rejetée par Irving Fisher, Joseph Schumpeter et Pierro Sraffa l’ont rejetée
. Outre les
critiques adressées à sa théorie du capital, il est soutenu qu’il n’est pas nécessaire
d’expliquer comment la demande de capital fluctue pour expliquer les cycles (Yeager
1986, p.382). Le taux d’intérêt et le changement dans les prix relatifs suffisent pour
expliquer le processus d’ajustement. L’existence d’un déséquilibre monétaire suffit à
expliquer les cycles (Yeager 1997a et 1997b et Friedman 1993, p.172).
Les développements récents de la TAC
L’EA a, malgré ces critiques, défendu la TAC sur les fronts méthodologiques,
empiriques et théoriques.
Ici, nous ne nous attardons ni sur les arguments empiriques ni sur les
arguments méthodologiques. La pertinence des critiques autrichiennes de la
démarche méthodologique de la macro standard (formalisation et statistique) et
l’incapacité dans laquelle se trouve l’empirisme à rendre compte de la connaissance
humaine sont suffisantes pour accepter le développement d’un programme de
recherche a prioriste et réaliste. Les travaux sur les grandes crises sont par ailleurs
loin d’infirmer ses propositions théoriques
. La crise de 1929 est, par exemple,
vraisemblablement le résultat d’une politique monétaire inadaptée
.
Nous développons, en revanche, les arguments théoriques
. Il est important
de noter, tout d’abord, que l’EA a tenu compte des critiques théoriques qui ont lui été
adressées. Elle a notamment abandonné la théorie objectiviste du détour de
Böhm-Bawerk E. (1909), « Concerning the Bearing of « Selection » on the Greater Productivity of
Longer Roundabout of Production », in Further Essays on Capital and Interest (1909), Libertarian
Press.
L’insuffisance principale de la théorie du détour de production est qu’elle pense que les méthodes
détournées sont nécessairement toujours de plus grandes consommatrices de temps que les
méthodes directes et que chaque allongement du temps durant lequel les facteurs originels sont
investis dans la production accroît le produit total à un taux décroissant (Blaug 1981, p.586).
La crise allemande des années 20 l’a été par C. Bresciani-Turroni (1937), The economics of
Inflation, translated by M.E. Sayers, London : George Allen & Unwin.
- P. Le Roux and M. Levin (1998), « The Capital Structure and the Business Cycle : Some Test of the
Validity of the Austrian Business Cycle in South Africa », Journal for Studies in Economics and
Econometrics, 22, (3), pp.K91-109, montrent que l’explication autrichienne des crises s’applique à la
recession de l’économie sud-africaine de 1980-1996.
- A.M. Hughes (1997), “The Recession of 1990: An Austrian Explanation”, Review of Austrian
Economics, 10, (1), pp.107-123.
- Keeler J.P. (2001), « Empirical Evidence on the Austrian Business Cycle Theory », The Review of
Austrian Economics, 14, (4), pp.331-351 montre la pertinence du modèle autrichien pour
comprendre les cycles de l’économie américaine.
- Wainhouse C. (1984), “Empirical Evidence for Hayek’s Theory of Economic Fluctuations”, in Siegel
B. (Ed.) Money in Crisis, pp.37-71. San Francisco: Pacific Institute for Public Policy Research.
Rothbard M. (1963), America’s Great Depression, Princeton: Van Nostrand; 3 rd edn, Kansas City:
Sheed and Ward, 1975.
Robbins L. (1934), The Great Depression, London: Macmillan, analyse la grande crise de 1929
comme une illustration de la théorie autrichienne des cycles.
Skousen M. (1988), « Saving the Depression : A New Look at World War II », Review of Austrian
Economics, 2, pp.211-226.
Skousen M. (1994), “The Great Depression”, in Boettke P.J. (Ed.), The Elgar Comparion to Austrian
Economics, Edward Elgar Publishing, Cheltenham UK, Northampton, MA, USA.
Roger Garrisson (1996) répond à Friedman (1993).
John Cohran et al. (1999) répondent à Yeager (1986 et 1997). Cohran J., Call S.T. and Glahe F.
(1999), “Credit Creation of Financial Intermediation?: Fractional-Reserve Banking in a Growing
Economy”, The Quaterly Journal of Austrian Economics, vol.2, n°3, pp.53-64. Ce ne sont que des
exemples.