IEP d’Aix en Provence
année 2009
2eme année
Cours de THEORIE POLITIQUE
deuxième semestre
Théories de la démocratie représentative et de ses
fondements
ou
« Inégale liberté je te chéris, j’écris ton non »
Il peut y avoir des erreurs
Les modalités d'épreuves sont à suite du cours ainsi que la bibliographie
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom
Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Paul Eluard
in Poésies et vérités, 1942
PREMIER COURS
Le modèle de la démocratie représentative. Discussion sur l'interprétation de la révolution.
De Tocqueville en ligne de mire.
Vincent Peillon écrit La Révolution Française n’est pas terminée. Perspective de François Furet,
Penser la révolution française.
La théorie marxiste de la révolution française avec la révolution sociale ne serait pas terminée.
Au Parlement, depuis la III° République, il y a un débat pour considérer la Révolution Française
comme un bloc ou pas.
Depuis Jaurès, il y a un débat qui se serait arrêté en 1989 : révolution démocratique, révolution des
droits : première partie du bloc (socialistes SFIO + PCF jusqu’en 1980). Deuxième bout du bloc :
1795 à 1800 on ne sait pas (Constitution 1795 : développement des devoirs du citoyen).
Pointer ce modèle de la démocratie représentative pour savoir sur ce quoi elle se fonde, étapes et les
impensés (en prise avec le disregard)?
Avant Tocqueville, même problème avec Rousseau (pire avec Voltaire et Diderot, voire Condorcet).
Y a-t-il une révolution visible ou une révolution invisible dans la manière de penser les droits et les
libertés individuelles dans les démocraties européennes ? Cette question doit être posée du point de
vue de la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité. Ces principes amènent aujourd’hui à une
double réflexion sur le retour en force parmi eux du principe de dignité de la personne humaine
dans les droits de l’Homme depuis la DUDH de 1948 mais aussi dans le droit positif français depuis
une dizaine d’années et sur le nouveau contenu de celui sécurité physique dans les systèmes de
droits positifs de pays de l’UE et en particulier en France . Cf. Hobbes, Spinoza, et avant la
révolution des Pays-Bas avec la Hanse : théoriciens du droit des gens, du droit international public
qui sont souvent soit des dominicains jésuites soit des espagnols : Vittoria, Suarez, Las Casas (on
parle de l’école de Salamanque). Ils traitent du droit des gens : qui a droit au droit ? Qui fait partie
des gens, qui fait partie du genre humain? question importante quand on rencontre des gens à
évangéliser ou à domestiquer... hommes ou animaux?
Puis Grotius et Pufendorf (droit de la paix et de la guerre, origine du droit international). Posent la
question des piliers fondateurs du genre humaine.
L'école de Salamanque se pose aussi la question. Qu'est ce qui fait la nature de l'espèce humaine :
ce qui définit la nature humaine, les piliers fondateurs du genre et du droit que la nature donne à
l'espèce humaine sur elle-même.
Cela positionne sur une ligne relativement simple : ce qui définit la question humaine (Aristote : la
nature de l’Homme c’est de faire partie du règne du vivant ; le seul homme qui a des qualités chez
Aristote, c’est celui qui est doué du logos: le citoyen). Distinction classique aristotélicienne : la
nature de l'homme c'est de faire partie du vivant, le seul qui est doué du logos c'est le citoyen. Ce
qui sont doués du logos et les autres (font partie du règne du vivant mais sont des animaux).
Descartes : ils ne sont pas dotés d'une conscience ce sont donc des machines.
Aristote chez les Modernes. On relit Hannah Arendt qui distingue ceux qui vivent du travail de leurs
corps, de leurs mains, et ceux qui vivent du travail de leur esprit. Ceux qui vivent du travail de leur
corps sont assignés à la vie nulle, la vie sans qualité.
L’homme n’est rien tant qu’il n’est pas doué de langage (aujourd’hui les historiens définissent l’être
humain à partir de la bipédie et du renversement du larynx qui lui permet de former des sons plus
complexes). Les mots ne sont plus le reflet des choses : on entre dans le nominalisme.
Zoe et bios : vie en grec.
Platon : théorie de l'amour, les êtres hermaphrodites se sont séparés et donc on doit donc chercher
sa moitié.
Provocation : avant la parole, avant l'action (diabolein : lancer au loin, polemos)
Distinction entre le genre humain et les droits de l’Homme. Pour Aristote, l’humanité est sans
qualité : elle peut se qualifier éventuellement, dans le cadre exclusif de la cité, qui elle aussi est la
communauté naturelle. Je sors de la nature, du monde des animaux je ne suis doué que de voix
qui me permet d’exprimer mes émotions, pour entrer dans la cité le logos est naturel. Quand on
lit Aristote, on lit l’opposition nature/culture : ceux qui sont dans le travail de leur corps n'ont pas
les mots pour exprimer les sensations, les émotions et les intuitions : chez Aristote pas d'humanité
donc pas de droits de l'homme, il y a des citoyens mais ils sont les seuls à être libres a bénéficier
d'un justice proportionnée à leurs qualités, ils sont libres mais inégaux. S'ils sont solidaires : c'est
l'amitié -philia-(nécessaire protection). Car dans amitié il y a une complémentarité (maître-esclave ;
femme-mari...).
Amour pour ceux qui ont le logos : caractéristique c'est d'être agape (pas eros : amour charnel et
sans issue).
Une humanité non qualifiée (qu'est ce qu'on va mettre dedans?) qui ne parle pas qui n’a pas les mots
pour avoir des émotions. Il faut des représentations, un langage construit pour avoir des émotions et
se distancier de la sensation, se distinguer de la bête qui éprouve physiquement ce que l’on ne peut
même pas appeler une sensation. Hobbes décrit l’état affreux de l’état de nature : l’homme a envie
que l’autre le reconnaisse comme ayant la chose que l’autre n’a pas --> théorie précurseuse de la
théorie de Freud : l’inconscient est une force de vie qui doit avoir moyen de s’exprimer soit par le
langage ou par l'œuvre (sublimation), sinon perversion.
Hobbes montre que si on a une frustration intense, on craque, on passe à l’acte comme dirait Freud.
On va agir : la pulsion va « m’agir ». J’ai besoin du logos pour exprimer le ressenti. On a envie
d’être reconnu.
Besoin d’une représentation de mots et d’une représentation de choses à ce que l’on appelle les
passions, les intuitions qui combinent le corps et l’esprit.
« enhaurme » Lacan (vient de énorme)
On a un misfit sur cette théorie du genre humain qualifié. Descartes dit que ce qui fait l’humanité
c’est la ratio : ce n’est pas que je sais exprimer la différence entre envie et désir, mais ce qui fait
cette différence entre le bête et l’Homme, c’est la raison (l’âme est dans le corps comme un pilote
dans son avion). Ce qui fait l'humanité ce n'est plus le langage, mais ce qui fait la différence entre la
bête et l'homme, c'est la raison. « Cogito ergo sum » : l'âme est dans le corps comme un pilote dans
son navire. Quel rapport dois-je avoir avec mes émotions, mes sentiments, mes passions ? Je dois
m’en méfier : c’est un malin génie qui me trompe qui me fait voire des hommes il y a des
ombres. Il faut faire table rase : je dois éradiquer en moi la moindre expérience d’émotion, de
sensation, de passion. il faut désensibiliser mon rapport au monde. Pourquoi? parce que guerres de
religion.
Comment faire pour penser la raison dans un monde livré aux guerres de religion? Faire table raz du
passé. Renan fera la me chose, pour penser la nation. Même chose pour Locke et pour Hobbes
(je dois penser comme si je n'étais pas dans cette urgence de penser un contrat social pour préserver
l'humanité). Il s'ampute des sentiments. L'expérience sensible et regardée comme nulle (n'existe
pas).
La distinction entre l’esclave et l’homme libre, c’est pour Aristote un critère de force, une
distinction naturelle physique et psychique selon Descartes.
Barbarein : qui est pareil au chant des oiseaux, opposition entre homme et animaux, problème de la
langage que l'on ne comprend pas, dès lors on est différent. Lévi-strauss.
Paul Virilio : femme comme moyen de transport. nombre textes sur la notion de vitesse
L'esclave est assimipresque définitivement à son statut de non qualifié. Ne peut pas devenir un
citoyen même émancipé. Le modèle grec est particulier. La question de l’esclavage n’est pas
anecdotique est l’exemple entre l’humanité qualifiée et l’humanité non qualifiée. L’esclave en
Grèce Antique ne peut jamais devenir un citoyen.
Toutes ces théories qui parlent du Contrat social invente un point zéro fictif, la fiction du Ground
Zero à partir d’où tout commence. Le Contrat Social consiste à appliquer par convention la loi
naturelle en en faisant un droit positif. Il faut un degré zéro de l’humanité (fiction de l’Etat de
nature) et un point de basculement pour dire «avant c’était pire!» C’est l’invention d’une «so
story», une «histoire comme ça» : personne n’y croit mais on a besoin de cela pour faire tenir le
raisonnement. Jusqu’en 1848, voire jusqu’à aujourd’hui avec la Guadeloupe. en amont de cette
histoire, j'ai cette question qui nous taraude : qu'est ce qui fait la nature de l'homme? Qu'est ce qui
différencie l'homme de l'animal?
Pour le mot « Créole » voir Bénédict Andersen. La communauté imaginée.
Sinon voir : Sabir, charabia, galimacia.
L’Abbé Grégoire : enquête sur les patois ; enquête sociologique avant l’heure. Il veut repérer qui
parle français dans le peuple. Etre libre : échapper à ce rôle de nécessité. De la traite et de
l'esclavage des noirs. Mitterand l'a fait rentrer au Panthéon.
On va étudier dans Hobbes le scénario du passage de l’Etat de nature. Rousseau condamne
l’esclavage notamment dans deux textes.
Mot passe d'une langue à l'autre : acculturation.
Sala Mollins « Pauvres Lumières ».
COURS DU 18 MARS
Théories de la démocratie représentative et de ses fondements
ou
« Inégale liberté je te chéris, j’écris ton non »
Quelles étapes par lesquelles on est passé la semaine dernière.
Fondements de la Démocratie Représentative, c'est la question de savoir comment ses fondements,
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