui détermine la valeur de l’euro où la BCE est
indépendante de tous pouvoirs politiques.
Pour certains, la marche vers la monnaie unique représente trop de sacrifices. Depuis la récession de 1993, des voix
s’élèvent pour protester contre :
 l’abandon de la souveraineté de la politique monétaire, depuis 1993, la banque centrale française est
indépendante des pouvoirs publics qui voient dans la baisse des taux d’intérêt le moyen de relancer
l’activité ;
 le manque de dépenses, facteurs d’augmentation ou de compensation de la demande effective qui
favorise la croissance donc l’emploi.
En bref, le respect des critères de Maastricht est souvent invoqué comme obstacle à une lutte efficace contre le
chômage qui culmine à 10% (moyenne de l’UE). Egalement invoqué, le problème d’adaptation des entreprises et des
consommateurs, et la perte au niveau national d’un instrument majeur d’ajustement (le taux de change).
L’indépendance de la BCE est remise en cause face à des objectifs sociaux, une politique sociale de relance est
incompatible avec une politique anti-inflationniste, comment vont être gérés les chocs asymétriques ?
Le risque de dumping social désigne la stratégie de ceux qui offrent aux entreprises la possibilité d’employer la
main d’œuvre à des conditions de travail et de salaires avantageuses sur leur territoire.
Ces craintes ont pour source la fiscalité, la législation et la protection sociale ayant pour conséquence un flux de
migration de main d’œuvre vers les pays les moins disant socialement et délocalisation intra-européenne des entreprises,
défavorables en terme d’emploi. Les effets sont limités car la mobilité transfrontalière est limitée, les différences de
productivité atténuent les différences de coût du travail, il existe d’autres critères de délocalisation, la recherche de
compétitivité est hors de prix, et les pays membres de l’UE veulent instaurer une charte sociale d’où la création en 1993
de « l’espace social européen » visant entre autre à améliorer la coopération et la concertation en matière de protection
sociale.
L’intégration économique internationale s’effectue à deux niveaux dont la mondialisation qui résulte du
développement des activités ignorant les frontières, et la régionalisation marquant une préférence régionale. La
mondialisation n’est pas totale et la régionalisation semble être une étape préalable.
Depuis le Traité de Rome, la construction européenne est marquée du sceau de la régionalisation. Cependant, celleci reste ouverte. Ce modèle d’intégration rend compte des intérêts qu’il faut lui porter en terme de croissance quoique
certains inconvénients existent, mais orientent l’Europe vers davantage de concertation.
Mais une question se pose, les Etats membres, privés d’une partie de leur souveraineté pourront-ils faire face à des
crises tant sociales qu’économiques ?
D’autre part, les régionalisations d’échanges internationaux rendent plus lisibles les inégalités d’insertion dans le
commerce mondial (pays en développement). Qu’en est-il exactement ? Quel est le niveau de participation des PMA face
aux pays émergents ?
Si cette inégale insertion engendre un développement contrasté, il sera important de montrer qu’il existe plusieurs
stratégies de développement qui s’intègre différemment dans les échanges internationaux.
De plus, monter que la mondialisation doit tenir compte des inégalités de développement n’est pas suffisant,
puisque celle-ci renvoie aussi à des enjeux écologiques et culturels qui demandent tout autant à être maîtrisés.
CHAPITRE II :
Maîtriser la mondialisation
I] L’insertion dans les échanges internationaux
1) L’inégale insertion engendre un développement contrasté
L’insertion dans les échanges internationaux va permettre un développement d’une économie nationale mais cette
insertion montre des insertions diverses. Certains pays ont réussi à s’insérer et à changer la Division Internationale du
Travail. D’autres pays restent exclus des échanges internationaux et ne vont pas mettre en place un processus de
développement (les tiers-mondes).
a) Les disparités d’insertion
La configuration des échanges internationaux montre le maintien d’une domination des pays riches qui réalise 70%
des exportations mondiales de biens. Parmi les PED, certains voient leur rôle au niveau international baissé (Afrique,
Amérique Latine) et d’autres augmenté (Asie).
La spécialisation dans la production et dans les exportations de produits manufacturés est proposée dans
l’insertion alors que la spécialisation dans la production et dans les exportations de produits de base ou bruts
(agriculture, matières premières) et un handicap. C’est pour cela que l’Asie s’insère mieux que l’Afrique et l’Amérique
Latine, se caractérisant par une marginalisation, puisqu’elle rejoint une spécialisation assez proche de celle des pays
développés. L’Asie a 80% des exportations de produits manufacturés représentant 25% des exportations mondiales,
tandis que l’Afrique a 75% des exportations de produits bruts représentant 2% des exportations mondiales.
Il existe aussi de grandes différences de financement des PED. Depuis les années 90, il y a un accroissement des flux
globaux par le fait d’investissements privés (entreprises, banques) qui ont été multiplié par quatre par rapport aux flux
publics. L’Amérique Latine absorbe la moitié des flux privés ; l’Asie, 25% des flux privés globaux ; l’Afrique
subsaharienne, 10% des flux privés.
Les flux privés se basent sur des politiques de plus en plus exigeantes. La situation est inégale à l’étranger pour les
IDE où la majorité de ceux-ci provenant des PED vont en Asie à 57%, en Amérique Latine à 37% et à 6% pour l’Afrique
subsaharienne. Les PED sont dans une situation d’endettement assez forte tout comme les pays en transition. L’URSS
passe d’une économie planifiée à une économie régulée par le marché.
b) Inégalité de développement
Les performances économiques mesurées par la croissance du PIB est un reflet des performances externes
d’insertion. On observe que la croissance du PIB de tous les PED est deux fois supérieure à celle des PED les plus riches.
L’Asie connaît une position favorable que l’Afrique ou de l’Amérique Latine. Ces écarts augmentent si on prend en
compte la population à travers le PIB par tête, ce que signifie que la croissance démographique est un handicap au
développement.
L’Afrique voit son PIB par tête diminuer depuis une dizaine d’années, le PIB moyen par tête par rapport au PIB par
tête diminue aussi dans les PED. L’IDH est de 0,9 dans les PDEM et 0,6 dans PED, cet indicateur augmente depuis en
1960 en Asie du Sud-est et en Amérique Latine, par contre, la situation est dramatique pour l’Afrique subsaharienne et les
PMA, avec 0,3.
2) Les aléas de l’insertion
Il existe différentes stratégies d’insertion de développement, certaines sont vouées à l’échec (autocentré) et d’autres
ont réussi (extravertie). Par ailleurs, le développement est aussi bloqué par les pays riches, vis-à-vis des PED, qui
empêchent leur intégration à l’ordre mondial.
a) Les différentes stratégies de développement
L’industrie industrialisante (II) et l’industrialisation par substitution d’importations (ISI) sont deux stratégies
autocentrées, ce sont des stratégies qui se déconnectent des échanges internationaux, il s’agit de construire une croissance
sur une base nationale.


II est moins fondé sur une déconnexion avec le reste du monde mais il est impossible d’atteindre une
compétitivité suffisante par manque de débouchés. Ce manque n’a pas permis de baisser suffisamment le
coût moyen et de réaliser l’économie d’échelle.
ISI est plus satisfaisante pour les besoins des consommateurs mais on introduit une dépendance
technologique et financière avec les pays riches.
L’insertion dans la DIT traditionnelle peut être basée sur l’exportation des matières premières. Cette stratégie
permet de faire illusion, avant de butter à l’obstacle des économies consommatrices de ces matières premières, et d’être
en position de domination, exemple :
Chocs pétroliers de 1973 et 1979
Production et gisement en hausse
Offre en hausse et demande en baisse
Baisse des prix
Augmentation de l'offre
Baisse de l'investissement
Les pays riches de l’OPEP, dans les années 70, ont excessivement augmenté leur prix suite aux chocs pétroliers où
la demande chute, alors les prix baissent mais l’échec de l’importation est grand. On observe l’incapacité de l’OPEP de
mettre en place une autodiscipline dans l’action des dépenses :
 capacités des pays dominants par rapport aux actionnaires ;
 bas prix du pétrole ;
 gaspillage de la rente pétrolière (pétrodollar) ;
 spécialisation basée sur l’industrie lourde entraînant un endettement vis-à-vis du reste du monde ;
 sacrifice du secteur agricole.
La situation de l’OPEP se dégrade avec 3% de l’exportation mondiale, baisse des IDE entrant, IDH faible (0,6), le
revenu par tête par rapport aux pays riches diminue.
La stratégie du développement extravertie a été utilisée par les NPI et les NEI (Nouvelles Economies
Industrialisées). Ne disposant pas de matières premières, ils vont donc se spécialiser dans les échanges internationaux en
exportant des biens manufacturés qui exigent beaucoup de moins de main d’œuvre et peu de capital. Leur objectif est de
conquérir les marchés extérieurs face à une compétitivité forte sur les prix (textile, jouet).
 Facteur de réussite interne  stimulation de l’emploi, puis de la consommation, et une épargne qui
finance l’économie.
 Facteur de réussite externe  faible coût du capital et monnaie sous-évaluée.
Contrairement aux idées de Ricardo, qui recommande une spécialisation en fonction des avantages comparatifs
aboutissant à un immobilisme, les NPI ont su évoluer vers une production plus élaborée, à plus fort contenu
technologique (automobile, informatique, électroménager) donc plus de capital, ce qui conduit à une situation fixe et
financier, une plus grande maîtrise de la technologie et de rémunération plus fortes.
Le développement, la croissance et l’insertion des PED dans les échanges internationaux reposent, comme le
montre l’exemple de l’Asie, sur la production et l’exportation de produits manufacturés. L’exportation des matières
premières est une mauvaise stratégie car leur coût est sujet aux fluctuations, et le pouvoir d’achat de ces biens et la
capacité de financement de ces économies tendent à baisser. Le prix des matières premières augmente moins vite que
celui des biens manufacturés d’où un taux de couverture vers le bas.
Exemple, la Révolution Verte est la phase de développement des PED maîtrisant le secteur agricole, elle permet de
nourrir la population, de créer des débouchés et des biens qu’on peut exporter. De nombreux économistes ont montré le
rôle essentiel de la Révolution Verte, c’est d’être financé par de nombreux pays et par des investisseurs des pays riches.
Ce qui est le point de départ du développement selon FORD et ROCKFELLER.
b) Enjeux et obstacles
Les PED sont plus ou moins doués pour s’insérer dans les échanges internationaux. Les raisons internes sont :
 L’exemple du Mexique sur la faiblesse du marché intérieur nous montre le rôle essentiel des débouchés
et de la demande nationale, puisqu’en 1982, le Mexique demande au FMI de lui prêter de l’argent au prix
d’une politique de rigueur, ce qui s’est traduit par un manque de demande interne.
Pas de dépenses publiques
Hausse du taux d'intérêt
Pas de croissance
Pas d'investissement
Pas de consommation
Pas d'emploi
A l’opposée, les NPI ont connu une forte croissance du pouvoir d’achat qui a permis de créer des débouchés
intérieurs pour le système politique de ces pays, évitant ainsi d’avoir recours aux marchés extérieurs.

L’Etat a un rôle important car il peut investir dans l’industrie, l’éducation, au niveau des crédits, de la
recherche et de l’infrastructure. En Asie, l’Etat est dans cette logique, omniprésent. En Corée du Sud,
l’Etat investit l’essentiel de son budget dans l’éducation (80%) ce qui va permettre d’augmenter la
productivité du travail et la compétitivité des prix, donc de la croissance. Avec cette croissance, il y a de
nombreux changements de mentalité (baisse du taux de fécondité, meilleure hygiène) qui introduisent le
début de processus du développement. Le rôle de l’Etat va permettre l’apparition d’une bourgeoisie
locale soit une classe d’entrepreneurs en pleine initiative dans une innovation bénéfique à l’économe
(selon SCHUMPETER).

Les PED passent d’un investissement de 4% à 15% du PIB. Il faut augmenter le profit pour investir en
comprimant les salaires, mobilisant le surplus, évitant les gaspillages, acceptant les déficits extérieurs
pour financer, constituant un marché des capitaux (déréglementer), rendant le marché attractif par des
taux d’intérêts suffisamment élevés.
Les pays riches semblent opposés une certaine résistance à l’insertion des PED pour deux raisons essentielles :
 Les FMN sont sélectives dans leurs implantations en essayant de rentabiliser au maximum leurs
investissements et elles évitent donc les PED où il y a un minimum d’infrastructures, une instabilité
politique et un manque de qualification. En fait, les FMN veulent en profiter plus que de susciter le
développement.
 Les pays riches mettent une stratégie de protectionnisme sur leurs marchés. En principe, les PED doivent
bénéficier d’un avantage en terme d’insertion sur ces pays riche. Ce système est généralisé de préférence,
ce qui consiste à permettre aux PED de s’accorder des préférences douanières bilatérales. Par exemple,
les accords de Lomé signés en 1975 entre la CEE et les Etats de l’Afrique, les Caraïbes, le Pacifique (ACP)
ont pour objectif de permettre à un Etat de pénétrer le marché européen et stabiliser les recettes
d’exportations. Autre exemple de stratégie protectionniste, il y a la règle d’exception à la réciprocité du
GATT.
Dans la réalité, on observe une augmentation des développements des accords de protectionnisme afin de faire face
à la concurrence des pays à bas salaires. Comme nous montrent les accords multifibres entre la France et l’Asie qui vise à
réduire les exportations de textiles provenant de l’Asie. Par ailleurs, les pays riches ont souvent recours à la clause de
sauvegarde du GATT. Le protectionnisme est le fait de protéger une production, de plus en plus les pays riches mettent
en place des barrières non tarifaires pour fermer les frontières aux PED.
II] Mondialisation, ouverture internationale et développement durable
Depuis une vingtaine d’années, les travaux consacrés à l’économie du développement se développent. Leur but est
de dessiner une croissance plus respectueuse de l’environnement tout en montrant l’envergure internationale du
problème. En effet, le modèle de croissance libérale est dispendieux en ressources naturelles, mais il est aussi vecteur
d’effets externes négatifs, comme la pollution, et il est enfin proposé comme modèle de développement aux PED.
1) Qu’est-ce que le développement durable ?
Le modèle de croissance fordiste et la croissance démographique se traduisent par des niveaux croissants de
prélèvements de ressources et d’émission de déchets. C’est pourquoi, dès les années 70, le club de Rome parle de
croissance 0 (« halte à la croissance ») et certains économistes d’éco-développement. On peut alors entrevoir trois
optiques qui redéfinissent le contenu d’une croissance plus respectueuse de l’environnement :
 L’approche gestionnaire des ressources souligne que les prélèvements sur les ressources ne doivent pas
être supérieure à la croissance naturelle des ressources.
 L’approche néoclassique insiste sur la non-décroissance de génération du revenu par tête (toutes
composantes confondues) ou du stock de capital total (naturel et artificiel).
 L’approche en terme de développement durable, de la commission BRUNTLAND, permet de satisfaire
les besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations futures. Depuis 1988, c’est
cette optique qui est au cœur de toutes les rencontres mondiales sur l’environnement.
Cette prise de conscience est à relier à l’ouverture internationale pour plusieurs raisons.
2) Quels liens avec la mondialisation ?
La conférence de Stockholm en 1972 marque la volonté internationale de prendre en compte l’accélération des
pollutions et la mondialisation des problèmes environnementaux. Il y a donc ici une prise en charge d’un patrimoine
commun. Cette multiplication des problèmes engageant la communauté humaine (CFC, effet de serre et déforestation)
implique donc une action concertée.
La conférence de Rio de Janeiro en 1992 reprend le thème du développement durable, et réaffirme cette volonté
internationale en introduisant le principe d’une écotaxe et du pollueur-payeur.
Enfin, les conférences de Kyoto (1997) et Buenos Aires (1998) réaffirment l’idée d’une internationalisation de cette
préoccupation avec l’introduction de limitation d’émission de CO2 à travers des permis à polluer négociables sur la scène
internationale.
Au-delà de cette prise de conscience internationale, il est à noter que la dégradation de l’environnement touche
toujours plus les pays en développement :
 Migration des industries polluantes vers les pays les moins regardant en terme d’environnement (sorte
de dumping) car « rationnellement mieux vaut être pollué que mort de faim »
 Souveraineté de l’Etat à disposer de ses ressources, l’Inde et la Chine disposent d’énormes gisements de
charbon, peuvent-elles renoncer à l’exploiter ?
 Les pays en quête de développement par l’insertion dans les courants mondiaux peuvent-ils mettre en
œuvre un développement durable, obéissant à d’autres lois que celles du marché, alors que les
économies ont fondé leur prospérité sur une croissance peu respectueuse des génération futures ? Peuton refuser le droit à la consommation de masse au pays en recherche de développement ?
 Les Etats-Unis (premier pollueur) seront-ils prêts à relever les prix de l’essence, afin de rendre l’américain
moyen moins gaspilleur ou préféreront-ils aller, grâce au permis à polluer, assainir l’environnement des
PED ?
Ce développement nous montre donc à quel point la mondialisation ne se borne pas aux simples échanges de
marchandises et de capitaux. Elle concerne aussi l’environnement qui nécessite également des régulations, d’autant plus
que l’introduction des permis à polluer préfigure le développement d’un nouveau marché dont les modalités de
fonctionnement demandent à être maîtrisées. Par ailleurs, la mondialisation concerne également le champ de la culture.
Existe-t-il une culture mondiale uniforme ?
III] Mondialisation et spécificité socioculturelle
La mondialisation se manifeste aussi sur le plan culturel, on assiste au développement d’un marché mondial des
biens culturels. Ce développement amène certains commentateurs à craindre une uniformisation de la culture et des
modes de vie. Ces biens culturels seraient véhiculés par les FMN, cependant, les spécificités culturelles perdurent comme
en témoigne l’existence de mouvements communautaires qu’un surnomme d’anti-groupe ou anti-world company. En
effet même si certaines valeurs se diffusent, elles vont être réinterprétées par les cultures des pays d’accueil. Il y a donc un
processus constant, permanent d’acculturation. La culture est l’ensemble des normes, des valeurs, des rôles, des modèles
de comportements propres à un groupe qui se transmet de génération en génération.
1) Un même monde
L’idée de globalisation culturelle remonte aux rêves du XVIII et XIXème siècle de construire un monde universel,
processus qui s’accélère avec le progrès de la communication (chemin de fer, bateau, téléphone, cinéma, Internet) :
 Années 30  produits de consommation de masse avec le fordisme et le taylorisme
 Années 60  cinéma, production américaine
 Années 80  nouvelles technologies de l’information et de la communication
a) Principes de l’uniformisation culturelle
Certains sociologues parlent de village planétaire pour montrer que de plus en plus les paysages, les produits
consommés, les comportements de travail, de loisirs semblent identiques. On a ainsi une diffusion de normes qui tend à
modeler le comportement des hommes au niveau planétaire. Ceci a été mis en évidence par 56 valeurs communes dans
70% de la population mondiale soit 34 pays qu’on peut considérer comme universel (environnement, égalité des sexes,
bien-être). De même, on observe que les modèles politiques démocratiques deviennent une norme et effacent les
dictatures. L’économie de marché, le libéralisme économique se diffusent de plus en plus vite depuis la chute du mur de
Berlin. Le principe de l’uniformisation culturelle se fait à travers l’introduction du mobilier occidental, le jeu de la
circulation comme répercussion, conséquence sur les pratiques culturelles des immigrés. On passe de la famille élargie à
la famille nucléaire, d’un couple marié ou non avec ou sans enfant. De manière générale, la mondialisation culturelle
s’effectue de façon fade, il s’agit de rassembler le plus de monde et d’en repousser le minimum.
Les vecteurs de la mondialisation repose sur trois choses essentielles :
 la multiplication des déplacements professionnels et touristiques (2,5 milliards de voyageurs),
l’immigration favorise les rapprochements culturels ;
 les produits mondiaux standardisent le comportement au quotidien, bouleversent les normes et les
valeurs traditionnelles ;
 la diffusion de plus en plus importante d’images et de sons.
L’immigration permet de mixer les cultures, il coexiste en un même lieu des pratiques culturelles différentes. Les
émigrants partent en vacances, les immigrants satisfont la demande de leurs compatriotes qui ouvrent des magasins
spécialisés, la circulation de la culture se transmet grâce à cinq acteurs :
 Les FMN montrent que les entreprises ne sont plus gérées au niveau national ou international mais
mondial. On arrive à une standardisation, une homogénéisation des modes de production, des produits
mais aussi de la demande.
 Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) avec le téléphone, l’image, la
télécommunication en réseau reléguée par les chaînes de communication (Time Warner AOL).
 Les grandes métropoles favorisent le regroupement d’individus de cultures différentes.
 Les organisations internationales (FMI, ONU, OMC, Banque Mondiale) véhiculent un certain modèle
d’organisation économique et politique auquel les PED doivent adhérer pour obtenir des aides
financières et matérielles (libéralisme économique et politique).
 La bourgeoisie et les cadres des FMN, qui à travers leurs professions, sont amenés à être mobile et à
parler anglais d’où une classe d’affaire mondiale. La bourgeoisie a une vision du monde cosmopolite.
S’il existe une culture mondiale, comment peut-on la caractériser ?
b) Hégémonie américaine
Depuis la chute du mur de Berlin, les Etats-Unis dominent le monde tant par le niveau politique, économique et
social. Le modèle libéral anglo-saxon devient un modèle universel vers lequel tous les pays devraient tendre. La crise
asiatique des années 90 ne permet pas de penser que le modèle puisse être un concurrent potentiel à cette hégémonie
américaine. La difficile construction d’une Europe politique et culturelle ne suffit pas pour contrebalancer le pouvoir
américain. L’hégémonie américaine repose sur une avance technologique qui se décline en bien de consommation et
culturel cherchés de manière systématique. Une économie et une position dominante, à partir du moment où elle inove
en premier et qu’elle cherche à diffuser son innovation. Quand cette innovation se diffuse, elle doit innover de nouveau
afin de rester en position dominante.
Le modèle américain est obligé de se diffuser pour exister. Son hégémonie amène une diffusion de sa culture et à
une diminution des modes de vie, des pratiques des autres cultures. On observe que les pratiques alimentaires évoluent
avec moins de thé en Asie et moins de nouilles en Italie. Certains sociologues soulignent le fait que les Etats-Unis
n’exporte pas une culture américaine mais une culture qui est déjà mondiale, les Etats-Unis sont un laboratoire culturel
où s’exerce de nombreuses cultures. L’uniformisation culturelle mondiale ne semble pas totale, même limitée pour
plusieurs raisons :
 apparition de nombreuses pratiques culturelles qui ne sont pas issues des américains ;


les FMN ne vendent pas que des produits universels indifférenciés, leur production prend en compte la
demande nationale (faire du produit de masse différencié, stratégie globale mais action locale) ;
la France limite la production audiovisuelle, les émissions radiophoniques américaines (exception
culturelle français).
2) Limites de l’uniformisation
L’uniformisation est limitée puisque chaque culture nationale réinterprète les modèles qui lui sont proposés. La
culture nationale fonctionne comme un filtre, ce qui s’appelle l’acculturation (R. LINTON) soit un ensemble de
phénomène résultant du contact continu et direct entre deux grandes cultures différentes et aboutissant à des
changements culturels dans l’un ou des deux groupes en présence :
 Sélection  un groupe va emprunter des traits culturels à un autre groupe
 Adaptation ou réinterprétation  traits culturels empruntés et qui vont être adaptés à la nouvelle culture
qui emprunte
 Restructuration  traits culturels empruntés à l’ensemble des traits culturels du groupe qui emprunte
Ce principe montre que des modes de vie se diffusent au niveau mondial mais leurs utilisations seront différentes
en fonction de la réinterprétation de chaque culture. Il y a différents degrés d’acculturation :
 Double acculturation  échange dans les deux sens
 Assimilation, intégration  rapport de domination, la culture dominée accepte la culture dominante
 Déculturation  forcée et imposée
 Ethnocide  détruit les traits culturels
Actuellement, dans les pays occidentaux, on parle de plus en plus de multiculturalisme avec un principe
d’intégration qui repose sur le respect des pratiques culturelles différentes à condition que celles-ci ne soient pas en
contradiction avec les lois du pays, et avec une intégration collective alors que l’assimilation repose sur l’intégration de
l’individu laissant de côté les traits culturels. Le multiculturalisme amène à une diffusion culturelle beaucoup plus riche
que l’acculturation car le multiculturalisme permet la diversité culturelle. L’uniformisation est limitée car tous les pays ne
sont pas concernés par cette diffusion, il existe des inégalités d’insertion dans les échanges internationaux dont les PMA.
« Les temps changent », jusqu'au XIXème siècle, la conception d’un monde universel est déterminée par la politique
et certaines religions, dominat les relations sociales et, notamment les relations économiques de production et de
répartition. Au XIXème siècle, l’économie se « désencastre » (K. POLANYI, La grande transformation, 1944) du social grâce
au développement des FMN, de l’économie de marché et du capitalisme. Ce mouvement se poursuivit au XX ème siècle
avec la mondialisation et les vagues de déréglementation du marché, ainsi que la libéralisation des échanges.
C’est pourquoi la mondialisation semble l’aboutissement de la réalisation du modèle économique néoclassique
libéral. Elle est l’objet d’un affrontement entre partisans et adversaires du libéralisme. Les opposants s’inquiète de la
domination économique dans la société au risque de la voir se déstructurer. Tous les rapports sociaux peuvent-ils se
ramener à des rapports marchands ? Toutes les valeurs et les normes peuvent-elles procéder d’une valeur ultime : la
liberté de marché au niveau mondial ?
Mais la mondialisation est aussi, peut-être, une chance pour l’humanité. La diffusion de valeurs communes,le
partage de références universelles peuvent permettre de dépasser les rivalités nationales, les conflits intercommunautaire,
de faire face aux risques écologiques. Cependant, la régulation mondiale, c’est-à-dire l’ensemble des règles assurant la
stabilité de ce système, se heurte à quatre grands déséquilibres :
 domination des Etats-Unis ;
 mise à l’écart de certaines régions du monde ;
 absence de moyens de contrôle démocratique du processus de mondialisation ;
 domination du marché sans aucune contrainte.
En effet, si le marché suppose l’autonomie des individus, il faut favoriser les valeurs et les normes particulières qui
ne sont pas véhiculées par le marché mais résultent de l’histoire propre des individus. Ainsi, pour que le marché joue un
rôle efficace, il doit être encadré par des valeurs qui dépassent la seule recherche d’intérêts individuels (cf. mouvement
ATTAC).
Peut-on faire l’économie de l’exception culturelle ?
Pour qu’une « exception » soit justifiée sur le plan de l’analyse économique, il faut que la libre concurrence pose
problème. En ce qui concerne les biens culturels, notamment ceux du secteur audiovisuel, quatre raisons permettent de le
penser :
 Rendements croissants  De nombreuses industries culturelles ont des rendements croissants, les coûts
unitaires diminuent avec le volume de la production, parce que les coûts fixes seront amortis par la taille
du marché. Ainsi, un film coûte autant à produire qu’il soit ensuite vu par 10 000 spectateurs ou 1
million. Le secteur de la publication connaît lui aussi des rendements croissants. Dans de telles



industries, le premier producteur en place jouit d’un avantage important sur les entrants potentiels. Il
amortit ses coûts sur un vaste marché, alors que ses concurrents ont du mal à se développer, car leur
taille insuffisante ne leur permet pas d’être profitables dans un premier temps, et le marché des capitaux
n’est pas toujours suffisamment efficace pour mettre à leur disposition les financements adéquats.
Culture nationale et diversité culturelle  Il est probable que les consommateurs-spectateurs ont un goût
pour la diversité des films et produits audiovisuels disponibles. Or, le libre-échange est susceptible de
réduire cette diversité en évinçant les productions locales non compétitives par rapport aux produits
importés, même s’il existe une demande solvable pour ces productions. Ce qui est d’autant plus fréquent
que les produits importés ont déjà été amortis sur un vaste marché et que leurs producteurs disposent de
ressources considérables pour en favoriser l’adaptation et la commercialisation.
Culture nationale, un bien public avec des effets externes  La culture nationale, et ce qui y contribue,
peuvent être considérés comme des biens publics qu’un marché concurrentiel ne produira pas en
quantité adéquate. On peut en outre considérer que la production culturelle nationale dégage des effets
externes positifs qui justifient qu’on l’encourage : effet d’image à l’étranger, diffusion de valeurs
communes, contribution à l’éducation, effet sur la cohésion sociale, recherche de la diversité culturelle
comme facteur de richesse sociale et humain. On voit d’ailleurs que des arguments d’ordre varié
(politique, social, humaniste) peuvent sous-entendre l’existence d’effets externes pris ensuite en compte
par l’analyse économique. Le problème est de savoir qui décide de la légitimité de ces arguments.
Libre-échange ou protection  Le protectionnisme aux frontières (barrières tarifaires ou quotas) apporte
rarement une réponse satisfaisante aux problèmes évoqués ci-dessus. Il s’agit d’un instrument grossier,
qui ne traite pas le problème à sa source, et qui, en pénalisant l’importation, lèse les consommateursspectateurs. En revanche, il y a place pour une politique de subventions publiques, il peut être légitime
de vouloir encourager et maintenir la production nationale, et en présence de rendements croissants, il
est nécessaire de l’aider car elle ne peut pas faire face à la concurrence de gros producteurs disposant de
marchés plus vastes.
SHEMA DE SYNTHESE
Dégradation de l'environnement
ou
développement durable
Instabilité financière
ou
nouveau système
monétaire internationale
Convergence des économies
ou
aggravation des inégalités
de développement
Enjeux de la mondialisation
Guerre commerciale
ou
renforcement de coopération
(régionalisme/multilatéralisme)
Dumping social
ou
institutionnalisation du rapport
salarial au niveau mondial
Uniformisation culturelle
ou
maintien des spécificités
socioculturelles
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