Le sacrement de réconciliation Schéma de l’enseignement du 2 avril à Etampes Introduction : le sacrement de réconciliation a eu plusieurs noms au cours de l'histoire nous retiendrons : la confession, le sacrement de pénitence est aujourd'hui le sacrement de réconciliation ou le sacrement du pardon. Chacun de ces noms insiste sur un aspect de ce sacrement c'est ce que nous allons regarder. Qu'est-ce qu'un sacrement ? Les sacrements sont avant tout des signes de l’amour de Dieu. Ils nous disent que Dieu nous aime au point de se donner à nous et de nous faire partager sa vie. Et les sacrements sont des signes efficaces, c’est-à-dire qu’ils réalisent, lorsqu’on les célèbre, le don de Dieu qu’ils signifient. Ils transmettent le don de Dieu, la vie de Dieu. Un sacrement est à la fois une rencontre avec la miséricorde de Dieu et un instrument pour qu'il agisse dans nos vies. Le premier des sacrements, celui qui nous ouvre la porte à tous ceux qui suivent ensuite c'est le baptême. Il nous unit au Christ, il nous fait participer à sa mort et à sa résurrection et nous purifie du péché. Il nous donne l’Esprit saint qui apporte l’amour dans nos cœurs. Il nous rend pleinement enfant de Dieu, en Jésus-Christ, et nous fait ainsi entrer dans la famille de Dieu qui est Père, Fils et Esprit. C’est une célébration ecclésiale qui nous fait entrer dans la communauté chrétienne, dans l’Église. Le baptême est le sacrement qui nous fait à la fois prêtre, prophète et roi. Quand nous recevons, Dieu nous donne toute sa grâce pour être ses enfants ou plutôt pour être son enfant. Les autres ne sont que réactualiser la grâce du baptême dans un aspect ou un autre de notre vie spirituelle Et qu'en est-il du sacrement de réconciliation ? Le sacrement de la réconciliation est d’abord une rencontre avec Dieu : se reconnaître pécheur, c’est célébrer et remercier Dieu pour sa miséricorde, car c’est Dieu lui-même qui prend l’initiative de rejoindre le pécheur et de lui donner son pardon. La confession est autant l’aveu de ses fautes que la reconnaissance de la sainteté de Dieu et de son amour miséricordieux : Dieu pardonne et, par sa grâce, convertit les cœurs. Le sacrement de la réconciliation est donc source de joie car il apporte le pardon des péchés et donne une grâce qui en libère. Il procure la paix du cœur et permet de renouveler la vie spirituelle : le chrétien prend conscience qu’il a besoin de la miséricorde de Dieu. Il est restauré dans sa relation à Dieu et aux autres, que son péché avait blessés, il retrouve la dignité de son baptême. Celui qui reçoit le sacrement de la réconciliation provoque aussi la joie de Dieu, qui est de pardonner et de montrer qu’il nous aime : « Il y a plus de joie au Ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentir. (Lc 15, 7) Tout est résumé par la formule d'absolution donnée par le prêtre : « Que Dieu notre père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l'Esprit saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l'église, qu'il vous donne le pardon et la paix. Et moi au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit je vous pardonne tous vos péchés. » Méditation sur les vignerons homicides dans Luc chapitre 20 verset 9 à 16 9 Il se mit alors à dire au peuple la parabole que voici: "Un homme planta une vigne, puis il la loua à des vignerons et partit en voyage pour un temps assez long. 10 "Le moment venu, il envoya un serviteur aux vignerons pour qu'ils lui donnent une part du fruit de la vigne; mais les vignerons le renvoyèrent les mains vides, après l'avoir battu. 11 Il recommença, envoyant un autre serviteur; et celui-là aussi, ils le battirent, le couvrirent d'outrages et le renvoyèrent les mains vides. 12 Il recommença, envoyant un troisième; et celui-là aussi, ils le blessèrent et le jetèrent dehors. 13 Le maître de la vigne se dit alors: Que faire? Je vais envoyer mon fils bien-aimé; peut-être respecteront-ils celui-là. 14 Mais, à sa vue, les vignerons faisaient entre eux ce raisonnement: Celui-ci est l'héritier; tuons-le, pour que l'héritage soit à nous. 15 Et, le jetant hors de la vigne, ils le tuèrent. "Que leur fera donc le maître de la vigne? 16 Il viendra, fera périr ces vignerons et donnera la vigne à d'autres." C'est une méditation qui nous montre à quel point Dieu cherche par tous les moyens à sauver le pêcheur. C'est une parabole qui bien sûr se situe dans l'annonce de la passion mais aussi qui peut avoir une lecture sur la patience de Dieu et sa recherche de trouver les moyens de nous sortir de nos mauvaises habitudes. Que se passe-t-il dans cette parabole ? Des vignerons acquis le propriétaire a confié sa vigne, deviennent propriétaire du domaine qui ne leur appartient pas. Non contents d'avoir un travail, ils ne veulent même pas payer leur part qui revient au propriétaire. Nous sommes dans une attitude de toute-puissance de leur part, c'est leur péché. Et Dieu va commencer par leur envoyer plusieurs émissaires pour recevoir son bien. Ce qui est extraordinaire, et que nous dit cette parabole, c'est que Dieu ne pense pas au mal, et c'est d'une manière qui peut paraître naïve qu'il leur envoie son fils. Il ne pense pas du tout qu'ils ne vont pas le respecter. Il cherche par tous les moyens à les sortir de leur enfermement. Et Dieu est comme cela avec chacun d'entre nous. Nous pouvons être aveugles sur les tentatives qui peut faire auprès de nous, lui ne se lasse pas et son seul souci c'est que nous quittions notre péché. Je ne peux pas évoquer cette parabole sans en prendre le final : Dieu est juste si la personne veut rester dans son péché Dieu ne va pas la sortir de force est la conséquence du péché c'est la mort. Dieu ne veut pas la mort du pécheur il veut qu'il se convertisse Texte du prophète Ezéquiel au chapitre 18 versets 21 à 28 21 Quant au méchant, s'il renonce à tous les péchés qu'il a commis, observe toutes mes lois et pratique le droit et la justice, il vivra, il ne mourra pas. 22 On ne se souviendra plus de tous les crimes qu'il a commis, il vivra à cause de la justice qu'il a pratiquée. 23 Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant -- oracle du Seigneur Yahvé -- et non pas plutôt à le voir renoncer à sa conduite et vivre? 24 Mais si le juste renonce à sa justice et commet le mal, imitant toutes les abominations que commet le méchant, vivra-t-il? On ne se souviendra plus de toute la justice qu'il a pratiquée, mais à cause de l'infidélité dont il s'est rendu coupable et du péché qu'il a commis, il mourra. 25 Et vous dites: "La manière d'agir du Seigneur n'est pas juste." Ecoutez donc, maison d'Israël: est-ce ma manière d'agir qui n'est pas juste? N'estce pas votre manière d'agir qui n'est pas juste? 26 Si le juste se détourne de sa justice pour commettre le mal et meurt, c'est à cause du mal qu'il a commis qu'il meurt. 27 Et si le pécheur se détourne du péché qu'il a commis, pour pratiquer le droit et la justice, il assure sa vie. 28 Il a choisi de se détourner de tous les crimes qu'il avait commis, il vivra, il ne mourra pas. Deutéronome 30,19-20 19 Je prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, 20 aimant Yahvé ton Dieu, écoutant sa voix, t'attachant à lui; car là est ta vie, ainsi que la longue durée de ton séjour sur la terre que Yahvé a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner. Dans ces textes nous voyons bien que pour Dieu notre salut est important. Il n'a qu'un seul désir c'est que nous soyons sauvés et que nous vivions avec lui. Sens profond du sacrement de réconciliation Psaume 65 (64) « Jusqu'à toi vient toute chair avec ses œuvres de péché ; nos fautes sont plus fortes que nous, mais toi, tu les effaces. » Le sacrement de réconciliation est le moyen que Dieu a trouvé pour nous permettre d'être restaurés dans notre intimité avec lui. Nous pourrions méditer l'attitude de Dieu après la chute originelle : quand il cherche Adam, c'est le changement de relations : pourquoi te caches-tu ? qu'il lui fait remarquer en premier. Toute notre vie spirituelle, toute notre vie tout court en fin de compte trouve sa pleine dimension dans cette intimité avec Dieu (même si nous ne le savons pas). Comme nous sommes limités et souvent tournés vers nous-mêmes plutôt qu'attentif à être porteur de l'amour, nous avons besoin d'offrir à Dieu la possibilité de nous redonner la liberté de vivre dans l'amour. C'est ce que dit Jésus à sœur Faustine dans son petit journal : Page 528 n° 1602 : Ma fille, quand tu t’approches de la sainte confession, de cette source de ma miséricorde, le sang et l’eau qui sont sortis de mon cœur se déversent sur ton âme et l’ennoblissent. Chaque fois que tu te confesses, plonge-toi entièrement dans ma miséricorde avec grande confiance, pour que je puisse déverser en ton âme toutes les largesses de ma grâce. Quand tu vas te confesser, sache que c’est moi-même qui t’attends dans le confessionnal, je me dissimule seulement derrière le prêtre, mais c’est moi seul qui agis dans l’âme. Ici la misère de l’âme rencontre le Dieu de miséricorde. Dis aux âmes, qu’à cette source de miséricorde, les âmes ne puisent qu’avec le vase de la confiance… Mon péché et mes péchés Le catéchisme de l'église catholique dit : « le péché est avant tout offense à Dieu, rupture de la communion avec lui. Il porte en même temps atteint à la communion avec l'église » et j'ajouterai avec les autres et avec soi-même. Nous avons lu le texte de Deutéronome dans lequel Dieu nous dit que nous avons deux choix, le péché c'est choisir le mauvais. Dans le livre de l'apocalypse, il est dit qu'au vainqueur il sera donné un caillou blanc sur lequel est inscrit un nom que seul connaît celui qui reçoit le caillou. Ce nom est en réalité, la relation unique que nous avons avec Dieu. Notre péché est en réalité le négatif de cette relation unique. C'est la raison pour laquelle nous avons notre péché personnel qui va s'exprimer à travers des péchés. Nécessité de confesser ses péchés Une attitude assez fréquente c'est de penser qu'il suffit de reconnaître tout simplement que l'on est pécheur, c'est suffisant. « Je vais demander le pardon du Seigneur, et connaît bien le fond de mon cœur, j'ai pas besoin de le raconter tout ce que j'ai fait, surtout que ça ne regarde pas le prêtre et qu’il n’en a rien à faire de tout que je raconte. » C'est une erreur, car reconnaître avec précision ce que l'on connaît, ce que l'on sait des actes que nous avons posés contre l'amour est une reconnaissance de cette réalité que nous sommes pécheurs. Nous n'en sommes plus à l'époque où il fallait dire combien de fois qu'on avait fait tel ou tel péché. Mais il est indispensable de reconnaître sous quelle forme s'exprime notre façon de péché. C'est regarder, dans la réalité de notre vie, les actes ou les attitudes qui nous coupent de l'amour de Dieu. Se préparer au sacrement de réconciliation Un texte de la parole de Dieu qui peut servir de base pour se préparer au sacrement de réconciliation est celui des tentations de Jésus au désert dans Matthieu au chapitre 4 versets 1 à 11. Que voyons-nous ? Jésus qui est tenté par le diable sur trois points. Transformer des pierres en pain, ce qui veut dire utiliser son pouvoir pour avoir ce qui lui paraît nécessaire. Or la réponse de Jésus et de dire ce n'est pas de pain seul que l'homme vivra mais de toute parole qui sortira de la bouche de Dieu. Ce qui veut dire qu'il est plus important est en communion avec Dieu, avec sa parole, avec sa volonté plutôt que d'avoir ce qui nous est nécessaire. Pas le superflu, même ce qui est nécessaire. Car après 40 jours on peut supposer que Jésus avait faim et que ce n'était pas superflu qu'il mange. En quoi cela nous concerne-t-il ? Bien souvent nous mettons entre Dieu et nous un avoir qui nous semble plus important que la volonté de Dieu. Ce peut être des objets (ma voiture, mon portable, mon ordinateur…) Mais tout aussi bien ce peut être mon travail, ma famille, l'image qu'on me renvoie de moi-même, etc. Première question : est-ce que dans ma vie, il y a quelque chose à laquelle je suis accroché au point de le préférer à l'amour que Dieu veut que je vive. Il est plus important d'avoir Dieu que d'avoir tout autre chose quelle qu'elle soit. Second point, seconde tentation : le diable emmène Jésus sur le pinacle du temple et lui propose de se jeter en bas puisque Dieu a promis de le protéger et Jésus lui répond qu'il n'y a pas à tenter Dieu. Quand on prend les arguments du diable, on voit bien qu'il propose à Jésus de donner un ordre à Dieu. Combien de fois ne sommes-nous pas en train de donner des ordres à Dieu (demande de guérison). C'est la formule de type chantage si tu me permets d'avoir telle chose alors je ferai ceci ou cela que tu me demandes. Dieu ne veut pas notre perte, il ne veut pas que nous soyons comme les vignerons homicides : propriétaire de notre vie et en même temps décideurs de ce que Dieu doit faire dans notre vie. Notre péché dans ce cas est de vouloir savoir ce qui est bon pour nous au lieu de s'en remettre en confiance à la volonté du père. Dieu ne veut pas que nous perdions notre âme et nous appelle à entrer dans l'attitude qui est proposée dans Luc au chapitre 12 versets 22 à 32. Seconde question : est-ce que dans ma vie j'arrive à faire confiance à Dieu et qu'est-ce qui me pousse à vouloir prendre sa place au niveau de savoir ce qui est bon pour moi. Soit dit en passant c'est toute la question du péché originel décrite dans la genèse au chapitre 3 verset 1 à 7. Troisième point : le diable emmène Jésus sur une grande montagne et lui propose de l'adorer pour avoir tous les pouvoirs sur la terre. Jésus lui rappelle qu’il n'y a que Dieu seul qui est adorable. Cette fois c'est vouloir régner, avoir le pouvoir sur tout aussi bien notre vie que celles des autres que les éléments. C'est ce vouloir Dieu. Troisième question : dans mes attitudes qu'ai-je repéré cette tendance à vouloir être puissant. À penser que je peux par mes propres forces. Vous savez que l'on parle facilement de toutepuissance qui est le contraire de l'humilité. (L'humilité c'est s’accepter avec ses qualités et ses défauts, avec ses dons et ses faiblesses, et le meilleur exemple d'humilité qui nous est donnée c'est la vierge Marie qui dit humblement que le seigneur a fait pour elle des merveilles et qu'on parlera d’elle d'âge en âge) voilà donc ce qui recouvre tout ce qui concerne nos attitudes peccamineuses. Avoir, savoir pouvoir. Pour résumer : mon péché s'exprime toutes les fois où je choisis d'avoir quelque chose plutôt que la présence de Dieu. Toutes les fois où je sais mieux que Dieu. Toutes les fois où je veux être le plus puissant de tous. Les cinq étapes du sacrement de réconciliation - la décision d’y aller - se reconnaître pécheur et confesser de façon précise ses péchés - entrer dans une démarche de conversion : choisir de tout faire pour que ça change. - recevoir l'absolution : faire l'expérience de la miséricorde de Dieu. - faire pénitence : choisir de poser un acte, qui a été demandé par l'église à travers son ministre, pour signifier notre désir de changer. En conclusion Il y aurait encore de nombreux les aspects ou de nombreuses précisions à donner mais j'ai choisi d'orienter cette intervention sur la dimension de la relation à Dieu. En cela je pense que vous avez compris que venir célébrer le sacrement de réconciliation est un moment formidable au cours duquel il nous est donné de vivre une certaine intimité avec chacune des trois personnes de la Trinité.