Deuxième partie : Stabilité et variabilité des Génomes- Evolution Premier chapitre : Les innovations Génétiques Les rappels : 1. Origine des allèles 1.1 Le polymorphisme des gènes (cf livre p.74, 75 doc1 « manuel scolaire de TS SVT obligatoire, programme 2002, collection Perillieux édition Nathan ») On étudie deux gènes humains, le gène HLA.A qui code pour un marqueur membranaire du système HLA, ainsi que le gène G6PD qui code pour la Glucose6 Phosphate Deshydrogénose. Ce sont deux gènes polyalléliques c'est-à-dire qu’ils possèdent plusieurs allèles. Comme les différents allèles du gène HLA.A sont présents dans la population française à une fréquence supérieure à 1% on dit que ce gène est polymorphe. On remarque que le gène de la G6PD est polymorphe dans la population Africaine et ne l’est pas dans la population Française. Un gène est polymorphe quand il a au moins deux allèles présents chez un pourcent de la population. La fréquence respective des différents allèles peut varier d’une population à l’autre au sein d’une même espèce. Chaque population est donc caractérisé par une collection d’allèle cela se traduit par le polymorphisme de l’espèce. Etude du gène HLA.B27: Ce gène de 1100 nucléotides, code pour une protéine de 365 acides aminés (AA). Les molécules synthétisés ne diffèrent que par quelques AA (de 3 ou 4 sur 365), ces différences sont le résultat de mutations. L’allèle HB.2705 est le plus fréquent dans toutes les populations étudiées, on peut penser qu’il s’agit de l’allèle le plus proche du gène ancestral présent dans la population initiale. Le polyallélisme résulte de l’accumulation des mutations. 1.2 Les mutations Brin transcrit d’un gène : brin qui sert de matrice à la synthèse de l’ARN. Ce sont des modifications de la séquence du gène elles sont à l’origine de nouveaux allèles, on distingue : - les mutations ponctuelles : quand elles touchent un seul nucléotide de l’ADN, parmi les mutations ponctuelles on distingue : les substitutions : où un nucléotide est remplacé par un autre. Les additions ou insertions : où une base est ajoutée à la séquence d’ADN. Les délétions : elles correspondent à la perte d’un nucléotide. - les mutations étendues : elles concernent plusieurs bases. Les mutations sont dues à des erreurs de réplication de l’ADN ou à des remaniements chromosomiques. La fréquence des mutations est faible, inférieure une sur un million de réplication de l’ADN, mais elle peut être augmentée par certains agents de l’environnement en particulier les rayons UV et la radioactivité. 1.3 Les conséquences des mutations Puisqu’une mutation modifie la séquence d’ADN d’un gène, elle peut avoir des conséquences sur la protéine codée, c'est-à-dire sur le phénotype moléculaire et parfois sur le phénotype de l’individu. a) Conséquence d’une substitution - Mutation silencieuse Quand un codon est remplacé par un autre codon, qui code pour le même acide aminé (le code génétique est redondant) il n’y a pas de modifications de la séquence de la protéine. - Mutation faux-sens Un acide aminé est remplacé par un autre ce qui entraîne une modification de la protéine. - Mutation non-sens Apparition prématurée d’un codon stop qui entraîne l’arrêt de la synthèse de la protéine. b) Conséquence des mutations décalentes Elles sont dues à une (ou plusieurs) additions ou à une insertion qui entraîne un décalage des bases. Elles entraînent de nombreuses modifications d’AA et souvent l’apparition prématurée d’un codon stop. On peut observer des modifications de grande ampleur, perte d’une partie de chromosome ou remaniement de chromosome. 1.4 La transmission des mutations à la descendance Pour être transmise, une mutation doit avoir lieue dans le génome des cellules germinales (cellules à l’origine des gamètes) en particulier chez les animaux. Elles ne doivent perturber ni la survie ni la reproduction de l’organisme muté. Beaucoup de mutations sont délétères (nuisibles au fonctionnement de l’organisme) ou dangereuses voir létales mais il arrive qu’une mutation confère à l’organisme de nouvelles capacités Ce sont elles qui sont déterminantes pour l’évolution des organismes. 2. La création de nouveaux gènes (livre p.78) 2.1 Les feuilles de gènes ou familles multigéniques Ex : Les globines de l’hémoglobine On identifie, au sein d’une même espèce des groupes de protéines et donc des groupes de gènes codant pour ces protéines qui présentent de grandes similitudes (même AA à la même position). On considère que des similitudes entre protéines supérieures à 20% ne peuvent être le fait du hasard. Ces protéines sont des protéines homologues codées par des gènes homologues. Les différents gènes homologues d’une même espèce forment une famille de gènes ou familles multigéniques, tous ces gènes sont apparentés c'est-à-dire qu’ils proviennent d’un gène ancestral unique. Le gène ancestral s’est dupliqué et la copie s’est intégrée à un autre endroit du génome, soit sur le même chromosome à un nouveau locus, soit sur un autre chromosome. La duplication de gène est suivie d’une transposition. Chacun des gènes a subit des mutations ponctuelles qui les ont fait évolué de façon indépendante. Ce mécanisme de duplicationtransposition peut se reproduire plusieurs fois, produisant les différents gènes d’une famille de gène appellés aussi gènes paralogues. L’analyse des différences entre les séquences des gènes paralogues permet parfois de retracer l’histoire de ces gènes, on admet que le degré de similitude entre deux gènes d’une même famille traduit le temps écoulé depuis la duplication du gène à l’origine des deux copies. 2.2 L’enrichissement du génome (étude de docs) Les duplications d’un gène ancestral unique entraînent l’apparition de nouvelles copies identiques qui vont évoluer sous l’action de mutations aléatoires. Les différentes possibilités d’évolution des copies du gène : Les copies restent identiques ce qui entraîne une augmentation de la taille du génome et une augmentation de possibilité de synthèse de la protéine codée. La divergence des copies est faible les gènes homologues conservent une fonction identique à celle du gène ancestral mais ne vont pas s’exprimer dans les mêmes organes ou aux mêmes moments de la vie (ex : les gènes des différentes globines de l’hémoglobine). La divergence entre les copies est importante. Les gènes vont coder pour des protéines qui ont des fonctions différentes (ex : les gènes des hommes hypophysaires) Les mutations rendent certaines copies non fonctionnelles : pseudogènes. Cls : Au cours du temps, les duplications suivies de divergence explique l’enrichissement progressif du génome d’une espèce et l’apparition de nouvelles fonctions et l’augmentation de la taille et l’augmentation de la complexité du génome. CONCLUSION : Les innovations génétiques (mutations et duplications) sont aléatoires et extrêmement rares. Une fois apparus leur fréquence augmente ou diminue dans la population en particulier en fonctions des avantages ou des inconvénients qu’elles apportent aux individus dans leur milieu de vie. Beaucoup d’innovations sont délétères, mais il arrive qu’elles donnent à l’organisme de nouvelles capacités, ce sont elles qui sont déterminantes pour l’évolution.