République Tunisienne PIN105
Stratégie de Coopération couvrant la période juillet 2004-juin 2008
Note d’information au public
1. Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a examiné la Stratégie de coopération
(CAS) avec la Tunisie le 3 juin 2004.
Contexte du Pays
2. La Tunisie continue à entregistrer des progrès soutenus en matière de développement
économique et social. Les efforts constants de réforme structurelle menés à partir du début des
années 90, la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes, et une orientation résolue vers
l’intégration de la Tunisie dans l’économie mondiale ont créé des conditions favorables au
développement du secteur privé et à l’amélioration de la compétitivité de l’économie. La
croissance s’est bien comportée, y compris face à un environnement extérieur défavorable en
2002, atteignant 5,5 pour cent en 2003. Ceci a donné lieu à des acquis sociaux en matière de
santé, éducation et protection sociale qui situent la Tunisie en tête de pays de niveau de revenus
similaires, et dans une position confortable pour atteindre les Objectifs de développement pour le
millénaire (ODM). En particulier, l’espérance de vie s’est améliorée pour atteindre 72 ans et la
pauvreté a été fortement réduite de 8 pour cent de la population en 1995 à 4 pour cent en 2000. La
Tunisie a enregistré des progrès substantiels en matière d’éducation des filles, de réduction des
taux de fécondité et de mise en place d’un cadre juridique robuste pour les droits et acquis des
femmes. La Tunisie s’est également engagée dans la voie de l’environnement durable grâce à une
structure institutionnelle et à un cadre législatif robustes ainsi qu’à une politique de
développement durable bien conçue.
3. Dans un contexte où les forces concurrentielles s’intensifient, la Tunisie doit relever
trois défis principaux pour atteindre les objectifs du 10éme Plan de développement (2002-2006).
Le premier défi – qui est aussi le plus urgent – est de réduire le chômage qui demeure
relativement élevé, aux environs de 15 pour cent, du fait des pressions démographiques et des
forces concurrentielles accrues (réalisation de la zone de libre-échange avec l’Union européenne
(UE) en 2008, élargissement de l’UE en 2004, et élimination des quotas des accords multifibres
en 2005). Ceci implique d’améliorer le climat de l’investissement pour le secteur privé ainsi que
la qualité de la gouvernance économique. Le second défi est d’améliorer la qualité, la pertinence
et la pérennité financière du système éducatif, et de renforcer l’innovation et la recherche
scientifique et technologique afin de développer une économie du savoir. Le secteur tunisien de
l’éducation fait face à un important défi résultant de la transition démographique (accroissement
rapide des effectifs dans le secondaire et tertiaire), au moment même où il est fondamental
d’améliorer davantage les résultats scolaires et l’interaction entre l’enseignement, la recherche et
le marché du travail pour permettre à la Tunisie de se doter des compétences requises pour
soutenir la concurrence dans une économie mondiale axée sur le savoir. Le troisième défi consiste
à renforcer les programmes sociaux tout en maintenant les équilibres budgétaires. Ici encore, les
tendances démographiques et les transformations du marché du travail dues aux pressions
concurrentielles posent d’importants défis pour les systèmes de santé, de protection sociale et de
retraite. En parallèle, les dépenses non discrétionnaires introduisent des rigidités dans le système
des dépenses publiques qui est focalisé sur le court terme.
Stratégie de la Banque