PRISE EN CHARGE MEDICALE D’UN CHIEN ATTEINT DE MALADIE VALVULAIRE DEGENERATIVE INTRODUCTION 3 grandes découvertes fondamentales : les diurétiques comme traitement des ICC, les IECA diminuent les signes cliniques et prolongent la vie des chiens IC, le pimobendane améliore la qualité de vie et la longévité de ces mêmes chiens. Voici la thérapie « idéale » de la MVD. 1. GENERALITES I. Définitions MVD : affection dégénérative de l’appareil valvulaire caractérisée par une accumulation de mucopolysaccharides au sein des feuillets à l’origine de l’épaississement nodulaire de leur bord libre. Les cordages tendineux sont également atteints par cet épaississement irrégulier et leur rupture fait partie des complications potentielles aiguës (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) II. Etiologie Feuillets valvulaires constitués de nombreux types cellulaires (interstitielles, endothéliales, musculaires lisses, nerveuses) et d’une matrice extracellulaire complexe (protéoglycanes, collagène, fibre élastiques, glycosaminoglycanes et intégrines). Etiologie exacte inconnue mais nombreuses hypothèses : anomalies d’adhérence tissulaire, réponse proliférative à des lésions valvulaires répétées, dysfonction des cellules endothéliales. 4 couches histologiques constituent un feuillet valvulaire : fibrosa, spongiosa, atrialis, ventricularis Modifications histologiques lors de MVD : -fibrosa : fibres de collagène fragmentées et moins nombreusesfragilisation du feuillet augmentant le risque de rupture de cordage tendineux -spongiosa : augmentation du dépôt de glycosaminoglycanes avec perte de l’organisation et prolifération de la matrice extracellulaire. -atrialis et ventricularis : atteinte des cellules endothéliales qui sont mises à nu et endommagées par les « jet lesions » dues au flux de régurgitation. (Genomic expression patterns of mitral valve tissues from dogs with degenerative mitral valve disease) III. Epidémiologie a. Généralités Cardiopathie acquise la plus fréquente chez le chien. Pathologie d’évolution lente : phase asymptomatique prolongée (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) Préférentiellement les chiens mâles et les races de petit format. La prévalence augmente avec l’âge. Cas du CKC : prévalence élevée, valvulopathie pouvant apparaître précocement (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) Page 1 sur 31 La MVD atteint surtout les chiens de petite ou moyenne taille mais elle est possible chez toutes les races (Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse) CKC : davantage de régurgitation mitrale attribuée à une MVD que n’immporte quelle autre race. Maladie apparaît précocement vers 3-4 ans chez les mâles et 4-5 ans chez les femelles. Autres races : régurgitation non diagnostiquée avant 6-7 ans. Evolution pas plus rapide : en moyenne 5 années entre la découverte d’un souffle et le décès. Sans doute des facteurs génétiques et héréditaires. Pour les races petites et moyennes, le CKC est un bon modèle d’étude : échantillon homogène, peu âgés (moins de maladies intercurrentes…) Mais pas un bon modèle pour les MVD des grands chiens (BA parfois atteints) car une régurgitation chez ces grands chiens ne se traduit pas par un prolapsus de la valve mitrale dans l’atrium et son épaississement mais plutôt vers une fibrillation auriculaire avec un pronostic plus rapidement défavorable (Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement) La MVD est caractérisée par une dégénération myxomateuse valvulaire et est la maladie cardiaque la plus commune chez les chiens de petite race. Elle résulte en une insuffisance mitrale précoce qui est responsable de l’apparition d’un souffle apexien systolique gauche. La progression de la maladie se fait par la dilatation de l’atrium puis du ventricule gauche, l’apparition d’arythmies supraventriculaires et un stade plus avancé, d’un œdème pulmonaire, d’une dysfonction myocardique et d’une hypertension pulmonaire. La prévalence de la MVD augmente fortement avec l’âge des animaux. La prévalence est aussi connue pour être plus grande et l’évolution plus rapide chez les mâles que chez les femelles. De nombreuses études ont été faites chez les CKC. Peu d’étude ont été faites chez les autres petites races (Yorkshire terrier, bichon maltese, daschshund, caniche, Lhassa apso, shi tzu) atteintes elles aussi de MVD ou chez certaines grandes races comme le BA touchées elles aussi par cette maladie. Etude objectifs : évaluer la prévalence de la MVD (par la présence du souffle systolique apexien gauche) au sein d’une large population de chiens de petites races (6 races les plus populaires en France) ; comparer avec les résultats d’une étude identique réalisée chez des CKC. matériel et méthode : 942 de plus de 1 an et appartenant aux 6 petites races les plus représentées en France. résultats : sur 942 chiens 136 présentaient un souffle caractéristique de MVD (14,4%). Prévalence significativement plus basse que celle obtenue avec les CKC (40,6%). Dans les deux cas, la prévalence augment significativement avec l’âge des chiens mais pour les CKC on fini par avoir une prévalence de 100% vers l’âge de 12 ans alors que pour les autres au même âge on obtient 50%. La prévalence est significativement plus forte chez les mâles que chez les femelles et cette prévalence augment plus rapidement avec l’âge chez les mâles que chez les femelles. La stérilisation n’a par contre aucun effet. Les daschshund et les shitzu semblent plus prédisposés au souffle et les yorkshire et lhassa apso beaucoup moins. L’âge thérorique auquel 20% des chiens d’une même race développent un souffle est de : 8,6 pour le shi tzu, 9,5 pour le dachshund, 10,4 pour le bichon, 11,1 pour le caniche, 12,7 pour le yorkshire et 13,2 pour le lhassa apso. Le souffle a été gradé à 1 à 4 pour 94% des chiens ; les grades 5 et plus sont très rares (6%). Le grade est significativement corrélé avec l’âge des animaux. 81% des chiens présentant un souffle sont classés au stade I ISACHC. Les classes II et II ne représentent que 12 et 7% des Page 2 sur 31 chiens. Echocardiographiquement, la plupart des chiens ont une MVD (épaississement des feuillets, visualisation du flux de régurgitation) sans dilatation cavitaire. discussion : les CKC sont bien plus disposé à la MVD que les autres races. Les mâles sont plus prédisposés que les femelles. Dachshund et shi tzu sont les 2 des 6 petites races les plus représentées en France les plus prédisposées à la MVD après le CKC. Chez ces races autres que le CKC, le stade de l’IC et les anomalies de l’échocardiographie sont modérés. La MVD reste la principale maladie cardiaque responsable d’un souffle apexien systolique gauche avec la dysplasie valvulaire mitrale beaucoup plus rare et congénitale et surtout la CMD. Cependant la CMD reste plus rare chez ces petites races. La prévalence de la MVD chez les chiens de petites races autres que CKC est de 14,4% et de 40,6% chez les CKC (tout âge confondu). La maladie est aussi d’évolution plus rapide chez les CKC que les autres petites races ce qui confirme le fait que les résultats des études réalisées sur les CKC (utilisés comme modèles de MVD) ne peuvent pas toujours être extrapolées aux autres races. La prévalence chez les mâles est 1,9 fois plus importante que chez les femelles. L’origine de cette différence est inconnue. La stérilisation ne modifie pas la prévalence. L’étude confirme le fait que la MVD est une maladie bien compensée et à évolution. (Retrospective study of 942 small-sized dogs : prevalence of left apical systolic heart murmur and left-sided heart failure, critical effects of breed and sex) b. Facteurs de risque MVD caractérisée par son évolution lente sur plusieurs années avec un certain nombre de chiens qui ne déclareront pas de signes cliniques du fait de l’apparition tardive de la maladie et donc de la mort de l’animal avant les signes cliniques. Etude objectifs : estimer le temps de survie de chiens atteints de MVD avec des régurgitations mitrales plus ou moins importantes et déterminer le pronostic en fonction de la clinique et des paramètres échocardiographiques. matériel et méthodes : 558 chiens de 36 races. 54,1% classe I, 28,1% classe II, 17,8% classe III. discussion : étude faites sur plusieurs races de chiens, pas seulement de petites races telles que le CKC. 384 des 558 chiens sont morts d’une cause autre cardiaque confirmant le fait que la MVD est relativement bénigne et d’évolution longue. En effet, plus de 60% des chiens ISACHC I sont encore vivants 70 mois après le diagnostic de la maladie. Compatible avec les valeurs d’une autre étude : temps moyen entre le diagnostic de la maladie chez des CKC asymptomatiques et l’apparition d’IC est de 27 mois. Autre étude : 75% de survie 2 ans après chez des chiens ISACHC I au moment du diagnostic. Cependant la maladie peut se compliquer : IC progressive, œdème pulmonaire foudroyant, IC droite due à une HAP, rupture de l’atrium gauche, tamponnade cardiaque. Il est donc intéressant d’essayer d’identifier les animaux présentant un fort risque de complication afin de donner un pronostic fiable et d’adapter le traitement. La dilatation de l’atrium gauche (et donc le rapport atrium gauche sur aorte à l’écho) reflète le degré de gravité et de chronicité de la régurgitation mitrale. La sévérité de la régurgitation mitrale est en général liée à un mauvais pronostic. Les syncopes sont aussi associées à un risque accrue de mort subite. Là encore, il existe un lien entre l’importance de la régurgitation mitrale et le risque de syncope. De même pour la dyspnée. Prévalence assez importante de mort subite chez les chiens MVD classe I. Page 3 sur 31 Une tachycardie est associée à un temps de survie moindre (sans doute du à une activation plus forte des mécanismes compensateurs délétères). Facteurs identifiant les animaux comme étant à risque de faire des complications : syncope, rapport atrium gauche/aorte>1,7, un Emax (vitesse de régurgitation ?)>1,2m/s. Autres facteurs sans doute impliqués : âge, FC, classe d’IC. Il convient donc d’adapter le suivi et le traitement pour ces chiens à risque. (Survival characteristics and prognostic variables of dogs with mitral valve regurgitation attributable to myxomatous valve disease) IV. Etiologie V. Physiopathogénie ou physiopathologie ? a. De la régurgitation mitrale à l’ICC 1. Mécanismes Conséquences fonctionnelles : fonction de l’importance du remaniement valvulaire et de la régurgitation systolique associée. Régurgitationsurcharge volumique de l’atrium puis du ventricule gauche + augmentation de la pression veineuse puis capillaire pulmonaireœdème pulmonaire = ICC gauche ICC gauche se compliquant d’une ICC droite (ascite, épanchement) par le développement d’une hypertension artérielle pulmonaire (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) MVD : lésions progressives des feuillets valvulaires et de leurs cordages tendineuxrégurgitation de plus en plus importante et dilatation atriale et ventriculaire. L’importance du volume de régurgitation dépend alors de la taille de l’orifice de régurgitation, de la pression atriale, de la force de contraction ventriculaire et de la résistance vasculaire systémique. Ces facteurs étant eux même fonction de la gravité des lésions de MVD et de la capacité de l’atrium et du ventricule à compenser les troubles hémodynamiques causés par l’augmentation progressive de la fraction de régurgitation (Effects of naturally acquired decmpensated mitral valve regurgitation on the renin-angiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentrations in dogs) 2. Conséquences sur l’organisme Sur les poumons : L’hypertension artériel pulmonaire est définie par une pression artérielle systolique ou diastolique élevée provoquant une dilatation cavitaire droite (IC droite). La dirofilariose est la cause la plus fréquente d’HAP chez les chiens. L’HAP est décrite comme un complication tardive de la MVD conduisant à une IC droite. La prévalence est inconnue. La recherche systématique d’HAP pourrait cependant avoir des répercussions pronostiques et thérapeutiques. Etude objectifs : déterminer la prévalence de l’HAP chez les chiens atteints de MVD (par méthode échographique) et de voir si cette prévalence évolue en fonction des classes d’IC ISACHC. Mettre en évidence un lien entre la présence d’HAP et certaines anomalies échocardiographiques reflétant la gravité de l’IC. Page 4 sur 31 matériel et méthode : 617 chiens toutes races confondues atteints de MVD sans anomalie respiratoire à différents stade d’IC de 2001 à 2005. La plupart des chiens sont sous traitement classique de l’IC. résultats : 86 des 617 chiens atteints de MVD présentent une HAP. La plupart de ces chiens sont des mâles âgés de petites races. 24,4% des chiens HAP sont asymptomatiques et dans la classe I. Les autres chiens sont symptomatiques et donc de classe II ou II. Une toux chronique est le signe le plus fréquent chez ces chiens. La prévalence de l’HAP augmente avec la classe d’IC. Les anomalies échocardiographiques mises en relation avec l’HAP sont : une dilatation cavitaire du cœur droit et une effusion péricardique, pleurale ou péritonéale. Aucun des chiens ayant une faible régurgitation mitrale n’a de HAP. La plupart des chiens avec une HAP a une régurgitation mitrale marquée. L’HAP ne semble cependant pas liée à une modification du rapport atrium gauche/aorte. discussion : comparé à d’autres espèces, le chiens a une résistance vasculaire pulmonaire basse et une réactivité faible. Cependant, cette étude montre que l’HAP est plus fréquente chez les chiens que ce qu’on pensait : 15% des chiens atteints de MVD ont une HAP et plus de 70% des chiens atteints de MVD à un stade III ont une HAP.L’HAP peut aussi se développer dans les stades précoces de la maladie : 1/3 des chiens avec HAP sont de classe I. La plupart des chiens ont une HAP modérée qui ne se traduit pas par une dilatation cavitaire droite. Donc l’absence de signes de dilatation cardiaque droite ne traduit pas forcément l’absence d’HAP d’où la nécessité d’utiliser l’écho-doppler pour mettre en évidence une éventuelle HAP. La prévalence et la gravité de l’HAP augmentent avec la progression de la MVD. De même, plus la régurgitation est importante plus la prévalence et la gravité de l’HAP augmentent. D’autres études seront nécessaires pour savoir si les chiens atteints de MVD compliquée d’HAP modérée sont susceptibles de développer une HAP grave et une IC droite ; de même en ce qui concerne l’intérêt d’un traitement précoce de l’HAP et son intérêt pronostic. La relation MVD-PAH n’est pas certaine et elle reste à confirmer. (Doppler echocardiography-derived evidence of pulmonary arterial hypertension in dogs with degenerative mitral valve disease : 86 cases (2001-2005)) Sur les reins : La diminution de l’hématocrite et des protéines totales au stade de décompensation, sans augmentation de l’activité du système SRAA, suppose que l’augmentation du volume plasmatique ne dépend pas ici du SRAA mais probablement d’une intervention rénale. L’azotémie prérénale est souvent rencontrée lors d’ICC ; c’est une conséquence directe de la diminution du débit cardiaque et de la VC périphérique systémiquediminution du flux sanguin rénal et du débit de filtration. Conséquence : rétention hydrique. Rôle central des reins dans la régulation des fluides et électrolytes. La fonction rénale est affectée par la plupart des mécanisme neurohormonaux et des modifications hémodynamiques mis en jeu lors d’IC. Il apparaît cependant que la fonction rénale peut ne pas être atteinte (même lors de dysfonction systolique majeure et de VC périphérique) si le SRAA est peu activé et que le FAN contre balance ses effets (luttant ainsi contre la rétention hydrique). (Effects of naturally acquired decmpensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentrations in dogs) L’IR est souvent mentionnée comme une potentielle complication de l’IC mais rien n’a jamais encore été prouvé chez les chiens (contrairement aux humains). Chez ces patients la seule façon d’approcher l’IR est de mesurer l’azotémie car la DU est le plus souvent basse à Page 5 sur 31 cause du traitement par les diurétiques. Azotémie=augmentation de l’urémie et de la créatinémie, ce qui n’apparaît pas avant que 75% du parenchyme rénal ne soit atteint. On peut cependant s’attendre à une augmentation des valeurs au fur et à mesure de la progression de l’IC. Etude objectifs : (1) déterminer la prévalence de l’azotémie dans les différentes classes d’IC (NYHA) et (2) déterminer le débit de filtration glomérulaire (DFG) dans ces différentes classes. hypothèse : l’azotémie augmente alors que le DFG diminue en fonction des classes d’IC. matériel et méthode : (1) étude rétrospective sur 124 chiens de petites races atteints de MVD entre 2001 et 2004 qui reçoivent un traitement en fonction de leurs classe NYHA (pas de différence statistique entres les 4 classes selon leur âge et poids). (2) étude prospective de 24 chiens de petites races (différence significative au niveau de l’âge et du poids). DFG obtenu par la méthode de filtration de la créatinine exogène. résultats : (1) 50% des chiens sont azotémiques toute classe confondue. Les valeurs de l’urémie et de la créatinémie ne varient pas de manière significative entre les 4 classes mais le pourcentage de chiens azotémiques augmente avec la classe, de même pour le RPCU. Le RPCU est plus augmenté chez les chiens azotémiques que les non azotémiques. Les chiens azotémiques sont plus âgés que les chiens non azotémiques. Pas de différence en fonction du poids. Les chiens azotémiques ont une FC plus élevée. (2) La natrémie est supérieure chez les chiens de classe III et IV par rapport aux autres. De même pour l’azotémie. Pas de différence significative entre les 2 groupes pour le RPCU. Les chiens azotémiques sont plus âgés. L’urémie et la créatinémie sont plus élevées chez les chiens azotémiques. Le DFG est significativement plus faible chez les chiens de classe III et IV et chez les chiens azotémiques. Le DFG est inversement corrélé à l’urémie et à la créatinémie (quand DFG bas, azotémie élevée). discussion : la prévalence de l’azotémie est élevée chez les chiens atteints de MVD et elle augmente avec la gravité de l’IC. Paradoxalement, les valeurs de l’urémie et de la créatinémie ne sont pas plus augmentées entre la classe I et la classe IV. L’azotémie se développe donc de manière concomitante à l’IC mais les causes peuvent être nombreuses : effet des médicaments contre l’IC, effet de l’âge des animaux et une possible IRC préexistante, effet de la MVD elle même sur la fonction rénale. Une valeur élevée de créatinine a été mis en évidence chez 94% des chiens azotémiques alors qu’une valeur élevée d’urée a été mis en évidence seulement chez 29% de ces chiens. Les étude précédentes ont rapporté la même différence. Cela s’explique par le fait que l’urée est naturellement filtrée au niveau du glomérule et réabsorbée par les tubules ; le taux de réabsorption augmente quand le flux urinaire diminue. Une augmentation de la valeur de l’urée sans modification de la créatinine révèle donc une azotémie prérénale due à une diminution du flux sanguin rénal sans forcément de grande modification du DFG. Plus l’IC est avancée plus l’azotémie est importante. Le DFG est diminué de 45% chez les chiens de classe III et IV. L’azotémie est alors un bon indicateur de la baise du DFG. Pas de lien de cause à effet entre l’azotémie et la gravité des lésions échographiques. D’autres études sont nécessaires pour expliquer les mécanismes de l’IR associée à l’IC et pour mettre en évidence ou non un lien direct de cause à effet entre les 2. (Azotemia and glomerular filtration rate in dogs with chronic valvular disease) b. Mécanismes compensateurs Page 6 sur 31 Le trouble primaire de l’ICCG est la dysfonction ventriculaire engendrant une mauvaise perfusion tissulaire. L’ICC est elle même une conséquence d’un ensemble d’interactions complexes. L’IC est ainsi associé à des mécanismes compensateurs ciblant 3 systèmes principaux : cœur, système nerveux central, vascularisation périphérique. Sous l’influence de mécanismes neurohormonaux et endocrinaux tels que : SRAA, catécholamines, ADH agissant afin de soutenir le cœur défaillant. A long terme ces mécanismes sont délétères car ils engendrent une rétention hydrosodée et une résistance périphérique accrue. Ces effets délétères sont contrebalancés par le FAN (facteur VD, diurétique et natriurétique). (Effects of naturally acquired decmpensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentrations in dogs) 1. Le système sympathique Stimulation du tonus sympathique : élément clé de la physiopathologie et le plus précoce. Noradrénaline (neuromédiateur sympathique) intervient précocement pour maintenir la contractilité dans la phase de compensation mais effet délétère toxique sur les cellules. Elle accélère donc la décompensation. Chez l’Homme, les bêta-bloquants ont prouvé leur effet protecteur sur le myocarde et bénéfique sur la contractilité et les performances hémodynamiques (Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement) L’incapacité du cœur à maintenir l’homéostasie hémodynamique engendre l’activation de mécanismes compensateurs responsables de modifications. Ces modifications (VC périphérique, rétention hydrosodée) dans le but premier d’aider le cœur défaillant à maintenir la fonction hémodynamique. Système SRAA et ADH : forte VC et rétention hydrosodée. Système nerveux sympathique : effet inotropique et chronotropique, VD systémique, stimulation de la libération de rénine par le reinaugmentation de la PA afin de maintenir la perfusion tissulaire. mécanisme compensateur délétère sur le long terme (accélération du remodelage cardiaque). Mécanismes compensateurs principaux lors d’IC : système nerveux sympathique, SRAA, ADH. Activation du SNS est un des premiers mécanismes compensateurs mis en jeu et se traduit par l’augmentation de la concentration plasmatique en noradrénaline chez les patients atteint d’IC. Cependant, cette augmentation a des effets délétères : tachycardie, arythmies, toxicité et nécrose pour les myocytes. Problème des études de la noradrénaline chez le chien : le stress perturbe le SNS et fausse les résultats (risque de surestimation de la concentration en noradrénaline) (Correlation between activation of the sympathetic nervous system estimated by plasma concentrations of norepinephrine and Doppler echocardiographic variables in dogs with acquired heart disease) Etude : doser les concentrations plasmatiques d’adrénaline et noradrénaline chez des chiens atteints de CMD ou MVD. Les valeurs sont elles élevées ? Y a t’il une corrélation entre des valeurs élevées et la gravité de l’IC, le degré de dilatation ventriculaire et la cause d’IC ? De plus, y a t’il un lien entre la natrémie, la gravité de l’IC et la concentration plasmatique en noradrénaline ? Page 7 sur 31 Etude rétrospective des chiens référés à l’université vétérinaire de l’Iowa. Chiens classés selon leur stade d’IC d’après la classification NYHA. 14 chiens atteints de MVD, 12 chiens atteints de CMD, 13 chiens témoins (sains). Problème : les chiens reçoivent des traitements pouvant éventuellement influencer sur la concentration en adrénaline ou noradrénaline. Examens : clinique, radiographie, ECG, échographie, prise de sang pour dosage de l’adrénaline, noradrénaline et natrémie. Résultats : la concentration plasmatique en noradrénaline chez les chiens atteints d’IC est supérieure à celle des chiens sains. Pas de différence entre les chiens sains et les chiens IC stade I. La concentration augmente avec le stade de l’IC. Pas de différence de concentration plasmatique en adrénaline entre les chiens IC et les chiens sains ni entre les différentes classes d’IC. La concentration plasmatique en noradrénaline chez les chiens atteints de CMD est supérieure à celle des chiens atteints de MVD ? (trop peu d’effectif pour en être certain). Pas de relation entre le volume d’éjection systolique (témoin de l’étude pour le dysfonctionnement myocardique) et la concentration plasmatique d’adrénaline ou noradrénaline. Peut être qu’il y en aurait eu une si les chiens n’étaient pas sous traitement… Pas de relation entre la natrémie (témoin de l’IR) et la concentration plasmatique en noradrénaline chez les chiens atteints de MVD (mais c’est le cas chez les chiens atteints de CMD). Mais les chiens ne reçoivent pas la même alimentation ni les mêmes traitements!! Attention : nombreux biais dans cette étude… (Sympathetic activation in dogs with congestive heart failure caused by chronic mitral valve disease and dilated cardiomyopathy) Etude objectif : mettre en relation l’activité du SNS (par mesure de la concentration plasmatique en noradrénaline) avec les données de l’échocardiographie Doppler chez des chiens atteints de CMD ou MVD. matériel et méthode : Chiens : 15 chiens sains de petite (6), moyenne (5) et grande race (4). 15 chiens atteints de MVD (10 petits, 4 moyens et 1 grand). 15 chiens atteints de CMD (3 moyens et 12 grands). Pas d’anomalies biochimiques ni hématologiques. Pas de traitement en cours. résultats : concentration plasmatique en noradrénaline augmentée significativement entre les chiens sains et les chiens atteints d’IC. Pas de différence significative entre le groupe CMD et le groupe MVD. Pas de différence significative de fréquence cardiaque entre le groupe sain et le groupe MVD mais différence significative entre le groupe sain et le groupe CMD. Comparaison groupe MVD et groupe sain : fraction de raccourcissement augmentée, rapport atrium/aorte diminué. Comparaison concentration en noradrénaline et variables échocardiographiques : pas de corrélation significative sauf avec la fraction de raccourcissement chez le groupe CMD (fraction diminue quand concentration augmente). Comparaison importance de la régurgitation et concentration en noradrénaline : pas de corrélation (pas d’augmentation de la noradrénaline avec la gravité de la régurgitation). Comparaison concentration en noradrénaline dans les différentes classes d’IC (ISACHC) : concentrations plus élevées pour les classes III mais pas de différence significative avec les autres classe (I et II). discussion : étude qui minimise le rôle du stress dans la mesure de la noradrénaline plasmatique. Pas d’homogénéité des âges des 3 groupes (chiens sains jeunes, chiens MVD Page 8 sur 31 âgés, chiens DCM moins âgés) due à la différence d’évolution des 2 maladies et à la nécessité d’avoir des animaux parfaitement sains dans le groupe de contrôle). Augmentation significative de la noradrénaline plasmatique chez les chiens atteints de MVD compensée. Ces résultats sont en faveur de l’utilisation de bêta-bloquants afin de contrer les effets du SNS sur les myocytes et donc de ralentir la progression de l’IC. Cependant, l’efficacité de ces molécules a été prouvée chez les humains mais pas chez les chiens. Chez les chiens atteints de MVD à un stade I à II (IC faible à modérée), il a été mis en évidence une augmentation significative de la fraction de raccourcissement pouvant être expliqué par la loi de Franlin-Starling (augmentation de la force de contraction du myocarde due à l’augmentation de la précharge). A long terme, l’hypertrophie cardiaque et l’augmentation de la post charge conduit à une lente mais progressive diminution de la contractilité myocardique même chez des animaux asymptomatiques. Hypothèse de la dysfonction systolique : augmentation du SNSréduction du nombre de myocytes (nécrose) et de leur activité contractile (toxicité). D’où un éventuel effet bénéfique des bêta-bloquants. Mais cela reste à prouver par des études. Utilisation de bêta-bloquants : il semble que oui mais à partir de quel stade de l’IC ? (Correlation between activation of the sympathetic nervous system estimated by plasma concentrations of norepinephrine and Doppler echocardiographic variables in dogs with acquired heart disease) 2. Le SRAA L’activation du SRAA se traduit par une augmentation de la concentration plasmatique en rénine et angiotensine II. Ce système est actif lors d’IC marquée mais on ne connaît pas réellement son statut lors d’IC faible ou compensée. Etude : effet de l’ICC, avant et après décompensation, sur l’activité du SRAA et du FAN chez des CKC atteints de MVD à un stade avancé. 11 CKC atteints de MVD compensés, examinés (examen clinique, auscultation, PS, radiographie thoracique, échocardiographie) tous les 6 mois jusqu’à la décompensation (end point de l’étude) puis hospitalisés. Pas de traitement, même régime alimentaire. Comparaison des résultats des 3 situations suivantes : 1 an avant décompensation, 1 à 6 mois avant décompensation et peu après décompensation. Résultats : Augmentation significative du NT-proANP (précurseur du FAN) entre la situation 1 et 2 et la situation 2 et 3. La concentration en angiotensine II a diminué significativement entre la situation 2 et 3 mais pas entre la situation 1 et 3. la concentration en aldostérone a diminué significativement entre la situation 1 ou 2 et la situation 3. Les PT ont diminué significativement entre la situation 1 ou 2 et la situation 3. Conclusion : Chien avec une décompensation précoceaugmentation de l’activité du FAN, diminution modérée des concentrations plasmatiques d’angiotensine II et d’aldostérone (résultats obtenus dans d’autres études). Il semble que les facteurs stimulant le système SRAA sont insuffisants pour dépasser l’activation concomitante de mécanismes inhibiteurs. il reste cependant l’activation tissulaire de SRAA qui demeure présente. Il semblerait aussi que l’évolution assez lente de la maladie permette au cœur de s’adapter progressivement et donc une activation moins importante du SRAA. Page 9 sur 31 Le FAN par ses actions anti-SRAA peut aussi expliquer cette diminution de concentration. Cependant, une concentration élevée est aussi associée à un mauvais pronostic. Il semblerait donc que les effets du FAN sont limités quand l’IC devient plus sévère. La diminution de l’hématocrite et des protéines totales au stade de décompensation, sans augmentation de l’activité du système SRAA, suppose que l’augmentation du volume plasmatique ne dépend pas ici du SRAA mais probablement d’une intervention rénale. L’azotémie prérénale est souvent rencontrée lors d’ICC ; c’est une conséquence directe de la diminution du débit cardiaque et de la VC périphérique systémiquediminution du flux sanguin rénal et du débit de filtration. Conséquence : rétention hydrique. Rôle central des reins dans la régulation des fluides et électrolytes. La fonction rénale est affectée par la plupart des mécanisme neurohormonaux et des modifications hémodynamiques mis en jeu lors d’IC. Il apparaît cependant que la fonction rénale peut ne pas être atteinte (même lors de dysfonction systolique majeure et de VC périphérique) si le SRAA est peu activé et que le FAN contre balance ses effets (luttant ainsi contre la rétention hydrique). Cette étude met en évidence la faible stimulation du SRAA et donc l’inefficacité des IECA chez des chiens atteints de MVD compensée ou précocement décompensée. Cependant, la production locale (cardiaque) de SRAA joue sans doute un rôle dans l’ICC et son inhibition serait probablement bénéfique pour ces animaux en décompensation. Référence à des études ayant prouvé l’augmentation d’angiotensine II intracardiaque et de l’activité de l’ECA chez des chiens atteints de MVD induite. L’angiotensine II intracardiaque est suspectée d’avoir un rôle central dans le remodelage et l’hypertrophie cardiaque par son action directe sur les myocytes. L’étude s’arrête au début de la décompensation de l’IC ; peut être qu’en étudiant ces chiens sur un plus long terme après leur décompensation, l’activité du système SRAA augmente et dépasse les capacités d’inhibition du FAN. De plus, le traitement de fond de l’IC combine en général des diurétiques (qui augmentent l’activité du SRAA) et des IECA (qui inhibent l’activité du SRAA). (Effects of naturally acquired decmpensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentrations in dogs) L’activation tissulaire du SRAA (par une défaillance hémodynamique) est présumée intervenir dans l’hypertrophie cardiaque. Etirement des myocytesactivation tissulaire du SRAAaugmentation en angiotensine IIactivation de protéines kinaseshypertrophie (augmentation des fibres de collagène) et fibrose cardiaque. L’augmentation de l’activité du SRAA plasmatique a été mise en évidence chez des patients atteints d’ICC cependant elle n’est pas fonction de la gravité de cette ICC. Il a été prouvé que le SRAA plasmatique est activé chez certains chiens atteints de MVD à un stade asymptomatique. Il ne semble pas y avoir de relation entre l’activation du SRAA plasmatique et celui tissulaire (plus impliqué dans le remodelage cardiaque). Etude objectifs : évaluer l’activation du SRAA plasmatique et tissulaire chez des chiens atteints de régurgitation mitrale modérée. déterminer la contribution de la chymase et de l’ACE dans l’activation du SRAA et la production potentielle d’angiotensine II au cours de l’évolution chronique de la MVD. discussion : contrairement à une étude faite sur les CKC, cette étude ne met pas en évidence d’augmentation de l’activité du SRAA ou de la concentration en angiotensine II plasmatique chez des chiens souffrant de régurgitation mitrale modérée. Elle met par contre en évidence une augmentation de l’activité tissulaire du SRAA chez des chiens atteints de régurgitation mitrale modérée à un stade asymptomatique. Ce qui suggère que les deux systèmes sont indépendants. Un étirement mécanique semble être le stimulus induisant l’augmentation de Page 10 sur 31 l’activité du SRAA tissulaire. Les chymases sont quant à elles activées lors de dysfonction hémodynamique ce qui n’était pas le cas dans cette étude car la régurgitation était trop faible (d’où pas d’augmentation de l’activité des chymases). La production d’angiotensine II tissulaire dépendrait donc d’abord des ACE puis des chymases (d’abord un stress mécanique puis un stress hémodynamique). (Modulation of the tissue renin-angiotensin-aldosterone system in dogs with chronic mild regurgitation through the mitral valve) 3. Le système des endothélines Quatre isoformes : endothélines-1,-2,-3,-4 (21 acides aminés reliés par 2 ponts disulfures. Biosynthèse : essentiellement dans les cellules endothéliales vasculaires mais aussi le cœur, le cerveau, la moelle épinière, certaines cellules épithéliales… Nombreux précurseurs transformés en endothélines au cours d’un clivage réalisé par des enzymes de conversion de l’endothélines, des chymases ou des métalloprotéases. Synthèse stimulée par : facteurs physiques (tension pariétale, forces de cisaillement vasculaires), chimiques (hypoxie) et tout agent de VC (facteurs de croissance, catécholamines, cytokines). Inhibition : monoxyde d’azote (NO) VD le plus puissant, le facteur atrial natriurétique (FAN), les oestrogènes. Récepteurs : -ET-A : au niveau des cellules musculaires lisses vasculairesVC immédiate et hypertrophie retardée -ET-B : au niveau des cellules endothéliales vasculairesVD (par libération de NO) L’affinité des récepteurs diffèrent selon l’isoforme de l’endothéline. Propriétés biologiques : ET-1le plus puissant VC, augmente l’inotropisme et le chronotropisme. Les ET sont des facteurs de croissance : prolifération des cellules musculaires lisses et hypertrophie myocardique. Signification de l’activation des ET : augmentation de la concentration plasmatique des ET lors de cardiopathies, maladies vasculaires, rénales (IRC), endocriniennes (diabète, Cushing), hépatiques ou affections respiratoires chroniques. Les affections responsables de l’augmentation la plus marquée : insuffisance cardiaque, hypertension artérielle pulmonaire. Chez le chien, l’élévation de la concentration plasmatique en ET est proportionnelle à la gravité de l’atteinte cardiaque. (Endothélines et peptides natriurétiques : une prise en charge de l’insuffisance cardiaque) 4. Les peptides natriurétiques Potentiels diagnostiques et pronostiques, pouvoir discriminant entre affection cardiovasculaires et autres affections pouvant donner les même symptômes, intérêt thérapeutique. Propriétés biochimiques : FAN (facteur atrial natriurétique), BNP (brain natriuretic peptide), CNP (C-type natriuretic peptide) FAN : produit par le tissu atrial, sécrétion stimulée par diverses hormones et neurotransmetteurs (endothéline, ADH, cathécholamine). L’augmentation de la tension pariétale atriale est le facteur régulateur principal de sécrétion du FAN. BNP : présent dans le tissu ventriculaire cardiaque. Augmentation de la pression ou du volume télédiastolique ventriculaire stimule la sécrétion de BNP. Récepteurs : voie du GMPc -type A (FAN > BNP) : paroi vasculaire Page 11 sur 31 -type B (CNP) : cerveau -type C : clairance des peptides par internalisation cellulaire et réaction enzymatiques Propriétés biologiques Actions cardiovasculaires FAN et BNP : réduisent le tonus sympathique vasculaire, augmentent la perméabilité vasculaire, inhibent les systèmes SRAA et des endothélinesdiminution volume et pression sanguine. Action anti-mitotique sur le système cardiovasculairemodulation de l’hypertrophie pariétale vasculaire et myocardique. Actions rénales FAN et BNP : activité tubulaire rénale et activité hémodynamique rénale augmentent la filtration glomérulaire et le flux sanguin rénal, inhibent le transfert tubulaire d’eau et bloquent l’absorption de sodium (propriétés diurétique et natriurétique). Signification de l’activation du système Protègent l’organisme conte l’action néfaste de la rétention hydrosodée et de la VC généralisée observées lors du développement de l’IC. face positive de l’activation neurohormonale (amélioration des condition de remplissage et de travail du cœur défaillant) (Endothélines et peptides natriurétiques : une prise en charge de l’insuffisance cardiaque) Réponse précoce aux perturbation hémodynamiques induites par l’IC (tout comme le système orthosympathique), bien plus précoce que celle du SRAA (juste avant les signes cliniques). Concentration plasmatique corrélée à la gravité de l’ICvaleur pronostique. Déjà utilisé en humaine mais les test ELISA humains ne sont pas compatibles au FAN canins (mais ils le sont au FAN félins). Effet bénéfique VD, diminution de l’aldostérone et de la rénine, diurétique par augmentation de l’excrétion urinaire de sodium. Les test de dosage du BNP existent aussi chez l’homme. Ils sont plus sensibles (meilleure détection) et plus spécifique (moins de faux positifs) que ceux du FAN. Valeur pronostique tout aussi valable. Qu’en est il chez le chien ? aucune étude. Prouvé leur intérêt chez les chats mais intérêt semble réduit chez les chiens car les valeurs de FAN ou BNP sont très variables selon les individus. (Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement) Le FAN est libéré par le tissu atrial lors de dilatation atriale et/ou augmentation de la FC. Etude : effet de l’ICC, avant et après décompensation, sur l’activité du SRAA et du FAN chez des CKC atteints de MVD à un stade avancé. 11 CKC atteints de MVD compensés, examinés (examen clinique, auscultation, PS, radiographie thoracique, échocardiographie) tous les 6 mois jusqu’à la décompensation (end point de l’étude) puis hospitalisés. Pas de traitement, même régime alimentaire. Comparaison des résultats des 3 situations suivantes : 1 an avant décompensation, 1 à 6 mois avant décompensation et peu après décompensation. Résultats : Augmentation significative du NT-proANP (précurseur du FAN) entre la situation 1 et 2 et la situation 2 et 3. La concentration en angiotensine II a diminué significativement entre la situation 2 et 3 mais pas entre la situation 1 et 3. la concentration en aldostérone a diminué significativement entre la situation 1 ou 2 et la situation 3. Les PT ont diminué significativement entre la situation 1 ou 2 et la situation 3. Conclusion : Page 12 sur 31 Chien avec une décompensation précoceaugmentation de l’activité du FAN, diminution modérée des concentrations plasmatiques d’angiotensine II et d’aldostérone (résultats obtenus dans d’autres études). Il semble que les facteurs stimulant le système SRAA sont insuffisants pour dépasser l’activation concomitante de mécanismes inhibiteurs. il reste cependant l’activation tissulaire de SRAA qui demeure présente. Il semblerait aussi que l’évolution assez lente de la maladie permette au cœur de s’adapter progressivement et donc une activation moins importante du SRAA. Le FAN par ses actions anti-SRAA peut aussi expliquer cette diminution de concentration. Cependant, une concentration élevée est aussi associée à un mauvais pronostic. Il semblerait donc que les effets du FAN sont limités quand l’IC devient plus sévère. La diminution de l’hématocrite et des protéines totales au stade de décompensation, sans augmentation de l’activité du système SRAA, suppose que l’augmentation du volume plasmatique ne dépend pas ici du SRAA mais probablement d’une intervention rénale. L’IR est souvent rencontrée lors d’ICC ; c’est une conséquence directe de la diminution du débit cardiaque et de la VC périphérique systémiquediminution du flux sanguin rénal et du débit de filtration. Conséquence : rétention hydrique. Rôle central des reins dans la régulation des fluides et électrolytes. La fonction rénale est affectée par la plupart des mécanisme neurohormonaux et des modifications hémodynamiques mis en jeu lors d’IC. Il apparaît cependant que la fonction rénale peut ne pas être atteinte (même lors de dysfonction systolique majeure et de VC périphérique) si le SRAA est peu activé et que le FAN contre balance ses effets (luttant ainsi contre la rétention hydrique). Cette étude met en évidence la faible stimulation du SRAA et donc l’inefficacité des IECA chez des chiens atteints de MVD compensée ou précocement décompensée. Cependant, la production locale (cardiaque) de SRAA joue sans doute un rôle dans l’ICC et son inhibition serait probablement bénéfique pour ces animaux en décompensation. Référence à des études ayant prouvé l’augmentation d’angiotensine II intracardiaque et de l’activité de l’ECA chez des chiens atteints de MVD induite. L’angiotensine II intracardiaque est suspectée d’avoir un rôle central dans le remodelage et l’hypertrophie cardiaque par son action directe sur les myocytes. L’étude s’arrête au début de la décompensation de l’IC ; peut être qu’en étudiant ces chiens sur un plus long terme après leur décompensation, l’activité du système SRAA augmente et dépasse les capacités d’inhibition du FAN. De plus, le traitement de fond de l’IC combine en général des diurétiques (qui augmentent l’activité du SRAA) et des IECA (qui inhibent l’activité du SRAA). (Effects of naturally acquired decmpensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentrations in dogs) c. Remodelage cardiaque Le remodelage cardiaque associé à une surcharge volumique est différent de celui associé à une surcharge barométrique. Point de départ du remodelage : hypertrophie excentrique lors de surcharge volumique ou concentrique lors d’un excès de pression intraventriculaire. Etirement des myocyteshypertrophieremodelage de la matrice extracellulaire collagénique. Ce remodelage s’oppose à un dépôt excessif de collagène lors de surcharge volumique ou au contraire le favorise lors de surcharge de pression. Désorganisation de la matrice entretenue par un afflux de mastocytes à l’origine de la libération de métalloprotéases de la matrice, enzymes qui dégradent le collagène. A l’inverse, les TIMPs empêchent cette dégradation. Lors de surcharge volumique, les TIMPs diminuentperte rapide des fibres de collagène, fuite des fibres myocardiques, étirement et Page 13 sur 31 hypertrophie de myocytes et au final une diminution de la contraction du myocarde. Remaniements précoces : dès 2 à 4 semaines après le début de la régurgitation mitrale. Dans le myocarde, une chymase tissulaire locale, différente de l’enzyme de conversion, provoque la synthèse d’angiotensine II à partir de rénine et d’angiotensine I sans avoir recours à l’enzyme de conversion. L’afflux de mastocytes dans la matrice semble jouer un rôle dans la production locale de rénine-angiotensine et de chymase pour la synthèse d’angiotensine II. D’où sa production dans le tissu interstitiel cardiaque en grande quantité à des concentrations 100 fois plus élevées que dans le plasma en l’absence de régurgitation et mitrale et 1000 fois plus élevées en présence de régurgitation mitrale IECA inefficaces à inhiber les effets de l’angiotensine II sur le remodelage cardiaque. D’où l’inintérêt de mettre en place un traitement à base d’IECA sur des chiens atteint de MVD et en IC au stade I. Les études suggèrent même un effet délétère. Facteurs clés du remodelage qu’il faudrait combattre : afflux de mastocytes et l’action des métalloprotéases qu’ils libèrent. (Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement) L’activation tissulaire du SRAA (par une défaillance hémodynamique) est présumée intervenir dans l’hypertrophie cardiaque. Etirement des myocytesactivation tissulaire du SRAAaugmentation en angiotensine IIactivation de protéines kinaseshypertrophie (augmentation des fibres de collagène) et fibrose cardiaque. L’augmentation de l’activité du SRAA plasmatique a été mise en évidence chez des patients atteints d’ICC cependant elle n’est pas fonction de la gravité de cette ICC. Il a été prouvé que le SRAA plasmatique est activé chez certains chiens atteints de MVD à un stade asymptomatique. Il ne semble pas y avoir de relation entre l’activation du SRAA plasmatique et celui tissulaire (plus impliqué dans le remodelage cardiaque). Etude objectifs : évaluer l’activation du SRAA plasmatique et tissulaire chez des chiens atteints de régurgitation mitrale modérée. déterminer la contribution de la chymase et de l’ACE dans l’activation du SRAA et la production potentielle d’angiotensine II au cours de l’évolution chronique de la MVD. discussion : contrairement à une étude faite sur les CKC, cette étude ne met pas en évidence d’augmentation de l’activité du SRAA ou de la concentration en angiotensine II plasmatique chez des chiens souffrant de régurgitation mitrale modérée. Elle met par contre en évidence une augmentation de l’activité tissulaire du SRAA chez des chiens atteints de régurgitation mitrale modérée à un stade asymptomatique. Ce qui suggère que les deux systèmes sont indépendants. Un étirement mécanique semble être le stimulus induisant l’augmentation de l’activité du SRAA tissulaire. Les chymases sont quant à elles activées lors de dysfonction hémodynamique ce qui n’était pas le cas dans cette étude car la régurgitation était trop faible (d’où pas d’augmentation de l’activité des chymases). La production d’angiotensine II tissulaire dépendrait donc d’abord des ACE puis des chymases (d’abord un stress mécanique puis un stress hémodynamique). (Modulation of the tissue renin-angiotensin-aldosterone system in dogs with chronic mild regurgitation through the mitral valve) d. Dysfonction myocardique Contrairement à ce qu’on croyait : dégradation de la fonction myocardique systolique même dans les stades avancés d’endocardiose réduction des temps de transit pulmonaire indiquant une diminution de la fonction myocardique systolique (Efficacité clinique comparée Page 14 sur 31 du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) Insuffisance mitrale, aussi une dysfonction du myocarde : Régurgitation mitrale corrélée à une diminution de la fraction d’éjection (volume de sang éjecté du ventricule gauche). Mais pas le cas lors de régurgitation mitrale compensée. Dans les stades précoces, une fraction d’éjection apparemment normale masque des modifications importantes des performances myocardiques : pour une fraction d’éjection peu ou pas modifiée, la contractilité est par contre significativement diminuée. L’éjection globale à volume identique est prolongée de quelques millisecondes lors de régurgitation mitraleanomalies des myocytes avec diminution de la vitesse de raccourcissement des sarcomères. Quatre phase d’évolution de la régurgitation mitrale et ses conséquences hémodynamiques : 1-régurgitation mitrale asymptomatique compensée, légère dilatation du VG, la fraction d’éjection, la contraction myocardique sont normales, pas de troubles hémodynamiques 2-dilatation du VG plus marquée, fraction d’éjection normale, troubles de la contractilité du myocarde, patients asymptomatiques ou avec une légère fatigue à l’effort 3-symptomatique, fraction d’éjection diminuée, troubles hémodynamiques évidents, la contractilité est un bon indice pronostique 4-stade terminal, pronostic sombre, VG a doublé de volume, fraction déjection<30%, troubles de la contraction irréversibles (Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement) La dysfonction systolique à jusqu’ici été considéré comme peu fréquente chez les chiens de petites races et comme apparaissant à un stade très avancé de la maladie. Certaines études suggèrent que cette dysfonction apparaît lorsqu’il existe une hypertrophie ventriculaire inadaptée. Dans une étude réalisée chez des chiens de grandes races, il a été mis en évidence qu’une surcharge volumique n’est pas suffisante pour provoquer une hypertrophie ventriculaire ; dans cette étude l’hypertrophie inadaptée était corrélée à une dysfonction systolique. Pour qu’il y ait une hypertrophie ventriculaire, il faut une surcharge volumique et une augmentation de la postcharge ce qui n’a pas lieu lors de MVD à un stade chronique car le sang est régurgité dans l’atrium, chambre à basse pression. La dysfonction systolique est difficile à mettre en évidence par échocardio. Une étude a montré que chez les chiens de grandes races, la prévalence d’une dysfonction systolique est plus élevée que chez des chiens de petites races mais les différences échocardiographiques (dues à des différences de poids et de taille) entre ces races ont sans doute biaisé les résultats. Etude objectifs : comparaison de la fonction systolique chez des chiens de petites et grandes races normaux et atteints de MVD. déterminer si cette dysfonction est associée à une hypertrophie ventriculaire inadéquate. discussion : les chiens atteints de MVD à un stade d’IC modérée ont tous (petites comme grandes races) une dysfonction systolique. L’étude prouve qu’il est impossible de comparer directement les indices échocardiographiques des chiens de petites et grandes races du fait de la différence de taille et de poids et sans doute du fait que la contractilité ne se fait pas selon le même axe dans ces races. Ce qui pourrait expliquer le fait que les chiens de grande race soient plus sujets à la dysfonction systolique… Cependant, cette étude montre que les chiens (de petite ou grande race) atteint de MVD à un stade d’IC modérée présentent une dysfonction Page 15 sur 31 systolique. Ce qui implique que cette dysfonction peut être la cause de la progression des signes clinques tout comme l’augmentation de la pression veineuse pulmonaire. La surcharge volumique entraîne un stress diastolique provoquant l’étirement des myocytes menant à une hypertrophie excentrique. Il est possible que la surcharge volumique n’entraîne pas une hypertrophie suffisante et que dans le cas d’une hypertrophie inadaptée, il y ait alors apparition d’une dysfonction systolique. (Decreased systolic function and inadequate hypertrophy in large and small breed dogs with chronic mitral valve insufficiency) e. Les complications 1. rupture de cordage Les extrémités feuillets antérieur (septal) et postérieur (pariétal) de la valve mitrale sont attachés aux muscles papillaires par des cordages tendineux de premier ordre. Il existe aussi des cordages tendineux de premier et second ordre. La rupture d’un cordage tendineux est rapportée dans la littérature comme toujours associée à un maladie cardiaque. La section chirurgicale d’un des cordage tendineux de premier ordre permet d’induire une insuffisance cardiaque marquée. De même une anomalie de l’appareil sous-valvulaire induit de manière expérimentale provoque une dysfonction systolique progressive. La rupture d’un cordage tendineux lors de MVD fait partie des complications jugées graves de la maladieIC marquéeICCmort rapide même sous traitement. Etude objectifs : évaluer la prévalence, les caractéristiques épidémiologiques, le temps de survie et les facteurs du pronostic liés à la rupture de cordage tendineux lors de MVD. matériel et méthode : 706 chiens atteints de MVD entre 2001 et 2006. End point de l’étude : rupture de cordage tendineux diagnostiquée par échocardiographie. Sont considérés comme survivants les chiens encore vivants à la fin de l’étude ou pour lesquels la rupture de cordage a été diagnostiquée il y a plus d’un an. Sont considérés comme non survivants les chiens morts (de cause cardiaque) à la fin de l’étude ou moins d’un an après le diagnostic de rupture de cordage. résultats : rupture de cordage chez 16,1% (114/706) des chiens atteints de MVD. Le staut thérapeutique est connu chez 94 des 114 chiens : 12 non traités, 82 reçoivent au moins une des molécules suivantes : IECA, furosémide, spironolactone, pimobendane, digoxine. Les caractéristiques épidémiologiques sont les mêmes que celles de la MVD : mâle âgé de petite race (moins de 10kg). 24,6% (28/114) des chiens avec rupture de cordage sont de classe I ISACHC au moment du diagnostic de la rupture. Les autres chiens (86) sont symptomatiques (toux chronic, dyspnée aiguë) (classe II ou III ISACHC) au moment du diagnostic de rupture de cordage. La prévalence de rupture de cordage augmente significativement avec la classe d’IC. Les chiens soufrant de rupture de cordage présentent une régurgitation mitrale sévère. La plupart de ruptures (110/114, 96.5%) concerne le feuillet antérieur. L’hypertension artérielle pulmonaire est mis en évidence chez 35,1% des chiens atteints de rupture de cordage (faible pour 35%, modérée pour 25% et grave pour 40% des chiens concernés). Sur les 114 chiens, 97 sont suivis à plus long terme : 36 meurent de cause cardiaque, 44 sont encore vivants à la fin de l’étude et 17 meurent de cause non cardiaque. La médiane de survie des 114 chiens est de 425 jours. La période de survie diminue avec l’augmentation de la classe d’IC. Page 16 sur 31 analyse « survivants-non survivants » : 57 dont 24 non survivants et 33 survivants. Reçoivent tous un traitement (IECA+/-diurétique). Le pourcentage de survie 1 an après le diagnostic de rupture de cordage est de 52,6%. Les chiens appartenant à classe I au moment du diagnostic font tous partie du groupe « survivants ». La plupart des chiens appartenant à la classe III (62,5%) font partie du groupe « non survivants ». La FC, l’urémie, le rapport atrium gauche/aorte sont significativement différents entre les 2 groupes : valeur pronostique de ces paramètres ? Pas de différence concernant l’âge, le poids, la tension artérielle pulmonaire, la créatinémie, la fraction de raccourcissement. discussion : une rupture de cordage s’accompagne le plus souvent d’une importante régurgitation mitrale ainsi que d’une hypertension artérielle pulmonaire. Etonnament, la médiane de survie n’est pas modifiée par rapport à l’évolution d’une MVD (avec ou sans rupture de cordage). La rupture de cordage peut aussi se retrouver chez des chiens asymptomatiques. Cela peut s’expliquer par le fait qu’à l’échocardiographie on ne puisse pas toujours faire la différence entre une rupture d’un cordage de premier ou de second ordre, ce qui par contre est complètement différent du point de vue des conséquences et donc de la clinique et de la survie. Certains de ces chiens sont aussi sous traitement… L’ascite et la dyspnée font partie des paramètres pronostiques. Idem pour l’azotémie. Biais majeur de cette étude : ne pas confirmer la présence de la rupture de cordage par autopsie (risque d’avoir parfois confondu à l’échocardiographie une rupture de cordage ou un prolapsus marqué de la valve). (Chordae tendinae rupture in dogs with degenerative mitral valve disease : prevalence, survival an pronostic factors) VI. Classifications La classification ISACHC prend en compte les spécificités cliniques des cardiopathies chez l’animal (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) Classification ISACHC (International Small Animal Cardiac Health Council) : -Stade I : absence de symptômes Ia : absence de dilatation cavitaire (souffle sans signe radiologique ou échographique) Ib : présence de dilatation cavitaire (visible à la radiographie ou à l’échographie) -Stade II (insuffisance cardiaque modérée) : symptômes (toux, dyspnée…) présents lors d’effort -Stade III (insuffisance cardiaque sévère) : symptômes présents même au repos IIIa : symptômes compatibles avec des soins à domicile IIIb : hospitalisation nécessaire (Le pimobendane se révèle au moins aussi efficace que les IECA) MVD compensée : stade Ia et Ib ISACHC présence seule d’un souffle apexien systolique gauche +/- dilatation atriale associée (avec ou non compression de la bifurcation trachéobronchique et un déplacement de la bronche souche gauche) MVD décompensée : stade II et III ISACHC présence d’un œdème pulmonaire avec toux (forte, sèche et quinteuse lors d’œdème interstitiel donc débutant ou au contraire faible et humide avec dyspnée restrictive dans les cas les plus graves d’œdème alvéolaire étendu), fatigabilité et intolérance à l’effort (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) VII. Cibles thérapeutiques Page 17 sur 31 VIII. Classes médicamenteuses a. Digoxine Digoxine à dose faible : effet parasympathomimétique intéressant lors de tachyarythmies supraventriculaires (lors de dilatation atriale) (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) Digoxine : effet inotrope positif, action stimulatrice sur le tonus vagal et modératrice sur le tonus sympathiqueralentissement de la FC. indiquée en complément des IECA et diurétiques à la dose de 10ug/kg/j en 2 prises lors de troubles du rythme supraventriculaires, lors de défaut de contractilité myocardique et éventuellement lors d’œdème pulmonaire réfractaire. Efficacité controversée ! Bénéfice à évaluer au cas par cas… Posologie standard : 10ug/kg/j en 2 prises quotidienne Fourchette thérapeutique sérique : 1 à 2 ng/mL (mesure à faire 3 à 7 jours après le début du traitement ou après un changement de posologie, 6 à 10h après la dernière prise) Conditions nécessitant une réduction de la posologie standard : obésité (digoxine peu liposoluble), cachexie (digoxine fixée sur les muscles striés), IR (digoxine principalement éliminée par le reinréduire la dose de 50%), ascite (pas de diffusion de la digoxine dans le liquide d’asciteréduire la dose de 10 à 30% en fonction de l’importance du liquide d’ascite) Critères d’efficacité du traitement : diminution de la FC, disparitins des arythmies supraventriculaires, amélioration clinique, digoxinémie comprise entre 1 et 2ng/mL (augmenter la dose de 30% si la digoxinémie est inférieure à 0,8ng/mL) Signe de toxicité : troubles du rythme à l’ECG (bradyarythmies, tachyarythmies ventriculaires), troubles gastro-intestinaux (anorexie, vomissement, diarrhée), digoxinémie supérieure à 2 ng/mLinterrompre le traitement pendant 24 à 48h et le réinstaurer à demi dose. (Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse) b. Diurétiques 1. Furosémide Furosémide : diurétique de l’anse de Henlé. Dose réduite au maximum dès l’obtention d’une amélioration clinique Attention au doses élevées (œdème aigu du poumon, stade avancé de MVD) : déshydratation (attention à l’emploi simultané des IECA), déséquilibres électrolytiques (hyponatrémie, hypokaliémie, hypomagnésémie). Résistance lors d’administration chronique d’où besoin d’augmenter progressivement les doses ou d’utiliser d’autres diurétiques (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) -furosémide (Dimazon®, Furozénol®) : diurétique de l’anse de Henlé lutte contre la rétention hydrosodée. Traitement d’urgence de l’œdème pulmonaire et traitement au long cours de l’ICC en association avec les IECA +/- VD veineux (dinitrate d’isosorbide, Risorban® 0,25 à 2 mg/kg/j à répartir en 2 prises quotidiennes). Dose et voie d’administration sont fonction du contexte : 0,5 à 4 mg/kg/j PO BID ou SID en traitement de fond ; 2 à 5 mg/kg toutes les 2 à 6 heures IV ou IM en urgence. Effets secondaires : déshydratation extracellulaire, hypokaliémie, aggravation par hypovolémie d’une IR préexistantetrouver la plus faible dose efficace (Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse) Page 18 sur 31 2. Autres diurétiques -spironolactone : analogue de structure de l’aldostérone antagoniste de cette dernière. Indication : IC répondant mal à l’association IECA/furosémide ou lors d’hypokaliémie due à un traitement diurétique. Permet de diminuer les doses de furosémide. Contre indication : hyperkaliémie, IR, déshydratation. Effets secondaires rares : hyperkaliémie, hyponatrémie, déshydratation (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) -spironolactone (Aldactone®) : diurétique doux épargneur potassique. Dose de 1 à 2 mg/kg/j en une ou deux prises. A utiliser lors d’œdème réfractaire au furosémide ou lorsque les effets secondaires du furosémide sont trop importants (nécessité de diminuer la dose) ou lors d’hypokaliémie. De façon anecdotique : réduction de la fibrose myocardique, restauration d’un fonctionnement normal des barorécepteurs (à prouver) (Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse) -bumétamide : diurétique de l’anse comme le furosémide. Peu de données. -thiazidiques : hydrochlorothiazide et altizide (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) c. Inotrope positif Inotropes positifs traditionnels (digoxine, milrinone) agissent en augmentant les concentrations cellulaires de calcium entrainant une augmentation des besoins du cœur en énergie et oxygène (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) d. Pimobendane Pimobendane : « inodilatateur » inotrope positif et vasodilatateur périphérique. Sensibilisateur calcique car agit par accroissement de l’affinité de la troponine C myocardique pour le calcium intracellulaire présent d’où une améliorationde la contractilité cardiaque sans augmentation des besoins myocardiques en énergie et oxygène effet inotrope permettant de compenser le dysfonctionnement systolique. C’est aussi un inhibiteur de la phosphodiestérase III entrainant une vasodilatation périphérique équilibrée grâce à une augmentation du flux sortant de calcium intracellulaire au niveau des muscles lisses des vaisseaux permettant de réduire efficacement la pré et la post charge. Autres propriétés : resensibilisation des barorécepteurs, amélioration de la relaxation cardiaque (lusitropie), réduction de l’agrégation plaquettaire, effet anti-inflammatoire par modulation favorable des cytokines amélioration des signes cliniques précoces de la réduction de débit cardiaque et de l’IC rétrograde mais aussi une atténuation des baisses de débit cardiaque et de pression artérielle qui initient et entretiennent les mécanismes compensateurs délétères à long terme (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) Potentiel arythmogène du pimobendane ? Page 19 sur 31 Pimobendane agit plus rapidement que les IECA mais action fugace d’où 2 administration par jour. Par contre, coût et observance (2 administrations en dehors des repas) ne sont pas en faveur du pimobendane (Le pimobendane se révèle au moins aussi efficace que les IECA) En France, juillet 2004 (Afssa): obtention de l’AMM du pimobendane pour le traitement de l’IC associée à une valvulopathie suite aux résultats de l’essai VETSCOPE (Le pimobendane se révèle au moins aussi efficace que les IECA) e. IECA IECA pas d’amélioration du remodelage cardiaque + effet négatif sur le métabolisme myocardique des protéines et sur la fonction myocardique + effets atténués par d’autres mécanismes compensateurs (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) IECA : agissent sur le système neurohormonal (SRAA) avec une efficacité réelle mais toujours lente à apparaître (2-3 semaines) (Le pimobendane se révèle au moins aussi efficace que les IECA) IECA : vasodilatateurs mixtes (artério-veineux) action inhibitrice sur l’enzyme de conversion transformant l’angiotensine I en angiotensine II angiotensine II : VC puissante, renforcement de l’activité orthosympathique (tachycardie, VC), stimulation de la sécrétion d’ADH et aldostérone conduisant à une rétention hydrosodée et une action de remodelage cardiaque (hypertrophie, fibrose, apoptose). Pharmacologie : transformé par le foie en un composé actif dont l’élimination est soit urinaire (pour l’énalapril) soit hépatorénale (pour le bénazépril, le ramipril et l’imidapril). Contre-indication : déshydratation extra-cellulaire (risque d’IR fonctionnelle), IR aiguë, gestation, lactation. Effets secondaires et indésirables : hypotension (lors des premières administrations) et les troubles digestifs (anorexie, vomissements, diarrhée) mais très rares. Bénéfice clinique constaté au bout d’un mois. (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) IECA : améliorent la perfusion tissulaire (propriétés VD artérielle et veineuse) et modèrent les réponses neurohormonales compensatoires (limitent l’activation du SRAA qui favorise la rétention hydrosodée et la formation de l’œdème) Effets indésirables : effet VD sur l’artériole glomérulaire efférente donc à proscrire lors de bas débit rénal (risque d’effondrement du débit de filtration glomérulaire en cas ded déshydratation ou de défaillance myocardique)évaluation régulière de la fonction rénale (urée, créatinine) et diminution de la dose des diurétiques+/-IECA en cas d’élévation des valeurs. Enalapril (Enacard®) 0,5mg/kg/j SID Bénazépril (Fortekor®) 0,25mg/kg/j SID Ramipril (Vasotop®) 0,125mg/kg/j SID Imidapril (Prilium®) 0,25mg/kg/j SID Mais pas assez efficaces pour être utilisés en monothérapie lors d’ICC (association diurétiques) (Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse) 2. DONNEES ACTUALISEES CONCERNANT LES MEDICAMENTS Page 20 sur 31 I. Généralités sur le traitement a. traitement étiologique Traitement chirurgical : réparation (valvuloplastie) ou remplacement valvulaire avec une prothèse mécanique ou biologique chez l’homme. Traitement idéal car étiologique mais quasiment impossible à réaliser en médecine vétérinaire (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) b. traitement diététique De nouveaux traitements permettent d’améliorer la prise en charge des chiens atteints de maladies cardiaques mais le diagnostic d’une telle maladie s’accompagne le plus souvent d’un mauvais pronostic. Un autre aspect important de la thérapie est le suivi nutritionnel (éviter certains manques comme la taurine, les vitamines B ou éviter les excès en sodium notamment). Certains nutriments peuvent même avoir des effets bénéfiques comme par exemple les antioxydants et les acides gras oméga 3. L’un des aspect les plus important reste le maintien d’un poids corporel idéal. La cachexie cardiaque et la perte de poids sont souvent associées à l’IC. La cachexie cardiaque est d’origine multifactorielle : diminution de la prise alimentaire, augmentation des besoins énergétiques et augmentation de la production de molécules pro inflammatoires telles que les cytokines. La perte de poids affectent la force de l’animal, son système immunologique et sa survie. Le problème inverse, l’obésité, est un tout aussi grand problème quand il est associé à une IC. L’obésité chez les chiens n’augmentent pas le risque de maladie coronaire artérielle (au contraire de l’homme) mais elle affecte le débit cardiaque, la fonction pulmonaire, la pression artérielle et la fréquence cardiaque. Par conséquent, la perte de poids est conseillée chez les chiens obèses atteint d’IC. Certaines études montrent cependant que l’obésité est associée un une survie plus longue chez les hommes atteints d’IC (le paradoxe de l’obésité) ; selon les mêmes études, les personnes maigres auraient le taux de survie le plus faible. Etude objectifs : corrélation entre la survie et le poids initial et les changements de poids au cours d’une IC. hypothèse : chez les chiens souffrant d’IC, le poids est un facteur du taux de survie et les chiens en surpoids ont un taux de survie meilleur que les chiens maigres. De même les chiens qui maintiennent leur poids voire en prennent ont un meilleur taux de survie que ceux qui en perdent. matériel et méthode : 108 chiens atteints de CMD ou MVD à un stade ISACHC II (41), IIa (26), IIIb (41) au début de l’étude (moment du diagnostic de la maladie cardiaque). Traitement : IECA, furosémide, pimobendane, digoxine, bêta-bloquants, diltiazem, sotalol, spironolactone, hydrochlorothiazide. Certains chiens ont des maladies intercurrentes (hypothyroïdie, ostéoarthrite). Le régime suivi et les compléments sont connus. résultats : le changement médian de poids de tous les chiens correspond à une perte de poids de 2,2% par rapport au poids initial (au moment du diagnostic). 90 chiens ont vu leur poids modifié en une médiane de 88 jours. 50 chiens ont perdu du poids, 25 en ont gagné et 15 sont restés stables. Pas de différence significative entre les chiens des 4 catégories de poids (cachexie, maigreur, normal, surpoids, obésité). 43% des chiens étaient anorexiques à la visite initiale. Page 21 sur 31 Le temps de survie est corrélé de manière significative au changement de poids : les chiens prenant du poids survivent plus longtemps (219jours contre 210 jours pour les chiens qui perdent du poids). Au niveau du score corporel, le groupe « cachexie » a le taux de survie le plus faible (médiane de 115 jours) et le groupe « obésité » a le taux de survie le plus fort (médiane de 275 jours) mais cette différence n’est pas significative. Les chiens recevant un complément en acides gras oméga 3 ont un temps de survie plus long par rapport à ceux qui n’en reçoivent pas (différence significative). Les chiens plus âgés (> 10 ans) ont aussi un temps de survie plus long que les jeunes chiens (<10 ans) (différence significative). Pas de lien significatif entre le temps de survie et les autres variables (classe ISACHC, traitement, supplémentation en taurine, arythmie..). discussion : les modification de poids sont à associer avec le temps de survie chez les chiens atteints d’IC. Ainsi, les chiens prenant du poids ont une espérance de vie plus longue que les chiens qui en perdent. C’est ce qu’on appelle en humaine le « paradoxe de l’obésité ». Hypothèse : sécrétion de molécules neuroendocrine (cytokines, hormones) par le tissu adipeux ayant des effet cardioprotecteurs. Chez les humains, l’IC des obèses est traitée de manière plus précoce car les signes cliniques sont souvent plus importants et l’obésité entraîne d’autres maladies telle que l’hypertension dont les traitements sont proches de ceux de l’IC. La prise de poids peut aussi être synonyme de meilleure réponse au traitement car les chiens maintenant ou perdant du poids ont une faible réponse thérapeutique. Il est possible aussi que ce ne soit pas l’obésité mais surtout l’absence de cachexie (si préjudiciable d’après les études humaines) qui améliore la survie des patients. On peut cependant conclure que la meilleure espérance de vie est obtenue chez des animaux proche de leur poids idéal et ne perdant pas de poids au cours de la maladie. Nécessité d’études plus poussées pour savoir si le score corporel initial peut être utilisé comme un bon élément pronostic. On peut conclure au bénéfice de la complémentation en acides gras oméga 3 qui réduisent les effets inflammatoires des cytokines et écosanoïdes, limitent la perte de poids et ont des effet anti-arythmiques. Il est nécessaire cependant de faire d’autres études à ce sujet. Biais de cette étude : le score corporel ne permet pas de caractériser la perte ou la prise de poids (muscles ou gras ?). Certains des chiens marqués comme n’ayant pas eu de modification de leur poids n’ont peut être pas été suivi suffisamment longtemps pour voir les éventuels changements à plus long terme. Peu de chiens incluent dans l’étude et une pesée non réalisée dans les mêmes conditions à chaque fois. De plus, les décisions d’euthanasie des chiens (et donc les temps de survie) sont fonction des vétérinaires, de la clinique et surtout des propriétaires. (Association of body weight and body condition with survival in dogs with heart failure) c. traitement médical Indication de traitement dès les premiers signes d’IC (ISACHC> ou = 2) Objectifs du traitement : atténuer les conséquences de la surcharge volumique (diminution de la pré et post charge), réduire la charge du travail du cœur, retarder le remodelage cardiaque induit par la surcharge volumique (répercussions négatives sur la fonction cardiaque à long terme) (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) Traitement d’une toux chez un chien présentant un souffle apexien systolique gauche dû à une MVD : -Toux pas d’origine respiratoire ? radiographie au minimum Cas du collapsus trachéal, bronchite chronique Page 22 sur 31 -MVD compensée ou non ? radiographie du thorax obligatoire Non à l’utilisation abusive des traitements à un stade précoce de la maladie (Le pimobendane se révèle au moins aussi efficace que les IECA) Données actuelles concernant le traitement : diurétiques (furosémide), hydralazine, IECA lors d’endocardiose symptomatique. Améliorations de la qualité de vie et de la durée de survie. Mais : IECA pas d’amélioration du remodelage cardiaque + effet négatif sur le métabolisme myocardique des protéines et sur la fonction myocardique (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) Le schéma thérapeutique actuel utilisant un IECA et/ou un diurétique peut intensifier l’activation et l’effet négatif des mécanismes neurohormonaux compensateurs (par une réduction volumique et/ou une hypotension) (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) Pronostic à long terme fonction des complications cardiaques possibles (arythmies, tamponnade secondaire à une rupture auriculaire, œdème pulmonaire fulminant par rupture des cordages tendineux) et apparition d’autres pathologies (pathologie respiratoire concomittante), IR, hypercorticisme) (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) II. Généralités sur les études Pour des raisons éthiques, on ne peut plus comparer l’efficacité des molécules contre placebo (Le pimobendane se révèle au moins aussi efficace que les IECA) III. Diurétiques IV. Bêta-bloquants Augmentation significative de la noradrénaline plasmatique chez les chiens atteints de MVD compensée. Ces résultats sont en faveur de l’utilisation de bêta-bloquants afin de contrer les effets du SNS sur les myocytes et donc de ralentir la progression de l’IC. Cependant, l’efficacité de ces molécules a été prouvée chez les humains mais pas chez les chiens. Chez les chiens atteints de MVD à un stade I à II (IC faible à modérée), il a été mis en évidence une augmentation significative de la fraction de raccourcissement pouvant être expliqué par la loi de Franlin-Starling (augmentation de la force de contraction du myocarde due à l’augmentation de la précharge). A long terme, l’hypertrophie cardiaque et l’augmentation de la post charge conduit à une lente mais progressive diminution de la contractilité myocardique même chez des animaux asymptomatiques. Hypothèse de la dysfonction systolique : augmentation du SNSréduction du nombre de myocytes (nécrose) et de leur activité contractile (toxicité). D’où un éventuel effet bénéfique des bêta-bloquants. Mais cela reste à prouver par des études. Utilisation de bêta-bloquants : il semble que oui mais à partir de quel stade de l’IC ? (Correlation between activation of the sympathetic nervous system estimated by plasma concentrations of norepinephrine and Doppler echocardiographic variables in dogs with acquired heart disease) V. Hydralazine VI. IECA Page 23 sur 31 a. Etude COVE b. Etude IMPROVE c. Etude BENCH d. Etude SVEP Etude SVEP : absence d’efficacité des IECAsur les IC au stade I chez les CKC. Sans doute extrapolable aux autres races de petits chiens. (Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement) IECA pas d’amélioration du remodelage cardiaque + effet négatif sur le métabolisme myocardique des protéines et sur la fonction myocardique + effets atténués par d’autres mécanismes compensateurs (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) IECA diminuent la post charge sans protéger le cœur du remodelage : IECA auraient même un effet délétère sur le remodelage cardiaque (Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement) VII. Pimobendane Pourrait potentiellement atténuer le remodelage cardiaque pathologique ? (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) => amélioration des signes cliniques précoces de la réduction de débit cardiaque et de l’IC rétrograde mais aussi une atténuation des baisses de débit cardiaque et de pression artérielle qui initient et entretiennent les mécanismes compensateurs délétères à long terme (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) a. Etude VETSCOPE Le pimobendane est thérapeutiquement supérieur au bénazépril dans le traitement de l’IC clinique manifeste secondaire à une endocardiose valvulaire car il permet une amélioration de la qualité de vie et un allongement de la survie. utilisation du pimobendane en première intention lors de décompensation cardiaque. Question : association pimobendane/furosémide ou pimobendane/IECA = bénéfice clinique supplémentaire ? Pimobendane pourrait potentiellement atténuer le remodelage cardiaque pathologique ? A prouver… (Efficacité clinique comparée du pimobendane et du bénazépril dans le traitement des endocardioses valvulaires acquises chez le chien) En France, juillet 2004 (Afssa): obtention de l’AMM du pimobendane pour le traitement de l’IC associée à une valvulopathie suite aux résultats de l’essai VETSCOPE VETSCOPE : analyse sur 76 chiens atteint d’IC de stade II ou III associée à une endocardiose efficacité supérieure du pimobendane par rapport à l’IECA de référence sur le court et moyen terme lot « pimobendane » : 41 chiens (33 au stade II, 7 au stade IIIa, 1 au stade IIIb) Page 24 sur 31 lot « IECA » : 35 chiens (26 au stade II, 8 au stade IIIa, 1 au stade IIIb) Le déséquilibre du nombre de chiens ne remet pas en cause les résultats car l’essai est randomisé et en double aveugle (la différence de cas par lot est donc uniquement due au hasard). Pas de biais à l’inclusion même si dans le lot IECA il y a 1 chien de plus au stade III . Au bout des 2 mois de traitement, 76% des chiens du lot pimobendane son « redevenus » asymptomatiques contre 48% pour le lot IECA (l’écart étant statistiquement significatif). Evolution du stade d'insuffisance cardiaque pour le lot "pimobendane" 100% 90% 80% 70% %Stade Ib %Stade II %Stade III %sorties (morts) 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% J0 J7 J57 Evolution du stade d'insuffisance cardiaque pour le lot "IECA de référence" 100% 90% 80% 70% %Stade Ib %Stade II %Stade III %sorties (morts) 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% J0 J7 J57 Page 25 sur 31 Sur le long terme, la durée médiane de survie est de 430 jours avec le pimobendane contre 228 avec l’IECA (différence statistiquement significative). L’écart est le plus grand après un an de traitement avec 60% de survie dans le lot pimobendane contre 20% dans le lot IECA. durée de survie médiane (en jours) Lot "IECA de référenc e" 228 Lot "pimobendane" 430 0 100 200 300 400 500 IECA : agissent sur le système neurohormonal (SRAA) avec une efficacité réelle mais toujours lente à apparaître (2-3 semaines). Pimobendane agit plus rapidement que les IECA mais action fugace d’où 2 administration par jour. essai clinique accepté par les autorités françaises d’évaluation et qui élargi l’arsenal thérapeutique. Par contre, coût et observance (2 administrations en dehors des repas) ne sont pas en faveur du pimobendane. Mais il entre dans le traitement de 1ère intention des chiens cardiaques dès le stade II de l’IC. Autre avantage : réduire la dose de furosémide (Le pimobendane se révèle au moins aussi efficace que les IECA) b. Etude QUEST 3. PRISE EN CHARGE MEDICALE I. Règles générales a. Chien âgé Attention à l’innocuité du traitement (dysfonctionnement organiques et particularités métaboliques du chien âgé). Page 26 sur 31 Exemple : chien atteint d’ICChypoperfusion rénale, risque d’IR. Attention à l’association IECA et diurétiques fortes doses => surveiller la fonction rénale et l’état d’hydratation. Particularités du chien âgé : modification de la composition corporelle, diminution de la vascularisation des organes filtres, réduction de la masse hépatique, diminution de la fonction tubulaire rénalemodification pharmacocinétique et pharmacodynamique=>diminuer les posologies et allonger les intervalles entre les prises (Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse) b. Toux Cas d’un chien âgé présentant une toux et un souffle cardiaquetoux cardiaque, respiratoire ou mixte ? Traitement de la toux cardiaque Conséquence indirecte de l’œdème pulmonaire (alvéolaire ou interstitiel) et/ou de la compression de la bronche souche par l’atrium gauche dilaté (composante mécanique de la toux). éliminer l’œdème et prévenir sa réapparition : IECA + diurétique(s) (et maintenant + pimobendane) composante mécanique seule sans œdème : antitussifs (contre indiqués lors d’œdème pulmonaire). Cas particuliers des méthylxanthines : utilisation éventuelle lors d’œdème pulmonaire (études sur la question ?) Tableau récapitulatif du traitement de la toux cardiaque classe molécule dose IECA Enalapril 0,5mg/kg/j PO SID Benazépril 0,25mg/kg/j PO SID Imidapril 0,25mg/kg/j PO SID Ramipril 0,125mg/kg/j PO SID Diurétiques Furosémide 2-5mg/kg IV ou IM toutes les 2 à 6 h (en urgence) 0,5-4mg/kg/j PO en 2 ou 3 prises quotidiennes (chronique) +/1-2mg/kg/j PO en 1 Spironolactone ou 2 prises quotidiennes +/- VD veineux +/- digitalique Dinitrate d’isosorbide Digoxine 0,25-2mg/kg/j PO en 2 prises quotidiennes 10ug/kg/j PO en 2 prises quotidiennes Page 27 sur 31 spécialité Enacard® Fortekor® Prilium® Vasotop® Dimazon® Furozénol® Aldactone® indications Hypokaliémie Œdème pulmonaire chronique réfractaire Risordan® Digoxine Nativelle® CMD IM avec défailance myocardique Troubles du rythme supraventriculaires Œdème +/- VD inotrope Pimobendane 0,5mg/kg/j PO en 2 prises quotidiennes Vetmedin® pulmonaire chronique réfractaire ? CMD IM ? Traitement de la toux respiratoire Traitement symptomatique (antitussifs) mais surtout étiologique. Traitement de la toux mixte Toux chronique due à une insuffisance mitrale (IM), collapsus trachéal, bronchite chronique. Objectif : améliorer le confort de vie (toux sera toujours probablement présente). Régles : respect des priorités (insuffisance cardiaque œdème pulmonaire) et des contre indications majeurs (antitussifs et œdème pulmonaire). Si le traitement contrôle efficacement l’œdème pulmonaire mais que la toux persiste, on peut administrer des méthylxanthines associés ou non à des morphiniques et en dernier recours des corticoïdes. (Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse) II. Ancienne gestion Traitement MVD décompensée (stade II ou III) : association IECA/furosémide (dose de ce dernier à adapter selon l’intensité des symptômes). Autres diurétiques : spironolactone, bumétamide, thiazidiques Pimobendane : a été considéré comme un simple complément du traitement de fond de l’IC liée à la MVD. Risque pro-arythmique ? Digoxine à dose faible : effet parasympathomimétique intéressant lors de tachyarythmies supraventriculaires (lors de dilatation atriale). Traitement de la MVD compensée (ISACHC I) Toux due à la dilatation atriale gauche sans œdème pulmonaireIECA +/- spironolactone pour réduire l’extension atriale gauche. Furosémide et pimobendane contre indiqués car stimulation du SRAA (furo) et aggravation du reflux mitral (pimo). Animaux asymptomatiques Habitude d’utiliser des IECA dès qu’il y a une dilatation cavitaire ou si le reflux est jugé trop importantbénéfice potentiel des IECA précocemment ? (Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien) III. Nouvelle gestion a. Animaux asymptomatiques Objectif de la prise en charge des chiens atteints de MVD à un stade asymptomatique : retarder l’apparition de l’IC et le remodelage cardiaque et ainsi prolonger la longévité. Nombreuses preuves de l’efficacité des IECA à ce stade mais aussi nombreuses études allant à cette encontre. Les IECA ne sont efficaces à ce stade que si le SRAA plasmatique est activé. L’activation tissulaire du SRAA (par une défaillance hémodynamique) est présumée intervenir dans l’hypertrophie cardiaque. Etirement des myocytesactivation tissulaire du Page 28 sur 31 SRAAaugmentation en angiotensine IIactivation de protéines kinaseshypertrophie (augmentation des fibres de collagène) et fibrose cardiaque. L’augmentation de l’activité du SRAA plasmatique a été mise en évidence chez des patients atteints d’ICC cependant elle n’est pas fonction de la gravité de cette ICC. Il a été prouvé que le SRAA plasmatique est activé chez certains chiens atteints de MVD à un stade asymptomatique. Il ne semble pas y avoir de relation entre l’activation du SRAA plasmatique et celui tissulaire (plus impliqué dans le remodelage cardiaque). Etude objectifs : évaluer l’activation du SRAA plasmatique et tissulaire chez des chiens atteints de régurgitation mitrale modérée. déterminer la contribution de la chymase et de l’ACE dans l’activation du SRAA et la production potentielle d’angiotensine II au cours de l’évolution chronique de la MVD. discussion : contrairement à une étude faite sur les CKC, cette étude ne met pas en évidence d’augmentation de l’activité du SRAA ou de la concentration en angiotensine II plasmatique chez des chiens souffrant de régurgitation mitrale modérée. Elle met par contre en évidence une augmentation de l’activité tissulaire du SRAA chez des chiens atteints de régurgitation mitrale modérée à un stade asymptomatique. Ce qui suggère que les deux systèmes sont indépendants. Un étirement mécanique semble être le stimulus induisant l’augmentation de l’activité du SRAA tissulaire. Les chymases sont quant à elles activées lors de dysfonction hémodynamique ce qui n’était pas le cas dans cette étude car la régurgitation était trop faible (d’où pas d’augmentation de l’activité des chymases). La production d’angiotensine II tissulaire dépendrait donc d’abord des ACE puis des chymases (d’abord un stress mécanique puis un stress hémodynamique). Puisque l’activité tissulaire du SRAA est augmentée au stade compensé de la maladie, on peut supposer que les IECA peuvent avoir un rôle afin de retarder et prévenir le remodelage cardiaque. Cependant cette hypothèse est infirmée par d’autres études. Des études montrent que les IECA diminuent en effet la synthèse d’angiotensine II au niveau cardiaque mais augmentent par ailleurs la synthèse de ces récepteurs cardiaques. De plus, des études ont prouvé que les IECA entrainent la perte des fibres de collagène et donc la désorganisation de la matrice extracellulaire. Autre hypothèse : bloquer les récepteurs tissulaires à l’angiotensine II mais une étude a montré l’inefficacité de bloqueurs de ces récepteurs. (Modulation of the tissue renin-angiotensin-aldosterone system in dogs with chronic mild regurgitation through the mitral valve) CONCLUSION Les endothélines et peptides natriurétiques font partie des systèmes neurohormonaux entrant dans la physiopathologie et la thérapeutique de l’IC. L’évaluation du degré d’activation de ces systèmes apporte des informations pronostiques, diagnostiques et thérapeutiques. Le système des endothélines Quatre isoformes : endothélines-1,-2,-3,-4 (21 acides aminés reliés par 2 ponts disulfures. Biosynthèse : essentiellement dans les cellules endothéliales vasculaires mais aussi le cœur, le cerveau, la moelle épinière, certaines cellules épithéliales… Nombreux précurseurs transformés en endothélines au cours d’un clivage réalisé par des enzymes de conversion de l’endothélines, des chymases ou des métalloprotéases. Page 29 sur 31 Synthèse stimulée par : facteurs physiques (tension pariétale, forces de cisaillement vasculaires), chimiques (hypoxie) et tout agent de VC (facteurs de croissance, catécholamines, cytokines). Inhibition : monoxyde d’azote (NO) VD le plus puissant, le facteur atrial natriurétique (FAN), les oestrogènes. Récepteurs : -ET-A : au niveau des cellules musculaires lisses vasculairesVC immédiate et hypertrophie retardée -ET-B : au niveau des cellules endothéliales vasculairesVD (par libération de NO) L’affinité des récepteurs diffèrent selon l’isoforme de l’endothéline. Propriétés biologiques : ET-1le plus puissant VC, augmente l’inotropisme et le chronotropisme. Les ET sont des facteurs de croissance : prolifération des cellules musculaires lisses et hypertrophie myocardique. Signification de l’activation des ET : augmentation de la concentration plasmatique des ET lors de cardiopathies, maladies vasculaires, rénales (IRC), endocriniennes (diabète, Cushing), hépatiques ou affections respiratoires chroniques. Les affections responsables de l’augmentation la plus marquée : insuffisance cardiaque, hypertension artérielle pulmonaire. Chez le chien, l’élévation de la concentration plasmatique en ET est proportionnelle à la gravité de l’atteinte cardiaque. Peptides natriurétiques Potentiels diagnostiques et pronostiques, pouvoir discriminant entre affection cardiovasculaires et autres affections pouvant donner les même symptômes, intérêt thérapeutique. Propriétés biochimiques : FAN (facteur atrial natriurétique), BNP (brain natriuretic peptide), CNP (C-type natriuretic peptide) FAN : produit par le tissu atrial, sécrétion stimulée par diverses hormones et neurotransmetteurs (endothéline, ADH, cathécholamine). L’augmentation de la tension pariétale atriale est le facteur régulateur principal de sécrétion du FAN. BNP : présent dans le tissu ventriculaire cardiaque. Augmentation de la pression ou du volume télédiastolique ventriculaire stimule la sécrétion de BNP. Récepteurs : voie du GMPc -type A (FAN > BNP) : paroi vasculaire -type B (CNP) : cerveau -type C : clairance des peptides par internalisation cellulaire et réaction enzymatiques Propriétés biologiques Actions cardiovasculaires FAN et BNP : réduisent le tonus sympathique vasculaire, augmentent la perméabilité vasculaire, inhibent les systèmes SRAA et des endothélinesdiminution volume et pression sanguine. Action anti-mitotique sur le système cardiovasculairemodulation de l’hypertrophie pariétale vasculaire et myocardique. Actions rénales FAN et BNP : activité tubulaire rénale et activité hémodynamique rénale augmentent la filtration glomérulaire et le flux sanguin rénal, inhibent le transfert tubulaire d’eau et bloquent l’absorption de sodium (propriétés diurétique et natriurétique). Signification de l’activation du système Protègent l’organisme conte l’action néfaste de la rétention hydrosodée et de la VC généralisée observées lors du développement de l’IC. face positive de l’activation neurohormonale (amélioration des condition de remplissage et de travail du cœur défaillant) Page 30 sur 31 Augmentation de la concentration plasmatique du FN et BNP lors d’IC de manière corrélée à l’importance de la dysfonction ventriculaire (troubles du rythme cardiaque, détérioration hémodynamique). Indice pronostique : concentration élevée=taux de survie faible au long terme. BNP meilleur indice pronostique car c’est le plus précoce lors de développement d’une dysfonction myocardique asymptomatique. (Endothélines et peptides natriurétiques : une prise en charge de l’insuffisance cardiaque) Avenir : mieux connaître les causes génétiques, moléculaires et ultrastructurelles de la MVD. Traitement du futur : annuloplastie mitrale, réparation valvulaire, thérapie génique. Page 31 sur 31