Controverse sur l`innocuité du vaccin contre l`Hépatite B

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JUSTICE Les plaignants estiment dangereuse la campagne de vaccination
Le vaccin contre l'hépatite B au centre d'une plainte contre trois ministres
Martine Perez [28 septembre 2004]
Une triple plainte contre trois ministres de la Santé a été déposée vendredi dernier devant la commission des requêtes de la Cour de justice de la République
par Gisèle Mor, avocate au barreau du Val-d'Oise, au nom de cinq familles qui s'estiment victimes de complications dues au vaccin contre l'hépatite B. Cette
plainte, révélée hier par le journal Libération, vise Philippe Douste-Blazy, l'actuel ministre de la Santé, qui l'était également lors du lancement de la première
campagne de vaccination, en 1994, Bernard Kouchner et Jean-François Mattei, qui lui ont succédé.
Ces nouvelles mises en cause s'inscrivent dans une très longue polémique concernant le vaccin contre l'hépatite B avec moult débats scientifiques et plusieurs
procédures judiciaires. Fallait-il proposer massivement ce vaccin à la population française ? Augmente-t-il le risque de sclérose en plaques et d'autres
maladies auto-immunes ? Tels sont les deux principaux points litigieux. A ce jour, le lien entre sclérose en plaques et vaccin n'a jamais été démontré, les
publications étant contradictoires.
Les motifs de la plainte – qui reprennent les termes de la polémique – sont, d'une part, la mise en danger d'autrui : «Décider de soumettre la population
française à une vaccination massive, sans même s'être assuré des bénéfices qu'elle pouvait en tirer, et prendre cette décision sur la base d'experts en fait
inféodés aux producteurs de vaccin a nécessairement conduit aux errements de cette campagne de vaccination et a fait courir à la population française, parmi
laquelle les requérants, un risque...», peut-on lire dans le texte de la requête.
Autre motif : la non-assistance à personne en péril : «Il est manifeste que les ministres se sont abstenus de prendre des mesures qui se trouvaient pourtant à
leur portée, notamment de suspension ou de restriction de la vaccination. Il aurait pu suffire (...) de limiter la politique de vaccination aux seuls sujets à risque
de contracter le virus...».
Enfin, dernière motivation de la plainte : la publicité trompeuse ou de nature à porter atteinte à la santé publique : «Il est constant que les fabricants ont pu,
nonobstant ce dispositif (NDRL : encadrant la publicité relative aux produits de santé), diffuser un message publicitaire trompeur et mensonger, laissant
accroire (...) à un problème de santé publique suffisamment grave pour justifier d'une vaccination massive de la population, ainsi qu'à l'innocuité de leur
produit.»
Les familles à l'origine de cette plainte ont souffert de la perte de proches décédés, pour l'une d'entre elles de sclérose en plaques, pour deux autres de sclérose
latérale amyotrophique (SLA) et pour les deux dernières d'aplasie médullaire (une atteinte de la moelle osseuse).
L'association de ces familles dans une même plainte est d'autant plus étonnante que mise à part la sclérose en plaques, pour laquelle l'hypothèse d'un lien avec
le vaccin hépatite B a été évoquée, aucune étude n'a jamais envisagé un risque accru de SLA ou d'aplasie médullaire avec ce vaccin. «Justement, ce que nous
reprochons aux ministres successifs, c'est de ne pas avoir réalisé de telles études», nous précise Gisèle Mor.
En 1994, à l'initiative de Philippe Douste-Blazy, et à la suite d'une recommandation de l'Organisation mondiale de la santé, il a été décidé de proposer
systématiquement la vaccination contre l'hépatite B aux nouveau-nés et aux adolescents, en plus des groupes à risque, toxicomanes, homosexuels et
personnels de santé, pour réduire les risques d'hépatite fulminante, de cirrhoses et de cancers. Dans une grande vague d'enthousiasme, des millions de
personnes – y compris des adultes hors des catégories à risque – se sont fait vacciner en quelques semaines.
Quelques mois plus tard étaient notifiés plusieurs cas de scléroses en plaques après vaccination. Encore fallait-il démontrer le lien de causalité entre ces effets
secondaires et le vaccin. En septembre 2003, la Cour de cassation rendait un arrêt indiquant que le lien entre la vaccination contre l'hépatite B et la sclérose en
plaques ne peut pas être tenu pour acquis par la justice.
http://www.lefigaro.fr/france/20040928.FIG0291.html
VACCIN
La précaution et l'incertitude
GILLES DENIS [02 octobre 2004]
La plainte déposée devant la Cour de justice de la République contre Philippe Douste-Blazy, Bernard Kouchner et Jean-François Mattéi pour «mise en danger
de la vie d'autrui, publicité mensongère et non-assistance à personne en péril» par les familles s'estimant victimes des effets secondaires (en particulier la
sclérose en plaques) du vaccin contre l'hépatite B pourrait n'être que l'énième épisode judiciaire (des plaintes au civil et au pénal contre les laboratoires
commercialisant le vaccin sont toujours en cours) d'une affaire largement médiatisée depuis dix ans. Elle illustre surtout l'affrontement de deux logiques
issues des années sida. D'un côté, celle, légitime, des patients qui depuis l'affaire du sang contaminé exigent des réponses et des responsables ; de l'autre, la
logique politico-administrative marquée depuis la même époque par le principe de précaution. En 1994, c'est suite à un appel de l'Organisation mondiale de la
santé (stigmatisée pour son manque de réactivité lors de l'apparition du sida) que Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, décide de lancer la
vaccination à grande échelle contre l'hépatite B. L'industrie suit en soutenant la campagne. A mi-mot, on reproche au ministère d'avoir cédé au lobby
pharmaceutique... Autres «victimes» du principe de précaution, accusées de ne pas l'avoir suffisamment appliqué : Bernard Kouchner (en 1998, il suspend la
vaccination dans les seuls collèges alors que sont dénoncés les effets secondaires du vaccin) et Jean-François Mattéi (en 2003, il valide la conférence médicale
de consensus concluant à la poursuite de la vaccination). En question, l'incertitude inhérente à toute pratique médicale. En l'espèce, la communauté
scientifique hésite depuis dix ans. La dernière étude publiée (le 14 septembre) dans la revue Neurology indique une association statistiquement significative
entre le vaccin et le développement de la sclérose en plaques, sans oser poser un lien de causalité. Suite à cette publication, l'OMS et le comité national des
vaccinations recommandent la poursuite de la vaccination, qui vise aujourd'hui les nourrissons et les populations à risque. Une position partagée par
l'association Act Up ! (insoupçonnable de connivence avec les pouvoirs publics et l'industrie) et qui pose la question essentielle : celle de l'acceptabilité du
rapport bénéfice-risque de tout acte médical.
http://www.lefigaro.fr/france/20040928.FIG0291.html
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