Spécialité Ecologie, Biodiversité et Evolution Proposition de stage de M2 Année 2008/2009 A envoyer avant le 29 septembre 2008 à : [email protected] Titre du stage : Contraintes stœchiométriques et optimisation de la production primaire par les herbivores. Laboratoire ou structure d’accueil : UMR 7618 – Bioemco (Biogéochimie et écologie des milieux continentaux) Ecole Normale Supérieure, 46 rue d’Ulm, 75230 Paris cedex 05 Intitulé de l’équipe : Biodiversité et fonctionnement des écosystèmes Responsable du stage : Nom : LACROIX Gérard (Chargé de recherches au CNRS) Tél : 01 44 32 38 82 Fax : 01 44 32 38 85 Email : [email protected] Références 2007-2008 du laboratoire d’accueil sur la stœchiométrie écologique et les approches expérimentales en milieux aquatiques : Danger, M., T. Daufresne, F. Lucas, S. Pissard & G. Lacroix. 2008. Does Liebig’s law of the minimum scale up from species to communities? Oikos (sous presse). Danger, M., G. Lacroix, S. Kâ, E.H. Ndour, D. Corbin & X. Lazzaro. 2008. Food-web structure and functioning of temperate and tropical lakes: a stoichiometric viewpoint. Annls Limnol., Int. J. Limnol. (sous presse). Danger, M., G. Lacroix, C. Oumarou, D. Benest & J. Mériguet. 2008. Effects of food-web structure on periphyton stoichiometry in eutrophic lakes: A long-term mesocosm study. Freshwat. Biol. 53: 2089-2100. Danger M., J. Leflaive, C. Oumarou, L. Ten-Hage & G. Lacroix. 2007. Control of phytoplanktonbacteria interactions by stoichiometric constraints. Oikos 116 (7): 1079-1086. Danger M., C. Oumarou, D. Benest & G. Lacroix. 2007. Bacteria can control stoichiometry and nutrient limitation of phytoplankton. Funct. Ecol. 21: 202-210. Gilles, S. G. Lacroix, D. Corbin, N. Ba, C. Ibañez Luna, J. Nandjui, A. Ouattara, O. Ouédraogo, X. Lazzaro, 2008. Mutualism between euryhaline tilapia Sarotherodon melanotheron heudelotii and Chlorella sp.: implications for nano-algal production in warmwater phytoplankton-based recirculating systems. Aquacult. Eng. (sous presse). Lacroix, G. & M. Danger. 2008. Des réseaux trophiques au fonctionnement des écosystèmes lacustres : vers une intégration de l’hétérogénéité et de la complexité. RSE 21 (2): 155-172. Leflaive, J., G. Lacroix, Y. Nicaise, L. Ten-Hage. 2008. Colony induction and growth inhibition in Desmodesmus quadrispina (Chlorococcales) by allelochemicals released from the filamentous alga Uronema confervicolum (Ulotrichales). Envir. Microbiol. (10 (6): 1536-1546. Quelques références générales sur l’optimisation par l’herbivorie : Belsky, A. J. 1986. Does herbivory benefit plants? A review of the evidence. Am. Nat. 127: 870-892. Belsky, A. J. 1987. The effects of grazing: confounding of ecosystem, community, and organism scales. Am. Nat. 129: 777-783. Belsky, A. J. , W. P. Carson, C. L. Jense, and G. A. Fox. 1993. Overcompensation by plants: herbivore optimization or red herring? Evol. Ecol. 7:109-121. Daufresne, T. & Loreau, M. (2001). Plant-herbivore interactions and ecological stoichiometry: when do herbivores determine plant nutrient limitation. Ecol. Lett., 4, 196-206. de Mazancourt, C., Loreau, M. & Abbadie, L. (1998). Grazing optimization and nutrient cycling : when do herbivores enhance plant production ? Ecology, 79, 2242-2252. de Mazancourt, C., M. Loreau, U. Dieckmann. 2001. Can the evolution of plant defense lead to plantherbivore mutualism? Am. Nat. 158: 109-123. Fussmann, G. F., M. Loreau & P. A. Abrams. 2007. Eco-evolutionary dynamics of communities and ecosystems. Functional Ecology 21: 465-477. Hilbert, D. W. , D. M. Swift, J. K. Detling, and M. I. Dyer. 1981. Relative growth rates and the grazing optimization hypothesis. Oecologia 51: 14-18. Hayashi, M. Fujita, A. Yamauch. 2007. Theory of grazing optimization in which herbivory improves photosynthetic ability. J. Theoret. Biol. 248: 367-376. McNaughton, S. J. 1979. Grazing as an optimization process: grass–ungulate relationships in the Serengeti. Am. Nat. 113: 691-703. McNaughton, S. J. 1983. Compensatory plant growth as a response to herbivory. Oikos 40: 329-336. McNaughton, S. J. 1985. Ecology of a grazing ecosystem: the Serengeti. Ecol. Monogr. 55: 259-294. Nolet B. A. 2004. Overcompensation and grazing optimisation in a swan-pondweed system? Freshwat. Biol. 49: 1391-1399. Description du stage Jusque dans les années 1970, les interactions plantes - herbivores ont été essentiellement considérées comme antagonistes, les herbivores ayant un effet négatif sur leurs proies et les plantes allouant en retour une fraction de leurs ressources à des défenses anti-prédateurs. Depuis les années 1970, cette vision a été largement remise en question par de nombreux travaux (voir par exemple les travaux de McNaughton sur la savane du Seregenti), qui ont abouti à l’hypothèse « d’optimisation par l’herbivorie », selon laquelle un niveau intermédiaire d’herbivorie maximise la production primaire et la fitness des plantes. Plusieurs mécanismes ont été proposés, aboutissant parfois à d’importantes controverses dans les années 1980 et 1990. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, des approches de modélisation ont permis de mieux cerner dans quelles conditions les interactions plantes - herbivores pouvaient passer d’un effet net antagoniste à un mutualisme net. Par ailleurs le développement de modèles théoriques sur la stœchiométrie écologique a apporté de nouveaux éléments clés dans l’interaction plantes - herbivores. La stœchiométrie écologique est une approche récente qui introduit les principes de conservation de la matière et d’homéostasie de la composition chimique des organismes dans l’étude de leurs interactions trophiques. L'approche stœchiométrique permet une étude mécaniste des interactions entre les différents niveaux trophiques de l'écosystème (producteurs primaires, décomposeurs, consommateurs). Une prédiction simple de la stœchiométrie est par exemple qu'un herbivore peut modifier par excrétion différentielle de nutriments le facteur limitant un producteur primaire si la composition chimique de cet herbivore diffère de celle du producteur primaire qu'il consomme (Daufresne et Loreau 2001). Le (la) stagiaire développera une approche expérimentale en laboratoire avec l’espèce phytoplanctonique Scenedesmus obliquus et le Cladocère herbivore Daphnia magna pour vérifier comment les conditions stœchiométriques modulent l’impact des herbivores sur les producteurs primaires. Ces expériences viseront à étudier finement la manière dont les herbivores modifient la disponibilité en nutriments, via le contrôle des algues et des décomposeurs, mais également par leur propre excrétion. Sur le plan expérimental, cette démarche mécaniste nécessite de séparer physiquement les différents niveaux trophiques afin de contrôler les conditions de croissance de ces niveaux trophiques et les différents échanges entre eux. Le laboratoire d’accueil a une bonne expertise générale sur les approches en microcosmes et les interactions phytoplancton - zooplancton. Pour les stages de M2 UNIQUEMENT (effacez les phrases inutiles) Ce stage est destiné aux étudiants EBE inscrits dans un parcours Recherche o Ce stage peut se poursuivre par une thèse (ce sujet sera déposé dans une école doctorale).