Questions sur la première partie du chapitre
(p. 353-358)
I. La critique de lanalyse néoclassique
A. UNE CRITIQUE DE LA DEMARCHE MICROECONOMIQUE CLASSIQUE
Question 1, p. 356
Quelle est la démarche économique retenue par Keynes ? (doc. 1)
Keynes raisonne dans une perspective macroéconomique. Léconomie est dabord pensée à travers des agrégats.
De ce fait, il rompt avec lindividualisme méthodologique partagé par lécrasante majorité des économistes de son
époque.
Question 2, p. 356
Comment justifie-t-il son choix par rapport à celui retenu par les auteurs néoclassiques ? (doc. 1)
Pour Keynes, ce qui est vrai au niveau microéconomique ne lest pas forcément au niveau macroéconomique.
Lappréhension de la réalité économique est plus complexe que ne le laisse entendre lanalyse classique.
Question 3, p. 356
Quelle est la conséquence pour une entreprise dune baisse des salaires comme le préconise la théorie
néoclassique ? (doc. 2)
La réduction des salaires entraîne une baisse des coûts.
Question 4, p. 356
Comment peut-elle utiliser cette baisse des coûts ? (doc. 2)
Lentreprise peut distribuer plus de profit (on pourrait répondre « investir », mais le raisonnement sur le marché
du travail est généralement fait sur le court terme, ce qui élimine cette hypothèse), ou encore baisser les prix, ce
qui permet à lentreprise dêtre plus compétitive et de conquérir des parts de marché. La démarche
microéconomique est bénéfique pour lentreprise et pour léconomie toute entière, si lon se fie aux promesses
dembauches liées à lamélioration de la compétitivité.
Question 5, p. 356
Que se passe-t-il si toutes les entreprises agissent de la même manière ? (doc. 2)
« Si on diminue les salaires partout à la fois, le pouvoir dachat de la communauté dans son ensemble sera réduit
du même montant que les coûts, et personne ny gagnera. » Les salaires diminuent, les entreprises répercutent
cette baisse des coûts dans leurs prix, mais comme elles agissent de concert, lamélioration de la compétitivité ne
se produit pas. Leffet bénéfique au niveau microéconomique sannule à léchelle macroéconomique. « [Les]
conclusions qui avaient été correctement établies en considération dune seule partie du système prise isolément »
se révèlent donc erronées à léchelle globale [voir doc. 1]. Pire, les effets induits peuvent se révéler négatifs. La
baisse des prix conduit de nombreux ménages à reporter leurs achats dans lattente dune nouvelle diminution
des prix. Léconomie risque donc dentrer dans une logique déflationniste à lopposé de ce qui était espéré.
Keynes critique ainsi le fait que le raisonnement néoclassique se réalise en équilibre partiel. En effet, tout se passe
comme si la diminution du salaire nintervenait que sur le coût des entreprises, et donc uniquement sur le marché
du travail. Or la baisse du salaire entraîne aussi une baisse des revenus et a donc nécessairement des incidences
sur les marchés des biens et services, et par conséquent sur les débouchés des entreprises. Il est fort probable que
celles-ci cherchent à nouveau à réduire leurs coûts, donc les salaires, comportements qui provoquent une spirale
déflationniste peu favorable à la croissance et donc à lemploi. En mettant laccent sur les interdépendances des
différents secteurs de léconomie, pensées dans leur ensemble, Keynes adopte un point de vue d’« équilibre
général », et cherche ainsi à montrer les limites des raisonnements dans le cadre de léquilibre partiel.
B. UNE CRITIQUE DE LA CONCEPTION NEOCLASSIQUE DU CHOMAGE
Question 6, p. 356
Quest-ce qui détermine la demande de travail et loffre de travail dans la théorie classique ? Expliquez.
(doc. 3)
Cette question ne porte sur aucun document. On considère que cet aspect de la théorie économique a été traité en amont,
notamment en enseignement obligatoire au chapitre IV ; voir la clé pour comprendre : « La flexibilité, un débat théorique »,
p. 116 du manuel).
Pour complément, nous vous proposons le texte suivant, ainsi que lexercice qui y est lié ; ce dernier permet dailleurs
dexpliquer de façon plus précise le contenu des premiers paragraphes du texte de Keynes (doc. 2).
Complément Extrait
Le marché du travail avant Keynes
Les néoclassiques le traitent comme nimporte quel marché : de lintersection dune courbe doffre et dune courbe
de demande résulte un équilibre qui satisfait tout le monde, aussi bien les offreurs que les demandeurs. Cette
analyse, « supposée simple et évidente », affirme Keynes, « a été […] fondée, pratiquement sans discussion, sur
deux postulats fondamentaux ». Keynes accepte le premier, relatif à la demande de travail, mais rejette
fermement le second postulat relatif à loffre de travail. On peut même soutenir quil nadmet pas lexistence dun
véritable marché du travail.
La demande de travail
Supposons que les 100 salariés dune entreprise lui permettent dobtenir une valeur ajoutée hebdomadaire totale
de 200 000 . Supposons également que lemploi dun cent unième salarié fasse augmenter cette valeur ajoutée de
1 500 , celui dun cent deuxième de 1 450 , etc., conformément au tableau A. Autrement dit, lhypothèse ici
retenue conformément à lhabitude néoclassique est celle dune productivité marginale décroissante du travail :
au fur et à mesure que leffectif employé augmente, la valeur ajoutée totale augmente mais de moins en moins
vite.
TABLEAU A
Exemple avec un salaire hebdomadaire par tête de 1 350
Effectif
salarié
(N)
Valeur ajoutée
totale (VA)
Valeur ajoutée
marginale (i)
Profit marginal
(i)- 1350
Masse salariale
(M=1350 x N)
Profit total
(VA M)
100
200 000
65 000
101
201 500
1 500
150
65 150
102
202 950
1 450
100
65 250
103
204 350
1 400
50
65 300
104
205 700
1 350
0
65 300
105
207 000
1 300
- 50
65 250
106
208 250
1 250
- 100
65 150
107
209 450
1 200
- 150
65 000
108
210 600
1 150
- 200
64 800
Les données (sauf première colonne) sont en euros.
TABLEAU B
Exemple avec un salaire hebdomadaire par tête de 1 200
Effectif
salarié
(N)
Valeur ajoutée
totale (VA)
Valeur ajoutée
marginale (i)
Profit marginal
(i)- 1350
Masse salariale
(M=1350 x N)
Profit total
(VA M)
104
205 700
1 350
150
80 900
105
207 000
1 300
100
81 000
106
208 250
1 250
50
81 050
107
209 450
1 200
0
81 050
108
210 600
1 150
- 50
81 000
Les données (sauf première colonne) sont en euros.
Lentreprise a intérêt à accroître lemploi tant que lembauche dun salarié supplémentaire augmente son profit
total, cest-à-dire lui rapporte un profit marginal positif ; autrement dit, tant que la productivité marginale (la
valeur ajoutée marginale) est supérieure au salaire. Le tableau A montre que son profit total est maximum
lorsquelle a poussé le niveau de lemploi à un point tel que la productivité marginale du travail égale le salaire. Si
le salaire hebdomadaire est de 1 350 , la demande de travail est donc de 104 (ou 103, limprécision étant la
conséquence du fait que lexemple choisi ne fait pas varier les grandeurs dune façon continue).
Comme les salariés sont alors tous payés 1 350 et que la productivité marginale du travail est de 1 350 , on peut
dire que la demande de travail dépend de la productivité marginale du travail : elle est telle que cette
productivité marginale égale le salaire.
Que se passerait-il si le salaire était plus faible, 1 200 par exemple ? Lentreprise aurait évidemment intérêt à
embaucher des salariés supplémentaires. Le tableau B montre que son profit serait maximum si lemploi était 107.
La productivité marginale du travail serait alors à nouveau égale au salaire. Ressort de ces exemples que dans
un graphique ayant lemploi en abscisses et le salaire et la productivité marginale du travail en ordonnées la
courbe de demande de travail est confondue avec la courbe de la productivité marginale du travail.
Avec lhypothèse dune productivité marginale décroissante du travail, il est donc clair que les entreprises ont
intérêt à embaucher jusquà ce que la productivité marginale du travail soit égale au salaire (leur profit est ainsi
maximum). Elles naugmenteront donc lemploi que si le salaire baisse.
Récapitulons. La demande de travail des entreprises (on peut lappeler aussi loffre demplois) est dautant plus élevée que le
salaire réel est bas ; autrement dit, cest une fonction décroissante du salaire réel (rappel : le salaire réel est le pouvoir
dachat du salaire nominal).
Loffre de travail
Loffre de travail des salariés (la demande demploi) est une fonction croissante du salaire réel ; autrement dit, la
quantité de travail offerte par les salariés est dautant plus élevée que le salaire réel est élevé. Cette thèse
néoclassique peu évidente mérite une explication.
Imaginons que le salaire horaire soit de 70 . Si le salarié choisit de travailler une heure de moins, il dispose dune
heure de loisir en plus, mais son salaire total baisse de 70 . Pour cette raison, on peut considérer quil « achète »
lheure de loisir supplémentaire 70 (les économistes disent que le salaire dune heure est le coût dopportunité
dune heure de loisir, cest-à-dire le manque à gagner quelle implique). Par ailleurs, avec son salaire, le salarié
peut acheter des biens qui lui procurent une certaine utilité. Autrement dit, tout se passe comme si, en modifiant
la durée de son travail, le salarié pouvait échanger du loisir contre des biens : à chaque fois que son temps de
loisir diminue, il travaille plus longtemps et achète donc plus de biens avec son salaire; et réciproquement.
Le problème du salarié est donc darbitrer (de choisir) entre loisir et travail pour que lutilité totale que lui
procurent le loisir et la consommation de biens soit la plus élevée possible. Sil préfère consommer des biens, il
travaille beaucoup mais a peu de loisir ; sil préfère consommer du temps, il travaille moins mais consomme peu
de biens. Imaginons quil décide que, pour un salaire horaire de 70 , son utilité totale atteint le maximum sil
travaille 36 heures par semaine. Sa consommation est alors de 2 520 (on suppose quil ny a pas dépargne).
Que se passe-t-il si le salaire passe de 70 à 75 ? Pour les néoclassiques, la hausse du salaire a deux effets :
Effet de revenu. La hausse du salaire accroît la richesse du salarié. Deux solutions extrêmes sont alors possibles.
Sil continue à travailler 36 heures par semaine, il augmente son salaire hebdomadaire de 180 (36 fois 5 ), ce qui
lui permet de consommer plus de biens. Il peut aussi seconde solution décider de maintenir sa consommation
de biens inchangée à 2 520 , donc de travailler 2,4 heures de moins (180 divisés par 75 ). Au lieu dacheter des
biens, il « achète » donc alors 2,4 heures (2 heures 24 minutes) de loisirs supplémentaires.
Il semble assez raisonnable denvisager que le salarié adoptera une solution intermédiaire (raisonnable et
conforme aux hypothèses néoclassiques habituelles sur la forme des préférences du consommateur) ; il répartira
laccroissement de sa richesse entre un surcroît de loisir (ce qui suppose une baisse de son temps de travail) et un
surcroît de consommation. En résumé, leffet de revenu est tel quà une hausse du salaire correspond une baisse de loffre
de travail.
Effet de substitution. Lélévation du salaire élève le coût dopportunité (le « prix ») du loisir, parce que ne pas
travailler coûte plus cher (le manque à gagner dune réduction dune heure de travail saccroît de 5 ). Autre
façon de dire la même chose, le salarié doit renoncer à plus de biens quauparavant pour obtenir une heure de
loisir. Autrement dit encore, le prix des biens baisse par rapport à celui du loisir.
Pour atteindre lutilité (le bien-être) maximum, le salarié réduit sa consommation de loisir (car elle est devenue
plus coûteuse) et augmente sa consommation de biens (dont les prix relatifs ont baissé). Autrement dit, le salarié
réagit à la hausse du salaire en augmentant son temps de travail. De cette façon, il substitue des biens à du loisir.
On parle pour cette raison deffet de substitution. En résumé, leffet de substitution est tel quà une hausse du salaire
correspond une hausse de loffre de travail.
Lélévation du salaire a donc deux effets opposés : leffet de revenu réduit loffre de travail ; leffet de substitution
laugmente. En énonçant dune façon générale que loffre de travail sélève lorsque le salaire croît, les néoclassiques
postulent que leffet de substitution lemporte sur leffet de revenu.
Récapitulons : loffre de travail est une fonction croissante du salaire réel ; la demande est une fonction
décroissante du salaire réel. Les droites (ou les courbes, peu importe) qui en sont la représentation graphique
doivent donc se couper en un point P [graphique A]. Ainsi se définit un équilibre du marché du travail qui satisfait
à la fois les salariés et les entreprises. Au salaire Wpe, les premiers offrent une quantité de travail Npe, cest-à-dire
précisément ce que les secondes demandent.
Cet équilibre correspond au plein emploi : tous ceux qui veulent travailler à ce salaire-là le peuvent (par
définition même de la courbe doffre). En P, il ne peut y avoir que des « chômeurs volontaires », cest-à-dire des
salariés qui accepteraient de travailler si le salaire était plus élevé, mais ce ne sont pas des chômeurs pour les
économistes. En P, il ny a en tout cas aucun « chômeur involontaire », cest-à-dire quaucun salarié acceptant le
taux de salaire courant Wp nest sans emploi.
Dans une telle logique, la seule façon de faire apparaître du chômage est dimaginer que le salaire est
durablement supérieur au salaire déquilibre Wpe. Le plus simple est alors de supposer quil existe un salaire
minimum Wm (supérieur à Wpe) en dessous duquel le salaire courant ne peut pas descendre, soit parce que cest
un minimum légal (SMIC) ou contractuel (accords de salaires dans certaines branches), soit parce que les salariés
font obstacle à la concurrence parfaite en se concertant pour refuser des salaires plus bas (les néoclassiques ont
imaginé de nouvelles théories pour avancer que le salaire peut être durablement au-dessus du salaire
déquilibre).
La demande de travail des entreprises va sétablir à N1, cest-à-dire plus bas que Npe (si vous ne comprenez pas
pourquoi, relisez plus haut le passage qui explique la relation entre salaire, productivité marginale du travail et
demande de travail). Loffre de travail sera N2, donc plus élevée que Npe (pour le comprendre, relisez
éventuellement le passage sur loffre de travail). Sur le graphique A, le chômage est donc N1N2.
Un tel raisonnement débouche nécessairement sur lidée que la lutte contre le chômage passe principalement par
une baisse du salaire ; sur lidée également que cette baisse aurait lieu spontanément si les mécanismes ou les
institutions qui entravent le bon fonctionnement de la concurrence parfaite étaient détruits.
Jean-Paul Piriou, NM 2003, p. 698-700
Question 7, p. 356
Comment interpréter la notion de chômage volontaire défendue par les auteurs néoclassiques ? (doc. 3)
Certaines personnes sont au chômage (ou à la recherche dun emploi) parce quelles nacceptent pas de travailler
pour le salaire déquilibre. Elles attendent de trouver mieux que ce quon leur propose. Selon les auteurs
néoclassiques : être au chômage est donc un acte volontaire.
Question 8, p. 356
Comment expliquer la notion de chômage « de frottement » ? (doc. 3)
Keynes se réfère ici à lanalyse de C. A. Pigou et ce que lon a pris lhabitude de nommer le « chômage
frictionnel ». Celui-ci sexplique par un décalage entre les besoins en main-d’œuvre des entreprises et les
qualifications correspondantes de la population (« une disproportion temporaire des ressources spécialisées »),
ainsi que par une insuffisante mobilité géographique de la main-d’œuvre (« le transfert dun emploi à un autre ne
peut être effectué sans un certain délai de telle sorte quil existe toujours dans une société non statique une
certaine proportion de ressources inemployées à reclasser »). Dans ce passage, Keynes souligne aussi dautres
coupables selon les auteurs néoclassiques de la situation de sous-emploi durable : syndicats et État (« soit de la
législation, soit des usages sociaux, soit dune coalition au cours dune négociation collective de salaires »).
Question 9, p. 356
Comment interpréter la notion de « chômage involontaire » avancée par Keynes ? (doc. 3)
Keynes laisse entendre que de nombreux chômeurs se retrouvent sans emploi, non parce quils le désirent ou
parce quils sestiment insuffisamment rémunérés, mais parce que les entreprises sont incapables doffrir un
emploi à tous ceux qui désirent travailler. Le prix du travail nest pas lunique déterminant du niveau demploi.
C. LA CRITIQUE DU RAISONNEMENT EN TERME DE SALAIRE REEL
Question 10, p. 357
Pourquoi, selon Keynes, la théorie néoclassique est-elle infirmée par lévolution du chômage aux États-Unis
dans les années 1930 ? (doc. 4)
Il paraît absurde dexpliquer la montée du chômage par lintransigeance accrue des salariés pendant la crise. Ce
nest pas parce quils exigeaient dêtre embauchés à un salaire trop élevé par rapport à léquilibre du marché (ou
réclamaient un salaire supérieur à la productivité de leur travail) que des millions dhommes sont restés
longtemps au chômage, mais parce que léconomie était incapable de leur proposer des emplois.
Dailleurs, face à la pression du chômage (Keynes renvoie ici à lun des aspects triviaux de la théorie
néoclassique), les salariés ont tendance à accepter une baisse des salaires. Par contre, cest surtout en période de
croissance que lon observe la montée des revendications salariales : le retour à la croissance incite à réclamer une
part du gâteau.
Question 11, p. 357
Définissez « salaire nominal » et « salaire réel ».
Le salaire nominal est le salaire exprimé en euros.
Le salaire réel est le salaire exprimé en biens et services ; autrement dit, cest le pouvoir dachat du salaire
nominal. Au cours dune année, lévolution du salaire réel dépend de celle du salaire nominal et de celle des prix
des biens de consommation.
Question 12, p. 357
Quel élément de lanalyse néoclassique Keynes conteste-t-il ? (doc. 4)
Keynes conteste le point de vue néoclassique selon lequel les salariés raisonneraient en termes de salaires réels.
Selon lui, ils ont davantage tendance à raisonner par rapport aux salaires nominaux.
Question 13, p. 357
Comment le justifie-t-il ? (doc. 4)
À lannonce dune baisse nominale de leur salaire, les salariés réagissent. Il est très difficile pour un employeur de
baisser les salaires. Le seul moyen quil ait réellement à sa disposition est de bloquer les salaires, tandis que les
prix augmentent, ce qui entraîne une diminution du salaire réel. Cest bien ce qui se produit souvent et qui
conduit rarement les salariés à réagir.
Attention toutefois, après la Seconde Guerre mondiale les syndicats vont peser plus fortement dans la régulation
salariale et être plus vigilants sur le maintien du salaire réel. Dans une certaine mesure, ces pratiques ont
débouché progressivement sur une quasi-indexation des salaires par rapport aux prix (même si celle-ci se réalisait
avec un certain décalage dans le temps).
Par ailleurs, Keynes montre que la baisse des prix espérée du fait de la réduction des coûts de lentreprise (induite
par la baisse des salaires) peut se réaliser ; mais, compte tenu des résistances à la diminution des salaires
nominaux, et même si ceux-ci diminuent, il y a une forte chance pour que leur diminution soit plus faible que
celle des prix. Par conséquent, en voulant réduire les salaires comme le préconisent les auteurs néoclassiques, on
peut au contraire accroître le salaire réel, cest-à-dire obtenir linverse de lobjectif initial.
Question 14, p. 357
Dans le document 5, Keynes réfute lhypothèse néoclassique qui explique la rigidité à la baisse des salaires
réels par la résistance des salariés : quels sont ses arguments ?
Accepter une baisse nominale de son salaire, pour un individu ou un groupe, cest aussi accepter une baisse
relative de sa rémunération par rapport à dautres individus ou groupes. Keynes montre que le niveau de salaire
renvoie à une hiérarchisation entre les activités et les secteurs. Il ne constitue pas uniquement un rapport de
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