La Chine
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Cathay et la Chine du Sud ou Mangi, Manzi. Les habitants du Cathay,
dont le nom vient du mongol kitaï, terme que les Russes ont gardé pour
désigner la Chine, traitaient de barbares, de Man-tseu, les peuples au
sud du Kiang, d'où le terme manzi. Plus tard, lorsque le père de Andrade
se rendit au Tibet, il appliqua par erreur à ce pays le nom de Catayo ou
de Cathay qui s'est, par suite, conservé à tort dans la littérature
européenne du XVIIe et du XVIIIe siècles.
2. Limites
L'empire chinois (je ne parle ici que de ses dix-huit provinces et de
ses dépendances intimes, la Mandchourie, la Mongolie, les Tien-chan)
est limité au nord-est, au nord, et au nord-ouest par les possessions
russes. Cette frontière est marquée par une ligne, qui, aux termes
mêmes du traité de 1881 avec la Russie, suit dans le territoire d'Ili
« en partant des montagnes Bédjin-taou, le cours de la rivière
Khorgos, jusqu'à l'endroit où celle-ci se jette dans la rivière Ili
et, traversant cette dernière, se dirigera au sud, vers les
montagnes Ouzountaou, en laissant à l'ouest le village de
Koldjat.
Cette frontière prend au delà une direction générale vers le nord-est
jusqu'au 54e degré de latitude, pour redescendre ensuite au sud du
Baïkal ; puis une ligne artificielle vers l'est jusqu'à l'Argoun, qu'elle suit
jusqu'à son confluent avec la Chilka à Oust Strelka ; dès lors, elle suit
le fleuve Amour jusqu'à son confluent avec l'Oussouri. Depuis ce
confluent jusqu'au lac Hinkaï, la ligne frontière longe les rivières
Oussouri et Son'gatcha. Aux termes du traité de 1860 avec la Russie
« la ligne frontière entre les deux empires, depuis le point de
sortie de la rivière Son'gatcha, coupe le lac Hinkaï, et se dirige
sur la rivière Bélén-ho (Tour) ; depuis l'embouchure de cette
rivière, elle suit la crête des montagnes jusqu'à l'embouchure
de la rivière Houpitou (Houptou), et de là les montagnes
situées entre la rivière Khoûn-tchoun et la mer jusqu'à la
rivière Thoumen kiang. Le long de cette ligne, également, les