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Articles Du Dossier De Presse
1. LOSSON Christian et NOUALHAT Laure. « Des enjeux au plus haut degré », Libération,
7/12/09
2. COURT Marielle. « La hausse vertigineuse des gaz à effet de serre », Le Figaro, 7/12/09
3. KEMPF Hervé. « De multiples impacts sur la planète », Le Monde, 7/12/09
4. KEMPF Hervé. « une mobilisation militante à l’ampleur inédite », Le Monde, 7/12/09
5. J.CH. « Le Nord toujours opposé au Sud avant l’arrivé des chefs d’Etat », Les Echos,
14/12/09
6. BAUER Anne et CHAUVEAU Julie. « Dialogue difficile entre la Chine et les Etats-
Unis », Les Echos, 14/12/09
7. KEMPF Hervé. « L’Europe a démissionné à la conférence de Copenhague », Le Monde,
15/12/09
8. « Ce que contient le texte de Copenhague », Le Monde, 19/12/09
9. « Climat : Après Copenhague, comment bâtir sur un échec », AFP, 28/12/09
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Note de synthèse : La Conférence de Copenhague
La conférence de Copenhague a ouvert ses portes le 7 décembre 2009. L’objectif était clair,
substituer au protocole de Kyoto qui prendra fin en 2012 et mettre en place un nouvel accord
international pour réduire le réchauffement climatique à 2 degrés, car « au-delà, les risques pour
la planète sont importants» (Figaro 7/12/12). A première vue, l’objectif peut paraître simple mais
en réalité les enjeux sont de taille pour l’avenir de la planète. La mobilisation a été
impressionnante : « la conférence de Copenhague suscite un intérêt planétaire exceptionnel » ce
qui dénote une véritable prise de conscience. Plusieurs centaines d’organisations ont fait le
déplacement, les chefs d’Etat de 192 pays sont conviés au sommet, ce qui « marque
l’élargissement de la question climatique au-delà de l’environnement, jusqu’aux questions
économiques et sociales » (Le Monde 12/12/09). Quels sont les objectifs de la conférence de
Copenhague ? Comment, par ailleurs, se sont déroulées les négociations ? Quels constats
pouvons-nous dès à présent tirer du traité négocié ?
L’objectif que la conférence de Copenhague devait étudier est la baisse de l’émission de gaz
à effet de serre responsable de la hausse de la température atmosphérique. L’effet de serre est
pourtant un phénomène naturel qui permet à l’humanité de vivre. En effet, «sans l’effet de serre,
la température moyenne à la surface de la planète avoisinerait les moins 19 degrés» (Figaro,
7/12/09). En d’autres termes, sans effet de serre pas de vie sur terre. Mais si la hausse de Co2
rejetée dans l’atmosphère est trop importante alors apparaît un dérèglement dans ce phénomène
entraînant « une hausse des températures aux conséquences dangereuses ». Or la responsabilité
de la hausse des températures depuis le 19éme siècle peut-être directement imputée « à la
révolution industrielle et [à] la colonisation [qui] enclenchent toute une série de
bouleversement » (Figaro, 7/12/09), donc à l’activité humaine. Il en revient par conséquent aux
hommes, puisque responsables en grande partie du réchauffement climatique, de modifier leur
mode de vie pour préserver l’environnement.
C’est justement l’enjeu de la conférence de Copenhague. Il sera question dans un premier
temps des moyens à mettre en œuvre pour limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés pour
2100 par rapport à 1990. Il faut avant tout que les pays se mettent d’accord pour un objectif
chiffré de diminution de gaz à effet de serre (GES). Si l’on prend comme objectif les 2 degrés à
ne pas atteindre il faudra « diviser par deux (les émissions de GES) d’ici à 2050 par rapport à
1990 » (Libération, 7/12/09). Ensuite il sera question du financement pour permettre aux pays du
Sud d’adopter des technologies faiblement prédatrices de l’environnement, « on parle de plan
Marshall planétaire » (Libération7/12/09). On estime le montant de l’aide de «300 à 450
milliards de dollars par an» d’après le plan« justice climat »de J.L. Borloo. La gouvernance
mondiale sera aussi un des sujets les plus importants du sommet. En effet, il faudra une instance
pour surveiller que les objectifs de réduction soient bien respectés. aussi les opinions sont
divergentes, entre ceux qui y sont favorables et les pays qui y sont hostiles. Enfin ce sommet sera
un test « de leadership moderne » qui va révéler au grand jour les pays meneurs de la cause
écologique.Or, pour l’heure l’impact du réchauffement climatique se fait d’ores et déjà ressentir.
En effet, les scientifiques ont enregistré « un taux de co2, jamais vu depuis 800 000 années »,
la température moyenne de la planète a augmenté de 0.7 degré depuis le 19ème siècle, le niveau de
la mer a augmenté de 17 cm en un siècle et d’environ 3.2mm chaque année. La banquise arctique
ne cesse de diminuer dangereusement : « elle a perdu plus de dix-huit centimètres d’épaisseur
par an entre 2004-2008 ; l’acidification inquiétante des océans menace le cycle naturel
marin… »(Le Monde 07/12/09).
Après des jours de négociation, un texte prend forme à la dernière minute, mené surtout par
« les Etats-Unis, le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud » (Le Monde, 19/12/12). Ce texte
décevant pour la plus grande part prévoit une hausse de la température moyenne limitée à 2
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degrés mais aucun objectif chiffré n’est déterminé pour la réduction des émissions de GES. Autre
point épineux, l’organisation mondiale de l’environnement n’aura pas lieu : « l’accord ne prévoit
pas la création d’une organisation mondiale de l’environnement qui aurait pu vérifier la mise en
œuvre des engagements de chacun » (Le Monde 19/12/09). Par ailleurs, sur la protection des
forêts, seulement « des mesures « incitatives » sont prévues pour lutter contre la déforestation ».
On parle de « l’échec de la conférence de Copenhague » (AFP, 28/12/12).
Pendant les négociations, la conférence s’est heurtée à plusieurs obstacles. En effet une
opposition Nord et Sud s’est dessinée lors du sommet notamment avant l’arrivée des chefs d’Etat.
Un projet de texte stipulait que les pays développés devraient diminuer leur émission de GES de
« -25 % et -45% par rapport à 1990 » d’ici à 2020 alors que les pays du Sud devraient seulement
à faire « des plans d’action » (Les Echos 14/12/09) en vue de réduire leurs émissions, ceci afin
qu’ils puissent se développer et rattraper leur retard sur les pays du Nord. De plus, l’aide au
développement des pays industrialisés n’est pas fixée sur le long terme au grand désarroi des pays
en développement. Le représentant algérien à la conférence s’insurge « que les pays occidentaux
ont su trouver 1 400 milliards lors de la crise financière » (Les Echos 14/12/09) alors qu’ici ils
ne trouvent pas un accord concluant. Cette opposition se cristallise autour du couple sino-
américain. En effet, les Etats-Unis veulent un effort partagé et notamment de la Chine qu’ils
considèrent comme un grand pays industriel et sont opposés au prolongement du protocole de
Kyoto. Tandis que la Chine souhaite avant tout que son pays rattrape son retard de
développement et « refuse toujours tout engagement juridiquement contraignant et tout
mécanisme de contrôle des inventaires des émissions de CO2 » (Les Echos 14/12/09). Des
oppositions divergentes qui ont finalement convergé dans le même sens, puisqu’au final aucun
accord concluant n’a été trouvé. De leur côté, les Européens pourtant annoncés comme leaders de
ce sommet « ont abandonné le terrain » à la Chine et aux Etats-Unis. Ils ont cédé sur plusieurs
points et « se sont alignés sur la position des Etats-Unis » (Le Monde 15/12/09). L’U-E a accepté
que les Etats-Unis ne versent que 3,6 milliards contre 10 milliards pour L’U-E sur l’aide au
développement des pays du Sud et n’a pas insisté pour prolonger le protocole de Kyoto alors que
c’« est un moyen pour l’Europe de conserver de bonnes relations avec les pays du Sud » (Le
Monde 15/12/09).
Pourtant, on peut tout de même tirer des leçons de ce semi-échec même si les acquis sont
loin des attentes espérées. En effet, un des points majeurs est que la conférence de Copenhague a
eu un retentissement dans le monde entier, la conférence « accueille des chefs d’Etats » alors que
« jusqu'à présent, seuls les ministres de l’environnement faisaient le déplacement » (Les Echos,
14/12/09). Autre point positif, on a assisté à un mouvement civique sans précédent et « à la
fusion entre les écologistes et les altermondialistes, conduisant à poser la question climatique en
terme beaucoup plus politique»(Le Monde 15/12/09). De même, le traité dans certains domaines
est positif. Il annonce la limitation à 2 degrés de la hausse des températures, le traité prévoit une
aide pour l’adaptation des pays en développement de l’ordre de « 100 milliards de dollars […] à
compter de 2020 » et d’ores et déjà l’U-E s’est engagée à verser « 10.6 milliards de dollars sur
les années 2010, 2011 et 2012» (Le Monde19/12/09). Enfin, une des réussites de ce sommet est
« d’avoir réussi à réunir » la Chine et les Etats-Unis sous une même bannière (AFP 28/12/09)
La conférence de Copenhague, considérée pour la plupart comme un échec, a déçu par des
mesures peu ambitieuses. Elle a eu néanmoins pour mérite d’impulser une dynamique positive
contre le réchauffement planétaire. Mais le temps joue en défaveur des pays. Le 1er janvier
2013 : « les engagements du protocole de Kyoto […] auront expiré ». Rendez-vous à Bonn en
Juin prochain où l’on devra réunir « science et politique » et mettre en place ces « fameux
mécanismes de transparence » (AFP 28/12/09) afin de trouver un accord satisfaisant pour enrayer
le changement climatique. Le plus important c’est l’après Copenhague. Comment faire pour ne
pas reproduire, à nouveau, cet échec ?
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La conférence de Copenhague : Pourquoi un échec ?
Note de réflexion
L’échec de la conférence de Copenhague marque un coup d’arrêt dans les négociations
internationales sur le climat. D’ores et déjà des constats s’imposent. Un sujet aussi brûlant que le
climat doit être mené autrement, différemment sous peine de la reproduction du scénario de
Copenhague. En effet, la particularité de l’écologie c’est qu’elle touche tout le Monde, sans
exception. La pollution ne s’arrête pas aux frontières limitrophes des pays. Elle bouleverse les
rapports entre les nations qui doivent s’accorder ensemble pour lutter contre les effets du
réchauffement climatique. La conférence de Copenhague n’est donc que la représentation de ces
nouveaux enjeux mondiaux. Cet exemple montre qu’aucune solution n’est envisageable sans un
véritable changement des rapports entre pays mais également d’un ensemble de facteurs qui ont
abouti à cet échec.
On est amené à s’interroger sur le fonctionnement de nos sociétés qui participent à la
détérioration de notre environnement. Mais aussi à la scission des intérêts entre les pays qui
participent largement à la discorde lors les négociations pendant de la conférence de Copenhague.
Un ensemble de facteurs, qui par extension remet en cause la gouvernance onusienne. Saurons-
nous faire face à ces obstacles pour relever le défi majeur du 21ème siècle ?
Notre planète ne peut plus supporter le modèle économique productiviste actuel, fondé sur
une croissance toujours plus importante. La hausse considérable des gains de productivité durant
les dernières décennies en raison des progrès technologiques signifie que pour produire la même
quantité de biens d’une année sur l’autre on a besoin de moins de main d’œuvre. Cette
configuration ne pose pas de problème si la croissance économique compense ces gains de
productivité. Lorsque la croissance n’est plus aussi dynamique que les années précédentes,
l’économie est déséquilibrée, on assiste alors à une production qui s‘effondre, à une hausse du
chômage, une perte des richesses, une hausse des dépenses publiques… Ce scénario catastrophe
montre tout simplement que la prospérité de la planète est relié de manière viscérale à une
économie la croissance est la clé de voûte de ce système. Il convient donc aux institutions
internationales de changer de modèle économique. Mais ce système dépend notamment des
firmes multinationales qui participent activement à l’émission de gaz à effet de serre. Bien que les
firmes multinationales fassent quelques efforts en matière d’éthique social et environnemental,
elles cherchent avant tout à maximiser leur profit. Or aujourd’hui dans une économie de plus en
plus mondialisée, elles ont une grande influence dans les négociations mondiales, 77 000 firmes
multinationales représentent 20 % du PIB mondial, leurs nombreuses filiales couvrent l’ensemble
de la planète et exercent parfois des pressions sur les Etats. L’entreprise américaine Monsanto
leader mondial dans la biotechnologie végétale est un exemple concret des différentes pressions
faites sur les pouvoirs publics afin de défendre ses intérêts. En 1986, Monsanto dépensa une
somme astronomique en frais d'avocat pour contrer un projet de loi californien devant
réglementer la mise en décharge des produits chimiques à proximité de réserves d'eau potable. Or
même les glementations auxquelles sont soumises les entreprises ne sont pas satisfaisantes.
Prenons l’exemple des permis d’émissions de gaz à effet de serre institués dans l’Union-
Européenne en 2005. Il s’agit d’un programme d’échange de quotas d’émission, qui oblige les
industries les plus polluantes à acheter des permis d’émissions de CO2 si elles dépassent les
quotas qui leur sont alloués. Le nombre de permis étant limité, le prix auquel les permis se
négocient devrait permettre d’encourager le développement des activités faiblement émettrices
de carbone. Mais cela ne fonctionne pas car le prix de la tonne de CO2 sur le marché a été très
fluctuant. Il est passé de 30 euros à 8 euros et aujourd’hui se maintient autour des 15 euros. Un
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prix trop faible pour inciter les entreprises à raisonner en termes de décarbonations. Par
conséquent si l’on veut faire rimer prospérité mondiale et écologie il faut changer radicalement
notre modèle économique actuel.
Par ailleurs, il faut également rompre avec cette « société de consommation » et les excès
qu’elle engendre. C’est la civilisation née au cours du 20ème siècle, fondant son économie non
plus sur la production du nécessaire mais sur la production du superflu. En effet, cette société
menée par le diktat de la consommation à outrance conduit vers une civilisation du gaspillage qui
ne contribue guère au bonheur de l’humanité. Cette consommation mène inexorablement vers la
hausse de la pollution. En atteste l’épuisement prochain des ressources énergétiques ou encore la
quantité phénoménale des déchets en France (chaque individu produit 350 kilogrammes de
déchets par an, c’est le cas dans la plupart des pays riches). On estime que l’extension du mode
de vie des Etats-Unis pour satisfaire sa consommation (produit du sol, zone de pêche, terrains
bâtis ou aménagés et la surface d’absorption des déchets) à l’ensemble de la planète nécessiterait
cinq planètes (empreinte écologique). Ce chiffre montre que notre mode de vie actuel est
insoutenable pour la planète.
Pour briser cette logique sociale de l’hyperconsommation, il faut repenser le modèle
économique contemporain et reconsidérer les biens de consommation afin qu’ils soient plus
propres pour l’environnement. Mais lorsqu’on veut par exemple produire des voitures non-
polluantes, on se heurte à la réalité de notre mode de vie : l’urbanisme, les transferts des
marchandises, le temps passé dans les transports, l’extension des banlieues… Il est par
conséquent impossible d’agir de manière globale sans un bouleversement colossal de la société.
Tout cela, ne sera possible que par une mobilisation sociale importante et une évolution du
comportement de tout un chacun. Repenser intégralement notre manière de vivre, privilégier la
consommation d’énergies renouvelables, les commerces locaux, les transports en commun…
Pour diminuer le réchauffement climatique il faut changer le comportement des individus vis-à-
vis de la planète. Pourtant malgré la prise de conscience du rôle des activités humaines sur la
hausse des températures, les comportements se modifient peu. Les individus ne se sentent pas
personnellement menacés par le réchauffement climatique car c’est quelque chose d’abstrait, ils
ne sont pas touchés de plein fouet par ce phénomène Il faut par conséquent une réelle
sensibilisation de la population sur l’impact de son activité sur son environnement pour qu’elle
puisse ensuite changer son comportement.
Mais ceci reste source de résistance, d’autant plus que les arguments des climato-sceptiques
ont jeté la suspicion sur les thèses du GIEC (groupe intergouvernemental sur l’évolution du
climat). Ils rejettent la mise en cause des activités humaines dans le réchauffement climatique,
son importance ou la gravité de ses conséquences. Constitde scientifiques comme le célèbre
physicien Ivar Giaever (prix Nobel de physique), ils ont fait leur apparition pendant la conférence
de Copenhague avec l’affaire du "climat-gate" qui a ébranlé la légitimité au début de la
conférence, en particulier chez les pays émergents. A quelques semaines du sommet, des
révélations issues des archives mails du GIEC ont remis en question les bases de travail sur les
vraies raisons de la hausse des températures, voir même de leur réalité. Les messages suggéraient
que certains climatologues ont tenté d’entraver la publication de travaux « climato-sceptiques ».
Ils estiment que les données sont trop insuffisantes et qu’il y a trop de facteurs inconnus pour tirer
des conclusions et mettre en place des politiques écologiques à long terme.
Outre ce débat entre experts, cet échec est également le fruit de politiques nationales qui
tentent de minorer l’urgence et l’importance des mesures à prendre contre le réchauffement
climatique. L’écologie est sans doute l’un des premiers sujets qui demandent à des dirigeants
politiques de prendre des mesures difficiles et qui donneront des résultats tangibles probablement
après le mandat de ces dirigeants. En d’autres termes, ce sont des mesures peu rentables
politiquement. La politique est avant tout une affaire de partis, voire d’hommes qui veulent
souvent asseoir leur position (surtout en période de réélection) et défendre les intérêts nationaux.
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