Conférence de M Michel PITRAT
GENETIQUE ET INNOVATION VARIETALE EN FRUITS ET LEGUMES
I) Notion de variation
Une mutation a une conséquence sur le phénotype. On peut sélectionner certains caractères phénotypiques
donc certains allèles, cette sélection est dite naturelle quand c’est l’environnement qui sélectionne (le climat
par exemple) ou artificielle quand c’est l’homme qui va choisir. . La sélection artificielle est différente
suivant les régions du globe et suivant les époques.
I1) variation discontinue ou qualitative
Elle correspond à tous les caractères mendéliens, qui se caractérisent par l’absence ou la présence d’un
caractère. Seuls quelques gènes sont concernés (sensible ou résistant, blanc ou rouge, …)
I2) variation continue ou quantitative
Elle correspond à l’existence d’une gamme de phénotypes variables : tous les phénotypes existent (comme
la taille : du plus petit au plus grand, ou la quantité de sucre).
II) Notion d’espèce
Une espèce est un ensemble d’individus interféconds dont la descendance est fertile. Par exemple, toutes les
variétés de choux sont interfécondes (un chou-fleur et un chou de Bruxelles peuvent se reproduire) donc tous
appartiennent à la même espèce. Par contre pour les courges, il existe trois espèces de courges, et la
citrouille d’halloween ne se reproduit pas avec la courge orange à tranche. (Cucurbita pepo et Cucurbita
maxima)
Au cours de la domestication des plantes, il se crée une interdépendance entre l’Homme et la plante : l’un
ne peut plus vivre sans l’autre. Le syndrome de domestication correspond à l’ensemble des caractères
présents chez tous les cultivars. Un exemple de caractère lié à la domestication : l’absence de dormance chez
certains cultivars comparé à l’espèce sauvage.
La domestication permet le passage de l’espèce sauvage au cultivar.
La sélection correspond à un choix par l’Homme de ne conserver que les individus porteurs de caractères
recherchés. Les caractères sélectionnés sont souvent très visibles (couleur, taille, etc...)
La sélection permet également le passage de l’espèce sauvage au cultivar.
On observe parfois un retour à l’état sauvage d’un cultivar, on dit qu’il devient féral.
Donc au cours du temps, toutes les espèces évoluent : les espèces sauvages ainsi que les cultivars. . On peut
obtenir différents cultivars à partir de la même espèce sauvage, suivant les caractères qui ont été choisi par
l’Homme (les tomates chinoises sont très différentes des tomates européennes car les choix humains ont été
très différents au départ)
Un exemple d’obtention de différents cultivars à partir de la même espèce sauvage :
Choux européen sauvage : 10 feuilles et une fleur
Feuilles sélectionnées inflorescence sélectionnée tige sélectionnée
Chou frisé, milan, labre chou-fleur brocoli chou-rave
Quand on observe l’espèce sauvage, elle n’est souvent pas comestible (melon sauvage tout petit et amer)
Exemples de quelques origines sauvages :
Européennes : choux, navet, rutabaga, mâche, betterave, panais, asperge, framboisier, mure, etc.
Méditerranéen et Asie : lentille, pois, fève, poireau, beaucoup de fruitiers
Amérique centrale : pomme de terre, tomate, haricot, topinambour