moins une bonne partie des comportements, des affects et des pensées
conscientes de l’enfant ainsi ciblé, et qui apparaissent cohérents,
complémentaires, « suffisamment bien »
organisés autour d’un projet de vie
au sens large du terme : personnalité saine, forte, bien affirmée ou alors
« Trouble de la personnalité … Personnalité déviante : évitante, antisociale,
paranoïaque, etc … »
F. Palacio-Espasa (2000)
assimile pratiquement personnalité et traits de
caractère (ceux que l’on peut regrouper au sein d’un ordre cohérent … bien que
l’on ne soit pas sûr, ajoute-t-il, que l’on se trouve dans un registre descriptif
factualiste, ou qu’une structure y soit sous-jacente)
Il y a alors trouble quand ces traits sont stéréotypés, rigides (enduring, dit le
DSM-IV-R) et inadaptés. Inadaptés, c’est-à-dire à l’origine d’un sentiment
subjectif de malaise, de souffrance significatifs, ou d’un « impairment » dans
la société, donc en déviance marquée par rapport aux attentes de la culture de
l’enfant concerné.
Une proposition de cette nature ne nous indique cependant pas à coup sûr que
c’est bien à un trouble de la personnalité que l’on a affaire, et le DSM-IV-R
ajoute avec sa sagesse pragmatique : « Il faut aussi que ce que l’on observe
soit peu probable de correspondre à une phase de développement normal pour
un enfant ou à un des troubles (psychopathologiques) repérés par ailleurs sur
l’axe I » : une psychopathologie par exclusion, en quelque sorte !
II. Principaux critères qualifiant la personnalité de l’enfant
A. Si les signes à inclure sous l’attribution « personnalité » doivent être
chaque fois « suffisamment bien » nombreux, il est néanmoins quasi de règle
que ce que l’on désigne comme personnalité ne concerne qu’un secteur
important de l’être de l’enfant concerné : d’autres composants de sa manière
d’être et de fonctionner ne s’y incluent pas.
B. Chez de nombreux enfants, on ne détecte pas une typicité et une cohérence
suffisamment stables de son mode de vie qui permettent d’évoquer une
personnalité-standard, traditionnellement bien repérée dans la littérature
« Suffisamment bien » ? J’affectionne cette expression de D.W. Winnicott, qui affirmait dès 1974 que
la vraie bonne mère n’est jamais que celle qui est « suffisamment bonne » Qualification à extrapoler à
bien des phénomènes humains. (D. W. Winnicott, De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris, Payot,
1974)
F. Palacio-Espasa, Personnalité (troubles de), 505-506 in Dictionnaire de psychopathologie
de l’enfant et de l’adolescent, sous la dir. de D. Houzel et coll., Paris, PUF, 2000