La Chine hermétique. Superstitions, crime et misère

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Dr J.-J. MATIGNON
LA CHINE HERMÉTIQUE
Superstitions, Crime et Misère
La Chine hermétique
Superstitions, crime et misère
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à partir de :
LA CHINE HERMÉTIQUE,
Superstitions, crime et misère
par J.-J. MATIGNON
Librairie orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1936, 400 pages.
Première édition, sous le titre ‘Superstitions, crime et misère’, 1898.
mise en mode texte par
Pierre Palpant
p.palpant@gmail.com
La Chine hermétique
Superstitions, crime et misère
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction.
De quelques superstitions.
Diagnostic intra-utérin du sexe du fœtus.
Le suicide [ Causes : Vengeance, rancune Jalousie, colère, dépit Situation
pénible, ridicule, tristesse et chagrin Point d’honneur et « perte de
face » Questions d’argent Piété filiale Fidélité conjugale
Maladies et misère Folie et religiosité Pour éviter une punition. ——
Moyens]
Comment savaient mourir les vrais disciples de Confucius.
L’auto-crémation des prêtres bouddhistes.
Les eunuques du Palais Impérial de Pékin.
A propos d’un pied de Chinoise.
Infanticide et avortement : I. Infanticide. II. Avortement.
Deux mots sur la pédérastie.
Le mendiant de Pékin.
Les morts qui gouvernent.
Les idées religieuses des Chinois.
Hystérie et « Boxeurs ».
La Chine hermétique
Superstitions, crime et misère
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INTRODUCTION
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Il en est des livres, comme des hommes : la chance, le hasard font,
souvent, plus pour eux que leur valeur propre.
Ainsi en fut-il pour Superstitions, Crime et Misère en Chine à qui les
convulsions successives de l’Extrême-Orient valurent quatre éditions, en
trois ans.
L’ouvrage venait de paraître, quand la Jacquerie des Boxeurs commença
à inquiéter l’Europe. Les journalistes, en quête de documentation,
trouvèrent, dans ce nouveau-né, une source de renseignements inédits et,
sans me consulter, car j’étais assiégé dans Pékin, mon éditeur donna, en
1900, une seconde édition presque aussitôt suivie d’une troisième qui vit le
jour, peu de mois après ma rentrée en France. Une quatrième édition
parut, au moment l’attention de l’Europe se reportait sur l’Extrême-
Orient. C’était la genèse du conflit entre la Russie et le Japon, qui devait se
juger dans la plaine de Moukden.
Et, pendant vingt-cinq ans, l’ouvrage somnola, oublié. La gravité de la
situation de la Chine, en proie à l’anarchie bolchevisante, attire, de
nouveau, les regards des plus indifférents sur l’Extrême-Orient. On veut
plus que des récits de voyage. On cherche à se documenter sur ce singulier
peuple, le plus vieux, comme civilisation, et le plus enfant, comme
mentalité. Et c’est ainsi qu’à la demande d’un sympathique éditeur j’ai été
amené à revoir mes éditions précédentes, à établir des comparaisons entre
ce que j’avais écrit autrefois et ce que pouvaient m’apprendre, sur la Chine
de l’heure présente, des observateurs sagaces, réfléchis, dignes de foi ; j’ai
constaté que ce que j’avais noté, jadis, se voit encore aujourd’hui et que,
malg leur quart de siècle, Superstitions, Crime et Misère sont encore
d’actualité...
Multa renascentur... !
La Chine hermétique
Superstitions, crime et misère
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La Chine s’est offert une grande Révolution. Le vieil Empire vermoulu a
fait place à une jeune République, aux assises encore branlantes. Pour le
politicien ignorant, pour le voyageur à courte vue, un qualificatif nouveau
du mode de Gouvernement, un changement de couleur du drapeau sont
des indices certains d’une transformation profonde de la Terre Fleurie.
Transformation plus apparente que réelle : la façade est modifiée,
certes, mais l’intérieur de l’édifice est resté le même. Ainsi en est-il de mon
livre. Je lui ai donné un titre nouveau, la Chine hermétique, espérant, par
ces deux mots, concrétiser l’immobilisme de la Terre Fleurie, son culte
fétichiste du passé, l’imperméabili prodigieuse de son cerveau à
l’expérience.
Mais j’ai conservé, en sous-titre, Superstitions, Crime et Misère, pour
bien montrer que les faits que j’ai réunis, les idées que j’ai développées, il y
a déjà longtemps, quand j’ai essayé de pénétrer un peu l’âme chinoise,
sont restées vraies, malgré le temps et les révolutions successives dont
pâtit ce pauvre pays, et que cette Chine que, jeune médecin, j’ai étudiée
avec tant d’intérêt offre, à mes observations d’homme mûr, un champ
toujours le même, par sa richesse et son immutabilité.
Ce n’est ni un livre d’histoire, ni un récit de voyages, ni des collections
d’anecdotes que j’apporte, mais une documentation sur la biologie sociale
des Chinois. Dans mon Hôpital de Pékin, en même temps que je prenais
des « observations » de médecine pure, je recueillais des « observations »
multiples sur la mentali des Célestes : leur psychologie m’intéressait,
autant que leur pathologie. J’ai, de plus, beaucoup voyagé en Chine ; je me
suis renseigné de mon mieux, demandant aux vieux résidents, aux
sinologues expérimentés de compléter mes remarques, de me documenter
de leurs impressions personnelles. Après des années de cette méthode
d’investigation clinique, appliquée à la psychologie d’un peuple, j’ai cru
pouvoir publier des articles parus, pour la plupart, dans les Archives
d’Anthropologie criminelle et qui, plus tard, réunis en volume, figurèrent
sous le nom de Superstitions, Crime et Misère en Chine, dans la
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