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L'ESPAGNE EN AMÉRIQUE
De l'Empire à la Communauté Ibéro-américaine de Nations.
Sadi LAKHDARI
Professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne
1. Traditionnellement l'Espagne oriente sa politique étrangère dans trois directions
principales qui dépendent de déterminations géopolitiques. Située à l'extrême sud-ouest de
l'Europe, possédant deux façades maritimes, atlantique et méditerranéenne, l'Espagne
considère évidemment l'Europe comme une des priorités de cette politique, mais aussi les
pays méditerranéens du Maghreb et du Moyen Orient. La Couronne d'Aragon (Aragon,
Catalogne et Royaume de Valence) développa une ambitieuse politique d'expansion en
Méditerranée, dont l'apogée se situe au XIVème siècle, alors que la politique d'expansion en
direction de l'Amérique devint l'apanage de la Castille à partir de la fin du XVème siècle.
Cette répartition ne disparaît qu'au XVIIIème siècle, avec l'unification totale des deux
royaumes par les Bourbons qui castellanisent l'ensemble de la péninsule à l'exception du
Portugal qui avait retrouvé son indépendnce en 1668. Ils reprennent à leur compte les
anciennes orientations de politique internationale qui s'imposent de façon logique.
Depuis, les liens qui unissent l'Espagne avec ses anciennes colonies d'Amérique sont restés
très vivaces comme on peut le constater aujourd'hui. Le récent sommet de La Havane
(novembre 1999) a mis en évidence les nombreux points que l'Espagne et les États
d'Amérique d'origine ibérique ont en commun, qu'ils soient d'ordre politique, économique,
culturel, ou même affectif, ainsi que leur intention de maintenir ces liens face à l'influence des
États-Unis dans tout le continent. La situation n'est pas nouvelle, mais il semble que ce n'est
que récemment, et tout particulièrement depuis le rétablissement de la démocratie après la
mort du général Franco en 1975, que l'Espagne ait la possibilité de développer une nouvelle
politique américaine grâce à l'abandon des restes d'une idéologie impérialiste, à usage surtout
interne, et à un renforcement de sa position économique et de son influence internationale qui
est aujourd'hui à son plus haut niveau depuis le début du XIXème siècle. A
l'incompréhension, à la méfiance, au manque d'intérêt relatif qui ont caractérisé les relations
entre l'ancienne métropole et ses colonies pendant une grande partie du XIXème siècle, ont
succédé des politiques ambitieuses parfois, mais inefficaces par manque de moyens et souvent
fondées sur une idéologie coupée des réalités politiques et économiques. Les concepts de
raza, d'imperio, d'hispanidad même se sont révélés dérisoires, ambigus, voire dangereux,
susceptibles de multiples récupérations suscitant des réactions complexes, souvent négatives
dans les républiques américaines. Si ces conceptions ont joué un rôle non négligeable dans la
façon d'envisager les relations des deux côtés de l'Atlantique, elles étaient trop souvent le fruit
d'une interprétation partisane de l'histoire, fondée sur des arguments philosophiques, religieux
ou politiques qui faisaient l'impasse sur la nature concrète des liens existants ou souhaitables
entre l'ancienne métropole et ses ex-colonies. Avec le recul du temps, il apparaît clairement
que les relations entre l'Espagne et les républiques américaines se sont toujours améliorées
dans les périodes les plus prospères, les plus libérales et souvent les plus progressistes.
A l'heure actuelle, l'Espagne a la force suffisante de se "projeter
1
" à l'extérieur. Elle
bénéficie d'atouts importants qu'elle utilise avec discernement, le prestige de la Couronne
1
. Ce terme qui traduit littéralement "proyectar" est plus fort que notre "rayonnement" qui lui
correspond. Le rapport envisagé implique que le pays sort de lui-même, exporte une
substance intérieure de façon plus nette que "rayonnement" qui concerne la lumière et
l'énergie.
2
totalement restauré étant un des facteurs essentiels de la nouvelle politique. Elle met en place
une ambitieuse politique culturelle de diffusion de l'hispanisme et de l'enseignement de
l'espagnol dans le monde. Elle renforce ses liens économiques avec l'Amérique et réalise
enfin d'une façon moins rhétorique mais plus efficace, parce que plus ciblée et mieux définie,
des aspirations qui n'étaient qu'ébauchées autrefois de façon confuse. Avant d'envisager ces
nouvelles orientations en matière géopolitique, et de tenter de définir en quoi consiste le lien
qui unit l'Espagne et les pays latino-américains, il convient de préciser sommairement les
grandes déterminations qui ont marqué l'histoire mouvementée des relations ibéro-
américaines et de définir les concepts qui ont été utilisés pour en rendre compte.
2. L'Espagne qui est avec le Portugal la plus ancienne puissance coloniale européenne, s'est
vu contestée dès le XVIème siècle par les Hollandais, les Français et les Anglais la possession
de l'immense empire qu'elle avait découvert puis conquis à partir de 1492. Les Anglais
devinrent rapidement les principaux rivaux de la grande puissance maritime qu'était alors
l'Espagne ; ils recherchèrent systématiquement à étendre leur maîtrise des mers et à supplanter
les Français, éliminés définitivement d'Amérique du Nord en 1763. Les Espagnols, désormais
seuls face aux britanniques, se voient alors contraints, malgré une politique très prudente, à la
guerre et à la rénovation de l'alliance française dans le cadre des Pactes de Famille. Les
Espagnols alliés aux Français réussissent à vaincre le Royaume-Uni, victoire entérinée en
1783 par le traité de Versailles, permettant ainsi l'indépendance des treize colonies
britanniques. Mais le précédent fait tache d'huile dans les possessions espagnoles où les
criollos (blancs d'origine espagnole) écartés du pouvoir désirent secouer le joug de la
métropole. Les États-Unis et l'Angleterre les aident activement, et la sécession est inéluctable
à la suite du désastre de Trafalgar les flottes espagnole et française sont défaites en 1805
par Nelson. Le blocus continental décidé par Napoléon, l'invasion consécutive du Portugal et
de l'Espagne par les armées impériales, la Guerre de l'Indépendance qui dure de 1808 à 1814,
les destructions provoquées à cette occasion et le marasme économique qui caractérise le
règne réactionnaire de Ferdinand VII(1814-1833), expliquent l'impossibilité de conserver les
colonies américaines qui deviennent indépendantes de fait. Sans flotte et sans argent,
l'Espagne est incapable de s'opposer aux mouvements des libertadores.
Contrairement à la Grande Bretagne qui avait rapidement reconnu l'indépendance des
États-Unis, l'Espagne ne se résout pas à renoncer à la reconquête de ses anciennes colonies
dont elle ne conserve que Cuba et Porto Rico en Amérique. Ce n'est qu'après la mort de
Ferdinand VII en 1833 que les premiers pas sont effectués en 1834, par Martínez de la Rosa,
Premier Ministre de l'époque. Libéral modéré, il prend l'initiative de consultations aboutissant
en 1836 à l'établissement d'un cadre légal qui permettra la reconnaissance des républiques
hispano-américaines. Celle-ci sera longue et laborieuse et se fera grâce à l'établissement de
traités de reconnaissance, paix et amitié. Le premier pays reconnu est le Mexique en 1836,
suivi par l'Équateur en 1841, le Venezuela en 1846, la Bolivie dont le traité ne sera ratifié
qu'en 1861, le Costa Rica en 1850 et le Nicaragua en 1851. Ce processus extrêmement lent au
départ s'accélère légèrement à partir de 1855 jusqu'à 1875, date du début de la Restauration
des Bourbons. Des relations sont établies avec la République Dominicaine en 1855,
l'Argentine en 1859 seulement, le Guatemala en 1863, le Salvador en 1865, le Pérou en 1879.
Le processus s'achève à la fin du siècle avec la reconnaissance du Paraguay en 1880, celle de
l'Uruguay en 1882 et de la Colombie en 1881. Le Honduras quant à lui n'est reconnu qu'en
1896. Quinze États américains entretiennent alors des relations diplomatiques avec l'Espagne,
sans compter le Brésil à partir de 1863. La reconnaissance de Cuba suit de très près la perte de
cette colonie en 1898, puisqu'elle a lieu dès 1903
2
. Le Panama détacde la Colombie en
2
. Pour plus de détails voir l'article de Carlos PEREIRA CASTAÑARES, in Portugal, España
y América. Pasado y presente de un proyecto (S. XIX-XX), Hipólito de la Torre Coord.,
3
novembre 1903 est reconnu dès mai 1904. Ces dernières reconnaissances consacrent la
prépondérance nord-américaine, devenue depuis 1894 la première puissance industrielle
mondiale. Au moment les grands empires coloniaux occidentaux se constituent, l'Espagne
perd presque toutes ses dernière colonies à la suite d'une guerre qu'elle n'avait pas voulue
contre les États-Unis dont la menace était évidente dès le début du XIXème siècle, clairement
exprimée dans la célèbre doctrine de Monroe en 1823, réinterprétée ensuite à plusieurs
reprises par des présidents des USA. Le danger américain supplante alors la menace
britannique.
La perte d'une grande partie du territoire mexicain en 1848, puis celle de Cuba et de Porto
Rico devait logiquement entraîner un rapprochement entre l'Amérique latine et l'Espagne,
rapprochement extrêmement difficile à réaliser dans les faits pour de nombreuses raisons
principalement historiques et idéologiques qu'il faut tenter d'élucider pour mieux comprendre
le tournant radical qui a été pris récemment.
Une première longue période s'étend de l'indépendance des États américains à 1898, date à
laquelle l'Espagne perd son statut de puissance coloniale en Amérique. L'histoire chaotique de
l'établissement des relations diplomatiques est révélatrice des difficultés que l'ancienne
métropole a connues au XIXème siècle. L'instabilité politique de l'Espagne et de la plupart
des pays latino-américains est en partie responsable de cette lenteur ; le problème des dettes
des nouveaux États, des indemnisations réclamées par l'Espagne pour les sujets dont les biens
avaient été confisqués, les problèmes frontaliers entre États américains aggravent la situation.
Par ailleurs la nostalgie de la grandeur passée persiste dans l'esprit des dirigeants espagnols,
surtout les plus conservateurs. Elle culmine dans la guerre du Pacifique (1863-66)
l'Espagne affronte le Pérou et le Chili, ainsi que dans l'aide initiale apportée au projet français
d'imposer une monarchie européenne au Mexique. Cette aide très brève était destinée à
récupérer des dettes espagnoles. Dès que le néral Prim se rendit compte de la nature exacte
des ambitions françaises, il décida de rembarquer ses troupes.
Ces épisodes militairement peu importants sont révélateurs d'une absence de politique
cohérente et déterminée vis à vis de l'Amérique. L'Espagne se contente d'essayer de conserver
ses anciennes colonies, Porto Rico et surtout Cuba, des soulèvements importants
encouragés par les États-Unis entraînent une guerre coûteuse de 1868 à 1878, puis en 1883 et
à partir de 1892-1895 à 1898. Jusqu'à 200.000 hommes furent engagés pour conserver la Perle
des Antilles dont la perte était en fait inéluctable, tant à cause de l'isolement diplomatique de
l'Espagne à cette époque que de la faiblesse de plus en plus importante de ses relations
économiques avec l'île. Aux problèmes de droits de douane insolubles alors, il faut ajouter
l'importance de plus en plus grande des relations économiques entre les États-Unis et Cuba
qui fournirent jusqu'aux deux tiers des besoins en sucre de canne de leur puissant voisin.
Comme dans les anciennes colonies américaines, la bourgeoisie créole de Cuba, désirait
s'émanciper de la tutelle espagnole pour se tourner plus exclusivement vers les États-Unis
dont l'énorme puissance économique était déjà une évidence. Dès avant la guerre de
Sécession de nombreux points communs étaient apparus entre les planteurs de Cuba et ceux
des États du Sud des États-Unis, dont la défense de l'esclavagisme. Par la suite, ce sont
principalement des considérations économiques plus générales et un désir de liberté par
rapport à la tutelle de la métropole qui n'avait pas réussi à moderniser ses conceptions
coloniales qui ont fait pencher la balance vers un désir d'indépendance et, pour certains,
d'entrée dans les États-Unis.
Bien qu'il n'en soit pas souvent question dans les textes des penseurs, idéologues,
intellectuels de toute sorte qui se sont intéressés aux relations hispano-américaines à la fin du
XIXème et au début du XXème siècle, il convient de préciser que les relations commerciales
Mérida, Universidad Nacional a Distancia, Centro Regional de Extremadura, 1993, p.129-
166.
4
avec Cuba et Porto Rico étaient relativement déclinantes, mais très supérieures à celles
entretenues par l'Espagne avec les républiques indépendantes. Ce commerce représentait à la
fin du siècle un chiffre assez faible d'après le numéro de janvier 1895 de La Unión
Iberoamericana .
Cuba et Porto Rico 296.414.306 (importations en ptas) 586.072.806
(Exportations)
États indépendants 119.817.119 173.141.641
3
Ces chiffres peu fiables donnent un ordre de grandeur approximatif. Les chiffres globaux
du commerce extérieur espagnol au XIXème siècle, moins discutables, montrent que le
commerce colonial dans son ensemble représentait 11,9% du commerce total en 1891, 27,3%
en 1897 et seulement 0,45% en 1900
4
. Si l'on considère que la guerre coloniale à Cuba a
développé le commerce avec l'île, on peut considérer que ces chiffres sont relativement peu
importants, et qu'ils sont surtout très faibles dans le cas des nombreuses républiques
américaines. Le commerce extérieur espagnol s'effectue dans sa majorité avec la France et le
Royaume-Uni qui sont par ailleurs avec les États-Unis les principaux partenaires des
républiques latino-américaines, avant que l'Allemagne tente à son tour de s'imposer dans la
région.
L'action diplomatique n'a pas eu tendance à améliorer cette situation. Si elle existe, elle est
souvent embryonnaire. L'État consacre peu de crédits à des fonctionnaires très peu nombreux,
en poste dans des légations et des consulats. Il n'existe pas d'ambassades ; la première, celle
de Buenos Aires date seulement de 1917. Il n'existe pas d'attaché commercial et les
diplomates espagnols semblent souvent peu qualifiés, peu au fait des réalités économiques.
L'émigration considérable n'est ni encadrée, ni protégée. L'action officielle est des plus
limitées et c'est l'initiative privée qui effectue le travail le plus important à cette époque, c'est
elle qui est à l'origine de nombreuses conceptions et théories qui prendront par la suite une
grande importance.
La deuxième moitié du XIXème siècle voit en effet fleurir un très grande nombre de revues
et d'associations visant à resserrer les liens avec les anciennes colonies américaines. Ces
créations sont le fait de la bourgeoisie espagnole qui se développe vigoureusement après
1850. Les progrès économiques du début du règne d'Isabelle II laissent penser que l'Espagne
va pouvoir rattraper son retard par rapport aux grands pays occidentaux. L'optimisme qui se
révèle à ce moment est à l'origine de multiples travaux et revues consacrés aux questions
économiques et financières. Parmi les plus prestigieuses, on compte des revues prétendant
resserrer les liens commerciaux et culturels des deux côtés de l'Atlantique. Peu d'études leur
ont été consacrées à cause du manque relatif d'intérêt suscité par les courants libéraux
progressistes chez les historiens espagnols jusqu'à une date récente. Le faible développement
de l'américanisme espagnol est une autre explication apportée par Leoncio López-Ocón
Cabrera dans un très intéressant article qui retrace l'évolution et l'action d'un des plus brillants
périodiques libéraux avancés de l'époque : América, Crónica Hispanoamericana .
Cette revue fait partie d'un groupe de publications libérales parmi lesquelles on compte la
Revista Española de Ambos Mundos (1853-1855), El Museo Universal (1857-1869), Revista
3
. Ils sont tirés de l'article de Cesilda MARTIN MONTALVO, María Rosa MARTIN DE
VEGA et María Teresa SOLANO SOBRADO, "El hispanoamericanismo, 1880-1930", in
Quinto Centenario, Departamento de Historia de América, Universidad Complutense, n°8,
1985, p.156.
4
. Voir à ce sujet le tableau du commerce extérieur total espagnol de 1850 à 1914 dans le
tome VIII de Historia de España, Revolución burguesa oligarquía y constitucionalismo
(1823-1923), dirigé par M. TUÑON DE LARA, Barcelona, Labor, p.90.
5
Hispano-americana (1864-1867), La Ilustración Española y Americana (1868-1921), El
Correo de España (1870-1872), Revista Hispanoamericana (1881-1882), La Unión
Iberoamercicana (1886-1926), El Centenario (1892-1894). Ces revues qui sont parmi les plus
importantes de l'époque en Espagne, présentent les travaux de grands intellectuels, parfois de
grands écrivains, qui ont tous une orientation libérale plus ou moins progressiste, radicale ou
démocratique suivant les cas. Certaines que l'on peut aujourd'hui considérer comme
relativement modérées sont nées après l'échec du bienio liberal de 1854-56, dans un souci de
combattre la réaction, ce qui est le cas également de La América, Crónica Hispanoamericana
.
Son action s'oppose totalement à la stratégie de refus du nouvel ordre résultant de
l'émancipation des républiques hispano-américaines. Les élites politiques espagnoles
souffrant du "syndrome d'Ayacucho" défendaient une politique de reconquête militaire
utopique ou élaboraient des plans de "monarchisation" de l'Amérique. La bourgeoisie
commerciale et les forces progressistes du libéralisme s'efforcèrent au contraire d'encourager
et de mettre en œuvre
une politique qui prenne en compte la nouvelle réalité américaine. Les efforts de la
bourgeoisie commerciale dans un premier temps s'orientèrent vers la création d'un état
d'esprit favorable à la reconnaissance de l'émancipation américaine. Jerónimo Bécker a
souligné le rôle joué dans ce processus par les Juntas de Comercio, désireuses dans leur
majorité de rétablir des relations commerciales avec les nouveaux États hispano-
américains(52). Dans une seconde phase, dans la décade des années 50, la stratégie
d'approche se renforce. Les actions visant à mieux appréhender la nouvelle réalité
américaine, timides dans un premier temps, se transforment en une offensive en règle.
La bourgeoisie commerciale encourage, impulse et stimule en ces années la création en
Espagne de diverses revues américanistes et universalistes qui jouent un rôle
fondamental dans cette stratégie d'approche
5
.
La América, Crónica hispanoamericana est une revue bien documentée qui comptera
jusqu'à 400 correspondants réguliers ; elle se fixe des buts ambitieux. Dans un article
programmatique de 1857, le directeur propriétaire explique ses objectifs.
En ce qui concerne l'Archipel des Philippines et les Antilles, notre pensée ne peut être
que d'aider à ce que ces provinces convoitées continuent à faire partie de la Mère
Patrie.[...] en encourageant leur progrès, en veillant à leur administration et en
protégeant tout ce qui tendra à développer leurs immenses promesses de richesse. En ce
qui concerne les républiques hispano-américaines, réactiver, encourager et défendre les
éléments moraux et matériels de notre race dans ces régions, en resserrant les liens de
fraternité et les liens reposant sur l'intérêt commun qui nous unissent à elles
6
.
Il s'agit de faire connaître aux républiques hispano-américaines, mais aussi au Brésil et aux
États-Unis, les compagnies de crédit et les autres entreprises qui se développent en Espagne et
pourraient recevoir une puissante impulsion d'outre-mer. Il faudrait favoriser les transactions
5
. Leoncio LOPEZ-OCON CABRERA, "La América, Crónica Hispanoamericana, Génesis y
significación de una empresa americanista del liberalismo democrático español", Quinto
Centenario, Departamento de Historia de América, Universidad Complutense, n°4, 1982,
p.157. La note (52) de la citation renvoie à un ouvrage important sur le sujet : Jerónimo
Bécker, La independencia de América. Su reconocimiento por España, 1922, p.136-138.
6
. Eduardo ASQUERINO, "Nuestro pensamiento", in La América, 24 mars 1857, vol.1, p.1,
col.1., in Op.cit. note 4, p.140.
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