FICHE REPERE 4 :

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M1 enseignement 2011
Linguistique
FICHE REPERE :
Adverbes et particules adverbiales
On va s’intéresser aux adverbes qui réfèrent à des « propriétés » qualifiant l’occurrence de procès.
Parmi ces adverbes, il y a :
les adverbes temporels ( always, once…),
les adverbes de manière (slowly…),
les adverbes à polarité négative ( barely, hardly, not, never…),
les adverbes épistémiques, (probably…)
les adverbes de degré (a lot, badly…)
les particules (up, down, off…).
Quels sont les problèmes classiques liés aux adverbes ?
Leur portée, leur identification à une classe sémantique, leur apport à la représentation aspectuelle,
ou à la représentation modale.
Portée
Comprendre la portée d’un adverbe, c’est comprendre sa valeur en contexte. Par opposition en
français, on retient que l’adverbe ne se situe jamais entre le verbe et son complément d’objet (sauf
particule adverbiale : she threw away my letter / * she read quickly my letter.
1- place de l’adv dans le GV :
L’adverbe se place avant le verbe transitif, et quand il y a plusieurs auxiliaires, il se place le plus
souvent entre le premier et le second auxiliaire.
a- she must go slowly (vb intransitif) / b- you should carefully read your grammar book.
Il existe, y compris à l’écrit, des choix marqués de place pour l’adverbe : par exemple, alors qu’on
dirait le plus souvent « not to worry » (l’adverbe de négation est avant to dans les infinitifs), on
trouve parfois des segments où l’agencement n’est pas canonique : dans ce cas, il faut voir quel sens
nouveau cela induit : it’s so easy to not worry about anything (BNC). Il s’agit souvent, pour tout
apparition non canonique d’un adverbe, d’une focalisation sur un élément du GV :
c- She really must e-mail her father / d- she must really need this crappy job
L’adverbe permet de focaliser sur l’élément de la prédication qui est qualifié. Ici avec le haut-degré
exprimé par really, on insiste a) sur l’obligation exprimée par must, b) sur la nécessité exprimée par
le verbe need. On remarque que ?* she really must need this crappy job serait sans fondement : haut
degré d’une évaluation de possibilité ? Really est possible devant le must en a) parce qu’il a une
valeur déontique et non épistémique. On aurait aussi plus l’avoir après, avec la même valeur mais
une focalisation moins forte.
2- Modal et NOT
L’adverbe de négation porte, selon le type de modalité exprimé, sur l’auxiliaire modal ou le verbe à
l’infinitif. Une paraphrase peut aider à mettre en avant la valeur du GV :
a- She mustn’t e-mail her father / b- she may not have applied for this job, after all.
En a) : la négation porte sur la modalité: il n’est pas souhaitable qu’elle envoie un mail à son père.
En b) : la négation porte sur le prédicat : il est possible qu’elle n’aie pas postulé.
Identification à une classe sémantique
Un même adverbe peut être glosé différemment en fonction du contexte d’une part et des propriétés
notionnelles du procès. Prenons l’exemple d’actually qui peut, entre autres, exprimer un contraste,
ou une valeur de renforcement de la valeur de vérité du prédicat :
a- she actually meant to e-mail her father / b- If it happens literally, it actually happens
En a), on pourrait traduire par En réalité ou contrairement à ce qu’on croit ; en b), la seule
interprétation possible est « ça arrive pour de vrai ». Ces valeurs dépendent ici des propriétés
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Linguistique
notionnelles des procès : d’un côté, un procès de cognition, associé à un discours de justification ;
de l’autre, un procès concret, qui renvoie à une réalité observable. Dans le premier cas, actually
pourrait être identifié à un adverbe de modalité subjective. Dans le second, à un adverbe
épistémique.
Représentation aspectuelle
L’adverbe peut modifier la représentation aspectuelle du procès exprimé, ce qui devrait par exemple
être pris en compte dans la traduction du segment. Comparez : she was lying /she was constantly
lying. Dans le second cas, la représentation aspectuelle est celle d’une itération, et d’un repérage
temporel plus large.
L’adverbe peut modifier la représentation de la validation du procès exprimé. Par exemple avec les
adverbes à polarité négative : ainsi dans « my son hardly sleeps », l’adverbe hardly opère un
ajustement qui ne permet pas la validation du procès : il dort à peine, c’est pas ce qu’on peut
appeler dormir. De même avec des adverbes temporels comme yet et still :
a – she has yet to go through a lot of pain / b- She still has to go through a lot of pain.
Dans les deux cas, on exprime l’idée que la validation posée du procès est à venir. Avec still,
cependant, on dit implicitement qu’elle a déjà beaucoup souffert ; avec yet, on ne dit rien sur ce qui
s’est déjà produit.
Représentation modale
Les adverbes exprimant une modalité sont nombreux :
- probably, maybe, certainly, undoubtedly, perhaps, presumably…pour la modalité
épistémique.
- Absolutely, better et rather (associé respectivement à have ou would), exprimant une
modalité du souhait.
Comme beaucoup d’adverbes de manière (slowly, gently, naturally…) ils se finissent par le suffixe
en –ly. Ce suffixe est la marque d’une évaluation subjective des représentations : ce qui me semble
certain, ce qui me semble lent etc.
Le problème avec QUITE
En anglais contemporain, selon le contexte ou l’intonation, l’adverbe quite peut se traduire en
français par assez, plutôt … ou par moyennement ou encore par tout à fait, complètement… .
Ce qui faut savoir sur quite
La valeur intensive de quite est la valeur originale ; ce n’est qu’au 19ème siècle que l’emploi modéré
a été attesté. Ainsi dans toutes les expressions un peu figées ou formelles, qui ponctuent de manière
récurrente les échanges, quite peut être traduit par tout à fait, carrément, complètement etc quelle
que soit sa portée.
You’re quite right
quite + adj
Have you quite finished ?
quite + participe passé
I quite agree with you
quite + verbe
That’s quite a story
quite + GN
A chaque fois que quite est utilisé devant un groupe nominal, il a un sens intensif.
Par contre, si quite se trouve dans un contexte négatif, alors il sert à atténuer la valeur négative.
She didn’t quite understand elle avait du mal à comprendre
The first film Brandolla has directed in a decade is not quite a triumph
Le nouveau film de
Brandolla, après 10 ans d’interruption, n’est pas ce qu’on peut appeler un triomphe.
Si le contexte ne suffit pas à lever l’ambiguïté de valeur, alors posez vous des questions :
- S’agit-il d’une propriété en plus ou moins ? Existe-t-il des éléments dans le contexte susceptibles
d’orienter l’interprétation ?
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