La Philosophie de la Nature dans l’Art d’Extrême-Orient
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AVANT-PROPOS
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p.I L’Illustration qui accompagne ce livre a été, comme on le verra,
puisée aux sources. Les grandes collections privées du Japon, les trésors
des temples, le Musée impérial de Tokyo, tels sont les détenteurs de la
série de chefs-d’œuvre reproduits d’autre part. Ils donneront une idée
exacte de ce que fut la grande peinture dans l’Asie Orientale. Cela suffirait
à assurer aux planches que le lecteur aura sous les yeux, une valeur
particulière. Mais les quatre gravures sur bois, tirées en couleurs,
distribuées au cours de cet ouvrage, apparaîtront, sans aucun doute,
comme véritablement exceptionnelles
. On voudrait y insister ici. C’est la
première fois, en effet, qu’un livre écrit et imprimé en Europe fait appel aux
ressources actuelles de l’Estampe orientale. On avait pu en avoir une idée
par certaines planches de l’ouvrage publié en 1900 par la commission
Impériale du Japon à l’Exposition Universelle de Paris. Mais on pouvait
douter que ce qu’avait réalisé un Gouvernement soucieux de montrer
l’activité de son pays sous le jour le plus favorable, l’initiative privée put
l’accomplir. C’est chose faite aujourd’hui. Il conviendra de donner quelques
indications sur la technique et sur l’histoire des ressources utilisées. Les
lecteurs de ce livre mesureront ainsi toute l’importance de cette tentative.
Sans nul doute, elle ouvre une ère nouvelle dans les publications
consacrées à l’Art de l’Extrême-Orient. On se réjouit ici de voir la Langue
Française s’assurer à cet égard le premier rang.
Dans la vingt et deuxième année du Meidji (1889) il se trouva, au
Japon, un groupe d’hommes qui, le mouvement d’organisation et le grand
effort matériel étant accomplis, résolurent de revenir sur la culture
intellectuelle du passé et de rétablir le lien par lequel l’art du vieux Japon et
de la Chine se rattachait à son histoire contemporaine. Ils fondèrent les
[l’édition en fac-simile reproduit ces œuvres en noir et blanc].