il y a une quantité limitée de moyens (force de travail, outils, etc.) à sa disposition
alors que ses besoins sont illimités. Il va donc chercher à améliorer les moyens dont il
dispose : produire plus et mieux, perfectionner les outils, les règles de travail. C’est
l’essor du progrès, la naissance des inventions : les transformations de la société ont
pour essence les transformations technologiques ;
il y a un développement des échanges avec la spécialisation des tâches. Les échanges
doivent être de plus en plus denses, de plus en plus rapides car les besoins sont
illimités. La société est considérée comme un immense marché qui va se développer
en renforçant les échanges et c’est autour de ceux-ci que vont se nouer les relations
entre les hommes (essentiellement les marchands), c’est médiatisé par les objets et les
services échangés. L’individu, étant rationnel, est au centre de la société, il n’est
jamais satisfait. Il a un nom : l’homo oeconomicus (c’est un modèle).
Il y a des prénotion su ce qu’est l’Homme : l’un des fondements de l’anthropologie
économique est de les discuter. Par exemple, la notion d’individu : ils ne sont pas toujours
pareils, c’est relatif (notion récente) ; la notion de besoins : la rationalité économique est que
les gens ont des besoins illimités mais ce n’est pas vrai, il y a une limitation des membres
dans certaines sociétés et culturellement organisés ; la notion de rareté est aussi relative. Ces
3 termes sont présentés comme étant universels car ils relèveraient des lois de la nature selon
les économistes mais rien n’est naturel selon les anthropologues : dès que l’Homme met la
main que quelque chose, ça devient culturel donc tous les hommes sont des êtres de culture
(Godelier « l’idéel et le matériel ») donc les Hommes vont avoir des comportements
économiques différents selon la société. Il faut d’abord considérer les attitudes et les
comportements des individus par rapport à leur société « la raison culturelle » (Sahlins).
L’anthropologie économique va comparer les différences entre les sociétés
contemporaines et primitives, avec M. Mauss qui compare les travaux de Boas et
Malinowski : ce qui est au fondement des sociétés c’est l’échange et la réciprocité. Un
deuxième auteur travaille sur ce thème : K. Polanyi qui est un historien de la pensée
économique et qui va montrer des catégories de sociétés en fonction de la nature des échanges
et leur forme de réciprocité. Quand on compare les sociétés entre elles, il faut avoir un fil
conducteur, une grille de lecture : il y a deux approches différentes, la thèse de rupture et celle
de continuité entre les sociétés.
IV- La question de l’échange
La potlatch est une cérémonie rituelle dans les côtes Nord-Ouest du Canada où des
groupes familiaux vont rivaliser en générosité à l’occasion de mariages, de baptêmes, on
échange ou on brûle des objets, de la nourriture. On cherche à montrer sa richesse, a en
imposer aux autres. Les 1ères analyses considèrent le potlatch comme une compétition où le
gagnant est celui qui a dépensé le plus. C’est l’occasion de pratiquer des échanges, de faire
des crédits, d’associer des échanges de biens avec des échanges sociaux (le mariage par
exemple).
La Kula est développée par Malinowski, c’est un échange plus complexe dans les îles
Trobriand. Les chefs de clan circulent de villes en villes pour échanger des biens et des
bracelets ou des colliers. L’auteur observe que ces colliers (ignames en plus) circulent dans le
sens des aiguilles d’une montre et inverse pour les bracelets, les gens ne sont pas conscients
de ce système. Les objets reviennent entre 1 à 1 ans, plus c’est long à revenir, plus il a de la
valeur donc la richesse est calculée par rapport à la capacité à s’approprier ces colliers et
bracelets.
Mauss va utiliser ces deux exemples pour construire « l’essai sur le don » et la théorie de
l’échange : comment les questions économiques et sociales sont liées les unes aux autres ?