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La théorie autrichienne des cycles :
une présentation des développements récents et un essai
François Facchini
1
1 INTRODUCTION
La théorie autrichienne des cycles (TAC) s’est développée au début du siècle
avec les travaux de Ludwig von Mises (1912, 1966) et de Friedrich von Hayek (1933,
1931)
2
. Elle s’est ensuite précisée avec les travaux de Murray Rothbard (1970,
1975), Ludwig von Lachmann (1978), Roger Garrisson (1978, 1984a et 1984b, 2001)
et/ou G. O’Driscoll et Mario Rizzo (1985). Il existe entre ces auteurs des différences
et aucune version canonique de la TAC ne s’est aujourd’hui imposée (Garrisson
[1989], p.3). Tous s’accordent, cependant, sur l’importance des liens entre les prix
relatifs et la coordination inter-temporelle, autrement dit, la structure du capital pour
expliquer les cycles. Tous restent fidèles de surcroît à l’idée que les cycles
économiques ont une raison monétaire qui trouve son origine dans la fixation d’un
taux d’intérêt des prêts inadaptée aux préférences inter-temporelles des individus sur
le marché (Sechrest [1997], p.10).
La TAC a été largement critiquée
Cette explication des cycles par la structure de la production a fait l’objet de
nombreuses critiques.
Les monétaristes, les keynésiens et les nouveaux classiques se sont
accordés, tout d’abord, sur la nécessité de la modélisation mathématique, des tests
statistiques et de la prévision. Ils ont, dans cet esprit développé une critique de la
méthode a priori utilisée par l’EA. Ils ont aussi soutenu que la TAC ne permet pas de
décrire la réalité. Dés 1942, J. Tinbergen se demande comment cette théorie des
cycles pouvait être soutenue alors qu’elle était extrêmement éloignée de
l’observation des faits. Plus tard, Axel Leijonhufvud ([1986], p.417)
3
jugeait que la
TAC avait été falsifié parce que l’inflation ne produisait aucun boom de sur-
investissement et que la stagflation des années 1970 donnait l’inflation, mais ne
permettait pas de constater l’accélération de l’accumulation du capital et l’épargne
forcée pourtant prévues par la TAC.
La TAC a plus généralement fait l’objet de critiques théoriques. Elle serait
théoriquement incorrecte, car fondée dans sa version hayékienne sur la théorie dite
du détour de production d’Eugen Böhm-Bawerk
4
. Cette théorie du capital a été
1
EDJ, Université de Reims Champagne-Ardenne et chercheur assocau LAEP, Université de Paris
1. facchini@univ-paris1.fr
2
Dostaler G. (2001), “La genèse et l’évolution de la théorie des cycles de Hayek”, L’actualité
économique, Revue d’analyse économique, vol.77, n°2, juin, pp.207-230. Ce texte présente dans le
détail l’évolution de la théorie hayékienne des cycles. Il est une source précieuse d’information.
3
Leijonhufvud A. (1986) cite par L.J. Sechrest (1997), “Austrian and Monetarist Business Cycle
Theories: Substitutes or complements”, Advances in Austrian Economics, vol.4, Boettke and
Horwitz (ed.), JAI Press, INC.
4
La période moyenne de production est une moyenne arithmétique pondérée des jours de travail par
année, divisée par le nombre total de jours de travail effectués (Böhm-Bawerk [1909], p.45).
2
rejetée par Irving Fisher, Joseph Schumpeter et Pierro Sraffa l’ont rejetée
5
. Outre les
critiques adressées à sa théorie du capital, il est soutenu qu’il n’est pas nécessaire
d’expliquer comment la demande de capital fluctue pour expliquer les cycles (Yeager
1986, p.382). Le taux d’intérêt et le changement dans les prix relatifs suffisent pour
expliquer le processus d’ajustement. L’existence d’un déséquilibre monétaire suffit à
expliquer les cycles (Yeager 1997a et 1997b et Friedman 1993, p.172).
Les développements récents de la TAC
L’EA a, malgré ces critiques, défendu la TAC sur les fronts méthodologiques,
empiriques et théoriques.
Ici, nous ne nous attardons ni sur les arguments empiriques ni sur les
arguments méthodologiques. La pertinence des critiques autrichiennes de la
démarche méthodologique de la macro standard (formalisation et statistique) et
l’incapacité dans laquelle se trouve l’empirisme à rendre compte de la connaissance
humaine sont suffisantes pour accepter le développement d’un programme de
recherche a prioriste et réaliste. Les travaux sur les grandes crises sont par ailleurs
loin d’infirmer ses propositions théoriques
6
. La crise de 1929 est, par exemple,
vraisemblablement le résultat d’une politique monétaire inadaptée
7
.
Nous développons, en revanche, les arguments théoriques
8
. Il est important
de noter, tout d’abord, que l’EA a tenu compte des critiques théoriques qui ont lui été
adressées. Elle a notamment abandonné la théorie objectiviste du détour de
Böhm-Bawerk E. (1909), « Concerning the Bearing of « Selection » on the Greater Productivity of
Longer Roundabout of Production », in Further Essays on Capital and Interest (1909), Libertarian
Press.
5
L’insuffisance principale de la théorie du détour de production est qu’elle pense que les méthodes
détournées sont nécessairement toujours de plus grandes consommatrices de temps que les
méthodes directes et que chaque allongement du temps durant lequel les facteurs originels sont
investis dans la production accroît le produit total à un taux décroissant (Blaug 1981, p.586).
6
La crise allemande des années 20 l’a été par C. Bresciani-Turroni (1937), The economics of
Inflation, translated by M.E. Sayers, London : George Allen & Unwin.
- P. Le Roux and M. Levin (1998), « The Capital Structure and the Business Cycle : Some Test of the
Validity of the Austrian Business Cycle in South Africa », Journal for Studies in Economics and
Econometrics, 22, (3), pp.K91-109, montrent que l’explication autrichienne des crises s’applique à la
recession de l’économie sud-africaine de 1980-1996.
- A.M. Hughes (1997), “The Recession of 1990: An Austrian Explanation”, Review of Austrian
Economics, 10, (1), pp.107-123.
- Keeler J.P. (2001), « Empirical Evidence on the Austrian Business Cycle Theory », The Review of
Austrian Economics, 14, (4), pp.331-351 montre la pertinence du modèle autrichien pour
comprendre les cycles de l’économie américaine.
- Wainhouse C. (1984), “Empirical Evidence for Hayek’s Theory of Economic Fluctuations”, in Siegel
B. (Ed.) Money in Crisis, pp.37-71. San Francisco: Pacific Institute for Public Policy Research.
7
Rothbard M. (1963), America’s Great Depression, Princeton: Van Nostrand; 3 rd edn, Kansas City:
Sheed and Ward, 1975.
Robbins L. (1934), The Great Depression, London: Macmillan, analyse la grande crise de 1929
comme une illustration de la théorie autrichienne des cycles.
Skousen M. (1988), « Saving the Depression : A New Look at World War II », Review of Austrian
Economics, 2, pp.211-226.
Skousen M. (1994), “The Great Depression”, in Boettke P.J. (Ed.), The Elgar Comparion to Austrian
Economics, Edward Elgar Publishing, Cheltenham UK, Northampton, MA, USA.
8
Roger Garrisson (1996) répond à Friedman (1993).
John Cohran et al. (1999) répondent à Yeager (1986 et 1997). Cohran J., Call S.T. and Glahe F.
(1999), “Credit Creation of Financial Intermediation?: Fractional-Reserve Banking in a Growing
Economy”, The Quaterly Journal of Austrian Economics, vol.2, n°3, pp.53-64. Ce ne sont que des
exemples.
3
production et adopté une théorie subjective du capital. Elle a, ensuite,
considérablement étason étude des ajustements de la structure du capital pour
comprendre comment l’économie de marché réagit lors d’une variation artificielle de
l’offre de monnaie
9
. Elle a enfin montré pourquoi les prix d’équilibre étaient un
épiphénomène sur le marché et comment l’entrepreneur coordonnait les actions
humaines sur le marcen l’absence de tels prix. Ces apports incontestables à la
théorie économique qui semble s’être accoutumée à l’impossibilité de résoudre les
problèmes posés par le modèle Arrow-Debreu ne sont pas curieusement exploités
par les économistes qui défendent la TAC. Cela entretient inévitablement un
malaise
10
. Nous situons le cœur de ce malaise dans l’existence d’un taux d’intérêt
naturel ou d’équilibre
11
.
Toutes les présentations courantes de la TAC débutent par cette hypothèse
alors que l’EA a abandonné par de nombreuses études savantes la théorie
hayekiénne
12
des équilibres. Nous ne faisons, pour cette raison, aucune référence
dans cet essai au concept de taux d’intérêt d’équilibre
13
et insérons clairement la
théorie des cycles dans la théorie des processus de marché. Le cycle est interprété
comme le résultat dun processus récurrent d’erreurs collectives d’anticipation. Il
s’agit alors d’expliquer avec le plus de précision possible l’erreur, l’uniformité des
anticipations (collectif) et leur récurrence. Nous soutenons que l’erreur s’explique par
la pratique des réserves fractionnaires qui empêchent les intervenants sur le marché
de savoir si le taux d’intérêt des prêts reflète correctement les préférences pour le
temps des consommateurs, et que la récurrence des erreurs ainsi que leur caractère
collectif s’explique par l’institutionnalisation d’un système monétaire hiérarchisé.
9
Nous définissons plus tard dans le texte les distinctions faites par Mises entre les différentes formes
de monnaie.
10
Malaise que Ludwig von Lachmann a souvent exprimé durant sa vie vis-à-vis de la TAC (Lewin
[1994], p.241)Lewin P. (1994), Knowledge, expectations, and capital”, Advances in Austrian
Economics, vol.1, pp.233-256, JAI Press, INC.
11
Gunning J.P. (1985), « Causes of unemployement : the Austrian Perspective », History of Political
Economy, vol.17, n°2, pp.223-244. The Austrian theory of fluctuations follows a definite
developmental patterne that seems the same for each author. First, something analogous to a general
equilibrium in a barter economy is constructed, where the effects of changes in real economic
conditions an entrepreneurial decisions cure traced out in painstaking detail” (Gunning 1985, p.233).
12
Tous les prix sont des prix de déséquilibre et aucun n’équilibre n’est envisageable ex ante ou ex
post. Il s’agit d’un processus et non d’un état.
- Voir sur ce point Mario Rizzo (1990), « Hayek’Four Tendencies Toward Equilibrium », Cultural
Dynamics, vol.3, 1, Leiden, E.J. Brill, pp.12-31.
Ou Rizzo M. (1999), « Real Time and Relative indeterminacy in economic theory », chapter 9, in
P.J.N. Baert (Ed.), Time in Contemporary Intellectual thought, Elsevier Sciences B.V..
13
« Si les phénomènes monétaires n’intervenaient pas, le taux de l’intérêt serait déterminé par
l’égalité de la demande et de l’offre d’épargne. Ce taux d’équilibre, ainsi que je préfère le nommer,
Wicksell l’appelle taux naturel d’intérêt. Dans une économie monétaire, le taux nominal peut être
différent du taux d’équilibre ou taux naturel, parce que la demande et l’offre de capital ne sexpriment
pas sous leur forme naturelle mais sous forme de monnaie et que la quantité de monnaie disponible
pour les besoins en capital peut être arbitrairement modifiée par les banques. Tend que le taux
monétaire de l’intérêt coïncide avec le taux d’équilibre, il reste neutre dans ses effets sur les prix des
biens et ne tend ni à les augmenter ni à les diminuer. Mais lorsque les banques abaissent le taux
monétaire de l’intérêt en dessous du taux d’équilibre elles tendent à faire augmenter les prix » (Hayek
1931, p.81).
La critique de Pierro Sraffa (1932) traduite en français (1934, Cahiers d’économie politique) partait
de cette hypothèse d’équilibre de l’offre et de la demande d’épargne en économie de troc pour
montrer qu’Hayek neutralisait la monnaie dés le début de son raisonnement.
4
L’objet de ce texte est donc de présenter la théorie des cycles de l’EA en
l’unifiant autour des thèmes du temps, de la monnaie et des institutions.
Traditionnellement l’EA explique les cycles économiques par une erreur
collective provoquée par un excès d’offre de monnaie (Section 2). Alors que la
croissance économique induite par une augmentation de l’épargne est soutenable,
l’expansion provoquée par l’obtention de crédit non gagée sur de l’épargne
monétaire ne l’est pas (Garrisson 1997, p.23) parce qu’elle déclare une phase
d’expansion qui ne peut se finir qu’en récession.
Cette explication des cycles peut-être complétée par la théorie monétaire, la
théorie des droits de propriété et la théorie des anticipations.
- La théorie monétaire précise, tout d’abord, les conditions dans lesquels les
banquiers produisent un excès d’offre de monnaie par rapport à l’épargne monétaire
(3). Les erreurs d’anticipation trouvent leur origine dans la pratique des réserves
fractionnaires. Malgré les discussions qui animent l’EA autour de cette question,
nous soutenons que c’est parce que les banques ne sont pas tenues légalement par
un coefficient de réserve de 100% qu’elles baissent artificiellement leur taux d’intérêt
des prêts. L’excès d’offre de monnaie ne doit pas en effet être mesuré par rapport à
la demande de monnaie, mais par rapport à l’épargne en monnaie afin de ne pas
oublier que ce qui est important dans l’origine des cycles c’est le désajustement de la
structure de production et non le déséquilibre monétaire.
- La théorie des droits de propriété, ensuite, explique la récurrence des erreurs
d’anticipation par la socialisation des risques induite par la pratique des réserves
fractionnaires (4.1). La nationalisation de la monnaie a les mêmes effets que la
socialisation en général, elle favorise les comportements de passager clandestin.
- La théorie des anticipations définit, enfin, les conditions d’une erreur
collective en expliquant comment l’institutionnalisation d’un système monétaire
hiérarchisé favorise l’uniformité des anticipations et l’instabilité des économies
sociales de marché (4.2). C’est parce que la banque centrale a les caractéristiques
d’un « big player » qu’elle centralise le jeu des anticipations et anéantit la diversité
des anticipations, pourtant garante de la stabilité des économies de marché.
L’économie sociale de marché est donc cyclique parce qu’elle a nationalisé la
monnaie
14
. L’instabilité s’explique par l’uniformité des anticipations, la récurrence par
la dominance des stratégies de passager clandestin et l’erreur par la pratique des
réserves fractionnaires (5). La règle du coefficient de réserve 100% garantit, par
conséquent, contre les erreurs, mais pas contre l’instabilité du système économique.
2 La théorie autrichienne des cycles est une théorie de la dis-coordination
inter-temporelle
Le cycle dans la théorie misessienne et hayékienne s’explique par une baisse
du taux d’intérêt
15
qui n’est pas provoquée par une hausse de l’épargne, mais par
une décision discrétionnaire des banques
16
.
14
Voir pour une introduction en français à cette histoire de la nationalisation de la monnaie en France
le livre de Pascal Salin (1991), La Vérité sur la monnaie, édition Edition Odile Jacob, Paris. Voir
aussi l’article de Philippe Nataf (1997), « Le secret de la liberté des banques et de la monnaie », dans
Madelin A. (Ed.), Aux Sources du modèle libéral français, Perrin.
15
Que nous avons appelé ici prix des prêts.
5
Taux d’intérêt des prêts
Le taux d’intérêt est la variable d’ajustement centrale de la théorie des
processus de marché lorsqu’il s’agit de coordonner les actions dans le temps parce
qu’il informe les entrepreneurs sur les préférences inter-temporelles des
consommateurs et leur permet d’ajuster leur offre de bien dans le temps
17
.
Une baisse des taux d’intérêt s’interprète comme une dépréciation du prix des
biens présents. Elle incite les entrepreneurs à investir dans la production de bien
futur afin d’exploiter l’écart de valeur entre le présent et le futur. Toute variation du
taux d’intérêt des prêts se présente donc comme une information approximative sur
les choix inter-temporels des agents parce que les prêts sont gagés sur de l’épargne.
Elle favorise alors l’ajustement de la structure du capital à la demande future parce
qu’elle incite les entrepreneurs à saisir les opportunités provoquées par l’écart de
valeur entre les biens présents et les biens futurs et à réorienter la production vers le
futur puisque la valeur des projets de long terme augmente relativement à la valeur
des projets de court terme (O’Driscoll et Rizzo 1985, p.205). L’ensemble de la
structure du capital s’ajuste donc pour exploiter les écarts inter-temporels de valeur.
Si l’entrepreneur a correctement anticipé les prix et le type de bien demandé, il
réalisera des profits qu’ils n’auraient pas réalisés s’ils n’avaient pas réagi à la
variation du prix des prêts et ne s’étaient pas adaptés par un allongement du
processus de production aux nouvelles préférences pour le temps des agents.
En économie de marché, cependant, l’ensemble de ces calculs est exprimé en
monnaie. Tous les biens ont des prix monétaires. Tous les prix sont donc influencés
par le prix de la monnaie qui informe les entrepreneurs sur le pouvoir d’achat de la
monnaie.
Lors d’un échange différé comme l’acte de prêt, la variation du prix de la
monnaie est extrêmement importante. Une baisse du prix de la monnaie altère la
répartition des revenus entre les prêteurs et les emprunteurs. Elle spolie les
détenteurs de créance au profit de leurs débiteurs. Une hausse du prix de la
monnaie a l’effet inverse. Elle spolie les débiteurs par les charges indûment accrues
de leurs dettes.
Les entrepreneurs sont, dans ces conditions, d’autant mieux informés sur les
choix inter-temporels des individus que le pouvoir d’achat de la monnaie (son prix)
est stable dans le temps, car dans le cas contraire le taux d’intérêt des prêts variera
indépendamment du taux d’intérêt originaire.
C’est parce que les entrepreneurs ne peuvent pas faire la différence entre une
hausse du taux d’intérêt des prêts induite par une variation de la quantité d’épargne
(variation du taux d’intérêt originaire) et une hausse induite par une variation du prix
de la monnaie qu’ils vont prendre des décisions inadaptées à la demande des
consommateurs.
16
Pour une présentation simplifiée en français, voir Landais B. (1987), Le Monétarisme, Chapitre IX
La théorie autrichienne des cycles, Economica, Paris.
Voir aussi B. Snowdon, H. Vene et P. Wynarczyk (1997), La pensée économique moderne. Guide
des grands courants de Keynes à nos jours, Ediscience international, (traduit de l’américain 1997).
17
Le taux d’intérêt est une approximation du taux d’intérêt originaire, c’est-à-dire « du rapport entre la
valeur attribuée à la satisfaction dans le futur immédiat, et la valeur attribuée à la satisfaction du
même besoin dans des temps plus éloignés » (Mises 1985, p.552, 1966, p.526).
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